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L’héritage de l’espion #4 – Argylle

L’héritage de l’espion. Cette série d’articles exclusifs à Commander Bond, vous propose de revenir sur les œuvres qui s’inspirent ou qui ont inspiré l’univers de l’agent secret le plus célèbre du monde. Au cours de l’histoire, la saga James Bond a tantôt été créatrice de mode, puis a elle-même puisé son inspiration chez la concurrence. Qu’est-ce qui fait l’identité d’un James Bond ? C’est la question qui a motivé cette nouvelle série d’articles.

Il y a quelques mois, nous vous proposions un article de “L’héritage de l’espion” sur Matthew Vaughn. Depuis, le réalisateur anglais nous a proposé, via la plateforme Apple TV, une nouvelle comédie d’espionnage aux inspirations évidentes. Avec cette histoire d’agents infiltrés qui ne peuvent plus se fier à leur perception de la réalité, le projet promettait une mise en abîme fascinante sur le genre, tout en payant sa dime à la saga James Bond et aux récits d’aventure à tendance méta-textuelle que sont “Romancing The Stone” (1984), “Le Magnifique” (1973) ou encore “The Long Kiss Goodnight” (1996).

Oui mais voilà, les promesses c’est une chose, la réalité, comme dans le film, en est une autre…

Après trois volets de sa saga “Kingsman” plus ou moins réussis, on pouvait légitimement se demander ce que le père Vaughn avait encore à dire sur la comédie d’action et d’espionnage colorée et bas du front. Vrai renouveau d’un propos qui lui tient à cœur, ou enfermement dans une recette fonctionnelle en réponse à une commande d’un nouveau distributeur soucieux de rentabiliser sa plateforme de Streaming ? (deuxième réponse)

Mais résumons un peu la situation : (accrochez vous) “Argylle” à la base, c’est un bouquin écrit par l’auteure Elly Conway (dont on ne sait rien, pas de photos, pas d’interview, rien…), puis vient le film de Matthew Vaughn. Plutôt que d’adapter l’intrigue du livre, le film va mettre en scène Elly Conway, auteure de romans d’espionnage qui va se retrouver embringuée dans une histoire de machination mondiale sans comprendre son lien avec les évènements. Beau programme donc, avec une intrigue en forme de poupées gigognes où les retournements de situation vont s’enchainer aussi vite que les pains dans la tronche.

Elly Conway… celle du film, pas la vrai (oui c’est Apple qui paie)

On le sentait venir dès les premières bandes-annonces, visuellement le film a tout de la production de plateformes modernes. Avec des plans à effets spéciaux ratés, une pauvreté visuelle de tous les instants, et des choix artistiques discutables. On avait déjà abordé le sujet à l’époque de Heart Of Stone, mais les plateformes de VOD ne produisent que des ersatz de cinéma. Comme un mauvais tricheur essayant de singer son modèle sans vouloir faire l’effort de le comprendre. Tout cela aboutit à un film moche, où les rares scènes non tournées sur fond vert semblent avoir été shootées dans les trois mêmes décors industriels sans âmes.

Une scène qui hantera vos cauchemars

Mais là où le bas blesse fortement, c’est dans cette histoire qu’on tente de nous raconter. Jamais le film ne cherche à transcender son idée de base. Aucune réflexion ne sera proposée sur la nature de l’identité, sur les raisons d’état qui peuvent pousser des individus à l’oblitération totale ou ne serait-ce que sur le fameux programme MK Ultra qui fait tant fantasmer les Américains depuis 30 ans. Le film enchaine les rebondissements faciles, cherchant à provoquer des effets chocs sans ampleur. Les cartes sont tellement souvent rebattues que toute notion d’enjeux disparait au bout d’à peine une demie heure de récit. Difficile à partir de là de ne pas s’ennuyer ferme devant ce spectacle bas du front qui n’a même pas le bon gout de nous offrir des scènes d’actions efficaces et prenantes (alors que c’est du Matthew Vaughn quoi !!!)

Le pire, c’est quand le scénario s’étire pour justifier un caméo. Ici, le personnage de Sofia Boutella qui justifie à elle seule toute une séquence soporifique et inutile. Déjà difficilement supportable jusque là, le film achève notre patience avec ce genre de digressions qui n’exciteront que les enfants gavés au sucre. (Faites leur voir un James Bond au lieu de ça, par pitié).

Henry Cavill ou Gérard la doublure scolio ?

On évitera enfin de parler de la vraie fausse bonne idée promo du film qui est la “présence” de stars bancables comme Henry Cavill, John Cena ou encore Dua Lipa (qui n’est pas actrice et le prouve) alors qu’ils ont dû être sur le plateau pendant une petite après-midi au mieux. On se contentera juste d’évoquer que, as de l’évitement, le film ne nous offre pas de baiser torride entre Cavill et Cena à la fin, dommage.

Enfin, les musiques sont à nouveau assurées par l’armée d’esclaves de Lorne Balfe, compositeur anglais qui a réussi, en quelques années, à faire passer Hans Zimmer pour un parangon de vertu. C’est de la bouillie sonore sans intérêt comme d’habitude avec le bonhomme, on notera cela dit que c’est légèrement moins mal mixé que dans le dernier Mission Impossible.

Ha oui, y a eux aussi, je sais plus qui c’est…

Bref, si on résume, nous sommes devant un film ennuyeux, pas beau, trop long avec des musiques nulles et des acteurs connus qui viennent prendre leurs chèques pour trois scènes avant de nous laisser avec une équipe B pas impliquée pour deux sous. Bryce Dallas Howard et Sam Rockwell ne manquent pas de talents, mais il est clair qu’ici ils s’ennuient autant que nous. Mission ratée donc pour ce nouveau Matthew Vaughn que l’on souhaite désormais voir explorer d’autres univers que ceux des espions sous cocaïne.

Les autres articles L’héritage de l’espion :

L’héritage de l’espion #1 : Mission Impossible 7 et Heart of Stone

L’héritage de l’espion #2 : Le cinéma de Matthew Vaughn

L’héritage de l’espion #3 : IO Interactive

Paul Darbot

Si vous n'êtes pas intéressé par le sujet, il est probable que ce soit l'une des passions de Paul. Passionné de musique, de cinéma et de l'univers de James Bond, il pourrait vous en parler pendant des heures. Donc, si vous décidez d'aborder ce sujet avec lui, faites-le en connaissance de cause ! Vous pouvez écouter ses compositions musicales sur son site web : https://pauldarbot.com

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