Commander James Bond France

[Divertimento] Interview avec Götz Otto

À l’occasion de la promotion du nouveau court métrage du réalisateur Keyvan Sheikhalishahi, Divertimento (avec Kellan Lutz, Torrey DeVitto, Ola Rapace et Götz Otto), Commander James Bond France a notamment eu l’occasion d’interviewer Götz Otto (Stamper dans Demain ne meurt jamais) et Ola Rapace (Patrice dans Skyfall). L’occasion idéale pour revenir avec les deux acteurs sur leurs James Bond respectifs, et parler un peu de ce nouveau film non-Bond avec son réalisateur.

À noter que le Club James Bond France s’est déjà longuement entretenu avec les deux acteurs il y a quelques mois, dans les numéros 56 et 57 de son magazine Le Bond. On vous en conseille la lecture puisque nous poserons des questions différentes afin de ne pas être trop redondants.

Les interviews de Götz Otto et Ola Rapace ont été menées en anglais (vous pouvez les retrouver dans la langue de Shakespeare ici). Aujourd’hui on vous propose la traduction de notre entretien avec Götz Otto :

Interview avec Götz Otto

CJB : Bonjour M. Otto. C’est votre second film avec Keyvan Sheikhalishahi, vous devez aimer travailler avec lui. Quel genre de réalisateur est-il ? Quelle est l’ambiance sur le plateau ?

GO : Keyvan est quelqu’un qui travaille dur et qui fait en sorte que les autres fassent de même sur le plateau. Il pousse tout le monde à livrer une performance qui est en adéquation avec ce qu’il a en tête… C’est juste super de travailler avec lui.

CJB : Je sais que c’est un court-métrage de 31 minutes et que de ce fait ça risque d’être peut-être difficile pour vous de répondre à ma question sans spoiler : mais que pouvez-vous nous dire au sujet de votre personnage dans Divertimento ?

GO : Mon personnage est la « conscience » du jeu qui se joue dans le film. Il collabore constamment avec le « subconscient » du public. Comme c’est un joueur d’échecs.

Ola Rapace et Götz Otto dans Divertimento.

CJB : Vu que notre site s’appelle Commander James Bond France, comme vous pouvez l’imaginer nous avons aussi quelques questions sur un certain film sorti en 1997… Vos cheveux semblent bruns/noirs mais dans ce film vous êtes blond. C’était une idée à vous de rendre herr Stamper blond ou cela vient de la production (comme le département des costumes) ? Y a-t-il eu plusieurs essais pour vous créer un look de méchant (peut-être ont-ils essayé de vous ajouter une cicatrice ou autre chose ?) ? C’était une couleur de cheveux que vous avez apprécié porter ?

GO : Mon personnage était à l’origine un Sud-africain. Le directeur général du Landmark Hotel où Bruce Feirstein et Michael Wilson ont séjourné tout en travaillant sur le script du film s’appelait M. Stamper et était originaire d’Afrique du Sud. « Stamper » n’est pas un nom de famille qui existe en Allemagne. Mais comme on improvisait beaucoup sur le plateau… Jonathan Price qui joue le rôle d’Elliot Carver m’a rendu Allemand en trouvant la phrase : « So much for german efficiency » [ndt : traduite dans la VF par « L’Allemagne n’a plus l’efficacité d’antan »].
Et comme mon personnage est souvent présent dans le film. À observer. J’ai eu l’idée de lui donner une couleur différente pour chaque œil afin de créer une sorte de regard menaçant. On a fait quelques essais de lentilles de contact… et voilà. Stamper « a l’air » bizarre. C’est drôle, que personne ne s’en est jamais rendu compte. C’est probablement parce que la question des cheveux est si dominante.

CJB : Parfois il arrive que des scènes soient mises de côté durant le montage. Vous souvenez-vous avoir filmé des scènes qui furent ultimement coupées dans Demain ne meurt jamais ? Que contenaient-elles ? (Il y a en a notamment une dans laquelle vous tuez de façon brutale un garde un peu trop oisif sur le bateau de Carver, il me semble).

GO : Il y a une scène où Stamper tue de nombreux marins qui ont survécu au naufrage de leur navire au début du film. J’ai chanté « Alle meine Entchen schwimmen auf dem See… », une berceuse allemande, parce que j’ai pensé que ce serait vraiment tordu. Mais à la fin ils l’ont supprimé. Mon chant était probablement trop harmonieux pour le personnage.

CJB : À la fin du tournage, il ne restait que trois pages blanches (comprendre : « non-révisées ») sur le script du film. À quel point vos scènes ont changé au fur des réécritures incessantes ? (Dans la novélisation, le final de votre personnage est différent : Bond et Stamper se battent à mort sur le toit du navire furtif). Comment était-ce de travailler dans cette ambiance ? D’un côté ce doit être ennuyant de ne pas pouvoir connaître ses dialogues à l’avance, mais il y a peut-être aussi un côté agréable d’avoir tous les jours la surprise de la découverte de nouvelles/meilleurs dialogues/scènes ?

GO : J’ai vraiment aimé ça. Le matin, vous veniez aux studios et Bruce Fierstein était assis dans la tente de restauration, réécrivant les scènes pour la journée. Cela nous a donné beaucoup de liberté pour improviser sur le plateau. Mais parfois je devais vraiment me battre pour mon personnage, parce que je voulais vraiment qu’il soit aussi malfaisant que possible. Les personnages se trouvant du côté du bien s’améliorent si le contraste avec ceux qui sont du mauvais côté est aussi visible que possible.

CJB : En France il y avait une série allemande assez populaire qui passait à la télévision au début des années 2000 : Le Clown (Der Clown), une partie de mon enfance. En 2005 vous jouez le méchant Zorbek qui tue Claudia dans le film qui vient conclure cette série (Der Clown: Payday). Comment avez-vous obtenu le rôle et quels sont vos souvenirs de ce film ?

J’étais en France à ce moment-là, à Saumur où vivent mes parents, lorsque le réalisateur m’a appelé et m’a dit : « Götz, veux-tu jouer le rôle ? On commence à tourner demain ». Et j’ai dit « Wow… Mais je suis en France… ». Et la réponse fut : « Ne t’inquiète pas, on viendra te chercher avec un hélicoptère ».
Tout le tournage a été comme ça… fou.

CJB : Comme dans un James Bond il y a plein de cascades sur ce film, que ce soit à pied, en voitures, en motos, en camions ou même dans les airs. Si on imagine qu’il y a une petite armée de cascadeurs professionnels pour doubler les acteurs sur une telle production, malgré cela avez-vous eu l’occasion d’effectuer quelques-unes des cascades les plus sûres vous-même ? Y’a-t-il des différences vraiment notables entre une telle production et celle de Demain ne meurt jamais ?

GO : Je suis un touche-à-tout. J’essaie toujours d’effectuer moi-même autant de cascades que possible. C’est absolument stupide et ça ne rend pas le film meilleur, ça le rend même plutôt pire. Mais c’est amusant de plonger d’une maison de 8 étages sur un coussin fait de boîtes en carton. Et pour comparer une production allemande à Hollywood… je dirais qu’ils cuisinent tous avec de l’eau. Mais la marmite est plus grosse.

CJB : Je ne sais pas si je devrais poser celle-ci : ne vous sentez pas obligé d’y répondre si vous n’êtes pas à l’aise avec. Est-ce financièrement avantageux de jouer dans un film de James Bond ? Paient-ils bien, (au-delà de la normale), ou la grille salariale est-elle à peu près la même que sur les autres productions en général ?

GO : On m’a placé sur un salaire de type hebdomadaire, c’était plutôt « normal ». Mais comme j’étais « réservé » pour plus de 20 semaines consécutives… Ça payait le loyer. Et je ne travaillais pas tous les jours ! Mais ils voulaient avoir la liberté de m’avoir à disposition quand ils le voulaient.
Mais pour être franc… J’étais prêt à payer pour jouer ce rôle.

CJB : Quels sont vos futurs projets ? En ces temps où les dates de sorties et de tournages de nombreux films sont reportées, comment la COVID-19 impacte-t-elle votre carrière en ce moment ?

GO : J’ai récemment été invité au Festival International des Séries de Cannes avec une série de coproduction chilienne/allemande sur la « colonie Dignidad »… une ancienne secte allemande au Chili ; j’ai joué Paul Schäfer : son leader. Comme vous le savez, Cannes a été annulé… Et nous ne ferons pas la deuxième saison… Et… Et… Et… Nous sommes tous en mode de vol visuel [ndt : voler/naviguer à la vue dans un avion].

CJB : Pour conclure, une anecdote sur Divertimento et Demain ne meurt jamais que vous aimeriez raconter ?

GO : Vous vouliez précédemment poser des questions qui n’ont jamais été posées… Cette question est tellement vue et revue que je n’y réponds tout simplement pas 😉

CJB : J’aimerais vous remercier de nous avoir accordé de votre temps précieux pour cette interview, ce fut un honneur de vous accueillir sur notre site. Nous vous souhaitons un succès avec Divertimento et le meilleur pour l’avenir.

GO : Merci beaucoup. Bonne santé et bonne chance pour la suite.

Interview avec Keyvan Sheikhalishahi (1/2)

CJB : Comment te présenterais-tu pour nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas ? Quel est ton parcours ? Comment es-tu arrivé à réaliser tes propres films ? (Et tu écrivais sur Bond sur un blog, non ?).

KS : J’ai réalisé trois courts-métrages pour le moment. J’ai eu la chance de travailler à chaque fois avec des acteurs provenant des films de James Bond. Götz Otto pour ‘Vesper’, Brigitte Millar pour ‘Nox’ et une nouvelle fois Götz Otto avec Ola Rapace pour le tout nouveau, ‘Divertimento’. Plus jeune, j’ai commencé avec deux blogs dont un sur Bond en effet, j’ai tourné en même temps des films amateurs et l’année de ma première au lycée, je me suis dit qu’il fallait franchir le cap et transformer mon dernier projet de film en un ‘vrai’ film vraiment professionnel. Je me suis alors dit que si Götz Otto accepte de le faire, ce serait fou !

Kellan Lutz et Keyvan Sheikhalishahi sur le tournage de Divertimento.

CJB : Dis-nous : à quoi doit-on s’attendre avec/dans Divertimento ?

KS : J’ai essayé de jongler à la fois entre le schéma des productions américaines type blockbuster et films d’auteur avec un contenu complexe. C’est un équilibre subtil qu’il faut réussir à faire, qui est facilité lorsqu’on a la chance de travailler avec des vedettes et des noms connus, car le public accroche immédiatement au film et veut déchiffrer l’histoire. Pour ‘Divertimento’, j’ai donc essayé de pousser les limites du court-métrage le plus loin possible.

CJB : Où a eu lieu le tournage du film ?

KS : Au château de Champlâtreux.

CJB : Toi qui es toi-même réalisateur et scénariste en plus d’un fan, que penses-tu des derniers films de Bond et de leur production ? Qu’est-ce que tu attends du et des prochain(s) ?

KS : Je les adore mais à chaque fois j’en attends peut-être un peu plus sur le contenu et le scénario. À part pour le premier de l’ère Craig qui est parfait, c’est peut-être quelque chose qui manque un peu. Pour les prochains, je souhaiterais être surpris, de la nouveauté, pas un James Bond féminin ou non britannique, ce qui serait un grand contresens, mais de la nouveauté pour les histoires que l’on raconte et leur atmosphère.

L’interview d’Ola Rapace et la suite et fin de celle de Keyvan Sheikhalishahi : ici.

Clement Feutry

Fan passionné de l'univers littéraire, cinématographique et vidéoludique de notre agent secret préféré, Clément a traduit intégralement en français le roman The Killing Zone et vous amène vers d'autres aventures méconnues de James Bond...

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