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Hammerhead : la critique du comics

[notification type=”notification_info”]Spoilers réduits au minimum.[/notification]

Eidolon n’est même pas encore arrivé en France que Dynamite terminait la publication de son troisième Bond, Hammerhead, le 29 mars dernier. Vu qu’une équipe technique différente signe ce comics, c’est avec curiosité que l’on lance dedans mais aussi avec une certaine attente de qualité puisque les premières parties du comics avaient été très bien accueillies sur les forums anglophones…

Une mise en scéne soignée

Le changement d’auteur et de dessinateur promettait quelque chose de différent des deux premiers comics, toutefois Hammerhead partage à mon sens les mêmes défauts et les mêmes qualités que Eidolon, au point que j’ai peur que cette critique soit assez redondante par rapport à la précédente. Les illustrations de Luca Casalanguida (dessinateur) et Chris Blythe (coloriste) sont dans l’ensemble plutôt réussies, voir magnifiques sur certaines case.

Hammerhead 2

L’une des qualités que l’on peut citer pour le visuel est la mise en scène : en effet Casalanguida fournit très souvent des plans avec des angles très classes, varie la taille des cases et leurs formes (ce qui apporte un peu de variété), et donne à Bond des poses classes (quitte à me répéter). En parlant de 007, son physique diffère du celui dessiné par Jason Master : le Bond de Casalanguida a un visage plus carré/dur qui le fait paraître moins jovial que dans les précédents comics de Dynamite (et j’ajouterai même que son physique me rappelle parfois celui de Pierce Brosnan sur quelques cases). Le physique de M change également (bien qu’il garde une peau colorée malgré le changement de dessinateur) et son bureau n’est heureusement plus l’horrible pièce visible dans VARGR et Eidolon.

Casalanguida poursuit la volonté de violence « graphique » de Master en faisant toujours figurer des litres de sang et des bouts de cervelles. Les scènes d’actions sont bien exécutés et notons aussi que l’illustration de la scène de sexe, qui se veut relativement visuelle, est très réussite. Autre chose qui fait plaisir : une réduction du nombre de cases avec des arrières plans qui sont que de simples dégradés bicolores. Les jeux de lumière, l’eau, le ciel et certaines explosions sont particulièrement aboutis et la Bond girl est plutôt sexy (même si étrangement elle parait plutôt horrible sur certaines cases en début de comics).

Il y a un tas de jolis visuels dans Hammerhead...
Il y a un tas de jolis visuels dans Hammerhead…

Toutefois il y a quelques ombres au tableau comme des fenêtres toujours opaques, des gens qui tapent sur un ordinateur alors que l’écran est éteint et des détails qui disparaissent de façon fâcheuse selon les plans. Mais le plus gros défaut vient, à mon sens, du fait que le dessinateur à tendance à ne dessiner qu’une partie des contours noirs et non leur intégralité, ce qui donne une impression d’inachevé. C’est assez difficile à expliquer mais puisqu’une image vaut parfois 1000 mots, voici un exemple :

...malheureusement d'autre visuels ne sont pas très nets.
…malheureusement d’autres visuels ne sont pas très nets.

Une histoire entachée de quelques défauts

Hammerhead, écrit par Andy Diggle, a pour véritable synopsis le suivant : Kraken, un anticapitaliste radical, semble s’en prendre à une firme d’armement qui est chargée de mettre à jour l’arsenal nucléaire de la Grande-Bretagne. 007 va devoir découvrir l’identité de Kraken et l’arrêter avant que ne se produise une catastrophe…

Hammerhead 5

Le scénario officiel et Diggle vous diront toutefois que « 007 sera confronté à des dilemmes envers sa loyauté à la couronne britannique » sauf que… ce n’est jamais le cas à aucun moment du comics ! Bond ne se pose tout simplement jamais la question et du coup ça le fout mal. Pourquoi annoncer des choses à l’arrière de la couverture (et en interview) que l’on ne retrouve pas dans le comics ? Sur ce point Hammerhead déçoit inévitablement (et au passage sachez que le résumé qui se trouvera sur la couverture française de Eidolon sera également inexact).

Si l’on excepte le coté dilemme inexistant, Hammerhead a un scénario pas désagréable qui avance assez vite et qui partage certaines similarités avec un des Bond de Brosnan… et du coup on se retrouve avec une petite impression de déjà-vu. On sent que Diggle a lu les romans puisqu’il nous gratifie de quelques références à ceux-ci, pas toujours très subtiles d’ailleurs (c.f. un dialogue sur Bond et le thé qui est exactement le même que dans Goldfinger). Il y a toujours ce coté un peu non politiquement correct qui était la grande force de Eidolon puisque 007 fume toujours et fait preuve d’un sadisme certain…

Hammerhead introduit aussi une nouvelle voiture gadgétisée de Bond, qui pour une fois n’est ni une Bentley, ni une Aston Martin (bon point), même si malheureusement elle est d’une marque que l’on retrouve dans les placement produits des derniers films (ce qui limite les possibilités à Ford, Range Rover et Jaguar : les trois seules marques avec Aston qui existent dans le monde selon ces films). On se serait toutefois foutrement bien passé du « 007 » sur la plaque d’immatriculation. Coté technologie, le comics sera perçu par certains lecteurs, similairement à VARGR, comme un point noir : le Hammerhead ne fait-il pas un peu trop futuriste ? Et puis le coup de la puce électronique a-t-il vraiment sens ? Ce genre de question nous fait sortir de l’histoire même si au fond le genre comics se prête bien à ce genre de choses. D’autre part il manque certaines explications qui auraient été les bienvenues sur des points clés : comment Bond devine-t-il l’identité de Kraken ? Comment se retrouve-t-il à chercher un bateau cargo ?

Hammerhead 6

Bond voyage dans des zones dans lesquelles on ne le voit pas souvent comme Dubaï ou le Yémen, même si le format comics fait qu’à l’exception de l’aquarium de Dubaï, on n’a pas de trop l’impression de nous-mêmes voyager. L’idée du salon d’armement me semble aussi pas assez développée. Mais Hammerhead a un scénario qui n’est pas fondamentalement mauvais et l’on appréciera le fait que Diggle prend le temps de donner au comics une vrai fin (pas comme celle de Eidolon qui arrive abruptement).

Dates de sortie :

  • Hammerhead est déjà sortie en VO sous la forme de six volumes (publiés du 12 octobre 2016 au 29 mars 2017).
  • Ces six volumes seront regroupés en un seul (VO) pour le 3 mai 2017.
  • Hammerhead devrait normalement être traduit en français (en un seul volume) aux éditions Delcourt pour le 28 mars 2018.

Andy Diggle et Luca Casalanguida ont récemment annoncés sur twitter qu’ils feront un autre Bond, dont le premier volume devrait sortir cet été.

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Pour aller plus loin :
Les différents comics et strips James Bond.

Clement Feutry

Fan passionné de l'univers littéraire, cinématographique et vidéoludique de notre agent secret préféré, Clément a traduit intégralement en français le roman The Killing Zone et vous amène vers d'autres aventures méconnues de James Bond...

Commenter

  • Ils ont l’air de bien gérer l’action.
    Le fait que les décors ne soient pas ultra-détaillés ne me gène pas trop, ça fait ambiance, même si à a longue, ils doivent du coup perdre de leur identité.

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