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Himeros : la critique du comics

Le dernier né des bandes dessinées James Bond a vu sa conclusion mercredi : et ce n’était pas brillant.

Écrit par Rodney Barnes, cette aventure s’inspire de l’actualité (l’affaire Epstein) pour sa trame de fond : le milliardaire financier britannique Richard Wilhelm se retrouve derrière les barreaux, après avoir été accusé de trafic de mineurs sur son île privée du Pacifique Sud. Maintenant en détention, ses liens politiques, personnels et criminels avec d’autres membres de la haute société à travers le monde risquent d’être exposés. Le fabricant d’armes Anton Banes est l’un d’eux, et rien ne l’arrêtera quand il s’agira de couvrir ses arrières, y compris l’embauche d’un mystérieux assassin portant le nom de code Kino. 007 se retrouve ainsi à devoir protéger Sarah Richmond, la bras droit de Wilhelm qui a une tête remplie de secrets que Banes n’aimerait pas voir ébruités afin d’éviter la prison et faire fuir ses clients (parce que comprenez que dans notre société actuelle faire des affaires avec un trafiquant d’arme douteux c’est okay, en faire avec un trafiquant d’arme douteux et pédophile c’est non).

Et un peu tout le problème de ce comics c’est ça : c’est Bond qui essaye de protéger quelqu’un pendant cinq numéros et c’est tout… Déjà que la mission en soi (et les méchants) n’ont rien de de percutant, on se retrouve alors dans un comics où il ne se passe rien de surprenant ou d’inédit et qui au final fait dans la banalité et le déjà vu. Le petit côté sympa c’est l’ambiguïté du personnage de Sarah qui semble au long de l’aventure en savoir plus qu’elle n’en dit à l’ami James, son passé et une autre chose que l’on ne spoliera pas.

De l’autre côté l’assassin Kino n’est pas particulièrement réussi, un de ce ces méchants au syndrome Michael Myers : qui appairait un peu comme par magie derrière nos personnages dés qu’ils ont le dos tourné dans un schéma redondant (vous m’échappez, je vous rattrape, vous m’échappez, je vous rattrape, etc.).

Et puis il faut dire que les scènes d’actions ne sont pas particulièrement réussies, voire ratées, ce qui me permet de faire une transition sur l’aspect visuel de ce comics.

En effet les combats sont agencés de la façon que l’on se retrouve dans un comics où les adversaires parviennent à se rater à bout portant, où il n’y a aucun sens du danger avec Bond affrontant souvent quatre adversaires à bout pourtant en même temps sans aucune difficulté. Il y a un passage qui illustre en particulier parfaitement mes propos dans lequel il y a un ennemi armé d’une sorte de minigun, scène qui aurait plus être donnée quelque chose d’intéressant mais qui tombe à plat tellement nos personnages s’en sortent sans trop de problèmes.

Pas d’inquiétude, notre héros à droite s’en sortira sans une égratignure.

Puis bon, dans sa globalité Himeros ne brille pas par ses illustrations non plus. Ce n’est pas terrible, les visages manquent notamment souvent de détails/polissages de sorte et sont ratés, en particulier celui de Bond qui ne semble jamais être celui que l’attend. Manque de consistance aussi (sur des cases Kino semble avoir une moustache, sur d’autres non) et trois illustrateurs ppur ce comics (Antonio Fuso, Pierluigi Minotti & Giorgio Pontrelli). À noter que les deux derniers numéros illustrés par Pontrelli sont quand même un peu plus beaux (mais est inconsistant, parfois il fait des trucs plus laids). Les couleurs (d’Adriano Augusto) passent assez bien dans l’ensemble même si on a connu mieux, en revanche au niveau des visages j’emmétrais des réserves (déjà qu’ils n’étaient pas aidés !).

Même si le thème trafic sexuel apparaît comme trame de fond (au final assez peu développé), les illustrations (et le scénario) à ce sujet restent beaucoup trop propre considérant la saleté/sordidité que toute cette affaire sur l’île de Wilhelm devait être…

Vous trouvez ça beau, vous ?

Pour revenir au scénario, il y a d’autres points un peu fâcheux comme le fait qu’il semble que Bond n’ait pas été briefé sur sa mission (c’est comme s’il découvrait qui sont les méchant alors que dans le premier numéro M brief un autre type sur ceux-là ; ils sont connus du MI6, c’est d’ailleurs pourquoi Bond a été envoyé). Q est présent mais a des scènes similaires à des scènes qui devraient être plutôt jouées par M (tellement bizarre) et puis la confrontation finale avec le méchant est peu satisfaisante…

Certains dans les commentaires me diront « hey, au moins Bond ne meurt pas à la fin » (oui c’est l’ambiance des réseaux sociaux en ce moment) : pas sur que ça sauve Himeros pour autant. Après si comme moi vous êtes un fan hardcore de Bond, ça reste toujours un bon moment de découvrir une aventure inédite de 007, même si ce n’est pas la meilleure qui fut.

Date de sortie :

  • James Bond est déjà sortie en VO sous la forme de cinq (et non six) volumes (publiés du 13 octobre 2021 au 16 février 2022).
  • Ces cinq volumes seront probablement regroupés en seul volume (VO) le 21 juin 2022.
  • Aucune traduction française n’a été annoncée.

Nos précédentes critiques de comics :

Pour aller plus loin :
Les différents comics et strips James Bond.

Clement Feutry

Fan passionné de l'univers littéraire, cinématographique et vidéoludique de notre agent secret préféré, Clément a traduit intégralement en français le roman The Killing Zone et vous amène vers d'autres aventures méconnues de James Bond...

2 commentaires

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