Buenos días chers amis, il est grand temps de faire un nouveau point sur le tournage de Spectre ! Alors préparez votre sombrero et votre guitare car aujourd’hui nous allons partir en direction du Mexique !
001- Il était une fois au Mexique…
Cela n’avait pas très bien commencé à cause d’une polémique due à des rumeurs de pots-de-vin comme quoi les autorités mexicaines auraient payé la production de Spectre pour effectuer des modifications sur le script afin de présenter la capitale sous son meilleur jour. Que s’est-il passé exactement ? Les médias ont beaucoup déformé les choses, donc basons-nous sur l’origine de cette rumeur qui provient de Tax Analysts (toujours se baser sur l’original, c’est le meilleur conseil que l’on puisse vous donner).
Vous n’êtes pas sans savoir que Spectre a probablement explosé le record de budget pour un film de James Bond et que les e-mails de Sony ont été piratés fin novembre 2014. « Nous sommes actuellement confrontés à un budget qui est bien au-delà de ce à quoi nous nous attendions et sommes sous une immense pression pour le réduire au nombre de 250 millions de dollars, net de rebates et d’incentives. […] Le budget brut actuel est d’environ 350 millions de dollars, ce qui en fait l’un des films les plus couteux jamais réalisés », disait Jonathan Glickman, le président de la MGM, dans un e-mail daté du début novembre.
(J’en profite pour passer un coup de gueule : si jamais vous lisez quelque-part, comme c’est souvent le cas, que Spectre a un budget de 250 ou 350 millions ou autre, dites à l’auteur qu’il dit très probablement des conneries et qu’il se base sans doute sur ce vieil e-mail archaïque, merci. Remettons les pendules à l’heure : nous ignorons totalement ce que Spectre a couté, et c’est là la seule vérité).
Dans le reste du mail, Glickman proposait plusieurs idées pour réduire le budget, comme supprimer un ou plusieurs wagon(s) dans la séquence du train marocain, éviter la pluie dans le final, filmer la scène de la villa de Lucia en Angleterre plutôt qu’en Italie, etc…
Mais avant cela, et c’est ce que Tax Analysts rapporte vers le 3 mars, Glickman avait émis des propositions pour que Bond 24 puisse bénéficier des meilleurs incentives (ce sont en gros, des primes ou avantages fiscaux qui sont offerts par exemple par un pays, pour un film ou une série, afin d’encourager les producteurs à venir les tourner chez eux). Donc Tax Analysts rapporte qu’un mémo du 13 octobre intitulé « Considerations for Cuts » (et qui n’est actuellement plus consultable) aurait justement contenu des suggestions pour les incentives au Mexique.
Dans une rubrique nommée « éléments nécessaires pour préserver deal mexicain », on aurait plus lire que les autorités mexicaines voulaient voir leurs citoyens dans le film et qu’elles étaient susceptibles sur la façon dont ceux-ci pourraient être dépeints. Pour le tout petit rôle d’Estrella, les producteurs devaient auditionner une « actrice mexicaine connue » et Marco ne « pouvait pas être mexicain », aurait dit le mémo. Par ailleurs le gouverneur qui est la cible du Spectre devrait être remplacé par un leader international et des « forces spéciales de la police » devraient être présentes. Le mémo aurait aussi demandé à ce qu’il y ait aussi des plans aériens des bâtiments modernes de Mexico…
Tax Analysts rapporte que ces initiatives pourraient rapporter 14 millions de dollars, plus « nous pouvons gagner un supplément de 6 millions en montrant les aspects modernes de la ville ». À un moment, Jonathan Glickman écrira « vous avez fait du bon boulot en nous sécurisant les incentives mexicaines ».
Voici donc d’où provient cette rumeur qui a fait polémique, a été déformé et qui a notamment indigné une partie de la population mexicaine : « Notre gouvernement préfère donner de l’argent aux films pour soigner l’image du pays plutôt que d’améliorer les choses pour qu’il n’ait pas cette mauvaise image », pouvait-on lire dans la presse. Alors les autorités mexicaines ont-elles vraiment payé la production de Spectre pour effectuer des modifications sur le script comme le rapportent certains tabloïds ? Ce n’est pas vraiment ce qui est dit ci-dessus, qui plus est rien ne nous permet vraiment d’en juger puisque le fameux Considerations for Cuts n’est plus disponible et vu que nous n’avons pas le contexte exact de ces e-mails…
Un peu plus tard dans le mois, le 9 mars, la production annonce fièrement que l’actrice (connue) mexicaine, Stephanie Sigman, a rejoint le casting de Spectre pour jouer le rôle d’Estrella.
Vers le mercredi 11, les préparatifs s’intensifient dans le centre historique de la capitale du Mexique, Mexico (aussi appelée Distrito Federal ou ciudad de México), où doit bientôt être tourné le pré-générique de Spectre ! Une structure censée simuler un hôtel est construite avec des échafaudages sur le toit de trois bâtiments de la rue Xicoténcatl (Tacuba). L’installation de cette plate-forme avait commencé le dimanche, l’un de ces trois bâtiments abritait le Sénat (Senado de la República) jusqu’en 2011, et l’un des deux autres est un restaurant, le Los Girasoles. Près de la Plaza Manuel Tolsá, il y a aussi des grues et des câbles qui font leur apparition, tandis qu’une sorte d’échafaudage est installé au Musée national d’anthropologie de Mexico. Il est aussi entendu que l’équipe du film a demandé à pouvoir utiliser des installations du Museo Interactivo de Economía et du Club de Periodistas pour en faire des vestiaires ; il est également dit que le Palacio de Minería servira également de lieu où les figurants pourront revêtir leurs costumes et maquillages.
Le 12, il est rapporté que la production devra payer 270€ par jour à la Comisión de Filmaciones de la Ciudad de México, juste pour les autorisations. Pendant ce temps, les ouvriers continuent la construction de la plateforme pour le film, avec toujours les habituels mensonges : « nous sommes en train de rénover les bâtiments, y compris l’ancien siège du Sénat »…
Après que des squelettes géants aient été vus à Mexico le 13, Excelsior rapporte le 15 que James Bond viendra à nouveau au Gran Hotel Ciudad de México pour Spectre ! Pourquoi « à nouveau » ? Il se trouve que Timothy Dalton y avait déjà tourné des scènes avec Carey Lowell (Pam Bouvier) pour Permis de Tuer (c’était l’hôtel où logeait Bond à Isthmus City) ! Excelsior rapporte également que d’énormes grues sont visibles près de la rue Donceles alors que sur Tacuba des sortes de tombes et des offrandes sont placées sur le sol. Du côté des trois bâtiments, cela avance, les murs du faux quatrième étage sont maintenant de la même couleur que celle du reste de la façade. La rue Filomeno Mata est quant à elle bloquée par une énorme grue de 300 tonnes. À la Plaza Tolsá ce sont des barrières qui sont placées et un filet noir recouvre la statue équestre El caballito (représentant Carlos IV d’Espagne). Tout comme à Rome, des graffitis sont aussi retirés.
Après que d’autres préparatifs aient été repérés les jours suivants (nouvelle grue, squelettes), et qu’il ait été rapporté que la production aurait ordonné la construction d’environ 20 Catrina (squelette féminin vêtu de riches habits et portant généralement un chapeau, c’est un personnage populaire de la culture mexicaine) de six mètres pour les placer sur la place Zócalo, une conférence de presse se tient le 18 mars. C’est donc au Four Seasons Hotel de Mexico que le producteur Michael G. Wilson et l’actrice Stephanie Sigman parlent du tournage imminent avant de poser pour un photocall.
Ce fut notamment l’occasion pour le producteur de s’exprimer sur la polémique autour du script :
Je pense que le vilain n’a jamais été mexicain, donc ce n’est pas quelque chose que nous avons dû changer ; il a toujours été italien. Le gouvernement nous a fourni du support technique, comme les accords pour filmer dans certains endroits, ou nous a donné des conseils, par exemple sur quels sont les forces de sécurité qui interviennent dans certaines situations. C’était plus nous qui posions des questions et discutions avec eux, qu’eux qui nous demandaient de changer le scénario.
Je sait qu’ils voudraient et adoreraient voir Mexico sous un jour favorable dans le film et ne nous sommes pas ici pour mettre la ville sous un mauvais jour. […] Les producteurs ont toujours eu dans l’idée d’avoir une Bond girl mexicaine. […]
Partout où nous allons il y a des incentives. Parfois ce sont des taxes, parfois cela se présente sous une autre forme. Vous pouvez avoir la coopération, vous pouvez avoir des choses habituellement payantes pour rien, gratuitement, et tout cela. Dans ce cas particulier, ce sont des entreprises privées qui se sont associées comme coentreprises pour soutenir le tourisme dans le pays. […] Nous sommes ici pour faire dans le divertissement et non raconter une histoire politique […], nous sommes strictement dans le divertissement. […]
Wilson dit aussi que 1500 figurants prendront part à la scène d’ouverture et que 80 « artistes » du maquillage et de la coiffure ont été mobilisés.
À partir d’ici, impossible d’être vraiment précis sur les dates à cause du décalage horaire. Du coup, « vers le » 19 mars, Sam Mendes est vu à Mexico. Aux environs de 8h00, le réalisateur était sur la place El Zócalo (qui s’appelle en réalité Plaza de la Constitución, mais que presque tout le monde appel Zócalo) où se trouvait un hélicoptère gris MBB Bo105 et a discuté avec le pilote et Hoyte Van Hoytema, ainsi qu’avec le cinéaste Luis David Sansans. Plus tard, Mendes s’est rendu au Gran Hotel Ciudad de México puis est monté dans un véhicule blanc qui l’a amené à la Plaza Manuel Tolsá où il a notamment donné des instructions cernant des crânes géants. Près des trois bâtiments sur lesquels la plateforme a été bâtie, c’est une réplique de l’entrée du Gran Hotel qui a été construite car il n’aurait pas été aisé de filmer dans l’entrée d’origine. Un homme avec harnais de sécurité est aussi vu en train de marcher sur le long du parapet des trois bâtiments. À Zócalo, l’hélicoptère a effectué des tourbillons au-dessus du sol, faisant supposément des vols d’essai avec le soutient de la Seguridad Pública (sécurité publique), Protección Civil (protection civile), et de l’Aeronáutica Civil (aviation civile). L’aéronef s’est posé à plusieurs reprises au sol alors Sam Mendes approchait pour parler avec l’équipage et est resté à terre pendant que des militaires venaient lever le drapeau mexicain en jouant la traditionnelle musique Toque de Bandera. Après plusieurs vols observés de loin par les badauds (la place était bien évidemment fermée au public), l’hélicoptère est parti et le premier des crânes géants (environ 14 mètres de long) a été placé sur la place.
Le maire de Mexico, Miguel Ángel Mancera, a déclaré que sa ville a battu New York et Singapour pour l’accueil du tournage, tandis que Claudia Ruiz Massieu du Secrétariat du Tourisme du Mexique a ajouté que le tournage créerait un avantage économique énorme pour le pays, résultant des milliers de dollars dépensés par l’équipe pour le logement et la nourriture. Plus de 2500 artisans techniques et créatifs ainsi que des figurants travaillent sur la grande production. Le maire Mancera ajoute également que ce n’est bien sûr pas la première fois qu’un James Bond est tourné au Mexique (LTK, TND, QOS), mais que ce sera cependant la première fois que la ville de Mexico sera clairement identifiable. Enfin il précise que l’administration de la ville n’a pas été financièrement impliquée dans la production de film, mais qu’elle a fourni les emplacements et le renouvèlement des routes.
Miguel Alemán Magnani, président du Grupo Alemán, a quant à lui déclaré que sa société soutenait le tournage de Spectre au Mexique. Dans un discours, l’homme d’affaires s’est dit très honoré de soutenir le tournage prochain James Bond qui met en valeur les richesses culturelles et architecturales de la ville de Mexico. Il note également que le film représente une stratégie visant à promouvoir le Mexique au niveau international et a souligné que le tourisme est un élément clé de l’économie.
Vers le 20, le tournage commence. Ce sont près de 1500 figurants qui avaient été recrutés lors d’un gros casting en février (voir les derniers points) qui arrivent sur place, notamment en bus ! Ceux-ci sont ou vont être coiffés, costumés principalement dans le thème « squelettes » et « Catrina », maquillés. Pourquoi ? Nous n’en avons par encore parler, mais l’équipe de Spectre est en train de recréer le Día de Muertos, le Jour des morts, pour son pré-générique ! Il s’agit là d’une forme particulière de fête des morts typique de la culture mexicaine et qui a généralement lieu du 1 au 2 novembre (ainsi la Première nationale du film a eu lieu le 2 novembre en référence à cet évènement : voir la rediffusion). Le Jour des morts est très festif, il ne s’agit pas d’un jour triste pour les Mexicains, c’est un peu comme si les morts, ou plutôt leurs âmes, revenaient pour faire la fête ! Les familles installent des autels à la mémoire des personnes défuntes chez eux ou sur l’espace public : dans la rue, les boutiques, le métro, les écoles, etc… Ces autels sont en général ornés d’une photo du disparu, d’objets lui ayant appartenu, sa nourriture préféré, de bougies allumées, squelettes, fleurs qui sont principalement des rose d’Inde, etc…
Mais ce sont surtout les victuailles qui occupent une large place dans les festivités. Les Mexicains préparent les mets préférés des défunts et les jours précédant les festivités, les boulangers et les confiseurs préparent des « calaveras » (des crânes en sucre ou en chocolat), le « pain des morts » (un pain brioché saupoudré de sucre) ou encore des citrouilles confites dans du sucre de canne. Selon la croyance, les morts savoureront l’essence de ces mets… mais ce sont bien les vivants qui les mangeront à la fin des festivités ! Les familles se rendent au cimetière, en traçant un chemin avec des pétales de fleurs et en allumant des bougies pour guider les âmes vers les tombes. C’est aussi une occasion pour réunir la famille, remplacer les fleurs mortes, nettoyer les tombes avant de transformer le cimetière en aire de pique-nique : on y mange, on y danse, on y chante.
Contrairement au à ce que l’on peut voir dans le film, et il n’y a pas vraiment de grosses parades dans les rues : le Jour des morts est plus une célébration intime où l’on se réuni entre membres de la famille devant des autels ou au cimetière.
M.A.J. du 29/10/2016 : Depuis, les autorités de la ville ont créé une parade s’inspirant du film.
D’ailleurs on vous met ci-dessous le lien d’un excellent documentaire en français :
Une des affiches de la production que l’on pouvait voir placardées sur des murs de Mexico.
Le processus de costume/maquillage des figurants était plus élaboré pour les femmes vu que la plupart d’entre elles étaient « déguisées » en Catrina ; il était commun de trouver des filles avec de faux cils colorés, des robes longues et le visage peint. Pour les hommes, les choses étaient plus faciles : beaucoup d’entre eux ont reçu des masques en forme de crâne et seulement quelques-uns ont eu le contour des yeux peints en noir. Chaque costume est unique et le département qui en est chargé travaille dessus depuis les trois derniers mois. Un des garçons qui a participé au tournage en tant que figurant rapporte qu’il va recevoir 900 pesos (42 €) pour la journée de travail.
Donc oui, le tournage a commencé sous une ambiance de Día de Muertos le 20 mars ! Vers 8h30, sur Tacuba, quelques répétions sont en train d’être effectuées et, après une série de tests lumière et cadrage, Sam Mendes a donné l’ordre de commencer le tournage. Après avoir entendu le « action ! » typique, un tas de figurants, certains habillés en « civil », d’autre en costume traditionnel du Jour des Morts, ont commencé à défiler dans les rues pour une parade accompagnée de squelettes géants, tout en dansant sur la musique jouée en direct. Alessandro Cremona (Marco Sciarra), vêtu de blanc a pris part aux festivités tout un comme un certain Daniel Craig qui était quant à lui vêtu d’un costume de squelette… Stephanie Sigman était aussi là, mais elle a dû porter des chaussures basses afin de ne pas paraitre plus grande que Craig ; la scène où Bond et Estrella entrent dans l’hôtel a été filmée. Les rues des alentours ont bien entendu été bouclées, causant des soucis pour les automobilistes et les personnes se rendant à leur travail ou ayant un commerce dans le coin. En outre, alors qu’une partie de l’équipe était occupée à filmer la parade (notamment avec drone), d’autres ont continué à assembler le décor de la place Zócalo (dont les cranes géants). La production a aussi publié la photo d’un clap, montrant que la toute « première » scène du film (située après le gunbarell) a été filmée ! Le tournage fut aussi interrompu quelques minutes à cause d’un tremblement de terre.
Vers le 21, Daniel Craig est vu à l’unique fenêtre du faux quatrième étage des trois bâtiments. Avec un Glock 17 équipé d’un kit KPOS avec silencieux, mis en bandoulière et un harnais de sécurité, Craig a sauté par-dessus la rambarde du balcon et a marché sur le long du parapet des trois bâtiments pendant que les opérateurs caméra capturaient la scène depuis l’intérieur de la plateforme qui avait visiblement été construite à cet effet. Alors que James Bond effectuait son numéro d’équilibriste, la parade défilait (au même moment ?) dans une rue adjacente ; la séquence fut apparemment faite et refaite 20 fois (ce qui aurait demandé trois heures). Du côté du vrai Gran Hotel, d’énormes moyens d’éclairages ont été installés.
Vers le 22 et 23 mars, alors que des scènes de l’hélicoptère gris survolant la ville sont tournées ou juste répétées avec un second hélicoptère caméra, une autre partie de l’équipe est occupée à préparer un décor de ruines sur Donceles : bâtiments délabrés, gravats, voitures ensevelies sous de grosses pierres et poussières… Sam Mendes, Daniel Craig et Stephanie Sigman ont également été vus au Gran Hotel de la Ciudad de México en compagnie de figurants costumés. Impossible se savoir ce qui se passait à l’intérieur, mais Mendes et Craig sont notamment sorties sur l’un des balcons de l’hôtel pour observer la cérémonie du lever du drapeau sur la place Zócalo. Une heure plus tard, Mendes est à nouveau venu sur un balcon d’où il observait le « posage » de fleurs sur la place Zócalo.
Vers le 24, Bond sort d’un bâtiment en ruine par une porte et se met à la poursuite de Marco Sciarra qui est désormais ensanglanté. Bien entendu une explosion de cette ampleur ne passe pas inaperçue et des scènes avec des figurants en panique et des forces de l’ordre arrivant les lieux en voitures et fourgon ont été filmées. Comme toujours, malgré les mesures de grandes mesures sécurité, des photos ont été prises :
Vers le 25 et 26 mars, la poursuite entre Bond et Marco continue, à travers la foule de la parade. Daniel Craig a parfois été remplacé par une doublure, pour les scènes de style « marathon » (fort probablement à cause de sa blessure au genou). Des scènes de l’hélicoptère en vol passant près de hauts buildings modernes ont aussi été filmées avec un autre hélicoptère.
Au site web Elgolfo, une figurante se confie sur son travail : elle quitte sa maison à 3h00 du matin chaque jour pour se rendre au Centro de Convenciones de Tlatelolco où la journée commence avec le petit déjeuner, le maquillage, la coiffure et la robe. « Quelqu’un est chargé d’approuver le maquillage et la coiffure, vérifier s’ils sont égaux à l’image de test, ce processus peut prendre de 25 minutes à une heure ». Plus tard elle et ses collègues sont acheminées par camions ou bus sur les lieux de tournage où elle n’aura que pour simple travail de marcher avec le défilé : « travailler comme figurante est très fastidieux, car il y a beaucoup de temps morts, mais à la fin c’est agréable parce que vous connaissez des gens, par exemple des enfants qui ne sont pas des figurants, mais des fans de James Bond ». Elle révèle aussi qu’elle gagne 54€ par jours de tournage.
Le conglomérat Grupo Vidanta se révèle aussi être « l’une » des entreprises privées qui a apporté un soutien financier pour le tournage au Mexique.
Vers le 27, alors que la production lâche le premier trailer teaser ainsi quelques photos officielles (dont quatre du tournage à Mexico), l’équipe filme toujours une scène de poursuite entre Bond et Marco dans la parade du Jour des morts. Cependant, aujourd’hui, un hélicoptère gris du Spectre (avec un homme de main assis sur le côté) apparait dans le ciel et vol entre les rues à seulement quelques mètres du défilé qui atteint la place Zócalo.
Vers le 28, après quelques d’essais et des plans avec les acteurs (avec l’hélicoptère à l’arrêt), plus de 200 figurants ont été placés près des hélices en mouvement de l’hélicoptère qui se décollait vraiment de la place Zócalo. « Surveillez vos arrières ! » rappelaient souvent les organisateurs à travers un haut-parleur. Pour cette scène, l’homme de main du Spectre descendait de l’aéronef pour aider Marco à monter, mais Bond maitrisait cet homme et montait lui aussi dans l’appareil. La scène a été faite et refaite plusieurs fois au cours la journée, la doublure de Craig à un moment trébucher alors qu’il courrait vers l’hélicoptère. Il s’agissait aussi du dernier jour de tournage à Mexico pour Daniel Craig.
Vers le 29, 30 et 31 mars, un combat s’engage à l’intérieur de l’hélicoptère qui se trouve à quelques mètres du sol au-dessus de la place Zócalo. Nous ne l’avons pas encore mentionné, mais le pilote de l’appareil est le légendaire Chuck Aaron ! Aaron est l’un des très rares professionnels de la voltige acrobatique en hélicoptère, il est même le seul pilote qui possède une licence de la Federal Aviation Administration qui lui autorise à faire des acrobaties en hélicoptère aux États-Unis. Il est capable d’exécuter des backflip, 360° (autant sur l’axe horizontal que vertical) et d’autres cascades impressionnantes. En 2004, il s’associe avec Red Bull pour étudier la possibilité de faire du freestyle en hélicoptère et a notamment depuis effectué nombre de cascades dans un MBB Bo105 modifié aux couleurs de Red Bull (et l’hélicoptère gris de Spectre est justement un Bo105, c’est en fait celui de Red Bull qui a été repeint pour l’occasion).
Alex Witt, réalisateur de la deuxième équipe, m’a montrer une vidéo d’un pilote acrobatique de Red Bull, faisant des cascades à un airshow avec un hélicoptère. Je n’avais jamais rien vu de tel. Ça m’a donné de cette séquence. J’ai demandé aux scénaristes de l’écrire, et nous l’avons développé à partir de là.
Sam Mendes
L’hélicoptère qui apparaitra à l’écran est un appareil acrobatique Red Bull et l’autre est un hélicoptère caméra qui prend des vues aériennes spécifiquement pour ce type de film. Les deux engins étaient de la Californie et nous les avons temporairement amenés au Mexique. L’hélicoptère « gris » a été peint pour le film vu qu’il avait une peinture Red Bull.
Stacy Perski, co-producteur mexicain sur Spectre
Donc oui dans l’aéronef piloté par Aaron, les cascadeurs Andy Lister (portant d’abord un masque aux traits de Craig) et Rob Cooper (Marco) s’en mettent plein la tronche. Alors que l’hélicoptère prend de l’altitude, Bond et Marco combattent maintenant sur les patins de l’appareil qui partira plus tard volontairement en vrille, tourbillonnant dans le ciel pendant que les deux hommes continuent à essayer de s’entretuer. Pour certaines scènes, les doublures portaient des points sur leurs visages (il s’agit de « marqueurs » qui sont utilisés dans le cadre de la capture de mouvement et des images de synthèse). « Personne n’applaudit ou ne danse » disait un organisateur dans un haut-parleur à l’intention des figurants de la parade parfois situés en-dessous et qui étaient impressionnés au point qu’ils avaient applaudi. Il faut aussi dire que les deux hélicoptères ont vraiment volé très près l’un de l’autre et des bâtiments environnants comme le montre les vidéos ci-dessous…
Vers le premier avril (et ce n’est pas une blague), après dix jours de tournage, l’équipe de Spectre est en train de démonter et remballer certains objets, le tournage à Mexico est apparemment terminé. Les gros squelettes qui avaient accompagné la parade sont démontés, certaines parties sont apparemment amenées aux studios Churubusco et d’autres sont emballées pour être envoyées en Angleterre. Concernant les cranes géants de la place Zócalo, certains pourraient finir dans un musée James Bond en Suède explique Perski Stacey, mais rien n’a vraiment encore été décidé. Les débris de la fausse explosion ont été ou sont enlevés, mais les rues restes encore bouclées à la circulation pour quelques jours. Une fête de fin de tournage avec les 1500 figurant a également eu lieu comme le montre cette vidéo. Enfin, ce n’était plus tout à fait les même 1500 qu’au début : des membres de la production ont renvoyé une douzaine de figurants qui ont fait filtrer des photos, vidéos ou informations sur les réseaux sociaux. D’autres sont parties d’eux même à cause de la quantité de travail qui pouvait aller jusqu’à 12 heures par jour, le début de journée étant aussi fixé à 4h00 du matin. Un jour, il y a aussi eu une erreur de calcul qui a fait qu’il n’y avait pas de nourriture pour beaucoup d’entre eux (certains ont apparemment fini chez le médecin).
Le tournage au Mexique n’est pas fini pour autant, la second unit d’Alexander Witt se rend à un aéroport près des ruines mayas de Palenque (Chiapas) pour quelques jours histoire de filmer quelques scènes aériennes qui n’ont pas pu être tournées dans la ville de Mexico, à cause de son espace trop limité, altitude, et du fait qu’il s’agissait d’une zone urbaine. Cette partie du tournage aura requis six camions et environ 130 personnes.
De ce que nous savons, le tournage au Mexique s’est terminé avec les scènes à l’aéroport de Palenque, cependant un grand nombre de scènes censées se dérouler au Mexique ont plus tard été tournées aux studios Pinewood dans les mois suivants.
La couverture du tournage par les médias locaux était relativement bonne, parmi les plus notables nous pouvons citer l’Excelsior, El Universal et Milenio. Mais beaucoup de journalistes internationaux travaillant pour des magazines ont aussi eux un accès exclusif au tournage. Ci-dessous quelques extraits intéressants :
Sur le restaurant-terrasse du cinquième étage du vénérable Gran Hotel Ciudad de México, je suis un jour de tournage avec un petit groupe de journalistes venus du monde entier. « C’est la séquence d’ouverture la plus élaborée que le monde ait jamais vue dans James Bond » annonce Barbara Broccoli. […] Michael G. Wilson nous introduit dans l’action : « L’histoire originale de Spectre se déroule deux mois après Skyfall ». […] « L’idée de faire la séquence durant le Dia de los Muertos vient du réalisateur Sam Mendes ». Il y a eu cinq mois de préparations et la production de Bond a engagé 400 Britanniques mexicains pour le maquillage, l’art design, la conception des costumes.
Tous les jours [les maquilleurs/costumiers] m’envoyaient des mails des photos pour chaque travail qu’ils avaient effectué et je donnais mon approbation. À la fin de la journée, j’avais fait des centaines et des centaines d’approbations. […] Nous devions utiliser du maquillage qui perdurerait malgré la chaleur et le temps, alors notre choix s’est porté sur du MAC Chromacake. […] Cinq danseurs qui avaient le corps peint dormaient avec leur maquillage complet grâce à certaines innovations dans ce domaine, cela n’aura pas été possible il y a cinq ans.
Naomi Donne, maquilleuse sur plusieurs Bond, Hollywood Reporter et ComingSoon
Je suis le seul homme qui a une licence de la FAA pour faire des acrobaties en hélicoptère aux USA, un des trois seuls pilotes au monde. Personne d’autre ne fait des tonneaux, looping, […] avec un hélicoptère [civil]. Je vole avec un Messerschmitt-Bölkow-Blohm modifié et je le pousse jusqu’à ses limites. J’ai du faire des modifications, mais elles sont confidentielles. […] Dans le prégénérique, je vole dans l’une des rues principales de Mexico, 20th novembre street, à 80 km/h, 9 mètres du sol, entre les bâtiments et au-dessus d’un millier de têtes. Quand je vol avec Bond et le vilain qui se battent, je suis parfois à 222 km/h.
Chuck Aaron, Dailymail
Au risque de casser l’illusion, le « faux plan-séquence » du début qui suit Bond a été réalisé en plusieurs parties (qui se chiffre apparemment au nombre de six) et non en une seule. Comme Sam Mendes l’explique, il voulait nous mettre dans la peau de Bond durant cette séquence. Mark Bakowski, le supervisor des effets spéciaux d’Industrial Light & Magic (ILM) Londres qui a travaillé sur cette séquence du film livre quelqu’un de ses secrets à Thompson on Hollywood, Art of VFX et à FXguide :
Tout a été filmé sans motion control et il y a eu beaucoup de travail pour assembler et cacher les différentes sections. La première partie de la séquence nous montre Bond marchant dans le festival avec de la reproduction de la foule (crowd replication), prolongeant l’environnement avec des statues et des détails architecturaux. Un des trucs intéressant ici, c’est que lorsque l’on filme un plan comme ça, surtout avec un millier de figurants, vous ne pouvez pas obtenir une prise parfaite où chacun fait exactement ce que vous voulez qu’il fasse. Nous avons donc dû retirer des visages en mettant des masques sur eux parce qu’ils regardaient trop la caméra, « rediriger » leurs yeux ; ou pour certains figurants qui apparaissaient encore et encore dans la scène, nous avons donc fait beaucoup de changement de vêtements et d’échange de visages.
La première section s’arrête à la porte de l’hôtel en faisait une pause sur l’affiche du Jour de morts. Nous avons ensuite fait une transition en reconstruisant la porte avec du travail re-projection dans Maya and Zeno [plate-forme du logiciel d’ILM] alors que Bond pénètre par la porte. Le lobby de l’hôtel est dans une autre partie de la ville de Mexico. […] Le passage de l’ascenseur est en une prise avec une Steadicam ; alors qu’ils se dirigent vers la chambre, il y a une autre transition qui est cachée par les gens qui marchent. […] Il y a eu de la projection d’environnement.
L’intérieur de la chambre a été quant à lui tourné à Pinewood, mais l’extérieur de la fenêtre a été fait à Mexico. Le plan du balcon a donc été tourné au Mexique avec beaucoup de re-positioning et de re-timing. Lorsque Craig se promène le long du toit à l’aide d’un large fil de sécurité, aucun des toits n’étaient vraiment là. Fait intéressant, la seule raison pour laquelle Craig marche est due à sa blessure au genou. [Mendes déclare par ailleurs que la blessure au genou a fait en sorte qu’ils ont dû repenser une partie du prégénérique car Craig ne pouvait pas vraiment courir, c’est notamment pour cela que Bond et Marco marchent pendant la poursuite au lieu de courir].
La fusillade a été tournée à Pinewood et ILM a recréé l’environnement de Mexico accompagné de verre et de fumée généré par ordinateur. Le bâtiment était « entièrement » numérique et après l’explosion suivie de l’effondrement de l’immeuble, Bond se déplace pour éviter la mort subite. Lorsqu’il court vers la caméra et fait son grand saut, il y avait beaucoup de matériel filmé qui incluait une grande plate-forme qui s’effondrait, un cascadeur qui courait sur le toit… Mais en fin de compte, seul le plan du cascadeur est un élément filmé dans le film, tout le reste est numérique. [Steve Begg dit quant à lui qu’il y a un bout de l’impact réel orchestré par l’équipe de Chris Corbould à Pinewood dans ce passage du film].
Autrement la séquence de l’hélicoptère est un hybride de différentes approches. Lorsque l’hélicoptère décolle, tout est réel avec une foule de 1500 figurants autour. Mais au moment où la caméra est a plus de deux mètres, les extensions générées par ordinateur commencent entrer en jeu. Puis, quand ils entrent dans des acrobaties folles, cela a été filmé à 160 kilomètres au sud de Mexico, dans un aérodrome. Mendes a insisté sur le fait que ce devait être un vrai hélicoptère. Alors, quand vous voyez des plans très larges, c’est un véritable hélicoptère avec une place Zócalo et une foule numérique.
Au moment du tournage, la statue équestre de Carlos IV d’Espagne de la Plaza Manuel Tolsá était en cours de rénovation et était couverte d’échafaudages, on a donc dû la supprimer numériquement et recréer les bâtiments qui se situaient derrière. […] Des foules générées par ordinateur ont été ajoutées pour remplir la rue et faire en sorte que population soit plus dense, on a aussi ajouté des étals et des autels pour remplir les espaces vides.
Une fois que la transition de caméra a lieu à l’intérieur de l’hôtel, nous avons dû faire des changements importants au niveau de l’architecture comme un remplacement complet du plafond et la reconstruction de la porte et du mur de la chambre d’hôtel d’Estrella pour qu’ils correspondent à la porte et au mur du décor de Pinewood qui est utilisé pour la partie suivante du « plan [séquence] ». Il y a eu beaucoup de travail sur cette transition… Nous avons commencé avec l’alignement de Bond et d’Estrella pour qu’il corresponde avec les différents plans et reconstruit numériquement le mur et la porte autour d’eux. Lorsque la porte est ouverte vous passez de Mexico au décor de Pinewood où un écran bleu se trouve derrière la porte du balcon.
Puis quand Bond sort sur le balcon, la chambre entière de l’hôtel est numériquement recréé autour de lui, tout comme une rue en dessous, qui comprend des arbres, des bâtiments, des stands et de la foule. Au moment du tournage, la rue ci-dessous était utilisée comme une air le stationnement pour les véhicules de l’équipe, elle devait donc être remplacée. Alors que Bond se promène le long du balcon, il porte un harnais de sécurité, qui a dû être masqué. En outre, nous avons numériquement vieilli et mûri le jardin et le toit qui se trouve autour en ajoutant des feuilles mortes et de la saleté, des unités d’air conditionné, plantes mortes et des accessoires supplémentaires pour faire en sorte que l’on pense que jardin était abandonné.
La partie où Bond « saute » entre les toits a été filmé avec un écran vert qui fut remplacé par un mur montrant la rue animée en dessous. Le final du plan montre Bond approcher du bâtiment qui a été fait comme une combinaison de plusieurs éléments dont l’insertion de l’intérieur de la pièce [des méchants] qui fut tournée à Pinewood et inséré à la façade matte painting. […] Un total de 55 membres de l’équipe VFX (Visual effects) ont été travaillés sur l’assemblage final de « ce plan » qui dure presque cinq minutes.
[…]
[Pour la scène du combat dans l’hélicoptère], nous avons remplacé les têtes des cascadeurs, supprimer leurs matériels et travailler l’arrière-plan en ajoutant une foule avec des milliers de figurants numériques. Nous avons aussi travaillé sur des plans plus complexes qui étaient entièrement numériques lorsque l’hélicoptère faisait un mouvement trop dangereux, alors ici nous avons généré l’aéronef, l’environnement et la foule, et pour certains plans nous avons ajouté une trainée de fumée à l’arrière de l’hélicoptère, le tout généré par ordinateur. Nous avons aussi travaillé sur des plans lorsque l’hélicoptère a été filmé sur une plateforme mouvante devant un fond bleu. Ici, nous avons dû ajouter le fond, les rotors, le verre de l’hélicoptère et puis parfois faire quelques remplacements de visages et supprimer du matériel.
Puis nous arrivons à la fin [du plan « séquence »] et il y a une autre plate. Bien que le bâtiment qui est détruit se trouve à Mexico, il n’était pas été assez grand donc nous l’avons prolongé verticalement. Et puis la salle où les méchants font leurs plans diaboliques ne convenait pas pour le tournage pour une raison quelconque, du coup cela a été tourné à Pinewood et inséré dans le plan.
« Pour l’hélicoptère [sur fond bleu], nous avons utilisé différentes plateformes amovibles. Une d’entre elles était une traditionnelle 6 axes comme vous le verriez dans un parc à thème. […] On pouvait tourner autour, faire des rotations, très très vite sur chaque axe. Pour certains, nous avons construit presque comme un rôti à la broche. Nous avions le fuselage de l’hélicoptère monté entre deux points de pivot, l’un sur le nez et l’autre sur la queue de sorte que nous pouvions le faire pivoter à 360 degrés », ajoute Chris Corbould.
Il a deux ou trois moments où nous avons eu des problèmes avec le plateformes amovibles. Il nous a fallu reconstruire l’une d’elle à zéro, ce qui a duré deux semaines, ce qui signifiait que nous devions alors filmé autre chose que nous n’étions pas encore prêts à filmer pendant ce temps.
Sinon au premier jour de tournage avec l’hélicoptère à Mexico, le moteur s’est cassé. Et il n’y a qu’un seul de ces hélicoptères Red Bull au Mexique. Nous n’avions donc pas d’hélicoptère. Nous avons dû appeler l’équipe de Red Bull, et les mécaniciens sont venus pendant la nuit. Ils l’ont réparé à 8 heures du matin, juste à temps pour faire les cascades, pour faire sauter Daniel dans l’hélicoptère qui décolle.
« C’est la plus grosse séquence d’ouverture que nous ayons jamais faite » nous dit Michael G. Wilson. […] « C’est plus un défi pour la ville que pour nous. Pour eux, cela revient à boucler une place où toutes les routes se rejoignent et vers où le trafic converge. Surtout qu’il y a la Maison-Blanche – ou la Maison-Blanche mexicaine – de l’autre côté de la rue. D’un point de vue logistique et sécurité, c’est un défi. C’est compliqué car vous avez 1500 figurants et devez remplir une place avec alors que cela nécessiterai probablement deux ou trois mille personnes pour qu’elle ait l’air pleine », ajoute Alexander Witt.
Empire (novembre 2015)
Pour les scènes du Jour des morts à Mexico, 1520 figurants ont été embauchés ; habillés et maquillés par 107 artistes de ce domaine, dont 98 locaux. Pour chaque jour de travail, cela prenait 3h30 pour préparer la foule.
La parade comprend 10 immenses reproductions de squelettes et chars décorés, dont le plus grand atteint 11 mètres de haut. La pièce maîtresse du défilé, le squelette « La Calavera Catrina », coiffé d’un chapeau de 10 mètres de diamètre, a été inspiré par une gravure de l’illustrateur et lithographe mexicain José Guadalupe Posada.
En raison de l’altitude à laquelle est située Mexico, Chuck Aaron a cependant été obligé de limiter ses acrobaties. Il a néanmoins repoussé ses limites en volant à seulement 9 mètres au-dessus des figurants tandis que deux cascadeurs se battaient suspendus à l’appareil.
Galeries photos :
Pour conclure, le vlog officiel et d’autres vidéos making-of :
002- Mais quel hôtel ? Économise !
Selon Europe1, 20 minutes et Le Monde : à Mexico, il y a deux types de personnes : ceux qui sont ravis d’avoir accueilli l’équipe de tournage de Spectre pendant une dizaine jours, et les commerçants du centre historique…
En effet, selon la Canacope, une sorte de chambre de commerce locale, le tournage aurait affecté directement et indirectement plus de 6627 commerces, qui auraient perdu environ 20,1 millions d’euros (376 millions 950 milles pesos) à cause de la fermeture des rues. La Canacope rapporte aussi que, malgré une compensation quotidienne de 90 à 120 euros par jour de fermeture, les commerçants se plaignent de l’insuffisance de ces sommes.
Quelques jours plus tard, la municipalité de Mexico dit quant à elle que le tournage de Spectre a bénéficié à l’économie locale et offert des avantages significatifs aux commerçants. Le tournage aurait fait augmenter de 53% les visites dans le centre historique et fait grimper de 30% le taux d’occupation des hôtels. Mexico a également indiqué que les producteurs ont accepté de payer une compensation pouvant aller jusqu’à 2000 euros par jour de tournage à 255 magasins des environs.
003- Bienvenue à l’hôtel de ville, Mr Bond
Le tournage de Spectre continu en Angleterre au London City Hall (l’hôtel de ville) le 18 avril. Bien que nous ne sachions pas si l’extérieur du bâtiment sera visible ou non dans le film (maintenant on sait, la réponse et que non), on peut fortement imaginer que l’intérieur de la salle de conférence serve de plan de secours à la production qui avait originalement voulu tourner au Senedd de Cardiff (Pays de Galles). La Commission de l’Assemblée Nationale du Pays de Galles avait effectivement refusé que Sam Mendes pose ses caméras dans son bâtiment en disant que l’endroit n’était pas un studio de cinéma, du moins pas pour James Bond…
La Chambre de la Senedd est la maison de la démocratie galloise et le siège de son gouvernement. Des activités médiatiques y sont autorisées quand elles concernent le travail de l’assemblée ou reflètent le rôle de la Chambre comme point focal de la vie civique galloise. Ce n’est pas un studio de cinéma/théâtre.
Les décisions par rapport aux demandes d’industries créatives pour l’utilisation du patrimoine de l’Assemblée sont faites au cas par cas, et nous sommes heureux d’avoir collaboré avec plusieurs entreprises de télé et de cinéma pour la production de films dont notamment Sherlock et Doctor Who. La requête par James Bond d’utiliser la chambre a reçu un avis négatif et d’autres lieux alternatifs ont été proposés dans la région qui ont été déclinés par la production.
L’Assemblée nationale du pays de Galles (vers le 12 mars).
Le London City Hall
004- Je peux vous emprunter cela ?
Le 4 mars des scènes sont tournées dans le décors de L’Americain, le 5 mars Madeleine découvre sa chambre dans le repaire d’Oberhauser :
Birds of the West Indies, le livre écrit par l’ornithologue américain James Bond et qui a inspiré Ian Fleming lors du choix du nom qu’il allait donner à son espion anglais sera de retour dans Spectre ! Les scènes tournées dans l’appartement de Bond le 8 décembre 2014 sont elles en train d’être retournées en ce 10 mars 2015 ? Visiblement oui…
Interrogé par le Sunday Times, Stephen Foster, qui dirige une librairie à Chiswick et à qui la production de Spectre a demandé de choisir des livres pour l’appartement de Bond (Foster avait déjà choisi les livres de l’appartement de M, dans Skyfall), fait quelques révélations :
Le directeur artistique du film lui a apparemment demandé d’inclure des œuvres de Patrick Leigh Fermor parce que ce dernier avait écrit des livres sur les Antilles, un endroit bien-aimé par Bond et Ian Fleming (James Bond lit aussi The Traveller’s Tree: A Journey Through the Caribbean Islands de Fermor dans le roman Vivre et laisser mourir). Parmi les livres de la bibliothèque de Bond choisi par Foster on retrouve l’auteur John Arlott (car Fleming a été à l’école avec son oncle), Eric Ambler (Bond possède Le Masque de Dimitrios dans le roman Bons baisers de Russie), une aventure de Philip Marlowe (parce que Bond achète « le dernier Raymond Chandler » dans le roman Goldfinger), The Journal of a Tour to the Hebrides de James Boswell, des choses sur des régiments écossais, ainsi que des livres sur les montres de luxe et les voitures Aston Martin.
Le 13 mars une scène est filmé à l’observatoire d’Oberhauser et le 14 mars, le tournage des scènes à la salle de contrôle d’Oberhauser commence :
005- Quand tu seras pris aux genoux…
007 était encore dans de beaux draps ! En l’occurrence, ceux d’un lit d’hôpital. Daniel Craig, qui s’était blessé au genou lors du tournage d’une scène de combat en février dernier, a profité du week-end de Pâques (4 et 5 avril) pour se faire opérer à New York. L’opération chirurgicale a été jugée comme « mineure » et un porte-parole d’EON a d’ailleurs assuré que Daniel Craig n’avait manqué aucun jour de tournage : « Pendant un arrêt programmé, Daniel Craig a eu une intervention arthroscopique pour soigner sa blessure au genou. Il rejoindra la production à Pinewood le 22 avril ».
La blessure avait eu lieu pendant le tournage de la scène de combat dans le train où Craig affrontait David « Batista » Bautista, ancien catcheur professionnel et pratiquant du combat libre qui fut notamment six fois champion du Monde (deux fois champion de la WWE Championship et quatre fois champion World Heavyweight Championship). Ce dernier s’en rappelle : « Nous étions à 100 pour cent. C’était très physique. Il y avait un petit renfoncement sur le plancher. Son pied a juste glissé, s’est tordu et son genou s’est effondré . Ce fut rapide et il a été déchiré ».
Daniel Craig aussi : « Cela aurait plus m’arriver en sortant de la douche. C’est l’une de ces blessures. Je l’ai frappé au mauvais angle. […] Je me suis déjà blessé à plusieurs reprises. J’avais peur de subir une chirurgie appropriée car cela aurait mis en pause le tournage pendant une longue période. La chose étonnante est que je n’en aie pas eu besoin. Cela m’a rouillée. Je ne pouvais pas courir sans être martelé la douleur. Donc j’ai pris congé de deux semaines, ait subi une opération et me suis remis au travail. […] Tout le monde a convenu [que ma blessure] avait aidé le film de manière incommensurable. Car cela a permis [à Sam Mendes] de prendre une pause, de regarder les images qu’il avait obtenu et l’histoire. Je recommanderais à chaque film d’en faire autant. Cela m’a vraiment ralenti, ce qui était bien. Parce que j’ai tendance à y aller à 160 km/h ».
Lorsque le tournage à repris, de nouvelles blessures ont eu lieu : « Il y a un moment où Daniel décroche un coup de poing, et vous l’entendez », dit Dave Bautista. « Mon nez a tout simplement craché du sang. Je l’ai attrapé, essayant de le sentir, le costume était complètement ruiné. Daniel est venu : « Oh mon Dieu, je lui ai cassé le nez ! ». (Pour la petite histoire, il n’était cependant pas cassé).
Au passage, petite anecdote sympa sur Dave Bautista : son audition pour le rôle de Mr Hinx s’est faite autour d’une recréation de la scène de torture de Casino Royale (2006).
006- Quand on mange trop de viande rouge, de pain blanc et que l’on boit trop de martini-dry…
Selon Crash-aerien et Dailymail, la compagnie aérienne portugaise HiFly qui aurait fourni un avion charter pour transporter l’équipe de tournage du prochain Very Bad Trip James Bond jusqu’au Mexique aurait décidé de porter plainte après le saccage de son appareil durant le vol.
L’avion, un Airbus 330, qui aurait été loué par la production pour transporter des cascadeurs, techniciens son et images, environ 150 personnes, effectuait la liaison entre l’Angleterre et le Mexique et aurait été saccagé par les passagers. Nombre d’entre eux, sous l’effet de l’alcool, auraient uriné ou vomi dans les allées de l’avion, d’autres auraient fumé ou abimé des sièges, insulté l’équipage, et l’un d’entre aurait même enlevé une épingle de verrouillage de sécurité de l’une des portes (et celle-ci n’aurait jamais été retrouvée).
La compagnie aérienne aurait décidé de porter plainte afin de se faire rembourser les dégâts et le nettoyage effectué par une société spécialisée. Aucun des membres importants du casting ne se trouvait à bord, ni aucun membre dirigeant de la production. L’incident aurait été confirmé par la FAA américaine et EON aurait présenté ses excuses à la compagnie aérienne et affirmé qu’elle sanctionnerait les coupables. HiFly aurait de son côté accepté que l’équipe de tournage puisse reprendre leurs avions pour retourner en Angleterre, à condition qu’aucun l’alcool ne soit servi ou consommé à bord.
James Bond, partenaire de Belvedere et Heineken… et vous aurez remarqué que j’ai utilisé le conditionnel car il est très facile d’inventer une fausse rumeur…
007- Voici votre nouveau téléphone, parlez ici, écoutez là
Quel téléphone pour 007 ? Avec Wikileaks qui a récemment publié les fuites de Sony, des sites s’interrogent. Tout commence avec un premier mail daté d’octobre 2014 où Sam Mendes et Daniel Craig ne veulent pas utiliser le Sony Xperia Z4, car ils pensent que « James Bond n’utilise que le meilleur » et qu’ils jugent que le nouveau téléphone de Sony n’est tout simplement pas le meilleur. L’email précise également que Samsung aurait fait une offre. Dans un autre mail, il est question de plusieurs millions de dollars entre la production (+ Daniel Craig) et Sony à propos de ce téléphone…
Alors James Bond téléphonera-t-il avec un Sony (Z4 ou autre) ou un Samsung ? Seul le temps nous le dira…
008- Ce qui se passe à Vegas… ne reste pas toujours à Vegas
Lors du CinemaCon, une convention organisée par des propriétaires de cinémas à Las Vegas (dont peut-être un certain Mr. Whyte, non pas celui-ci, Willard Whyte) où les grands studios teasent leurs prochaines superproductions, Sony Pictures a présenté des extraits de Hotel Transylvania 2, Pixels, Goosebumps, ainsi que d’un certain Spectre…
L’extrait en question, qui se déroule vers le début du film et qui est la continuité de la conversion entre Bond et Moneypenny visible dans le trailer, contient étrangement d’assez gros spoilers ! Bien évidemment, des petits malins ont publié sur les web des résumés avec plus ou moins de détails sur la scène qu’ils ont vus lors de la projection privée :
009- And finally, here we are…
Outre le tournage au Mexique, le mois dernier fut marqué par deux évènements majeurs :
Les premiers posters de Spectre – ou plutôt de 007 SPECTRE comme le veut le titre français officiel – ont été dévoilés le 17 mars (cliquez ici pour voir et télécharger tous les posters, ainsi que les versions internationales) :
Après avoir plus admirer Craig dans sa tenue rétro digne de Roger Moore dans Vivre et laisser mourir et de Steve McQueen dans Bullit (ainsi que Sterling Archer), la production a lâché la première bande-annonce teaser le 27 mars, ainsi que sept photos :
Les Points sur SPECTRE :
Point 1 – London Calling
Point 2 – Autriche & Complications
Point 3 – Pilotage & Castings
Point 4 – Bons baisers de Rome
Point 5 – Sous le soleil de Mexico
Point 6 – Remue-ménage à Londres
Point 7 – De la Tamise au Maroc
Commenter