Commander James Bond France

GoldenEye : le script original de Michael France

Les secrets de la saga 007 sont souvent bien gardés et mis sous clef. Mais il arrive parfois que certains trésors parviennent à s’en échapper, à notre plus grand bonheur.

En 1995, sortait après six longues années d’absence, le nouveau film de James Bond : GoldenEye de Martin Campbell avec Pierce Brosnan.

Le script final est signé Jeffrey Caine et Bruce Feirstein. Mais il faut savoir qu’il existait avant cela une autre histoire « GoldenEye », un scénario original écrit par Michael France et assez différent qui a été ensuite repris pour donner la version du film. Celui-ci était écrit avec Timothy Dalton en tête pour le rôle de 007.

L’histoire derrière Bond 17 :
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Il est assez difficile de retrouver des scripts achevés, c’est pourquoi c’est un véritable trésor pour nous de l’avoir sous la main. Daté de janvier 1994, il pèse 157 pages et est déjà intitulé « GOLDENEYE ». Nous allons le résumer ci-dessous mais pour en savoir plus, vous pouvez toujours consulter le script au format PDF en cliquant ici.

GoldenEye

Michael FRANCE

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Le gunbarrel s’ouvre sur un train parcourant la campagne française de jour. Ce train qui passe par Paris et Bordeaux pour son trajet inaugural est assez spécial puisqu’il est en lévitation par rapport aux rails, c’est une sorte de train à sustentation magnétique très rapide.

James Bond est à bord, chargé de sa sécurité. Il remarque qu’un sommelier sert du champagne à un homme, au lieu de servir d’abord les femmes qui l’entourent. Nous faisons aussi immédiatement la connaissance du personnage féminin principal, Marina Varoskaya, qui est à bord car elle a contribué à concevoir le train. (Son « visage a des lignes slaves prononcées, ses cheveux sont auburn » nous précise le script). Devenue suspicieux, Bond suit le faux sommelier, un plan de caméra était alors censé montrer que les personnes présentes dans la salle des machines du train sont mortes et l’horloge d’une bombe qui passe maintenant en dessous de la barre des quatre minutes.

Bond va à la rencontre du faux sommelier dans un wagon contenant des voitures et essaye de l’interpeller oralement :

Bond : Ce que je dis monsieur, c’est qu’un vrai sommelier aurait servi les femmes en champagne d’abord, pas l’hôte.

L’homme sort une arme du chariot qu’il était en train de pousser : une mitraillette avec un fusil à pompe équipé de cartouches explosives monté sous le canon. Il envoie son charriot vers Bond qui plonge pour l’éviter. 007 roule sur le capot d’une Lamborghini et se planque derrière une autre voiture alors que les cartouches du sommelier touchent le réservoir d’essence de la Lamborghini. Bond ne peut pas avancer à cause de deux voitures en feu, le sommelier tire et 007 plonge à nouveau alors qu’une Ferrari « explose en une boule de feu à 400 000 $ » juste derrière lui. Une autre voiture étant sur le point d’exploser, Bond tire finalement sur une vitre avec son Walther P88 (et non PPK) et sort du wagon, il s’agrippe sur le coté du train qui file à 483 km/h !

Pendant ce temps, Marina qui a entendu les explosions des voitures, désengage les wagons passagers du reste du train.

Bond parvient à monter sur le toit du reste du train mais une explosion fait qu’une voiture située dans le wagon traverse le toit et Bond manque de peu de tomber. Un hélicoptère approche et le train entre dans un tunnel, l’hélicoptère le suit à l’intérieur. Sur le toit, Bond retrouve le faux sommelier qui essayait de prendre la fuite via l’hélicoptère (comme dans Mission Impossible 1). Un combat entre les deux hommes s’engage, le méchant a d’ailleurs une chaîne. Là Bond prend un tire-bouchon dans la poche du sommelier et le plante avec. La chaîne du type se prend alors dans quelque chose et celui-ci, propulsé sous le train, meurt.

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Bond a rejoint la salle des machines et se prépare à désamorcer la bombe, il ne reste qu’une quarantaine de secondes avant l’explosion. Soudain l’hélicoptère mitraille le train, Bond choisit abandonner le désamorçage et monte à bord de son Aston Martin DB7 qui se trouvait dans le wagon à voitures, roule sur le toit du train et emboutit l’hélico qui, perdant tout contrôle, s’écrase sur le train qui continue néanmoins sa route. Le train explose à cause de la bombe et une fois sorti du tunnel en flamme avec l’Aston Martin, Bond tombe sur une Française au bord de la route avec laquelle il va bien évidement faire des choses par la suite :

Aimée : Merci de vous être arrêté. Vous allez à Bordeaux ?
Bond : Pas aujourd’hui apparemment…
Aimée : Merde. Je n’arriverais jamais à la vente aux enchères de vin à temps… C’est du Petrous ’61, ça vaut aux moins dix mille francs, qu’est ce que je vais en faire maintenant ?
Bond : Mes plans ont déraillé aussi… ce ne serait pas dommage de gâcher tous les deux cette bouteille et cet après-midi ?
[Bond de sa poche le tire-bouchon qu’il avait récupéré sur le sommelier].
Aimée : Oui.

Générique du début.

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En plus d’être le centre de contrôle d’une arme électromagnétique baptisée Tempest (nom finalement changé en GoldenEye dans le film), Severnaya est un site russe où se trouvent plusieurs silos qui contiennent des missiles nucléaires. En cette journée, plusieurs hélicoptères approchent de Severnaya en prétextant à la radio qu’une fuite de radiation a été repérée et que tout le personnel doit sortir de la base pour une évacuation. On trouve ce qu’on pourrait appeler « un ancêtre de Boris » : un jeune « technicien russe » de Severnaya nommé Victor confirme à ses collégues la menace. Un officier de communication de la base sent que quelque chose cloche, notamment parce que Victor ne cherche pas à fuir dehors contrairement aux autres. Il approche Victor pour le confronter et découvre sur l’ordinateur de ce dernier que c’est une fausse alerte. Victor essaye de l’attaquer mais l’officier met deux balles dans corps du traître. Dans un des hélicoptères :

Trevelyan : Pas tout de suite. Accordez-leur un dernier regard sur l’aube.

Une fois dehors et après cet instant de répit, les membres du personnel de Severnaya se font tuer par des armes montées sur les hélicoptères.

Plusieurs hommes descendent des hélicoptères dont Augustus Trevelyan (« il a la soixantaine, son visage est sans équivoque britannique bien qu’il se sente sans équivoque comme à la maison en Russie »), Savatier (« un tueur sans remord et muet, il a notamment des marques au niveau de la gorge ») et Alexei Makvenio (un « scientifique » qui ressemble à Boris Grishenko, mais avec un côté ‘geek’ moins prononcé) ; en revanche il n’est nullement mentionné que Xenia est présente. Goldeneye_SatelliteAprès avoir abattu les derniers survivants, les méchants volent une sorte d’ordinateur portable et activent l’un des satellites Tempest en définissant pour cible Severnaya. L’alarme a toutefois été donnée et des avions MiG russes qui ont décollé depuis un porte-avions (et non d’une base) approchent. Les méchants remontent dans les hélicoptères, le Tempest explose d’une façon similaire à celle que nous avons pu voir dans le film, et les hélicoptères utilisés par Trevelyan qui avaient déployé un étrange « bouclier » anti-IEM (Impulsion ÉlectroMagnétique) s’échappent in extremis, sains et saufs tandis que les MiG sont quant à eux détruits avant qu’ils n’aient plus ouvrir le feu sur les hélicoptères (alors qu’un MiG était sur le point de tirer un missile sur un des hélicoptères).

Dans un « chalet » à Paris, Xenia Labyakova (et non Onatopp) tue un Russe (nommé Peter) avec qui elle partage une douche en pressant un point vital situé au-dessus de son cœur.
Du côté de Mulholland à Los Angeles, Savatier dans un Ford Bronco rentre à plusieurs reprises dans une Mercedes 560SL dorée conduite une femme russe (nommée Sasha) et la sort de la route. Savatier s’en va sans même daigner regarder l’explosion de la Mercedes qu’il a fait tomber dans un précipice.
À Londres, un couple russe (composé de Anatoly Razhnov et sa femme Larisa) sort d’un restaurant. Un valet/voiturier leur apporte leur Jaguar et un plan de caméra montre que le valet avec ses mains gantées récupère quelque chose sous la poignée de porte qu’Anatoly vient de toucher. Alors qu’il conduit la Jaguar dans la ville, Anatoly semble ne pas se sentir bien et perd le contrôle de la voiture qui se crash gentiment dans un lampadaire. Anatoly prononce le mot « kaggabe » (qui veut dire KGB) alors que le spectateur pense que l’homme va mourir d’empoisonnement.

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James Bond est à Londres, à son bureau chez Universal Export, et ce passage présente un personnage ‘Flemingien’ : Loelia Ponsonby, la secrétaire de Bond (même si Bond l’appelle tout simplement par son prénom, alors qu’elle est surnommée ‘Lil’ dans les romans) dont le script nous précise qu’elle a la vingtaine. Ils parlent de ce qui est arrivé dans le train lorsque M contacte Ponsonby pour lui dire d’envoyer 007 à son bureau :

[L’écran d’un ordinateur montre une photo du faux sommelier].
Bond : Le plus impoli des serveurs que j’ai jamais rencontré, même en considérant les standards français.
Loelia : Emil Griffini, ancien expert en explosif dans les Brigades Rouges. Il est listé comme inactif James.
Bond : Il était certainement actif dans ce train. Trouvez ses associés connus, Loelia.
[…]

À Saint-Pétersbourg, Marina Varoskaya voit un faux réparateur (Illya Borchenko) sortir une arme de sa boite à outils alors qu’elle rentre chez elle. Le faux réparateur la poursuit sans se presser. Elle parvint à s’enfermer dans son appartement et voit qu’un tuyau de gaz est crevé. Le faux réparateur envoie l’ascenseur de l’immeuble à l’étage de Marina, ce qui doit déclencher l’explosion de gaz via un dispositif. (Il y a quelques éléments pour faire monter la tension durant cette séquence, comme le fait que Marina paniquée doit chercher la bonne clé pour ouvrir sa porte ou la présence de barreaux à sa fenêtre qu’elle doit déloger). Marina saute de la fenêtre de son appartement alors que celui-ci explose ; elle est encore en vie.

À l’extérieur d’une salle de conférence d’Universal Export :

Q : Bonjour, 007…
Bond : Est-ce que la DB7 est de nouveau opérationnelle, Q ?
Q : Vraiment, 007. Aston Martin ne construit qu’une centaine de voitures par an. Vous parvenez à en détruire la moitié.

007, Sir James Molony (le neurologue du Service, a la cinquantaine), Q, M (qui semble être Messervy/Hargreaves, fumant la pipe) et le ministre de la Défense (probablement Frederic Gray) se réunissent dans la salle de conférence. Le spectateur apprend qu’Anatoly Razhnov est un scientifique russe qui est récemment passé à l’ouest et qui devait briefer le MI6 sur un programme spatial nommé « Tempest » sur lequel il travaillait lorsqu’il était en Union soviétique. Molony dit qu’Anatoly a survécu, mais qu’il n’est plus en état de parler. Après avoir analysé les images satellites des restes de Severnaya, les protagonistes émettent l’hypothèse que la Russie a réussie à fabriquer une arme capable d’envoyer des impulsions électromagnétiques.

Bond : Remontrez moi cette image un peu Q… les débris sont regroupés… ces avions ont été détruits à l’impact, pas en l’air. Quelque chose a fait que leur système de fonctionnement s’est détraqué en vol… comme, une impulsion électromagnétique.
Q : C’est précisément ce que je pense, 007.

M envoie son agent à Moscou pour enquêter sur Tempest et sur les personnes qui s’y intéresseraient.
(Notons tout de même que Miss Moneypenny n’est pas mentionnée dans le script : un premier signe de la fin de l’ère Caroline Bliss ? Il n’y a également aucune scène où Q fournit des gadgets à 007).

Puis vient une scène où Trevelyan, à l’image de Blofeld, tient une réunion chez lui autour d’une table, dans une maison de campagne près de Moscou. Le script nous dit que « l’intérieur et les meubles pourraient convenir à un Czar, ce qui est clairement la façon dont Trevelyan se voit lui-même ». Autour de la table se trouve plusieurs invités comme Xenia, Savatier, Alexei Makvenio et un américain nommé Jordan.

Jordan : Les codes ont été difficiles à obtenir, et encore plus difficiles à recoder, mais nous sommes prêt à tirer dans deux jours, M. Trevelyan.
Trevelyan : Excellent. Bien, maintenant que nous avons discuté du futur de Tempest, je veux être sûr que son passé a été complètement effacé. Savatier ? Pendant ce temps, j’ai organisé un petit jeu, juste pour vous faire savoir à quel point j’apprécie votre travail.
[Cela dit, Savitier sort une longue lame incurvée d’une boite en bois posée sur la table].
Trevelyan : Sur l’une des douze chaises sur lesquels vous êtes assis, et je ne suis pas sûr de laquelle, il y a dague en bijoux qui a appartenu à Nicolas II dans le coussin arrière. La personne qui est assise dessus cette chaise pourra garder la dague qui au passage, est d’une valeur inestimable. En attendant de voir qui a gagné, rapportez-moi vos progrès si vous le voulez bien.
[Savatier se place derrière Xenia].
Xenia : Le spécialiste en logiciels Peter Oronov a souffert d’une crise cardiaque qui lui a été fatale à Paris.
[Savatier déchire le coussin qui se trouve derrière Xenia avec sa lame ; il n’y a rien dedans. Savatier bouge derrière l’invité suivant].
Morley : Anatoly Razhnov a souffert d’un opportun accident vasculaire cérébral à Londres.
[Savatier déchire le coussin qui se trouve derrière Morley avec sa lame ; il n’y a rien dedans. Il bouge derrière l’invité suivant].
Tyson : L’attaque du train en France visant à éliminer la cryptographe Marina Varoskya… a échoué.
[Savatier ne déchire pas le coussin].
Trevelyan : Et pourquoi cela ?
Tyson : Un agent britannique à bord… James Bond… a découvert mon homme avant…
[Un sourire parcourt le visage de Trevelyan].
Trevelyan : James Bond ? Dites-moi… est-ce que votre homme l’a tué ?
Tyson : …non…
[Savatier déchire le coussin qui se trouve derrière Morley avec sa lame ; il n’y a rien dedans. Tyson pousse un soupir de soulagement : il est toujours vivant. Savatier bouge derrière l’invité suivant].
Trevelyan : Splendide. Je veux voir Bond une dernière fois avant qu’il ne meure.
Illya : Lors de la seconde tentative, Marina Varoskya a été tuée dans une explosion de gaz « accidentelle » chez elle.
Trevelyan : Il n’y avait pas de signe de son corps dans ce feu « accidentel » arrangé. Marina Varoskya est une femme brillante qui est sans doute habituée à être surveillée par le KGB. Vous la sous-estimez… Elle sait qu’elle une cible. Elle est partie se cacher. Cela fait d’elle une menace signifiante pour toute notre opération.
[Gros plan sur les yeux effrayés de Illya alors que Savatier lève sa lame. Savatier plante finalement la lame dans Tyson, nous ne voyons ni la lame, ni le sang, juste la surprise dans les yeux de Tyson].
Trevelyan : Si vous aviez utilisé des personnes de confiance, mon cher vieux collègue James Bond n’aurait jamais été dans ce train. Et nous nous serions évité un grand nombre de problèmes.
[Savatier retire le couteau de Tyson et le plante dans la chaise de Illya : la dague de Nicolas II est dedans].
Trevelyan : C’est votre nuit de chance finalement. Trouvez Marina. Tuez-la. Nous ne devons prendre aucun risque.
[L’ambiance revient à la détente, avec des serveurs qui amènent les desserts et le café comme si rien ne s’était passé].

Place Rouge
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Bond se trouve désormais sur la place Rouge de Moscou où il fume une cigarette en attendant de rencontrer son contact. Finalement, au lieu de Jack Wade, c’est un certain Valentin Kosygyn (la soixantaine) répondant au pseudonyme de Romaly qui se présente ; celui-ci n’est pas mentionné comme appartenant à la CIA mais semble être du MI-6. À noter qu’il est précisé que 007 est déjà allé une fois en Russie mais qu’il semble en garder des souvenirs très sombres.

007 et Romaly se rendent à une réception diplomatique au Grand Palais du Kremlin (qui a pour thème le désarmement nucléaire). Bond tombe sur le Général Leonid Pushkin « du directorat du Contre-espionnage du KGB » (de Tuer n’est pas jouer, ce personnage sera remplacé par le ministre de la Défense Mishkin dans le film) et lui demande abruptement s’il est à l’origine de la tentative de meurtre contre Anatoly :

ge5Pushkin : Ah, James Bond.
Bond : Général Pushkin.
Pushkin : C’est toujours un plaisir de vous voir sous des conditions de paix… si c’est ce qu’elles sont. Que puis-je faire pour vous, Bond ?
[Pushkin prend un couteau et s’arrête devant deux pots de caviar, il semble hésiter sur lequel choisir].
Bond : Répondez juste à une question Général… avez-vous initié une procédure de liquidation contre Anatoly Razhnov ?
[Pushkin est étonné].
Bond : Le royal beluga est supérieur, Général, frais de la côte d’Astrakhan. L’autre je n’en donnerais même pas à mon kosha.
Pushkin : Nous ne tuons pas de transfuge, Bond… particulièrement maintenant.
Bond : Quelqu’un l’a fait… quelqu’un qui a accès aux toxines du KGB. Et c’est arrivé moins d’un jour après cette satanée perturbation météorologique que vous avez eu en Arctique. Quel est le mot en Russe ? Beurya [qui signifie Tempest en Russe selon le script] ?
Pushkin : Je suis heureux que les tensions entre nos deux pays se soient apaisées de sorte que nous pouvons avoir une conversation à l’intérieur des murs du Kremlin… Mais je dois vous prévenir, si vous poursuivez cette conversation 007, ça se finira dans les murs de la Loubianka [siège du KBG qui a également abrité une sinistre prison].
[Xenia, qui se trouve à quelques mètres, a entendu la conversation. Pushkin s’approche d’un agent du KGB.]
Pushkin : Faites en sorte que James Bond soit escorté à sa voiture. Immédiatement.

(À noter que contrairement à ce qu’indique le script, le KGB n’existait plus en 1994, celui-ci avait été remplacé par le SVR et le FSB). En sortant, Bond tombe sur Trevelyan :

Trevelyan : Hé bien… James Bond.
Bond : Augustus Trevelyan…
Trevelyan : (indiquant la réception) Je vais manquer ce bras de fer, pas toi James ? Comme Frédéric le Grand a dit une fois : « de la diplomatie sans arme c’est comme de la musique sans instrument ». Maintenant que c’est terminé, je peux te le dire : une partie de ma charade c’est que je suis enterré là-bas, à seulement trois parcelles de Khrouchtchev. Ça semble puéril maintenant. Tu es surpris de constater que je suis toujours en vie je suppose ?
Bond : Plus que cela, j’en suis ravie. J’ai toujours été déçu de ne pas avoir plus te tuer moi-même.
[Trevelyan rit alors que c’est une vraie menace].
Trevelyan : Ne sois pas ridicule, Bond. C’était un jeu de gamin auquel nous jouions il y a longtemps. Deux empires, se combattant pour changer le monde. La bataille est terminée… et il semble que le monde n’a pas tant changé. Maintenant les hommes comme toi et moi cherchons un autre jeu. C’est tout.
Bond : C’est comme cela que tu vis, après avoir trahis et assassiné, Trevelyan ? En appelant cela un jeu ?
Trevelyan : La question est au-dessous de nous deux James. Je pourrais tout aussi bien te demander si toutes les vodkas-martinis étouffent les voix des hommes que tu as tués… ou si tu parviens à te faire pardonner dans les bras de femmes consentantes, la mort de toutes celles que tu n’as pas sut protéger. Ma conscience est propre James. La tienne, je pense, est bondée de visages.
Bond : Il y a certainement de la place pour un de plus…
Trevelyan : S’il te plait James, pas de bravades embarrassantes, de jurer que tu vas me tuer, tu as eu l’occasion il y a longtemps. Tu n’en auras pas d’autre.

Un agent du KGB intervient en demandant à Bond de se rendre à sa voiture comme le souhaitait Pushkin. À l’extérieur, il rejoint Romaly dans une limousine :

Romaly : Vous étiez supposé faire sortir les tigres, James, pas réenclencher la Guerre Froide.
Bond : Je pensais que Trevelyan était mort.
Romaly : Vous étiez censé le penser. Le KGB l’a fait passer pour mort après son passage à l’Est, de sorte qu’il pouvait diriger Active Measures en secret.
Bond : « Active Measures », un euphémisme du KGB pour « assassinat ».
Romaly : Trevelyan a organisé ou approuvé tous les meurtres du KGB pendant des années… mais il a pris sa retraite il y a huit mois. Le gouvernement lui a obtenu un statut diplomatique honoraire.
Bond : Un statut diplomatique… pour ce bâtard…
[…]

(Selon le script, la section du KGB qui s’occupe des éliminations s’appellerait « Active Measures », cependant dans la réalité Active Measures désigne les techniques de guerres politiques conduites par les services de sécurité soviétique pour influencer le cours des événements mondiaux).

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Puis vient la scène de la piscine de l’hôtel Metropol qui est en grande partie similaire à celle présente dans le film. Alors que Bond se baigne, il notifie quelqu’un et va à sa rencontre avec son Walther dans un bain à vapeur ; il s’agit de Xenia et celle-ci est entièrement nue :

Xenia : Bonsoir, M. Bond.
Bond : Hé bien… le visage m’est familier. Et le reste est exquis… Généralement je ne déshabille une fille qu’après l’avoir rencontré.
Xenia : Mon nom est Xenia Labyakova. J’ai cru entendre que vous aviez des questions à propos de Razhnov… et Tempest… Je suis venue vous donner quelques réponses.
Bond : Merci d’être tant à ma disposition… mais le nom m’est familier aussi Xenia. Vous travaillez pour le directorat Active Measures. Vos supérieurs sont malavisés de vous envoyer ici pour me tuer… sans arme.
[Elle rit et s’approche de lui].
Xenia : Vraiment James, je peux t’appeler James ? Si je voulais te tuer… je n’en aurais pas besoin…
[Elle enlève le Walther de la main de Bond].
Xenia : Il y a six moyens avec lesquels je peux te tuer ici, maintenant…
[Xenia lui caresse la poitrine, prés du cœur].
Bond : Je savais que l’entrainement Russes n’était pas très bon…
[Bond retire les mains de Xenia de sa poitrine et l’attire contre lui].
Bond : … j’en vois neuf, au moins.
[Bond l’embrasse].

Dans le film, Bond ne couche pas avec Xenia, mais dans ce script oui, deux ou trois fois de suite. Dans la chambre de Bond, elle lui dit qu’il trouvera des dossiers sur Tempest à la Loubianka et lui indique un moyen de s’infiltrer dans l’immeuble (qui est bien évidemment un piège). Alors que Bond va s’infiltrer à la Loubianka, Xenia rejoint Trevelyan dans une limousine.

Trevelyan : Comme je te l’ai dit, il y a deux choses auxquelles James Bond ne peut pas résister : une belle femme… et un piège évident. Il essaye toujours d’entrer dans la première… et sortir du second.
[…] 
Trevelyan : … comme les Russes seront sures que les Britanniques essayent de voler leur technologie quand ils trouveront ton diagramme sur Bond.
Xenia : Et si Bond est aussi bon avec le second qu’il l’a été avec la première ?
[Trevelyan sourie encore plus]

Par le métro, Bond s’infiltre par le chemin que Xenia lui a indiqué, il porte notamment un gadget sur lui : un agenda électronique qui possède notamment des fonctions de scanner thermique, de reproducteur de cartes d’accès, d’appareil photo/caméra, d’autodestruction et qui a de quoi transmettre des données à distance. Arrivé à côté d’une porte il pose son agenda contre le mur ce qui révèle via l’imagerie thermique qu’il y a des gens de l’autre côté. Il l’essaye contre une autre porte en métal : personne de l’autre côté. Bond utilise alors un crayon-feutre, qui a la particularité d’avoir de l’acide à la place de l’encre, sur la porte afin de pouvoir entrer. Soudain les pieds de Bond déclenchent un capteur qui fait qu’une cage de plexiglas se déploie autour de lui. Comme l’explique Trevelyan à Xenia en même temps :

Trevelyan : Il y a six ans nous avons surpris des Chinois qui essayaient de se rendre dans ce puits avec de l’équipement d’écoute… J’ai convaincu le directorat de la Sécurité Intérieure de laisser l’accès au puits ouvert… avec un petit antiparasite d’installé… C’est un dérivé du Sarin […].

Bond se retrouve donc coincé dans cette sorte de chambre à gaz et s’active d’appliquer le restant de l’acide sur la porte. Lorsqu’il essaye de l’ouvrir, pas moyen : il y a tas de camelote entassé derrière la porte. Finalement 007 parvient à ouvrir la porte en faisant levier avec une poutre pourrie et ainsi sortir de la chambre à gaz. Désormais à l’intérieur de la Loubianka, Bond retire sa veste pour révéler une veste noire avec cravate qui le fait ressembler à une sorte de haut gradé du KGB.

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Le piège de Trevelyan a déclenché une alarme silencieuse lorsqu’il s’est activé et la sécurité de la Loubianka est désormais en état d’alerte. Les Russes utilisent notamment un mini-hélicoptère armé et commandé à distance pour surveiller les lieux (en plus de caméras de surveillances). Xenia est sur place et des gardes l’informent de l’intrusion ; Pushkin est également dans le bâtiment. Bond se mêle à la foule et se rend jusqu’à une pièce où est entreposé des dossiers (les plafonds des 3 étages sont en matériaux translucides), il ouvre la porte avec le reproducteur de cartes d’accès de son agenda électronique puis demande en russe à une secrétaire les dossiers qui l’intéresse, tel que s’il était un général du KGB. Alors que Bond consulte et prend en photo ou en vidéo le dossier des membres du directorat spatial (dans lequel nous voyons notamment la photo d’Anatoly et Marina), la secrétaire va livrer des dossiers à Pushkin :

Secrétaire : Comme vous l’avez demandé, Général, le dossier secret sur l’agent britannique James Bond.

Quelle n’est pas la surprise de la secrétaire lorsque Pushkin ouvre le dossier et qu’elle voit une photo de Bond à l’intérieur. La sécurité et Xenia sont alertés par la secrétaire de la présence de 007 dans la salle des dossiers. Bond fini par encrypter les photos ou la vidéo qu’il a prise et sort de la pièce lorsque la porte d’un ascenseur s’ouvre et que Xenia commence à mitrailler vers lui.
Il réplique en détruisant un circuit électrique et Xenia est alors momentanément bloquée dans l’ascenseur. Poursuivit par la sécurité, Bond utilise la fonction d’envoi à distance de son agenda pour transférer les données à la station du MI6 à Moscou.

Les Russes lancent le mini-hélicoptère équipé d’une mitrailleuse à la poursuite de Bond à travers la Loubianka ; ils suivent Bond à la trace du signal qu’émet son agenda électronique. Des membres de la sécurité se mettent en position et tire pour finalement découvrir que Bond a laissé son agenda sur un charriot en mouvement. La fonction d’autodestruction de l’agenda étant initiée, une grosse explosion retentit. Bond se dirige maintenant vers le toit de la Loubianka mais se retrouve acculé par les membres de la sécurité ; sauter dans le vide n’est pas une option vu la hauteur du bâtiment. Xenia ordonne à ces derniers de tuer l’intrus mais 007 parvient finalement à s’enfuir en sautant dans le vide tout en attrapant les patins du mini-hélicoptère, ce qui devrait lui permettre d’amortir sa chute jusqu’à la rue. Xenia tire mais ses balles se perdent dans le rotor et alors que Bond est encore à cinq étages du sol, la sécurité coupe les moteurs de l’appareil. Bond parvient tout de même à atterrir assez harmonieusement et s’enfuir du secteur.

Bond rejoint ensuite Romaly dans un café près de Gorky Park ; les deux hommes jouent aux échecs tout en parlant. Romaly lui dit que M est furieux et que celui-ci a dû faire croire aux Russes qu’il est un agent en roue libre. Romaly lui indique également que les scientifiques provenant des photos que Bond a récupérées sont morts (sauf Anatoly, ils croient encore Marina morte à ce stade) excepté un certain Alexei Makvenio qui supervise la destruction d’ogives nucléaires au Kazakhstan. Bond commence à émettre l’hypothèse que c’est Trevelyan et non les Russes qui est derrière l’assassinat des scientifiques ; la scène se termine lorsque Bond met le roi de Romaly échec et mat (et ce alors que les pièces de Bond étaient à l’origine dans une position très difficile).

Pour certaines raisons, la scène suivante qui se déroule Kazakhstan rappelle le film Le monde ne suffit pas. Nous sommes à Gegelen Hill, un ancien site de test nucléaire soviétique (ayant vraiment existé) isolé du monde. Un porte-parole de l’OTAN explique aux personnes présentes que le Dr. Alexei Makvenio va activer un dispositif nucléaire dans deux heures qui est censé exploser dans une zone contrôlée et détruire ainsi 300 ogives nucléaires de l’ancien arsenal soviétique.

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Marina arrive sur le site et va voir Alexei qui était son mentor. Elle lui dit que toutes les autres personnes qui ont travaillé avec eux sur le programme Tempest au site Arzamas-16 ont été tuées, sauf eux deux. Elle dit à Alexei qu’elle veut révéler l’existence de Tempest à la presse mais elle se fait vite assommer par Illya Borchenko avant d’être transportée dans la salle où se trouvent les ogives, on l’enferme dans le coffret cylindrique qui fait la taille d’une bombe.

Illya : Trevelyan avait raison, elle voulait protéger son vieux mentor.

Pendant ce temps Bond arrive aussi à Gegelen Hill. Il passe la sécurité avec une carte d’identité de l’ONU qui semble authentique et en fouillant dans une valise de Makvieno, il trouve un étrange objet en ivoire qu’il a l’air de connaître. Bond se dirige vers la salle avec les ogives que le script décrit comme « segmenté en cinq zones séparées par des portes anti-explosions qui font au moins dix centimètres d’épaisseur et qui s’ouvrent en iris. Elles sont actuellement ouvertes et il y a un système de rails au centre. […] Il y a 300 ogives nucléaires à l’intérieur, certaines faisant 2,4 mètres, d’autres plus petites, toutes sont empilées horizontalement, des chaînes les empêchant de tomber ».

L’ascenseur arrivé dans la salle avec les ogives, Bond se dirige vers Alexei pour le questionner sur ce qu’il se passe réellement. En effet, Bond pense que Alexei est un allié de Trevelyan et qu’il veut tester comment se comporterait une IEM via cette explosion d’ogives. Illya arrive par derrière 007, le frappe, le désarme et le tient en joue avec une mitraillette.

Illya : Voici donc James Bond. Je ne peux pas dire que je suis impressionné.

Alors que Alexei programme l’explosion, Bond réussit à attraper une barre de fer et à frapper le bras du méchant ; de ce fait Illya appuie sur la détente et des balles perdues tuent Alexei qui active alors le minuteur de la bombe sur 3 minutes au lieu de 30. Bond s’éloigne d’Illya qui commence à ouvrir le feu et entend du bruit provenant d’une ogive ; celle dans laquelle Marina est enfermée. Il la libère mais celle-ci le frappe et s’enfuit pensant qu’il fait partie des méchants ; en sortant elle touche un bouton qui fait que les portes anti-explosions commencent à se fermer. Illya continue à traquer Bond et il y a une petite explosion déclenchée par une étincelle qui fait rouler les ogives sur le sol dans tous les sens. Bond parvient à franchir une porte anti-explosion juste avant qu’elle ne se referme complètement, Illya qui se retrouve alors piégé à l’intérieur finit désintégré par l’explosion nucléaire. « Avant qu’il ne puisse commencer à crier, son arme fond avant qu’il ne soit vaporisé » contre un mur. Bond parvient ensuite à sortir des sous-terrains qui s’écroulent, notamment à l’aide d’un câble (il s’agrippe à celui-ci et lâche un contrepoids, ce qui fait qu’il monte à la verticale), mais se fait capturer à la sortie par un garde russe nommé Rosskovitch.

Bond reprend connaissance, les mains menottées dans un hélicoptère de transport de troupes qui survole les montagnes de l’Oural. Il voit Rosskovitch et un garde assit près de lui ainsi que Marina qui a aussi les mains menottées ; il lui explique qu’il n’est pas son ennemi :

Marina : Combien en avez-vous tué ?
Bond : Aucun d’eux, Marina. Écoutez-moi, vous êtes toujours en danger. Les contrôles de Tempest ont été volés aux Russes…
Rosskovitch : Zatkneis.
Bond : Je ne pense pas que les Russes savent le désactiver, et je ne pense pas que les Américains savent même qu’il existe.
Marina : Pourquoi je devrais vous croire ?
Garde : Nyet ! Zatkneis !
Bond : Croyez ce que vous voulez. J’ai juste entendu qu’ils allaient envoyer le Général Pushkin. Ils nous amènent à une maison sécurisée pour nous interroger. Quoi qu’il arrive, dites-leur comment désactiver cette fichue chose…

Le garde menace Marina avec un fusil, Bond essaye de s’interposer et le garde le frappe avec son arme. L’hélicoptère se pose vers une maison isolée ; le paysage est enneigé. Bond retombe dans l’inconscience.

Un bref flash-back révèle pourquoi Bond en veut à Trevelyan : « Plan de la maison de nuit. Quelque chose ne va pas, c’est la même montagne et la même maison mais nous pouvons voir que nous ne sommes pas dans le présent car la saison est différente : il n’y a pas de neige ni de glace ». Un jeune James Bond en tenue de camouflage se trouve près de la maison avec un fusil à lunette en compagnie de 003 et 005 (une femme) ; il est clair que c’est lui qui dirige. 007 observe furtivement la maison où il semble que Augustus Trevelyan est interrogé par des Russes. Les double-zéros se séparent et Bond se met en position de tir dans un buisson de fraises sauvages (il en mange nonchalamment une au passage). Des gardes emmènent Trevelyan dehors et 007 hésite à tuer Augustus, finalement il préfère tuer les gardes et signaler à Trevelyan de bouger. Celui-ci s’empare de l’arme de l’un des gardes tués, et soudainement donne intentionnellement la position de Bond aux autres gardes russes avant de tuer 003 et 005. Bond parvient s’échapper dans les bois mais il a pris cette trahison très à cœur…

Retour au présent : Bond reprend conscience alors que Marina, reliée à un détecteur de mensonges, est pré-interrogée par un certain Kolkhazhna en attendant l’arrivée de Pushkin :

[…] 
Kolkhazhna : Je le demande à nouveau, avez vous déjà eu de précédentes relations avec l’autre prisonnier ?
Marina : Non… Je… Oui, on s’est rencontré une fois… mais…
Kolkhazhna : Durant cette rencontre, avez vous avec le prisonnier discuté d’un plan pour assassiner Alexei Makvenio ?
Marina : Non… il a essayé de me tuer…
Kolkhazhna : Il a essayé de vous tuer… vous êtes certaine de cela ?
[…]

GoldFrance2

Trevelyan et ses hommes arrivent dans hélicoptère de combat et attaquent le bâtiment à grands coups de missiles. Bond parvient à crocheter ses menottes à temps pour pouvoir éviter un missile qui était directement visé vers lui. Trevelyan, Savatier, Morley et d’autres hommes de main descendent de l’hélicoptère et tuent tout ce qui se trouve sur leur passage. Bond, non armé, se retrouve face à face avec Trevelyan. Celui-ci lui explique alors le pourquoi de sa trahison :

Trevelyan : Quel dommage de détruire cet endroit. J’y fais toujours une visite chaque été. Les premières fraises de la saison semblent toujours pousser sur les tombes de 003 et 005… Je suis réellement désolé d’avoir dû t’impliquer dans cette histoire il y a quelques années, James. Mais lorsque je suis passé à l’Est, les Russes étaient septiques. La tête/chef du MI-6 [head of MI6] qui vient simplement comme cela ? Ils pensaient que je les entraînais dans un piège.
Bond : Donc pour convaincre les Russes, c’est à moi que tu as tendu un piège.
Trevelyan : Je les aie persuadés de faire une fuite de ma « capture » via une fréquence diplomatique que je savais que Withehall avait mise sur écoute. J’étais certain que tu tenterais un sauvetage… Je t’en remercie. Après ta visite les Russes ont cru tous les codes, les maisons sécurisées, les noms des agents que je leur aie donnés.
Bond : Enfoiré.
[…] 
Trevelyan : Tu devais avoir l’ordre de me tuer si je ne pouvais être secouru, de sorte que les Russes ne m’interrogent pas. Je t’ai donné une ligne de tir, tu as choisi de l’ignorer. Tes mains derrière le dos.
[Trevelyan presse son pistolet contre la tête de Bond].
Trevelyan : Parce que tu n’as pas eu le courage de me tuer, James, c’est ton doigt sur la détente, pas le mien…
Bond : Vas-y, tire. J’aurais tellement aimé voir l’expression sur ton visage lorsque tu vas essayer de tirer avec le Tempest.
[Trevelyan hésite, Marina est toujours cachée].
Bond : Makvenio m’a tout dit, Trevelyan. Avant que je ne sois enlevé, j’ai transmis les codes de contrôle de Tempest à notre station à Moscou. Maintenant ces satellites ont été recalibrés ou détruits.
Trevelyan : […] Je peux utiliser le Tempest à n’importe quel moment, sur la cible de mon choix.
Bond : C’est une menace que tu veux faire ? Un chantage global ?
Trevelyan : C’est fait. Pourquoi ton imagination est toujours si limitée ? J’ai l’intention d’utiliser l’arme… pour le plus grand avantage possible… Je suis désolé que tu ne verras pas cela arriver. Mais je te promets de revenir ici l’été prochain… pour les premières fraises.

Bond profite alors de ce que Roger Ebert appelle « l’erreur du tueur parlant » : un officier russe laissé pour mort se relève et tire dans la direction de Trevelyan et Bond. 007 profite alors de cette distraction, suffisamment longue, pour s’enfuir en sautant à travers une vitre. Il rejoint Marina dans la maison mais celle-ci a attrapé l’arme de l’assistant de Kolkhazhna ; elle tire intentionnellement vers Bond en lui disant de ne pas approcher. Morley arrive avec un lance-flammes et Bond écarte Marina juste à temps des flammes. 007 attrape un tisonnier et se bat contre Morley. Alors que Bond est sur le point de se faire tuer, Marina tire sur le réservoir du lance-flammes. Celui-ci étant en acier renforcé, cela n’a aucun effet, mais un second tir sur le joint entre le réservoir et le tuyau fait que du liquide inflammable s’échappe désormais du lance-flammes. Bond donne un coup de pied à Morley et prend Marina par la main, ils sortent de la maison alors que le lance-flammes explose avec Morley.

Marina : Qui êtes-vous ?
Bond : Mon nom est Bond, James Bond. Ça vous dérangerait si nous discutions du reste plus tard ?

Ils courent vers un lac gelé alors qu’ils se font tirer dessus par Savatier, d’autres hommes, ainsi que le pilote de l’hélicoptère qui ouvre le feu depuis une mitrailleuse montée sur le coté de l’appareil. Bond s’arrête brièvement et détruit l’hélicoptère en tirant sur les missiles de l’appareil. 007 et Marina continuent leur course vers un hydravion qui se situe sur le lac et montent à bord.

Seaplane

Deux hommes de main prennent des motos dans le garage de la maison tandis qu’un autre commence à viser l’avion avec un Stinger. Le missile Stinger est tiré et Bond « a une idée, mais il ne l’aime clairement pas » : il tire sur la glace située autour des flotteurs de l’avion pour la fissurer. 007 accélère et s’éloigne du dock dans lequel le missile fini par s’écraser et exploser.

Bond prend de la vitesse en vue du décollage, toujours poursuivis pas les deux motos, il se dirigent vers des rapides. Bond essaye de diriger l’avion dans le courant pour éviter des obstacles, un motard essaye de stopper l’avion avec des grenades, de ce fait l’avion perd presque ses deux flotteurs. Finalement Bond parvient à faire voler l’avion juste après avoir dépassé une immense chute d’eau, le dernier flotteur se décroche de l’avion et tombe sur le chemin d’un motard qui se prend dedans et chute dans le vide avant d’exploser à cause de sa grenade (ce qui n’est pas sans un peu rappeler le pré-générique du film).

L’avion étant très endommagé, Bond le pose en catastrophe près d’un canyon. Après que Bond soit descendu de l’appareil, qui est en équilibre sur le bord du canyon, tombe dans le vide et explose (Marina était déjà sortie de l’avion sans se préoccuper de Bond). Par chance, 007 et Marina se trouvent non loin d’une sorte d’atelier dans lequel se trouvent notamment des skis.

Bond : Je n’espère aucun remerciement pour vous avoir sortie de cet abattoir, mais j’apprécierais que vous arrêtiez de me fuir.
Marina : C’est dangereux d’être avec vous, M. Bond. Les choses ont tendance à exploser autour de vous. Que me voulez-vous ?
Bond : Vous avez conçu les codes de Tempest ? De même qu’il y a un code d’activation, y a-t-il un code de destruction ? J’espère que vous pouvez skier.
Marina : Juste un peu mieux que vous ne savez voler.
Bond : Alors nous allons au téléphone le plus proche, et vous allez dire à l’OTAN comment détruire le Tempest.
Marina : C’est impossible… Les codes ne sont pas une série de chiffres et de lettres, ils sont dans une puce cryptographique. L’une d’elles se trouve dans chacun des trois satellites, la seule autre qui existe est dans l’ordinateur qui sert à coder. Sans cette puce, il n’y a aucun moyen de communiquer avec les satellites.
Bond : Et qu’en est-il de chercher directement les satellites, de les descendre ?
Marina : Makvieno les a tous camouflés, l’un ressemble à un satellite météo, l’autre à un satellite de surveillance. Et même si on pouvait les trouver, ils ont des lasers de défense.
Bond : Félicitation je suppose. Vous et Makvieno semblez avoir pensé à tout, sauf à ce qui arrive lorsque ce truc est activé au-dessus d’une ville.
Marina : Puisque vous m’interrogez, M. Bond, je vais vous dire précisément ce qui arrive lorsque c’est activé au-dessus d’une ville. En un millionième de seconde, tout le courant électrique sera coupé. La coupure va déclencher des feux électriques dans de vieux bâtiments, des stations essences, partout où une étincelle peut engranger un feu. Les générateurs de secours des hôpitaux ne fonctionneront pas, s’ils ont la chance de ne déjà pas exploser. Toutes les machines ne fonctionneront plus, dans une ville dense le trafic va immédiatement s’arrêter, et tout le trafic aérien qui survole la ville va se crasher et exploser. Tiré sur la bonne cible, cela va créer un anneau de feu de 160 kilomètres.
[Il n’y a pas de fierté dans sa voix, elle est sur le point de pleurer. Elle se sent clairement honteuse et en colère pour avoir créé cette arme].
Marina : Ils m’ont fait faire des simulations informatiques pour chaque cible, M. Bond. Plus la ville est grande, plus le nombre probable de victimes est élevé. On l’a estimé à 400 000 à Washington DC, 600 000 à Londres et plus d’un million à New York.
[Bond réalise à quel point elle veut détruire le Tempest].
Bond : [Sans l’accuser] Pourquoi l’avoir construit alors ?
Marina : Je suppose que vous êtes devenue un tueur pour votre gouvernement par votre propre choix, M. Bond. Le mien ne m’a pas donné le choix… Si vous êtes venue me voir pour que je construise une autre de ces armes pour votre gouvernement, vous pouvez me tuer tout de suite.
Bond : Ce n’est pas pourquoi je suis ici.
Marina : Qu’est ce que vous voulez alors ?
Marina : La même chose que vous. S’assurer que le Tempest ne soit jamais activé.

Pendant ce temps des hommes de Trevelyan se dirigent vers l’épave fumante de l’avion à l’aide d’un hélicoptère récupéré dans un camp de bûcherons ; il s’agit du même genre d’hélicoptère que dans Le monde monde ne suffit pas, avec des scies accrochées dessous.

GoldFrance3

L’hélicoptère arrive et découpe l’atelier avec ses scies, Bond et Marina s’enfuient en ski et ils sont pris en chasse à travers une zone boisée. Le pilote se focalise sur Marina, les scies passant à travers les arbres comme dans du beurre, Bond essaye de la rattraper mais est ralentie par le fait qu’il doit éviter les arbres qui tombent. Elle ski prés d’une crevasse/canyon et Bond parvient à la rattraper en sautant par dessus cette crevasse. Un homme de main tire sur Bond depuis l’hélicoptère mais 007 sort son arme et tue le tireur tout en skiant ; l’homme tombe de l’aéronef et finit dans la scie où il est déchiqueté en mille morceaux. À court de munitions, Bond jette son arme. Il arrive maintenant droit vers un mur de falaise, soit un cul-de-sac, et le pilote incline son hélicoptère de manière à ce que Bond finisse dans le rotor s’il s’arrête. 007 parvient finalement à éviter cela et saute dans le but de s’accrocher à un patin de l’appareil. Bond rate la patin et chute vers les scies mais parvient à s’accrocher à un fil électrique relié aux scies ; le cadre sur lequel se trouvent les scies oscille maintenant alors que le pilote essaye de suivre Marina. Bond, qui a maintenant retiré ses skis, essaye de remonter le câble et manque de tomber. À un moment les pieds de Bond manquent de peu de rentrer en contact avec les scies et le script nous dit que « trois centimètres de plus et la prochaine chose que Q va créer ce sont une paire de prothèses ».

Bond se dandine sur le cadre de sorte que les scies soient sur trajectoire où elles vont entrer en collision avec une falaise, Bond saute alors du cadre des scie pour tomber sur la glace six mètres plus bas. Le câble électrique s’accroche dans quelque chose dans la roche et l’hélicoptère et alors arrêté net sur place avant de se crasher contre la paroi d’un canyon. L’épave de l’aéronef glisse sur une pente en se dirigeant dangereusement vers Marina. Elle parvient à l’esquiver et les quatre scies qui glissent également rattrapent l’épave de l’hélicoptère et emboutissent celle-ci, le script nous dit que « l’on aura besoin d’un son THX pour séparer le bruit du broyage de celui du hurlement » du pilote qui était encore vivant.

Marina : Mon dieu… vous allez bien ?
Bond : [Blague intraduisible en français] Yes, but he certainly cut out of here in hurry.

Pushkin arrive enfin à la maison dans les montagnes, du moins ce qu’il en reste, et donne l’ordre de transmettre à toutes les autorités civiles que Bond doit être capturé, voir tué s’il essaye de résister.

Bond et Marina ont pris un train direction Saint-Pétersbourg, 007 a notamment fait croire au conducteur qu’ils sont deux personnes qui s’enfuient pour se marier. À un moment ils sont sur le point de s’embrasser mais le conducteur les interrompt en leur apportant du caviar de la vodka ; Bond décide alors de ne pas réessayer de se rapprocher de Marina.

Il se trouve que des miliciens les attendent à la gare de Saint-Pétersbourg. Bond réveille Marina et ils sortent discrètement du train, toutefois un milicien les repère et les capture. Étrangement le milicien amène Bond et Marina loin de ses collègues, et alors que Bond réussit à le désarmer la voix de Romaly se fait entendre : « s’il vous plait ne le frappez pas James… Tel que là je lui dois déjà une grosse faveur ». Le milicien est en fait un ami de Romaly. Ils montent dans une limousine Rolls-Royce grise :

[…] 
Bond : Comment vous nous avez trouvé ?
Romaly : Vous plaisantez ? Un tel élan de destruction n’avait été vu en Russie depuis l’invasion de Napoleon.
[…]

007 se rend ensuite dans la « Kronstadt Bank » sur Nevsky Prospekt avec Marina. Là il sort l’étrange objet en ivoire qu’il avait trouvé dans la valise de Makvieno au Kazakhstan ; celui-ci fait office de clef pour accéder à un coffre de sûreté. Dans le coffre en question ils trouvent un dossier nommé « GEOCOM » et une disquette (qui contient un programme informatique qui ne servira basiquement à rien dans le reste de l’intrigue).

Jordan, que l’on avait précédemment vue au dîner de Trevelyan, se trouve également dans la banque et voit Bond quitter le bâtiment. Il attrape et pistolet et se lance à la poursuite de 007, mais le temps qu’il arrive à la sortie, Bond et Marina sont déjà hors de vue, disparus dans la foule. « La caméra monte le visage de Jordan, car il connaît déjà son sort, il y a le son d’un coup de feu » tiré par Trevelyan depuis un bureau sous les yeux de Xenia.

Place du Palais2

Il fait presque nuit et Bond et Marina retrouvent Romaly (qu’ils ne savent pas être surveillé par quelqu’un) à la Place du Palais de Saint-Pétersbourg où il y a un festival dédié à l’ère des Romanov :

Romaly : Suivez ces directions pour Toksovo, vous trouverez un KRG-33 qu’un ami à moi a libéré d’un vieil aérodrome à Kharofskav.
Marina : Mon premier travail fut dans le directorat de la Défense Aérienne, cet avion a un design épouvantable…
Romaly : …Mais est vendu à un excellent prix. Où d’autre qu’en Russie pouvez-vous acheter un avion militaire pour 2000 $ et une caisse de bourbon américain ? J’ai vérifié ce nom, Geocom est une nouvelle entreprise, créée il y a 18 mois et qui prend des photos satellites pour des compagnies minières et pétrolières.
Bond : C’est une couverture parfaite. Trevelyan aura tout l’équipement nécessaire pour activer le Tempest. Où elle se trouve ?
Romaly : Sur une petite île aux Caraïbes du nom de St. Latrelle [un clin d’œil à Solitaire ?]. Il y a quelque chose de déroutant, James. Vous dites que Trevelyan va activer l’arme demain mais Londres rapporte qu’ils n’ont reçu aucune menace, ni de demande de rançon ni quoi que ce soit. Pareil pour les autres gouvernements.

Des miliciens arrivent et repèrent Bond, il se sépare de Marina et Romaly et ils partent à sa poursuite. Bond est rapidement attrapé par trois miliciens qui l’amènent à Pushkin tandis que Marina et Romaly sont de leur côté poursuivis par Xenia et Savatier à travers la foule. Savatier sort discrètement un pistolet avec silencieux et dirige son viseur laser vers Romaly et Marina ; Romaly est touché et tombe par terre. Il dit à Marina de le laisser tandis que Savatier s’approche de lui pour finir le travail avant de presser la détente.

Pendant ce temps 007 essaye de rétablir la vérité avec Pushkin :

Pushkin : Assassiner nos scientifiques n’était pas nécessaire, 007… L’arme a été détruite.
Bond : Vraiment ? Avez-vous au moins trouvé des débris de l’ordinateur de contrôle quand vous avez fouillé les restes de Severnaya ?
[Le visage de Pushkin dit « non »].
Bond : Général, je sais que vous ne pouvez pas désactiver l’arme. La seule personne qui le peut c’est cette femme et si je ne peux pas l’amener à l’ordinateur de contrôle dans les prochaines 24h00, le Tempest va être tiré. Possiblement contre une cible russe… Et si le Tempest est utilisé contre une ville occidentale demain, combien de temps la paix va-t-elle encore durer ?
Aide : Il ment de toute évidence, Général…

Bond voit un carrosse et décide finalement de s’enfuir. Il agresse les miliciens puis en grimpe sur un cheval. L’aide de Pushkin sort une arme, il a une ligne de tir directe sur 007 mais Pushkin dévie son arme : « son visage montre qu’il n’est pas sûr de croire Bond mais il ne peut pas prendre le risque de ne pas le faire ». Bond arrête son cheval lorsqu’il voit que la foule est réunie autour de quelqu’un : le cadavre de Romaly. Pendant ce temps Savatier et Xenia traquent Marina dans le Jardin d’Été. Au galop, Bond arrive au Jardin et voit Xenia qui est en train d’étrangler Marina (avec des boucles d’oreilles qui forment une garrotte). Bond saute de son cheval sur Xenia et la sépare ainsi de Marina. Xenia sort une arme et 007 la désarme, toutefois Xenia parvient à lui donner plusieurs coups qui lui coupent le souffle. Alors qu’elle s’apprête à donner le coup de grâce à Bond en pressant un point vital situé au niveau de son cœur, Marina se saisit de l’arme de Xenia et la tue.

Bond attrape ensuite Marina, et tous deux montent sur le cheval, d’autres miliciens à chevaux et Savatier s’approchent. Le cheval de Bond saute par dessus un mur de pierre, une de ses pattes frappant la tête de Savatier qui tombe alors à terre. Savatier reprend ses esprits et décharge son arme, mais manque tous ses tirs. Bond est Marina sont pris en chasse par les miliciens à chevaux, Bond zigzag entre les colonnes d’un bâtiment (les chevaux de plusieurs miliciens refusent de faire de même). Des miliciens en voitures apparaissant et Bond dirige son cheval vers un cours d’eau gelé (la Neva), qui tient bon sous leur poids, mais les miliciens abandonnent la poursuite à cause de la glace rendue fragile. Une fois en sécurité, Bond et Marina s’embrassent.

Apparemment suite à un rapport fait par Bond, l’OTAN est à la recherche des deux satellites Tempest. Q explique à M et l’homologue américain de ce dernier, un certain Orbach, la position des satellites ennemis. Deux satellites de l’OTAN essayent de les détruire mais les deux Tempest ont des armes de défense, comme des bombes à fragmentation et des mini-mines magnétisées, qui neutralisent ou détruisent les deux satellites de l’OTAN.

Orbach : Eh bien, messieurs, prenez un siège, installez-vous confortablement, et commencez à parier sur l’endroit où ces choses vont tirer… Il semble que tout ce que nous sommes en moyen de faire c’est de regarder.

Goldeneye radiotelescope

Bond et Marina survolent St. Latrelle en avion et aperçoivent un gros creux où se trouve une antenne et une parabole géante (le décor a des airs de radiotélescope d’Arecibo, même si ce dernier n’est pas mentionné dans le script). Alors qu’ils observent l’endroit, un hélicoptère sans rotor de queue (donc censé être plus maniable que la normale selon le script) mitraille l’avion de Bond et Marina. 007 appuie sur la commande des mitrailleuses de son avion militaire mais rien ne sort à par quelques étincelles sur le panneau de commande.

Bond : Qui a construit ce foutu avion ?
Marina : Le Collectif Neuf de la Défense Aérienne, à Minsk, nous avons perdu plus de pilotes dans des exercices de vol que durant toute la guerre avec l’Afghanistan.

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Trois autres hélicoptères viennent se joindre à la poursuite ; l’un d’eux tire un missile air-air que Bond parvient à esquiver de peu, le missile s’écrase au sol. Bond vole près de l’antenne, sous les ponts suspendus qui vont au cœur de l’antenne ; des gardes situés sur ces ponts ouvrent le feu. L’un de ces gardes touche un hélicoptère en voulant tirer sur Bond et l’aéronef entre en collision avec une partie de l’antenne et explose. Les trois autres hélicoptères donnent toujours la chasse à Bond qui esquive un nouveau missile air-air.

Concept Art de Syn Cain

Les hélicoptères encerclent l’avion (un appareil à droite, un autre à gauche et le dernier derrière) : Bond ne peut aller que vers l’avant, où se trouve un pan de montagne. Fort heureusement il y a une étroite entrée de caverne dans cette montagne et Bond entre dedans, les deux hélicoptères situés à droite et à gauche décrochent tandis que celui qui était derrière poursuit l’avion de Bond à l’intérieur de la caverne.

Bond manœuvre pour éviter les murs de la caverne sous une pluie de balles. Il voit la fin de la caverne et pousse un levier qui relâche du carburant des ailes, l’hélicoptère derrière l’avion se prend le carburant qui s’enflamme à cause des coups de feu tirés par le canonnier. L’hélicoptère explose et l’avion de Bond sort de la caverne enflammée alors que les deux autres hélicoptères reviennent à la charge. Leur avion étant endommagé, avec une aile en feu à cause d’un tir, et agrippé par un missile air-air, Bond et Marina s’en échappent en sautant en parachute (un seul pour deux, comme dans Quantum of Solace). L’avion explose en vol et des débris passent près de Bond et Marina durant leur chute, un hélicoptère tente de les décendre mais Bond sort son arme et tire dans le cockpit. L’hélicoptère se crash, Bond et Marina chutent dans le creux d’une caverne et 007 ouvre alors le parachute.

QOS parachute

Alors qu’ils descendent vers le sol de la caverne, des débris enflammés de l’hélicoptère et de l’avion passent près d’eux. L’hélicoptère restant se pose en haut de la caverne et le canonnier descend dans le trou avec un treuil. Bond saute sur l’homme et ils se battent accrochés au treuil, leurs corps se balançant en heurtant les murs de la caverne. 007 parvient à tuer le canonnier et remonter le treuil avec Marina ; il se débarrasse du pilote et ils montent dans l’hélicoptère.

Avec l’hélicoptère volé (et sur lequel il ne reste aucun missile), ils se dirigent vers l’une des trois tours d’où partent des câbles dont certains soutiennent la grosse structure. À l’intérieur de la tour ils trouvent du matériel informatique, Bond retourne à l’hélicoptère pendant que Marina reste sur place pour essayer de rentrer des codes ou des trucs du genre dans le but de détruire les satellites Tempest avant que ceux-ci ne soient activés. 007, qui a revêtu des vêtements du pilote, se pose sur une zone d’atterrissage où il y a une entrée vers la base de Trevelyan. Il maîtrise un homme qui vient à sa rencontre et prend ses vêtements avant de s’introduire discrètement dans la base. L’ascenseur qu’il emprunte descend jusqu’à un étage où de l’armement est entreposé : mines, mitraillettes, agents neurotoxiques, lance-roquettes, etc… Bond se sert en Semtex. Il descend d’un étage et tombe sur une cave transformée en piste atterrissage rempli d’avions de chasse de diverses nationalités ; il pose sur l’un d’eux du Semtex dans lequel il insère un détonateur contenu dans sa montre Rolex.

Bond fini par se faire repérer et est capturé avant d’être amené à Trevelyan qui se trouve dans un centre de contrôle bourré d’ordinateurs, décrit « comme la Bourse de New York si celle-ci avait été conçue par Ken Adam ».

Trevelyan : James Bond. Même Raspoutine avait la courtoisie de mourir après la quatrième tentative d’assassinat contre lui… Où est Mademoiselle Varoskaya ?
Bond : Morte.
[Trevelyan ne le croit pas et fait signe à ses gardes de la chercher].
Trevelyan : Elle le sera, suffisamment tôt.
Bond : Ton arsenal est impressionnant, Trevelyan. Mais je n’aurais pas acheté autant d’avions russes.
Trevelyan : Oh, j’ai aussi des armes américaines. C’est facile à trouver. Je les entrepose ici et à d’autres endroits pour… un moment opportun. […] Chacun des deux empires [Britannique et Soviétique] se sont écroulés pour exactement la même raison : par manque l’argent. Il peut-être temps de penser à en construire un nouveau. Avec l’argent que je me prépare à recevoir, je serais prêt au moment de la prochaine opportunité.

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Trevelyan explique son plan à Bond : le World Trade Center traite chaque jour plus d’un millier de milliards de dollars venant du monde entier. Après l’attentat de 1993, Trevelyan a placé un homme à lui au WTC alors que les nouveaux protocoles de sécurité venaient juste d’être créés. Il compte aujourd’hui voler électroniquement 600 milliards de dollars au World Trade Center et effacer la trace du vol en tirant le Tempest sur New York :

Trevelyan : 10 milliards ? James, tu as perdu ton sens de l’imagination.
[…] 
Trevelyan : Il [le World Trade Center] traite pour plus d’un billion de dollars par jour. Un billion et de demi. Mais je ne suis pas avare, James, mes yeux sont rivés sur un simple 600 milliards.
[…] 
Bond : Juste avant que le Tempest n’explose au-dessus de New York. Cela va détruire les preuves du vol, l’ordinateur lui-même, et toutes les données enregistrées. Ainsi qu’un million de personnes.
Trevelyan : Une question de comptabilité. Nous sommes tous les deux des hommes qui prennent des décisions à propos des vies humaines, James. Qu’est ce que cela coute de les épargner ? Qu’est ce que cela coute de les écraser ? Qu’est ce que nous coute ce choix ? 600 milliards de dollars contre un million de vies ? Simples poussières sur le globe terrestre.
Bond : Le vol va être tracé.
Trevelyan : À qui ? À quoi ? New York sera sous les flammes d’une attaque « terroriste », Washington et Moscou vont s’accuser l’un l’autre pour l’incident et taire la vraie cause ? Chercher l’argent dans les ruines sera la dernière chose que quelqu’un aura en tête. Demain j’aurais retiré l’argent… et en fait j’espère faire de bons profits sur les échanges de devises. Je parie que le dollar va sacrément chuter cet après-midi.

Savatier les a rejoints avec Marina qu’il vient juste de capturer :

Trevelyan : Je croyais que je t’avais dit lors de ton entraînement, James, de ne jamais amener une femme combattre avec toi. Lorsque tu le fais, tu amènes un second cœur… Une seconde cible.

Les méchants entrent New York pour cible mais un technicien (sans nom, mais dont le rôle ressemble à celui de Boris du film) indique à Trevelyan que Marina a reprogrammé le satellite pour qu’il ait pour cible St. Latrelle. Alors que Trevelyan se tourne vers Marina, Bond fait détonner le Semtex grâce à sa montre, ce qui fait exploser les avions et entraîne une réaction en chaîne. Bond et Marina prennent la fuite alors que les techniciens de Trevelyan essayent désespérément de remettre en position le satellite… qui finira au-dessus d’eux dans environ cinq minutes.

Bond et Marina sont temporairement en sécurité dans un ascenseur mais 007 a reçu une balle qui a transpercé son bras gauche. Il y a une chance pour que les techniciens puissent remettre le satellite en position, mais Bond veut de s’assurer que le plan de Trevelyan ne fonctionnera pas. Bond embrasse la fille et se dirige alors vers la structure de l’antenne, qui selon Marina, sera électrifiée lorsque le Tempest aura fait feu ; mais il est résigné alors qu’ « il sait qu’il n’y a aucune chance qu’il en sorte vivant ».

Toutefois Savatier était en train d’attendre Bond sur la structure de l’antenne et un combat au corps à corps entre les deux hommes s’engage durant lequel 007 réussit à placer une barre de fer dans le mécanisme de rotation de l’antenne (comme dans le film). Pendant ce temps c’est la panique dans le centre de contrôle alors que Trevelyan regarde ses techniciens qui ne peuvent pas reprogrammer le satellite. Le Tempest finit par s’activer et Savatier, entouré de poutres métalliques conductrices, meurt électrocuté (de toute façon il était déjà en train de tomber dans le vide avec une partie de l’antenne). Bond en réchappe en s’agrippant à une corde non conductrice.

Une partie de l’antenne tombe sur le centre de contrôle de Trevelyan qui se trouve sous la parabole (parabole qui est enfoncée dans le sol comme celle du film et dont la surface est constituée de plusieurs panneaux d’aluminium assemblés entres eux). La corde sur laquelle se tient Bond commence à lâcher et 007 chute de plusieurs mètres en direction de la parabole mais atterie sur celle-ci vivant. 007 est en train de glisser sur la surface de la parabole et parvient à s’arrêter dans un filet alors que des explosions du centre de contrôle font voler certains panneaux d’aluminium près de lui. Ce qu’il reste de l’antenne est sur le point de tomber sur la parabole (l’ombre de l’antenne est au-dessus de Bond). Marina voit 007 qui essaye de courir pour remonter la pente de la parabole et elle attrape une corde pour lui lancer.

L’antenne tombe finalement (tout comme une des tours de support) et créer un gros trou dans la parabole, les panneaux d’aluminium commencent à glisser vers le trou avec Bond. La corde de Marina atterie près de Bond lorsque soudain, Trevelyan qui « a l’air débraillé de sa fuite depuis les niveaux inférieurs, mais qui surtout a l’air énervé », apparaît derrière Marina et la pousse dans parabole en disant :

Trevelyan : Dis-moi James, t’es tu déjà fatigué de voir les femmes que tu aimes mourir ?

Durant sa chute, Marina passe près de Bond (il ne peut l’attraper car elle passe du côté de son bras blessé) et tombe dans le trou ; cependant à l’intérieur de celui-ci elle heurte un filet ou un méli-mélo de câbles peu solide qui l’empêche de chuter dans les flammes plus basses. Furieux, Bond tire sur la corde que Marina lui avait tendue, celle-ci se prend dans les jambes de Trevelyan et c’est au tour de ce dernier de glisser sur la surface de la parabole. Trevelyan roule jusqu’à Bond et lui rentre dedans ; ils chutent tous les deux jusqu’au bord du trou. Pendant qu’ils se battent, les panneaux en aluminium sur lesquels ils se trouvent se décrochent. À un moment Trevelyan sort son pistolet et Bond donne un puissant coup de pied sur le panneau sur lequel se tient son ennemi. Le panneau en aluminium se décroche et Trevelyan tombe dans le trou avec, une chute de 60 mètres vers les flammes de son centre de contrôle dans lequel une autre explosion retentit.

Bond se dirige vers Marina et lui tend sa bonne main, juste à temps avant que la structure sur laquelle elle était encore accrochée ne cède. Ils se dépêchent de remonter la pente de la parabole et de s’en éloigner. Et, alors que le feu ou des détonations atteignent l’armurerie de Trevelyan et que tout explose, ils s’échappent dans l’hélicoptère qui parvient à redémarrer malgré le fait qu’il ait été touché par l’IEM.

Depuis le centre de contrôle de l’OTAN, M, Q et les Américains s’informent sur les dégâts et sur l’endroit où l’explosion s’est produite. Ils savent que 007 était dans cette zone. Selon Q :

Q : Si le Tempest a été tiré là-bas, il n’y a ni électricité, ni téléphone, ni aucun moyen de communication que ce soit… Dieu seul sait quelles conditions de survie il doit affronter…

Au même moment, dans un bungalow dans les Caraïbes, Bond est furieux que sa vodka martini soit agitée, et non secouée : « Je sais que tu es Russe, mais n’apprécies-tu pas les choses les plus raffinées dans la vie ? ». Marina débarrasse Bond de sa boisson et l’attire vers elle : « J’apprécie juste une onctueuse ballade/chevauchée ». Bond l’embrasse et la caméra fait un plan large de l’île sur lequel se trouve le bungalow…

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Générique de fin suivi de « JAMES BOND WILL RETURN ».

_____________________________________

Durant ses recherches, Michael France s’est rendu à Moscou et Saint-Pétersbourg, il a visité des laboratoires de recherche nucléaire, a interviewé d’anciens agents du KGB et pris pas mal de photos de la Loubianka (« Probablement la chose la plus stupide que j’ai faite en Russie »). Comme vous l’aurez remarqué, il y a énormément de cascades ambitieuses (et d’hélicoptères) dans le script, comme France l’explique il voulait « s’assurer que l’action soit plus grande que celle qui a eu dans d’autres film. Pas tellement pour qu’elle soit plus importante comparé aux autres Bond, mais plus comparé aux autres films d’action américains typiques, que je n’aime pas tellement et dont je pense qu’ils ont des scènes d’action pas imaginatives. Je voulais faire aussi grands que possible, parce que je savais que les producteurs pourraient suivre derrière ». Mais France avouera lui-même que l’un des problèmes de son script était que celui-ci contenait des séquences d’action coûteuses toutes les dix minutes !

Pour Barbara Broccoli le script de France manquait également de structure et c’est le l’écrivain Jeffrey Caine qui fut engagé pour réécrire le script. Caine a gardé plusieurs idées de France comme Servernaya, les satellites capables de créer une impulsion IEM, le personnage de Xenia ou encore le fait que Trevelyan soit un ancien collègue de Bond. C’est lui qui a l’idée de faire un générique dans le passé et de rajeunir Trevelyan (pour qu’il puisse affronter Bond au corps à corps), d’en faire 006 et de lier son passé aux Cosaques de Lienz. De même il avait imaginé une scène où Bond était forcé par Zukovsky à jouer à la roulette russe.

Kevin Wade a plus tard été embauché pour polir le script (comme France il n’est pas mentionné dans les crédits, mais le personnage de la CIA qu’il a crée fut nommé Jack Wade en remerciements). Enfin c’est Bruce Feirstein qui est venu ajouter les points finaux au script de GoldenEye, on lui doit notamment (avec Martin Campbell) le fait que M soit devenue une femme.

Michael France a été déçu de ne pas avoir reçu de crédit pour GoldenEye (surtout compte tenu du fait que certaines idées de son script furent réutilisées dans d’autres Bond), mais comme il l’explique :

Les producteurs ont proposé que mon nom apparaisse en premier dans la catégorie « écrit par » des crédits de GoldenEye. C’est allé à l’arbitrage de la Writers Guild of America [qui décide les scénaristes qui apparaissent ou non dans les crédits], et deux arbitres sur trois n’ont pas été d’accord avec ce que le studio a proposé.

Anecdote 1 :

À l’époque de la sortie de Goldeneye, j’étais [RaoulWolfoni] abonné au Fan Club anglais, et dans le magazine trimestriel, j’ai bien lu que l’Aston Martin DB7 avait été proposée à la production, mais que celle-ci avait déjà pris des engagements avec BMW ; la présence d’une DB7 au pré-générique n’est donc pas, pour moi, une erreur…

Anecdote 2 :
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Ci-dessus trois story-boards d’une séquence abandonnée de Goldeneye trouvés sur le site MI6-HQ. Il se pourrait que cette scène soit inspirée du script de Michael France, bien qu’il ne soit nullement question d’un pont qui explose dans ce dernier.

Anecdote 3 :

Dans une vidéo datant de la période de pré-production de Goldeneye, nous pouvons voir Chris Corbould présenter les scies de l’hélicoptère :

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Anecdote 4 :

En 1995, un club dédié aux films de James Bond a officiellement publié un script intégral du film (probablement le shooting script) sous forme de livre pour ses membres :

40644

GoldenEye, analyse d’un shooting script :
Cliquez ici

Retrouvez plus de scripts (dont Bond 17 par Alfonse Ruggiero et Michael Wilson) et autres éléments méconnus sur notre page Orbis Non Sufficit !

Clement Feutry

Fan passionné de l'univers littéraire, cinématographique et vidéoludique de notre agent secret préféré, Clément a traduit intégralement en français le roman The Killing Zone et vous amène vers d'autres aventures méconnues de James Bond...

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  • à propos des storyboards , Brosnan me les a signé à la suite de son interview pour Canal – journal du Cinéma – à l’automne 95 ( où il joue d’ailleurs avec une des mes Aston Martin ) . Je pense que le site où vous les avez trouvé a repiqué des images que j’avais posté à l’époque sans me remercier …

  • Comme les images circulent. C’est bizarre venant de MI6-HQ. Ils sont souvent assez pointilleux sur les sources des images qu’ils utilisent.
    On peut rajouter un crédit supplémentaire sous les photos de l’article si tu veux ?

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