CJB espère que vous aimez Opération Tonnerre car les prochaines semaines seront consacrées à l’évolution du script de ce film. Depuis la première tentative d’en faire le tout premier film de 007 en 1959-60, à un roman en 1961, jusqu’au gigantesque hit de Noël 1965, le chemin fut long pour Thunderball ! Venez l’explorer avec nous et nos amis de Mr. Kiss Kiss Bang Bang, Agent007.nu…
Épisode 1 : James Bond of the Secret Service
Un nouvel écrivain
11 aout 1959
[Paul] Dehn et moi-même pensons que Richard Burton serait de loin le meilleur James Bond.
Ian Fleming à Ivar Bryce
Parmi les acteurs évoqués pour jouer James Bond, Fleming avancera les noms de Richard Burton, Peter Finch ou d’engager un acteur inconnu, tandis que McClory souhaiterait Trevor Howard (que Fleming trouve trop vieux, il veut quelqu’un qui ait la trentaine, bien que Howard n’ait qu’un an d’écart avec Finch), Dirk Bogarde et Richard Harris. Plus tard David Niven (Casino Royale 1967) sera mentionné à plusieurs reprises pour le film mais nous ne savons pas pour quel rôle. De manière surprenante, le bureau de production londonien recevait aussi beaucoup de lettres de personnes qui souhaitaient jouer Bond (alors que le personnage n’était pas encore aussi célèbre qu’il serait quelques années plus tard) et il fut même envisagé d’embaucher un acteur qui s’appellerait réellement James Bond !
Le 18 septembre 1959, Kevin McClory a écrit à Ivar Bryce après avoir rencontré Fleming au Touquet, et a discuté de l’idée de faire en sorte que le vol bombe se passe dans les airs après avoir lu dans la presse qu’un V-Bombers avait disparu durant un vol d’entrainement, avant le faire atterrir dans l’eau où des plongeurs de la Mafia l’attendrait (une idée que Fleming a détesté aux premiers abords). McClory a ensuite pris des notes sur la façon dont quelqu’un pourrait se débarrasser du bombardier, le saborder dans les « eaux peu profondes (30 ou 40 pieds dans les iles extérieures) des Bahamas ».
McClory écrit également sur le fait de faire venir un autre écrivain pour travailler avec Fleming. Finalement, après avoir considéré Paul Dehn (qui proposera quelques suggestions mais déclinera l’offre), William Fairchild (pas assez d’expérience en milieu sous-marin) et Janet Green, c’est Jack Whittingham qui a été choisi pour ce travail (Dehn participera à l’écriture du script de Goldfinger quelques années plus tard).
25 septembre 1959
Ian va rencontrer un autre écrivain appelé Jack Whittingham lundi. […] J’ai eu des entretiens avec lui et je lui aie donné le premier jet de Ian, sur lequel il est très enthousiaste, il est également revenu avec quelques observations très constructives, intéressantes et intelligentes sur l’histoire.
Kevin McClory à Ivar Bryce
Le travail de Jack Whittingham était donc d’adapter le scénario en un script réalisable (et de faire du James Bond des romans Fleming un personnage acceptable pour le cinéma). Comme McClory le souligne, il écrit des notes sur le scénario, dont des observations évidentes : « trop d’histoires racontées dans les dialogues… Bond n’est pratiquement jamais en danger jusqu’à la fin… Domino s’échappe et fait passer la Mafia pour des « singes » trop facilement… Il y a un nombre incalculable de scènes qui ne font pas avancer l’intrigue… ».
Les notes de Whittingham ne sont pas trop gentilles vis-à-vis du scénario de Fleming qu’il qualifie de « terriblement mauvais » et de « totalement inadapté pour le développement d’un film », mais elles offrent des idées qui feront leur chemin jusqu’au roman et aux films. Il suggère, sur une idée de McClory, que la Mafia « devrait peut-être voler deux bombes, la première pour montrer qu’ils sont sérieux si l’argent n’arrive pas » (Fleming a détesté cette idée aux premiers abords).
Fleming se remet au travail en concevant une nouvelle ouverture pour son script. Celui-ci s’ouvre désormais sur un hélicoptère dans lequel les méchant se rendent sur la base britannique de Shoeburyness pour voler une ou plusieurs bombe(s) atomique(s). Après le vol nous avons la scène de Bond au stand de tir puis un flash-back dans lequel nous voyons des membres de Scotland Yard (dont Domino) surveiller la Mafia.
Le 2 octobre, Whittingham ayant reçu l’approbation de Fleming (qui voulait que Whittingham se mette immédiatement au travail) écrit de son côté, envoyant une nouvelle ouverture pour l’histoire à McClory. Dans cette ouverture, une rousse fougueuse du nom de Sophia est présentée comme la partenaire de Largo. D’une certaine manière, elle se transformera en Fiona Volpe/Fatima Blush et la nouvelle Domino. Jack Petachi, qui deviendra Giuseppe Petacchi dans le roman de Fleming et François Derval dans le film, fait aussi son apparition dans l’histoire.
La majeure partie de l’ouverture de Whittingham se compose d’une scène excitante où un informateur (Martelli) dit à Largo pour 10 000 $ qu’un certain Petachi effectue des vols avec des bombes atomiques au Royaume-Uni. Une fois que Largo a eu ses informations, il ordonne la mort de l’informateur qui finit par servir de nourriture aux requins et retourne jouer au backgammon avec Sophia (qui n’est pas au courant du meurtre) ; il offre les 10 000 $ comme mise pour une nouvelle partie. Si elle perd, il pourra faire d’elle comme bon lui semble.
Le reste du document définit le nouveau vol aérien des bombes atomiques très similaire au roman et au film. Dans cette version Petachi tire sur l’équipage de l’avion. Peut-être ne savait-il pas que les balles allaient traverser le fuselage « comme un chalumeau dans du beurre » ?
Plus surprenant, l’acteur/chanteur américain Burl Ives est suggéré pour le rôle de Largo.
Whittingham termine son document avec quelques notes. L’une d’elles suggère de développer l’histoire du film sur un certain point : Bond découvre le bombardier coulé et il trouve « quelque chose sur le lit de la mer », à proximité. « Peut-être une bague ou une montre-bracelet ? ». Ce qui permettrait de faire en sorte que « Bond puisse être capable de convaincre Sophia que son propre frère, Petachi, a été doublé et assassiné par Largo. Ainsi Sophia rejoint le camp de Bond ».
L’ombre d’Hitchcock
Ivar Bryce qui avait vu La Mort aux Trousses (North By Northwest) d’Alfred Hitchcock avait écrit à Fleming (le 18 septembre) que le film était génial et que c’était « presque du plagiat (de Bond), […] c’est exactement le film que nous essayons de faire » (voir notre article sur les parallèles entre La Mort aux Trousses et Bons Baisers de Russie). Fleming pense vite que la suggestion de Bryce d’avoir Hitchcock pour réaliser le James Bond de Xanadu-Bahamas est une bonne idée (William Fairchild et McClory furent aussi envisagés pour réaliser le film, tout comme un certain Guy Hamilton). Plus tôt, en aout, Laurence Evans de MCA Inc. (Music Corporation of America) avait conseillé à Fleming de faire de McClory le « numéro de deux d’un grand nom, comme Asquith ou Hitchcock » dans la mesure où McClory n’avait réalisé qu’un seul film et que celui-ci n’avait pas très bien été accueilli. Fleming fait envoyé un télégramme le 22 septembre au « maître du suspense » via Eric Ambler dans lequel il lui demande s’il serait intéressé par la réalisation du film :
7 octobre 1959
Pas de nouvelles d’Hitchcock. En attendant, le scénariste est occupé à écrire le script, et je comprends qu’il a quelques excellentes idées, donc on ne gaspille pas notre temps.
Ian Fleming à Ivar Bryce
Finalement début octobre Fleming entend dire que Hitchcock serait intéressé par le film et que celui-ci chercherait un rôle pour James Stewart (l’acteur est alors fortement envisagé pour jouer dans la production, « Personnellement je ne m’opposerais pas à ce qu’il joue Bond s’il peut légèrement angliciser son accent » écrit Ian).
À cette époque il était aussi question de savoir si engager un réalisateur de renom et des stars était un bon placement. Certes de grands noms attireraient le public et donneraient un certain prestige au film, mais en contrepartie cela coûterait beaucoup d’argent au moment de les payer (argent que Xanadu-Bahamas n’avait pas forcement) et il y avait la peur de perdre du contrôle créatif avec un grand réalisateur comme Hitchcock…
En fin de compte, Hitchcock passa son tour et parti filmer Psychose. Bien plus tard, en aout 1961, Fleming enverra une critique de La Mort aux Trousses à Ivar Bryce en disant qu’il a beaucoup aimé le film mais qu’il trouve vraiment dommage que Hitchcock ait tendance à faire retomber l’intrigue en ajoutant des touches de comédie, il précise qu’il espère que les futurs films de James Bond garderont un « visage sérieux ».
Un nouveau scénario de Fleming arrive
14 octobre 1959
Pour un millier de raisons, je ne peux pas être plus que votre chef d’état-major de l’ombre. Annie [la femme de Fleming], à juste titre, est terrifiée par la perspective de moi étant constamment loin sur le film et imagine Dieu sait quoi, mais en tout cas elle imagine tout cela […]. Quant à mon aide sur le script, elle va bien sûr venir dans une pleine mesure, mais doit tout simplement prendre la deuxième place sur le reste de ma vie plutôt compliquée. Dans tous les cas, Whittingham devra être le numéro un sur le script, parce qu’il est un scénariste et que je ne le suis pas, et parce que c’est un travail de professionnel pour lequel une concentration totale est nécessaire.
Ian Fleming à Ivar Bryce
20 octobre 1959
Leigh [Aman] et moi nous sommes réunis ce matin avec l’agent de Jack Whittingham et nous pensons que nous pouvons lui faire écrire le scénario pour 5000£. C’est, pour un écrivain de son expérience, moins qu’il ne prend normalement et je pense que nous devrions prendre une décision immédiate à ce sujet, et je sais que Walt Disney tient beaucoup à le mettre sous contrat. […].
Kevin McClory à Ivar Bryce
Le 21 octobre 1959, Fleming fait envoyer un nouveau scénario à l’avocat de Jack Whittingham. Il mentionne également Burl Ives pour le rôle de Largo, affirmant que Ives voulait un rôle dans le film encore non écrit. Il a également à nouveau noté que Cuneo devrait avoir le rôle d’un Capo italien de la Mafia dans la mesure où il a « la tête de gangster la plus fantastique que je n’ai jamais vu dans un film ».
Dans ce nouveau scénario, Fleming a adopté mot pour mot l’ouverture de Whittingham, avec toutefois une modification importante : il a changé le nom de la partenaire de Largo ; de Sophia à Domino Pelagra. Il s’agit du grand amour de Petachi.
Il existe également une version quelque peu différente de ce scénario au niveau de Domino (mais qui garde le reste à l’identique). Celui-ci s’ouvre sur un certain Martelli qui embarque dans un avion Comet IV à l’aéroport de Londres et qui en descend à celui de New York. Il prend ensuite un hydravion pour Nassau, puis un bateau pour rejoindre le yacht de Largo. À bord Largo est en train de jouer au backgammon avec « Dominica (connue comme Domino) », une « jeune et fougueuse sexe-animal ».
Une note ajoute que Largo a « une faiblesse commune a de nombreux hommes vieillissants. Il veut posséder – pour posséder – une jeune femme de la même manière qu’il possède des biens immobiliers ou son yacht. Domino prendra son argent, elle va lui faire des faveurs quand cela lui (Domino) conviendra, mais elle n’est pas la sienne. C’est [Domino] qui exerce son pouvoir sur lui ».
Martelli est en compagnie de deux hommes de Largo (Ferrari & Albertini) quand ce dernier vient les rejoindre. Il demande à être payé d’abord et une fois fait informe Largo qu’un certain Jo Petachi effectue des patrouilles de routines pour l’OTAN avec des ogives nucléaires. Il offre également des informations sur les membres de la famille Petachi sur lesquels on pourrait faire pression afin qu’il fasse ce que l’ont voudrait de lui.
Largo remercie Martelli et lui demande s’il a bien couvert ses traces, si personne ne sait où il se trouve présentement. Martelli lui assure que oui et Largo donne un signal à Albertini qui tue Martelli d’une balle.
Largo rejoint Domino avec les 10 000 dollars repris sur le corps de Martelli pendant que ses hommes jettent le corps à la mer où il est dévoré par des requins.
Plus tard sur une base américaine en Angleterre, Petachi embarque dans un bombardier Valiant pour son vol de routine. Les descriptions disent que cela doit être montré dans un style « documentaire [documentary scene] ». En l’air il tire sur ses quatre camarades de vol. Une note précise que cette séquence est a développer et qu’une fois fait elle devra être « tendu et excitante » avec Petachi devant se débarrasser de quatre hommes, « la menace de la radio » et de l’avion hors de contrôle.
Petachi amerrit près du yacht de Largo et alors qu’il tente de le rejoindre à la nage, est balayé par une rafale de mitraillette. Largo contacte par radio une dizaine d’autres membres de la Mafia qui sont dans une salle de réunion à Palerme. La Capo Mafiosi dit aux autres membres qu’il est temps qu’ils se rendent à Nassau en se faisant passer pour des membres d’une fédération du vêtement italo-américaine assistant à une convention.
Au QG des services secrets à Regent’s Park nous découvrons James Bond en train de s’entraîner au pistolet au stand de tir. L’« armurier » lui demande quelle arme il utilise d’habitude et 007 lui montre son Beretta .25 :
– Armurier : Ça ressemble un peu à une arme de femme, non ?
– Bond : Certaines personnes n’ont pas pensé cela.
L’armurier lui dit qu’il n’a pas vu 008 récemment et Bond lui donne une réponse qui semble indiquer que celui-ci est mort. Bond est sur le point de partir quand ils reçoivent un coup de téléphone : M veut voir son agent.
Bond se déplace dans le bâtiment (où il y a des bruits de téléphones, des gens avec des papiers, quelqu’un qui parle en Russe, etc…) et arrive au bureau de Miss Moneypenny que le scénario décrit comme « blonde » et en uniforme de Wrens (on notera que plus tard, dans le roman L’homme au pistolet d’or, Fleming la décrira toutefois comme brune). Ils sont rejoints par chef d’État-Major, puis Bond entre (seul) dans le bureau de M. Celui lui demande « Que savez-vous à propos de la Mafia ? » et Bond se lance dans un exposé.
M explique à Bond qu’un certain « Capo Mafiosi » a envoyé une lettre au Premier ministre dans laquelle il donne une semaine pour payer 100 millions de livres en or ou une bombe atomique qu’ils ont volé d’un bombardier explosera et détruira une « installation de défense vitale ». M ajoute qu’un avion non identifié qui pourrait être le Valiant a été repéré près des Bahamas et que cela fait sens dans la mesure où Cap Canaveral pourrait être une des cibles potentielles de la Mafia. M veut qu’il aille enquêter par là-bas ; les Américains y envoient aussi leur « meilleur homme » de la CIA pour l’y rencontrer.
Au Emerald Beach Hotel de Naussau, Largo a une réunion avec les autres membres de la Mafia précédemment vue à Palerme où il parle de leur entraînement sous-marin et rappelle à tout le monde de ne pas trahir leurs couvertures d’entrepreneurs du textile.
Chez le gouverneur, Felix Leiter assiste avec d’autres personnes à une réunion où sont énumérées les allées et venues d’avions et bateaux ces dernières 48 heures. Le yacht de Largo est mentionné tout comme la conférence du textile italo-américain (une quarantaine de membres sont arrivés sur l’île nous dit-on) ; toutefois rien ne parait anormal. Il est décidé par le gouverneur de passer tous les bateaux du port au compteur Geiger (sous prétexte qu’ils sont à le recherche d’une « pilule radio-active de très grande valeur » volée).
Alors que la réunion se fini, Bond descend d’un taxi et va rencontrer Leiter. Ils décident d’accompagner les policiers qui vont faire l’inspection des bateaux et durant celle-ci montent à bord du yacht de Largo. 007 croise brièvement Domino à bord et le compteur Geiger ne donne rien ; il s’excuse pour le dérangement.
Bond et Leiter survolent ensuite les Bahamas en avion et aperçoivent la silhouette du Valiant coulé entourée de requins. Mais ils n’explorent pas tout de suite l’épave (en effet, ils décident de retourner chez le gouverneur pour demander une autorisation pour obtenir un sous-marin nucléaire américain). Celui-ci obtenu, ils montent à bord et retourne au Valiant. Avec d’autres hommes-grenouille qui se débarrassent des requins, Bond explore, trouve des corps comme celui de Petachi et constate que la bombe n’est plus là. Toutefois Fleming n’adopte pas la suggestion de Whittingham (de sorte que Bond ne récupére jamais une « preuve » de la trahison de Largo qu’il pourrait utiliser pour convaincre Domino de devenir une alliée).
De retour chez le gouverneur, Bond dit à Leiter qu’il soupçonne Largo : « ces gens du textile ont l’air suffisamment innocents mais ils sont, après tout, italiens », lit-on.
Bond et Leiter vont à un casino où des membres de la convention sont présents. 007 voit Domino assise à une table de blackjack et décide de l’aborder. Il apprend ainsi qu’elle s’appelle Domino Petachi et qu’elle est la sœur du Petachi qui était dans le Valiant.
Bond décide de l’abandonner pour rejoindre Leiter qui l’attend avec de l’équipement de plongée. Il plonge sous le yacht de Largo et découvre une trappe mais se fait repérer par une sentinelle : un combat sous-marin entre les deux hommes s’engage duquel Bond sort victorieux. 007 regagne le rivage pendant qu’un requin mange le corps de la sentinelle. Bond informe Leiter de sa découverte, « il y avait autrefois un bateau comme ça à Gibraltar durant la guerre » avec lequel des opérations de sabotage avaient lieu.
Bond est désormais persuadé que Largo est impliqué et que la convention sert de couverture à la Mafia. Toutefois il n’y a pas assez de preuve pour enfermer une quarantaine d’hommes comme ça : il faut attendre qu’ils récupèrent la bombe.
Bond va retrouve Domino par laquelle il espère se rapprocher des mafieux. Au cours de sa conversation avec elle, il en vient en penser qu’elle ne sait rien des activités de la Mafia.
Plus tard l’équipage du yacht de Largo récupère la bombe en mer alors que non loin un autre bateau traîne une personne qui fait du ski nautique. Nous voyons qu’il s’agit de Leiter, qui observe. Largo décide de ne prendre aucun risque et ordonne à ses hommes d’ouvrir le feu ; Leiter meurt sous les balles d’une mitraillette. Le personnage n’avait pas de bras manquant du roman Vivre et laisser mourir (cela aurait été difficile de lui faire faire du ski nautique si tel était le cas). Pour l’anecdote, Fleming avait originellement fait mourir Felix dans Vivre et laisser mourir avant de changer cela lors des révisions ; on pourrait qualifier cela de « mourir et laisser vivre » du coup. (D’ailleurs Bryce dans sa correspondance avec Fleming ne l’a pas oublié : « Aussi, est-il nécessaire de se débarrasser de ce pauvre Felix ? Tu auras encore besoin de lui, tu le sais ? C’est un problème que tu as déjà eu une fois. J’aimerais faire Vivre et laisser mourir un jour »).
Pendant ce temps Bond et Domino sont sur une plage, après une séance de plongée ensemble. Elle lui demande pourquoi il est si silencieux et il décide de lui déballer toute l’histoire, incluant la mort de son frère. Elle est « atterrée et froidement désireuse d’une vengeance » et lui demande comment l’aider. Bond lui dit qu’il va lui donner un compteur Geiger et qu’elle devra lui envoyer un signal si elle découvre avec que la bombe est sur le yacht.
Domino retourne sur le yacht et utilise le compteur : c’est positif, elle fait un signal lumineux avec une lampe torche. Un homme de Largo voit la lumière ; Largo débarque et découvre Domino avec le Geiger. Il la fait enfermer : il s’occupera d’elle plus tard, pour le moment il est occupé.
Bond est lui aussi occupé, à convaincre le gouverneur de mettre Largo en état d’arrestation lorsqu’il apprend que le yacht est parti. 007 rejoint le sous-marin américain et celui-ci part à la poursuite du yacht. Au bout d’un long moment, le sous-marin arrive à hauteur du yacht qui se trouve désormais près d’une base de fusée. Les hommes-grenouilles de la Mafia vont aller planter la bombe (on voit Domino en tenue de plongé qui les suis discrètement). Ils sont interceptés par les hommes-grenouilles de sous-marin qui incluent Bond. Une bataille sous-marine à lieu entre les deux camps.
Sylvan Whittingham Mason © 2016 http://thunderball-artworks.com
À un moment durant celle-ci Largo est sur le point de tuer Bond, mais il se fait tuer par le fusil-harpon de Domino.
Le sous-marin tire également sur le yacht de Largo et le Capo Mafiosi (?) à Palerme qui était en contact radio avec le yacht décide de se suicider d’une balle dans la bouche. Le script se termine avec Bond retirant le masque de plongée de Domino et puis le sien, « ils se regardent tous les deux dans les yeux » et fin.
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Épisode 3 : Longitude 78 West
Épisode 4 : Quand Thunderball devient un roman
Épisode 5 : EON s’empare de Thunderball (1961)
Épisode 6 : Un scénario de blockbuster
Épisode 7 : La fin de la route
Sources et articles de référence sur le sujet : Mr. Kiss Kiss Bang Bang (Inside Thunderball par John Cork), The James Bond Bedside Companion de Raymond Benson, The James Bond Archives de Paul Duncan, The Battle for Bond de Robert Sellers, James Bond : Le dossier secret de 007 de Kevin Collette, The Spy Command (hmss weblog), Agent007.nu, The Spy Who Thrills Us, mi6-hq (1), abj007, James Bond Radio (1), Thunderball-Artworks, Sylvan Mason, James Bond Radio (2), mi6-hq (2), 007 Magazine, Sabotage Times, Thunderball Obsessional, KevinMcClory.com, Ciné Magazine hors série N° 1, Bonhams, Dailymail.
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