
Fenêtres et reflets

Les personnages d’American Beauty s’en servent pour s’observer les uns les autres : il s’agit à la fois d’une protection pour ces voyeurs, ainsi que d’une manière de donner libre cours à leur fascination pour les autres personnages. Dans les noces rebelles, les fenêtres ont davantage une fonction de frontière. Il s’agit à la fois d’une barrière pour les personnages enfermés dans les parois de verre de la maison, mais aussi un point de réflexion, qui leur permet d’exprimer leurs espérances et leurs aspirations. Jarhead quant à lui fixe ses frontières à travers les reflets des mirages du désert, ainsi que par les lunettes des snipers.
La « technique de la vitre » a une fonction plus narrative dans les sentiers de la perdition, où le reflet est quasiment le seul point de vue du spectateur. À travers les jeux de miroirs, le public peut décrypter les rapports de force et attitudes des personnages. Par exemple : quand le personnage joué par Daniel Craig tue la famille Sullivan, il se contemple dans le reflet de la vitre. Mais au même moment, il est aussi perçu de l’extérieur par l’enfant qui a échappé au massacre. Un autre exemple est la scène finale où l’on aperçoit à la fois Tom Hanks, ce qu’il observe, ce qu’il pense, ainsi que ce qui le menace, à travers un simple jeu de reflets et de transparence.

Skyfall est également parsemé de scènes de reflets, silhouettes et miroirs donnant à voir Bond et Silva tout en les dissimulant dans l’ombre. La scène du « personnage face à la fenêtre » typique de Mendes se trouve ici dans le manoir Skyfall : M et Bond observent l’extérieur et la menace imminente, et laissent alors libre cours à leurs confidences (M confiant son échec, et Bond son amitié)

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