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Ian Fleming, espion de sa Majesté : aux origines de la 30 Unit Assault

Découvrez la face cachée de Ian Fleming et ses activités d’espions pendant la guerre

La face cachée de Ian Fleming : si ses activités d’écrivains sont bien connues, les missions menées à bien par l’auteur des James Bond durant la 2nd guerre mondiale le sont moins. Rien que pour vos yeux, CJB vous propose le témoignage de Justin Rowlatt, dont le grand-père Theo Ionides était membre d’une unité secrète mise en place par Ian Fleming lors du débarquement allié de la seconde guerre mondiale.

Quand l’agent du renseignement naval Ian Fleming mit en place une unité secrète de commandos pendant la seconde guerre mondiale, il y avait parmi eux Theo Ionides, mon grand-père. Cette équipe de James Bond plus vrais que nature a contribué au changement du cours de l’Histoire.

La 30UA capture un drapeau Nazi
La 30UA capture un drapeau Nazi

A 39 ans, mon grand-père avait dépassé l’âge autorisé des militaires quand il rejoint la réserve volontaire de la Royal Navy. Il était donc parfaitement plausible, comme il l’a raconté à ma grand-mère, qu’il soit resté loin de la ligne de front pendant la guerre. D’après lui, l’Amirauté lui demandait de pratiquer des choses ennuyantes et techniques comme vérifier l’intérieur de nouvelles torpilles ou de mines. Mais toute cette histoire était assez douteuse et c’est une autre version des faits que ma famille à découvert, bien des années plus tard.

Ian Fleming
Ian Fleming

Car mon grand-père, le lieutenant Theo ‘Rusty’ Ionides a été en effet recruté par Ian Fleming, le créateur de James Bond, pour faire partie d’une équipe de Commandos. On lui a enseigné toutes les ruses de collecte de renseignements, prêt pour être envoyé au combat en première ligne des troupes du débarquement du 6 juin. L’histoire de l’unité d’assaut 30 (la 30UA) est un modèle de bravoure et d’audace et c’est certainement la plus grande contribution de Ian Fleming, à l’effort de la guerre, source d’invention pour la plus belle de ses créations : James Bond.

Tout commence dans la célèbre pièce 39 de l’OAB (Old Admiralty Building). Un bureau tapissé de lambris de chêne, avec vue sur la Horse Guards Parade à travers le jardin du 10 Downing Street, là où Fleming travaillait comme officier volontaire dans le renseignement naval de la seconde guerre mondiale. C’est un endroit calme désormais, utilisé pour la formation avec des tables en mélaminé blanc et un large tableau blanc. D’après l’historien Nick Rankin, qui a publié un livre sur cette unité : « Ian Fleming’s Commandos: The Story of 30 Assault Unit in WWII » le lieu a beaucoup changé durant ces 70 dernières années. Des téléphones en bakélite résonnaient sans cesse, des classeurs d’archives grand ouverts alors que le feu crépitait dans l’âtre. Et dans cette pièce 39 un brouillard épais causé par la fumée des nombreuses cigarettes. Il s’agit là de la crème du renseignement de la marine, mettant à l’épreuve leur ruse et leur imagination dans le but de déconcerter l’ennemi allemand.

Depuis le bureau voisin, siégeait l’Admiral John Godfrey, le chef qui a inspiré le personnage de ‘M’ dans les romans. Et depuis le début de cette guerre, la seule préoccupation de cette équipe était de savoir comment remédier à la faiblesse britannique, le fait étant que les allemands avaient vaincu les alliés grâce aux technologies innovantes : cryptage, fusées, sous-marins, torpilles, mines et bien encore…

En 1942, Fleming proposa une solution simple : voler tout cela. Son plan avait été présenté de manière succincte en une page, martelée dans la pièce 39 sur une machine à écrire, dont le titre était : « Proposition d’une unité de Commandos pour le renseignement maritime ».

« L’une des innovations les plus remarquables du service de renseignement allemand est la création par la division navale d’une unité spéciale de  »commandos » espions. […] leur mission est de voler des documents, des Cipher (algorithme de chiffrement),etc… avant qu’ils ne soient détruits par leurs détenteurs, écrivait Fleming, sous le nom de code ‘F.’, Je suggère que nous ferions bien de mettre en place d’une telle unité de  »Commandos » à notre tour. »

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La réponse de Godfrey est facile à voir sur le document, griffonnée en grand au bas de la page « OUI. Résolument. » La 30 UA était née.

Fleming avait essentiellement proposé une équipe de voleurs et de pilleurs officiels – des indépendants qui opéreraient en tête des premières lignes et qui étaient chargés de faire le nécessaire pour capturer des informations ennemies, de l’équipement ou encore du personnel.

Les hommes de la 30 UA ont reçu toutes les techniques de base des commandos – combat en corps à corps ou maîtrise d’objets piégés et d’explosifs. Beaucoup ont appris le saut en parachute, à manœuvrer les petits bateaux ou encore la plongée en homme grenouille. Ils ont appris à s’introduire par effraction, à crocheter les serrures, et ouvrir un coffre-fort – en déchiffrant ou par l’explosif. Ils étaient également tenus de signer un document promettant de ne pas utiliser ces compétences de retour à la vie civile.

Le succès de l'opération a permis d'obtenir une photo d'un chantier naval allemand.
Le succès de l’opération a permis d’obtenir une photo d’un chantier naval allemand.

à suivre dans « Ian Fleming, espion de sa Majesté : le débarquement »

Traduction par Sir Godfrey du document original : Justin Rowlatt pour BBC News

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