Commander James Bond France

La mort est contagieuse, les aventures du jeune James Bond #2

« La mort est contagieuse » (« Blood Fever » en version originale) est sorti au Royaume-Uni le 5 Janvier 2006, moins d’un an après la précédente aventure littéraire du jeune Bond écrite par Charlie Higson.

L’action se situe cette fois principalement en Sardaigne. Le jeune James Bond, alors en vacances chez son cousin Victor Delacroix, va se retrouver accidentellement mêlé à une sombre histoire de trafic d’œuvres d’art organisé par un comte local excentrique et dangereux.

Un contexte bucolique qui contraste avec la noirceur du récit

Dans son introduction aux deux volumes « James Bond 007 » chez Robert Laffont, l’éditeur Françis Lacassin surnomme James Bond le d’Artagnan des Iles. En effet, le Bond des romans de Fleming, au service de la couronne, parcourt les destinations les plus exotiques de la planète pour défaire de machiavéliques adversaires. C’est cette vision purement romanesque du personnage que Charlie Higson semble vouloir convoquer dans « La mort est contagieuse ». Après un « Opération Silverfin » se déroulant principalement dans la grisaille écossaise, l’auteur transporte son jeune héros dans les paysages bucoliques et gorgés de soleil de la Sardaigne. Ce sera l’occasion pour Higson d’opérer un contraste entre la beauté du lieu visité et la noirceur des événements qui s’y dérouleront.

Car oui, « La mort est contagieuse » est un roman bien plus brutal et violent que son prédécesseur (qui n’y allait déjà pas de main morte à ce niveau). Ici la mort est partout et le jeune James Bond passe d’événements traumatisants en événements traumatisants, toujours plus endurci malgré des failles qui ne manquent pas de s’ouvrir ici et là. On pourrait se questionner sur la solidité mentale d’un enfant d’environ 15 ans face à une telle débauche d’horreur, ce serait oublier que le but de cette série de romans est de nous montrer la construction d’un futur assassin dont les sentiments et remords, bien que toujours présents, sont petit à petit anesthésiés.

Charlie Higson, après un premier tour de chauffe des plus réussis, semble ici parfaitement à l’aise dans son rôle de repreneur des aventures du futur 007. L’action du livre est brillamment menée, on croit absolument à ce jeune personnage qui n’est pas encore celui que l’on connaît, le méchant de l’histoire est suffisamment retors et fou pour être marquant. A propos de l’antagoniste, il est intéressant de noter que ses motivations sont assez proches de celles du futur méchant de « On His Majesty’s Secret Service ». On retrouve en effet cette même compréhension de la manipulation par l’image et un goût pour la mise en scène. Tous les deux font alors preuve d’un cynisme absolu et d’une résolution sans faille. Higson semble fasciné par ces êtres malveillants qui utilisent la désinformation et une vision tronquée de la réalité, pour façonner un empire à leurs images.

Le futur agent secret se forme toujours un peu plus sous nos yeux. Ici, c’est son amour pour la plongée sous-marine qui va nous être dévoilé. Et c’est avec un réel plaisir qu’on retrouve des scènes de plongée, éléments comptant déjà parmi les plus marquants dans les livres de Ian Fleming.

Autre réussite du roman, le personnage de Zoltan Le Magyar (illustré ci-dessus). Présenté au départ comme un méchant habituel de la saga, Zoltan va connaître une progression surprenante au cours du récit. Toujours ambivalent moralement, le personnage de Le Magyar introduit James Bond à cette zone grise qu’il sera amené à croiser dans son futur métier. Reprenant l’idée que « l’ennemi de mon ennemi est mon ami », Higson dépeint ici un personnage toujours détestable, impardonnable, mais parfois étonnamment touchant. Le tout sans jamais tomber dans un manichéisme bas du front. Une vraie réussite.

Malgré ses nombreuses qualités, le livre souffre tout de même des défauts qui deviendront habituels dans les romans Bond de Charlie Higson. On note en effet une profusion parfois inutile de personnages secondaires. Notamment, un nombre trop important de vilains qui alourdit la lecture. Le récit se perd alors en circonvolutions souvent artificielles, quand il s’agit de justifier la présence de tel ou tel personnage secondaire. On note également la même redondance chez les alliés de Bond. Des scènes choquantes, pas forcément utiles, obligent l’auteur à faire intervenir un nouveau personnage avec un rôle similaire au précédent, et donc à multiplier encore d’avantage les seconds rôles.

Ces quelques défauts mis à part, le deuxième roman de la jeunesse de James Bond par Charlie Higson est une nouvelle réussite. La lecture est agréable, le rythme soutenu et les personnages marquants. Higson surprend à nouveau par sa compréhension du style de Fleming et par le sérieux qu’il met dans une œuvre qui aurait pu n’être pour lui qu’une commande opportuniste. Un vrai régal !

Paul Darbot

Si vous n'êtes pas intéressé par le sujet, il est probable que ce soit l'une des passions de Paul. Passionné de musique, de cinéma et de l'univers de James Bond, il pourrait vous en parler pendant des heures. Donc, si vous décidez d'aborder ce sujet avec lui, faites-le en connaissance de cause ! Vous pouvez écouter ses compositions musicales sur son site web : https://pauldarbot.com

Commenter

Bienvenue sur CJB

Translate the page with Google Translate :


Catégories

Nos partenaires du Club James Bond France

Notre Facebook :

Parce qu’un petit like/commentaire fait toujours plaisir ! 😉

Bienvenue sur CJB

Translate the page with Google Translate :


Catégories

Nos partenaires du Club James Bond France

Notre Facebook :

Parce qu’un petit like/commentaire fait toujours plaisir ! 😉