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Avant NTTD: Revoir Quantum of Solace

La mission

L’attente interminable du nouveau film a mis en pause ma bondmania pendant un certain temps. Mais avec la sortie, enfin imminente, de Mourir peut attendre, quelle bonne occasion de se replonger dans les quatre aventures de l’ère Craig.

Quantum et moi

Octobre 2008. Quantum of Solace est le Bond que j’ai attendu avec le plus d’impatience. Casino Royale a propulsé 007 au sommet de la Bondmania et le potentiel de l’ère Craig est infini. J’ai guetté la moindre bribe d’information, et ai admiré les affiches si marquantes teasant le film. A sa sortie, Quantum m’a déconcerté, mais aussi agrippé avec son rythme trépidant sans concession. Quantum est resté mon Bond avec Craig préféré jusqu’à présent : non pas parce qu’il est parfait, mais j’adore tous ses éléments, et que je suis convaincu qu’avec un peu plus de temps et de dialogue, Quantum aurait pu être le Bond le plus digne de l’ère Craig. Qu’en est-il aujourd’hui?

Quantum of Solace en 2021

J’ai longtemps pensé que ceux qui se plaignent du rythme trépident de Quantum n’ont juste pas su apprécier les choix esthétiques et le montage ne s’embarrassant pas de dialogues inutiles. Les deux courses poursuites italiennes, le pré-générique et le Palio, ont toujours été pour moi les meilleures scènes d’action de l’ère Craig.

Mais il faut avouer qu’après quelques années sans voir le film, Quantum a un début vraiment poussif : la vitesse n’est pas synonyme de narration. Même en ayant revu Casino Royale il y a quelques jours, on se demande ce qu’il se passe et ce qui est le sujet du film. On voit bien que Bond est profondément vexé de la mort de Vesper et cherche sa revanche, mais pendant la première demi-heure du film, on se demande si ça valait le coup d’en faire un film.

Heureusement, le film trouve son rythme à la fin de la poursuite à Port Au Prince, lorsque l’on donne un méchant, même aussi insignifiant que Dominic Greene, français avide en chemisette, et la piste de Quantum, une organisation au parfum de SPECTRE. A partir de ce moment, Bond détient une cible, son chemin croise des personnages intéressants comme Camille, Mathis et Félix Leiter, tandis que M, le MI6 et la CIA se retournent progressivement contre 007. Le complot pour dominer les ressources en eau de Bolivie avec un coût d’État semblent faire bien pâle figure, en tant qu’enjeu, surtout en 2021 où ce cynisme est hélas de rigueur. Mais plus le film progresse, et plus on attend avec excitation le règlement de compte explosif que recherchent Bond et Camille.

Question d’écriture et minimum d’efficacité

Avec du recul, la grève des scénaristes se fait vraiment visible. Après les dialogues ciselés de Casino Royale où l’intrigue avançait au même rythme que l’action, Quantum semble trébucher, avec des dialogues peu passionnants expliquant l’intrigue, entrecoupés de scènes d’actions qui semblent obligatoires. Quantum of solace semble cruellement manqué d’un début, d’un milieu et d’une fin. L’histoire de la manipulation de Vesper fait figure d’argument peu convaincant. C’est d’autant plus marquant que Casino Royale excellait à développer son histoire et ses personnages, en même temps que les temps forts et confrontations du film.

Soyons clairs : il semble que Marc Forster, le réalisateur, s’est retrouvé avec son équipe dans les lieux choisis pour le film, avec le fil du film, mais l’impossibilité d’écrire de nouvelles scènes qui pourraient donner de quoi créer du suspense et de la mise en scène autour des personnages. Quantum a donc tout pour être un fiasco : une suite de scènes d’actions avec un scénario inexistant que l’on pourrait qualifier de FastetFuribond.

Et pourtant… pourtant Quantum est une réussite.

Ça, on le doit à la seconde équipe en charge des cascades, qui a filmé des scènes d’action brutales et irréprochables. On le doit à l’équipe de Dennis Gassner en charge des décors, qui a choisi des endroits immenses et beaux qui donnent une ambiance rude et mélancolique au film. On le doit à Marc Forster qui, ne pouvant faire de la mise en scène, a soigné ses angles de prise de vue et remplacé les dialogues par des scènes muettes donnant la superbe séquence de Tosca ou les moments calmes en Bolivie. On le doit à David Arnold, dont la bande son (sa meilleure) porte le film a bout de bras et le parcourt d’un courant énergique et exotique. On le doit surtout à Matt Chesse et Richard Pearson, les monteurs : ayant peu de scènes, ils ont donné au film un rythme nerveux où chaque plan est percutant. On le doit enfin à l’équipe du film, qui arrive à faire du final à l’éco-hotel, une des séquences les plus explosives et ravageuse de toute la franchise.

Le résultat : malgré le manque d’intrigue qui fut la marque de fabrique des autres films avec Craig, on a un film qui ne perd pas son temps avec les codes bondiens, mais est tout entier consacré à l’action entourant Bond. Daniel Craig a effectivement moins de choses à faire que dans son premier 007. Cependant, son aspect taciturne et déterminé, accompagné par le film, nous donne un film sérieux autour d’un complot et d’une quête de vengeance brutaux et sans concessions.

Director MARC FORSTER on location at the ESO Paranal, Chile.
Location: Chile

Mon Bond préféré

Quantum n’est pas le meilleur des Bond. Mais le 22e James Bond a cependant une énergie, une minutie, et un rythme implacables qui aboutissent au final à un film trépident et violent. Même si la recherche du fameux minimum de réconfort de Bond semble assez dispensable, on a un film où Bond peut montrer son efficacité et sa capacité à tout faire : sur terre, sur l’eau, sur les toits, dans les airs, au milieu des flammes.

Quantum of Solace ne restera hélas jamais dans les mémoires pour une scène ou une séquence inoubliable au service de 007. Mais ce film a réussi à atteindre un énorme potentiel alors que la grève des scénaristes aurait du le condamner à n’être qu’une suite sans âme. À la place, on a le meilleur générique de ces dernières années (le studio Mk2 arrive à proposer une séquence fluide et aussi marquante que les graphismes du générique de Casino Royale), à mon avis la meilleure chanson de l’ère Craig (nul ne peut rivaliser avec les sons rock de Jack White), une poursuite sur les toits vertigineuses, une séquence à l’opéra envoûtante, quelques scènes intimes entre Bond, Mathis et Camille jamais vues et même une scène où Bond et sa partenaire contemplent le suicide au milieu des flammes.

Quantum of Solace? C’est mon Minimum de Bond favoris.

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