Pour le 15e Bond d’EON, Roger Moore est bien décidé à ne pas revenir. Les scénaristes Richard Maibaum et Michael G. Wilson envisagent de partir sur un concept entièrement nouveau et conçoivent plusieurs idées : l’une d’elles consiste à raconter l’origin story de James Bond. Comment est-il devenu 007 ? Quelle est sa famille ? À quoi ressemble la demeure familiale ? Les scénaristes se mettent au travail et écrivent alors un scénario sur les origines de l’agent secret :
« Rebooter n’est pas jouer ! » : le script de l’origin story :
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Ce scénario et ce concept n’ayant pas reçu le feu vert d’Albert Broccoli qui pensait que le public n’était pas intéressé de voir Bond comme un amateur en plein apprentissage, Maibaum et Wilson remettent le 5 décembre 1985 un nouveau script ; un Bond « classique » cette fois. Dans la séquence du prégénérique, Bond est au lit avec un jeune violoncelliste nommée Kara. Alors qu’il s’en va, le fiancé de Kara voit 007 et essaye de le tuer. Bond s’enfuit dans une « scène d’action aérienne que l’on espère sensationnelle ». Après le générique, Bond aide Denisov, un officier de l’armée russe, à passer à l’Ouest. La suite est assez semblable jusqu’à l’évasion en Autriche de Kara et Bond. Avec l’aide de Felix Leiter, 007 se rend en Afghanistan où il détourne un avion chargé d’héroïne, tue Necros, et coule l’avion. Il se rend ensuite à Tanger où il est enlevé ; Gogol le sauve en tuant Whitaker et en ramenant Denisov en Russie. Kara retourne à Londres et joue au Royal Albert Hall. Lorsqu’elle rompt avec lui, Bond prétend qu’il allait la demander en mariage.
Nous avons récemment acquis le « second draft screenplay » du film, pesant 137 pages, et non daté. Nous en avons profité pour traduire certains passages en entier pour fêter le trentième anniversaire du film :
The Living Daylights (non daté)
Prégénérique :
Trafalgar Square (Londres), la caméra passe la colonne Nelson pour se concentrer sur un immeuble de bureau de l’arrière-plan. Près de la porte d’entrée de ce bâtiment, sur laquelle se trouve un panneau portant l’inscription « UNIVERSAL EXPORTS », l’activité piétonne est régulière. La porte du bureau de Moneypenny s’ouvre et la main de James Bond, qui apparait dans l’embrasure, jette un chapeau sur une espèce de porte-manteau sous le regard de la secrétaire. Deux autres chapeaux se trouvent déjà sur le porte-manteau.
– Moneypenny : Ils vous attendent, James. M est en train d’exploser comme une tempête.
M se tient debout derrière son bureau, une pipe à la main, et fait face à deux autres messieurs qui portent des vêtements civils bien coupés. Bond les rejoint (les trois sont de dos par rapport à la caméra) et M commence sur un ton ironique :
– M : Avec votre aimable permission, double-zéro-sept, nous pouvons désormais procéder aux affaires de Sa Majesté…
Il s’assit maintenant à son bureau, à côté d’eux se trouve une photo de Gibraltar sur laquelle un complexe radar est visible au sommet du rocher (voir le numéro juillet 1966 de National Geographic, page 120).

– M : …une top secrète. L’amirauté s’exerce à Gibraltar. Ils ont demandé trois de nos double-zéro pour simuler une pénétration (il utilise sa pipe pour indiquer un point sur une carte) des défenses de sécurité de ce radar vital pour l’OTAN.
La caméra fait maintenant un long plan du rocher de Gibraltar (aube), la vue est impressionnante et majestueuse depuis le détroit.
La voix de M se fait toujours entendre :
– M : …fondamental pour notre contrôle la Méditerranée.
Long plan d’un avion C-130 Hercules qui approche du rocher par la mer.
– M : Un détachement spécial d’hommes du SAS va venir augmenter la force régulière de contre-espionnage qui est stationnée là-bas.
La caméra se rapproche du Hercules alors que la soute s’ouvre.
– M : Donc l’opposition sera robuste.
Un plan de l’intérieur de l’Hercule montre les trois double-zéro en tenue et commando et avec des parachutes. Des casques et des lunettes cachent leurs visages. Un dispatcheur, la main levée, se tient avec eux dans la soute alors qu’ils attendent l’ordre de sauter.
– M : Ils vont faire tout ce qui est qui possible pour empêcher votre succès. Ne me laissez pas tomber…
Sa voix diminue alors que le dispatcheur donne l’ordre de sauter ; ce qu’ils font un par un.
La suite du prégénérique est très similaire au film : les trois doubles zéros atterrissent, « Imposter » en tue deux, Bond découvre le cadavre d’un ses collègue (avec le singe) et saute sur le toit du Land Rover avec lequel l’imposteur s’enfuit, puis atterrie en parachute sur le yacht de « Linda ».
Après le générique nous nous trouvons à Bratislava (Tchécoslovaquie). Dans une rue dans laquelle il y a un peu de trafic, Bond, habillé comme un touriste, s’arrête devant une librairie. Il jette un regard à un conservatoire de musique de trois étages qui se trouve de l’autre côté de la rue. Plusieurs étudiants sont devant l’entrée du conservatoire et Bond entre dans la librairie.
Halas, le propriétaire âgé, regarde avec désintérêt Bond qui approche de lui. La plupart des livres de la librairie semblent être de la propagande du gouvernement tchécoslovaque et des posters montrent des leaders communistes reconnaissables comme Lenin ou Gottwald.
– Bond : Avez-vous la première édition tchèque de Das Kapital de Karl Marx ?
Halas lui montre des escaliers en guise de réponse, Bond s’engouffre dedans. Il arrive dans une sorte de grenier dans lequel se trouve des pamphlets, prospectus, des magazines et où se trouve Saunders. Dans le début de sa quarantaine, grincheux, il semble plus être un commandant en second qu’un agent opérant sur le terrain.
– Saunders : Saunders, chef de la Section V, Vienne.
Il regarde sa montre de manière significative.
– Bond : Le gardes-frontières m’ont fait passer quelques mauvais moments à propos de mon visa de touriste.
Saunders amène Bond vers une caisse en bois sur laquelle se trouve un marteau et une faucille. Il commence à l’ouvrir.
– Saunders : Comprenons nous bien, Bond. Le général Koskov est l’un des plus gros cerveaux du KGB. Son passage à l’ouest est mon bébé. Il m’a contacté. J’ai tout planifié jusqu’au moindre détail.
– Bond : Et pour fuir ?
– Saunders : Désolé, mon vieux. Section 26, paragraphe 5. Cette information est uniquement réservée à ceux qui ont besoin de le savoir. Je suis sûr que vous comprenez. Koskov est sous une surveillance intensive du KGB. Un sniper a été affecté pour le surveiller. Il a expressément demandé votre protection.
– Bond : Pourquoi moi ?
– Saunders : Il a l’impression que vous êtes le meilleur.
– Bond : Où est mon équipement ?
Saunders montre l’équipement à Bond et ils commencent à observer les environs.
Un bus s’arrête devant le conservatoire et des musiciens des deux sexes en sortent avec leurs instruments. Kara Milovy, dans la moitié de la vingtaine et sexy, en sort avec son violoncelle. Alors qu’elle se rend vers l’entrée du conservatoire :
– Bond : Cette fille avec l’étui de violoncelle… a un corps merveilleux…
– Saunders : Ne vous en préoccupez pas Bond, cherchez le sniper. [« Oubliez les oiseaux pour une fois, Bond. Cherchez le sniper », dans un autre script].
À la fin du concert Koskov s’enfuit par les toilettes, ils découvrent que Kara est le sniper et Bond la neutralise puis amène Koskov au pipeline. Sur place, Halas ouvre le portail qui mène à l’installation qui contient les pipelines et présente Rosika Miklos à Bond et Koskov (« une femme immense mais pas attirante » selon le script). Rosika distrait le superviseur et Koskov passe à l’ouest via le pipeline où il est recueillit par Q. Bond rejoint Saunders à la frontière.
Après la scène avec Q et Moneypenny, Bond se rend à la maison de campagne Blayden pour y retrouver M et Koskov. Sauf que dans le script, la voiture personnelle de 007 n’est pas une Aston Martin mais une Bentley (probablement en référence aux romans de Fleming).
Dans le salon, M, le ministre, le Chef d’État-Major, Koskov et un secrétaire masculin sont assis autour d’une table alors que Bond entre. Le groupe procédait à un débriefing de Koskov qui se lève pour accueillir 007. Bond pose un panier sur la table, à côté des coupes de thé, plateaux de scones, etc…
– Koskov : James !
Il jette ses bras autour de lui et l’embrasse bruyamment sur les deux joues.
– Koskov : (avec exubérance) Jamais je n’oublierais ce que vous avez fait pour moi ! (En voyant le panier) Ah, de Herrods. Un don du ciel !
– Bond : Je recommande le pâté.
– Koskov : Da, da. Comme disent les Russes : « le cœur et l’estomac font de très bons camarades ».
L’amusement est général alors qu’il ouvre le pot, prend une cuillère d’une tasse de thé, et rafle du caviar avec. Il remplit sa bouche alors que Bond tend le ticket de caisse à M.
– Bond : La facture d’Harrods, monsieur.
– Koskov : Le caviar est une nourriture de paysan pour nous mais le champagne n’est pas mauvais. (Voyant l’étiquette) Bollinger RD, le meilleur !
Il commence à ouvrir la bouteille alors que M regarde la facture avant de lancer un mauvais regard à Bond.
– Bond : (l’air innocent) La marque sur la liste était discutable, monsieur. Alors j’ai pris la liberté de choisir autre chose.
– Koskov : (goutant le champagne) Superbe ! Commandez en moi une caisse.
– M : (hâtivement) Je suggère que nous reprenions le débriefing.
Bond s’assit à la table avec les autres.
Pendant ce temps, Necros assassine un laitier. Le script nous dit que Necros est « assassin/terroriste grec notoire qui parle plusieurs langages et dialectes et qui utilise une variété de déguisements ».
– Koskov : J’ai été un membre du parti pendant vingt ans. J’aime la Mère Russie. Alors pourquoi je passe à l’ouest ? [Il essuie des larmes avec un mouchoir] Excusez-moi. Je suis Slave. Nous disons que « les larmes des Slaves coulent comme la Volga ». Je vais vous dire la raison pour laquelle je passe à l’ouest : le général Gogol.
– Ministre : Votre supérieur au KGB ?
– Koskov : Nous étions comme des frères. Mais aujourd’hui c’est un homme différent. Malade. Comme Staline. Il hait notre nouvelle politique de détente.
Walter Gotell, qui jouait Gogol dans les précédents films, se révélera être trop malade pour pouvoir tourner « Tuer n’est pas jouer » et le personnage sera ultimement renommé en Pushkin dans le film (ses dialogues restent toutefois les mêmes). Necros passe à l’attaque et kidnappe Koskov. Après un débriefing avec M, Bond va chercher son équipement au laboratoire de Q, il y a là une réplique intéressante lorsque Q lui tend le porte-clef :
– Bond : Ce n’est pas nouveau, Q [le porte-clef]. Ma veille tante en offrait en cadeaux à Noël dernier.
Bond retourne à Bratislava où il suit Kara jusqu’à un tramway. Gogol fait stopper le tramway et un de ses hommes, Klek, fait descendre Kara. En fouillant dans l’étui du violoncelle, Bond découvre que le sniper de Kara était chargé à blanc et il se rend chez elle pour l’attendre. Bond la confronte et ils décident de quitter le pays ensemble alors que Klek surveille l’appartement de Kara depuis sa voiture.
Kara sort de son appartement et traverse la rue, Klek la regarde et voit qu’elle se rend dans un petit café. Klek descend de sa voiture, la ferme à clef, et la suit. Les patrons discutent, lisent les journaux, mangent leurs déjeuners. Kara s’assit à une table près de la fenêtre frontale et Klek s’installe à un endroit d’où il peut l’observer. Pendant ce temps, Bond sort de chez Kara avec des sacs. Il traverse la rue, voit que Klek n’est pas dans sa voiture du KGB, s’arrête devant, attend que des passants s’éloignent, puis prend l’ouvreur de serrure qui se trouve sur le porte-clef de Q et ouvre la portière avec.
Kara regarde par la fenêtre et quitte abruptement le café. Klek se lève et la suit mais est momentanément bloqué par un couple de grosses personnes qui bloque son chemin. Sa bouche lui en tombe lorsqu’il voit enfin que Kara est en train de monter dans le siège conducteur de sa propre voiture du KGB. Il court après elle lorsqu’il voit un homme en train de téléphoner.
– Klek : Raccrochez ! Je suis du KGB et je dois passer un appel officiel.
L’homme se retourne, c’est Bond. 007 lui tend le combiné et sort de la cabine. Alors que Klek entre dedans, Bond lui donne un coup par-derrière ; Klek tombe, assommé. Bond ferme la porte et Kara revient avec la voiture du KGB ; elle monte sur un trottoir et heurte des poubelles. Bond s’éloigne de sa trajectoire et s’approche de la voiture.
– Bond : Où avez-vous appris à conduire ?
– Kara : Georgi m’a appris.
– Bond : Poussez vous !
Elle s’exécute et Bond prend le volant. Alors qu’ils roulent, Kara se souvient soudainement de quelque chose.
– Kara : Mon violoncelle ! Il est au conservatoire.
– Bond : On en achètera un autre à Vienne.
– Kara : Non ! C’est un Stradivarius. Georgi l’a acheté pour moi. On doit retourner le chercher !
– Bond : Dans une voiture du KGB ? Pas moyen !
Dans le plan suivant, nous voyons la voiture du KGB sur une route de montagne avec un étui de violoncelle attaché sur le toit. Kara est endormi, sa tête reposant sur l’épaule de Bond. La radio joue de la musique classique et elle se réveille soudainement :
– Kara : Je suis désolée, où sommes nous ?
– Bond : La frontière autrichienne n’est qu’à quelques kilomètres.
Une voix se fait entendre en tchèque dans la radio, Kara écoute intensément.
– Kara : Les autorités recherchent une voiture volée. Un homme et une femme.
– Bond : Et un violoncelle.
La voiture du KGB passe devant une voiture de police qui est garée sur le bord de la route. Les deux policiers à l’intérieur démarrent leur moteur.
– Bond : Je pense qu’ils viennent juste de les trouver.
Il accélère et la poursuite commence. Les policiers parlent dans une radio et soudain leur voiture ralentie.
– Kara : Ils ralentissent.
– Bond : J’en aie bien peur.
La voiture du KGB continue sa route qui longe un lac gelé et réagit à l’activité devant elle : un Snowcat sort du bois et s’arrête en plein sur la route, la bloquant. Des soldats armés en sortent et prennent position de chaque côté de la route. Un policier à moto se gare près du Snowcat et deux autres voitures de police approchent.
Bond regarde dans son rétroviseur pour voir la première voiture de police toujours derrière lui et prend une rapide décision en sortant de la route et descendant une pente vers le lac gelé. Un Ice Yacht vogue à distance et les deux policiers suivent Bond. L’un d’eux ouvre le feu et touche un pneu avant de la voiture du KGB. Bond, qui a désormais du mal à contrôler son véhicule, tourne le volant et accélère ; il tourne désormais en rond alors que sa roue sans pneu découpe la glace. La voiture de police, ignorant les intentions de Bond, roule sur le cercle et commence à couler.

Deux autres voitures de police s’approchent, Bond et Kara descendent de la voiture du KGB. 007 inspecte les dommages, secoue la tête alors que le Ice Yacht approche en arrière-plan. Le conducteur du Ice Yacht s’approche avec une corde des policiers qui sont dans la voiture qui est en train de couler afin de les secourir.
– Kara : Que fait-on maintenant ?
– Bond : Venez !
Il s’approche du Ice Yacht.
– Bond : Montez ! Kara !
Elle est toujours près de la voiture du KGB, essayant de prendre son violoncelle. Bond lui dit en criant :
– Bond : Oubliez cela !
Le conducteur du Ice Yacht tire les policiers hors de l’eau et regarde vers son Yacht. Il lâche la corde et les policiers retombent dans l’eau, il revient vers son véhicule en criant.
– Kara : Le violoncelle.
– Bond : Kara, on ne peut pas l’amener.
– Kara : Alors je reste.
Bond l’aide alors à monter son violoncelle sur le Ice Yacht lorsque son propriétaire lui saute soudainement dessus. Alors qu’ils se battent, le Ice Yacht commence à s’éloigner et Kara ne peut pas le contrôler. Bond pousse le propriétaire et court après le Ice Yacht. Il attrape une corde et est désormais tiré par le Ice Yacht ; finalement il parvient à agripper l’arrière du véhicule et grimpe à bord. À ce moment-là un policier à moto arrive à sa hauteur et dégaine une arme ; Bond relâche la voile et pousse la tête de Kara vers la bas, la voile pivote sur le coté et fait tomber le policier de sa moto.
Deux voitures de police poursuivent le Ice Yacht sur le lac et ouvrent le feu. Kara est horrifié alors que des balles touchent l’étui du violoncelle. À un moment précis, Bond lâche les voiles et tire fort sur le gouvernail ; le Ice Yacht effectue alors un 180° sur un patin. L’autre patin est en l’air et une voiture de police passe dessous ; le Ice Yacht vogue maintenant dans la direction opposée. Les voitures de police essayent alors de faire demi-tour mais glissent sur la glace avant de se rentrer dedans.
L’une des deux voitures de police est encore en état de continuer la poursuite tandis que de la fumée s’échappe de l’autre. Le Ice Yacht et la voiture de police approchent d’une digue située à la fin du lac. La pente de la digue monte de 45° vers le haut et une clôture se trouve à son sommet avec des panneaux « No man’s land » en plusieurs langues. Une route ainsi qu’une hutte se trouve derrière la barrière. Un Snowcat s’arrête sur la route et des soldats en descendent. La voiture de police arrive au niveau du Ice Yacht et ouvre le feu.
– Bond : Reste baissée et accroche-toi.
Bond tire sur la voile du Ice Yacht et accélère au maximum. La seconde voiture de police accélère pour ne pas les perdre. L’Ice Yacht et la voiture de police approchent des clôtures situées au bout du lac. Ils frappent l’inclinaison à 45 degrés menant au sommet de la digue. Le Ice Yacht et la voiture volent. L’Ice Yacht vol au-dessus de la clôture et des soldats étonnés. La seconde voiture de police se prend le haut de la clôture, se retourne, avant de s’écraser dans une hutte de gardes et glisse vers le bas de la pente.
En descendant la pente, le Ice Yacht passe au-dessus d’un mur et atterrie péniblement. Le mât s’est brisé. 007 essaye de contrôler l’engin alors qu’il se dirige vers les bois. L’Ice Yacht se prend des arbres, perdant ainsi son gouvernail, le reste des voiles et le gréement. Il ne reste que Bond et Kara sur le corps central de l’engin qui passe traverse les bois et se crash dans des rochers. Ils se laissent tomber dans la neige. Kara et Bond s’assoient et évaluent la situation. Une pente couverte de neige ci-dessous mène à la frontière autrichienne. Ils se retournent au son d’un Snowcat rempli de soldats qui approche. Le son devient plus fort.
– Kara : (d’un air malheureux) Nous avons presque réussi.
Bond regarde l’étui du violoncelle.
– Bond : (impassible) Je suis content d’avoir insisté pour que vous preniez ce violoncelle.
Elle le regarde d’un air sidéré pendant que les soldats approchent.
Bond et Kara passent les soldats. Ils sont assis dans l’étui ouvert du violoncelle, et descendent la piste vers la frontière autrichienne comme sur une luge. 007 utilise l’extrémité pointue du violoncelle comme un gouvernail. Ils atteignent une route enneigée, puis approchent d’un poste-frontière. Bond et Kara se penchent en arrière pour passer sous la barrière et 007 lance l’instrument en l’air et le rattrape de l’autre côté de la barrière. Bond et Kara dérapent à un arrêt à côté du poste de garde. Un garde autrichien sort et se retrouve sans voix tellement il est stupéfait lorsqu’il les voit. 007 donne le violoncelle à Kara, se lève, prend son passeport et les papiers de Kara de sa poche et les présente avec assurance au garde.
– Bond : Nos papiers. Tout ce que nous avons à déclarer est un Stradivarius.
Le garde est trop sidéré pour répondre.
(À noter que dans d’autres scripts, Bond était plus brutal avec le garde-frontière…)
Avant le tournage, John Glen changera la méthode de l’évasion en Autriche qui faisait originellement figurer ce Ice Yacht, Aston Martin ayant offert la possibilité placer sa V8 dans le film.
Le général « Anatol » Gogol rend visite à Whitaker à Tanger (il n’y a pas la scène avec les statues de chefs de guerre grandeur nature, juste les petits soldats). Le passé de Whitaker comme son passage à l’académie militaire de West Point n’est pas mentionné non plus. Dans la scène suivante, Whitaker retrouve Koskov et Necros au bord d’une piscine et leur dit qu’il veut voir Gogol mort (cette scène apparaît un peu plus tard dans le film).
À la gare de Vienne, Bond et Kara portent un étui de violoncelle cabossé. Ils sont dans les mêmes vêtements que dans la scène précédente, ils ont cependant l’air d’être pires qu’avant. Bond franchit la ligne de taxis, et fait arrêter une calèche.
– Bond : Allons y avec style. (À l’attention du conducteur) Hôtel Sacher, Bitte.
Il remet l’étui du violoncelle au conducteur qui le place à côté de lui. Bond et Kara montent dans la calèche. Celle-ci se trouve désormais à Stadtpark et passe des kiosques, des musiciens et des couples qui dansent une waltz.
– Kara : C’est magnifique ! Juste comme Georgi me l’a décrit.
– Bond : Vous tenez beaucoup à lui, n’est-ce pas ?
– Kara : Je lui dois tout. Ma bourse au conservatoire. Mon violoncelle. Mon appartement.
Elle voit l’Opera House dans le fond.
– Kara : (avec ravissement) L’Opera House. Peut-être que j’y jouerais un jour. Puis Carnegie Hall à New York. Georgi a un riche ami américain qui peut arranger cela, Mr Whitaker.
– Bond : Oh, oui, Whitaker.
– Kara : Nous allons voir Georgi maintenant ?
– Bond : Je l’espère. Mais il a peut-être dû partir. Si c’est le cas, je suis sûr qu’il aura laissé un message pour nous.
Bond et Kara se rendent à l’Opera House et 007 en profite pour rencontrer Saunders. Bond et Kara se rendent ensuite au parc Prater et montent dans la grande roue, Bond était alors censé voir depuis sa cabine Saunders se faire approcher par un vendeur de ballons.
– Vendeur : Ballons ?
– Saunders : Nein.
Un plan rapproché montre que le vendeur de ballons est en réalité Necros. La grande roue se stoppe alors brusquement et Kara est projetée dans les bras de Bond, celui-ci se détourne de la fenêtre pour l’attraper.
– Kara : Qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi nous arrêtons nous ?
– Bond : (souriant) Je me suis arrangé. Nous pourrions rester là toute nuit.
Elle se serre contre lui et leurs yeux se rencontrent. Doucement ils se rapprochent et s’embrassent. Soudain la roue redémarre, les séparant. Kara se retourne avec regret et Bond regarde dehors et voit le vendeur de ballons s’éloigner d’une hutte ; Saunders est visible nulle part.
Ils sortent de la grande roue et passent devant des stands noirs de monde, il l’arrête :
– Bond : Attend moi ici. J’ai peut être un message de Georgi.
Il la laisse sur place et se dirige vers les huttes de maintenance, là où il vu Saunders pour la dernière fois. Il le cherche et voit quelque chose dans l’ombre : son corps. Bond s’accroupit à côté, cherche son pouls et voit la trace d’une corde à étrangler sur son cou. Le visage de Bond s’assombrit alors qu’il réalise que Saunders est mort. Il voit une carte dépasser de la poche de Saunders et la lit : « Smiert Spionem ». Bond fouille ses poches et trouve un passeport pour Kara qu’il lui avait précédemment commandé.
En arrière plan, Bond voit une personne qui tient des ballons et se lance à sa poursuite avant de découvrir qu’il s’agit juste d’un enfant.
À Tanger, Bond suit Gogol jusqu’à un hôtel. Le général se rend avec un bouquet de fleurs voir ce qui semble être sa maîtresse, Rubavitch. Gogol ouvre la porte de la chambre mais il n’y a personne ; des bougies et des pétales de fleurs suggèrent toutefois un cadre romantique. Finalement Gogol entre dans la salle de bain et découvre Rubavitch nue dans le bain. Soudain James Bond sort du rideau de douche avec son arme et confronte Gogol (mêmes dialogues que dans le film avec Pushkin, sauf que Gogol demande à un moment si Bond est là pour l’enlever et il n’y pas le passage où le général avertit un de ses gardes via sa montre).
Dans la casbah (citadelle), des vendeurs vendent toute sorte de nourritures et objets de toutes les couleurs. Un bus s’arrête à l’entrée de la casbah et un groupe de touristes américains et anglais, principalement des femmes âgées et quelques hommes dont Bond, en sort. Ils suivent une guide touristique qui les mène à la casbah ; deux célibataires américaines semblent s’intéresser à Bond. 007 s’éloigne du groupe alors que la guide dit :
– Guide touristique : Nous nous retrouverons ici dans exactement une heure. Ne soyez pas en retard. Je recommande les objets en cuir. Attention aux pickpockets. Bonne chasse !
Bond se rend alors dans une salle de conférence et fait semblant de tuer le général Gogol durant son discourt sous les yeux de Necros. Poursuivit par les autorités, il s’enfuit de toit en toit avant de rejoindre le sol de la casbah.
Bond se déplace vers la sortie parmi la foule de la casbah est. Il se trouve qu’une voiture de police s’arrête au niveau de la sortie, deux policiers et le chef de la sécurité en sortent. Ils examinent la foule qui sort de la casbah est. Bond voit la police et s’arrête pour inspecter les marchandises d’un vendeur tout en jetant un coup d’oeil vers la sortie.
– Guide touristique : Mr Bond ! Où étiez-vous ?
Bond se tourne pour voir la guide, les mains sur les hanches, lui lançant des regards noirs. Les autres les membres du circuit touristique derrière elle sont alourdis avec de la camelote achetée dans la casbah.
– Guide touristique : Vous ne pouvez tout simplement pas vous égarer comme ça. Vous nous avez mis en retard pour notre visite du cimetière du chien. [Orthographié « Cérémonie du Chien » dans un autre script ; d’autres passages d’un autre script qui ne sont pas présent dans celui-ci seront mis entre crochets].
Elle se rapproche de lui avec les autres.
– Bond : Je suis désolé. Je suis tombé sur un vieil ami qui mourrait d’envie de me voir.
La guide continue son chemin vers la sortie.
– Guide touristique : Que cela ne se reproduise pas.
Le reste des membres du tour passe Bond. Il tombe sur les deux Américaines divorcées, [vêtues de fez et portant des achats visiblement pas chers]. Bond prend quelques-uns de leurs achats.
– Bond : Laissez-moi vous aider.
Alors que les femmes bavardent avec Bond, ils sortent de la casbah ; Bond espère ne pas se faire repérer par la police. Le chef de la sécurité n’est pas visible.
– Première divorcée : Oh, merci, M. Bond. Nous nous sommes bien amusées !
– Seconde divorcée : De si bonnes affaires !
Ils entrent dans une file d’attente pour embarquer dans le bus touristique. Bond regarde vers l’avant du bus. [La seconde divorcée tient un chameau miniature en peluche].
– Seconde divorcée : On a tout eu à moitié prix [«Ils en voulaient 60 dirhams », dans un autre script].
Le chef de la sécurité se met dans le champ de vision de Bond, il examine les touristes. [007 cherche une échappatoire, la première divorcée tient un second chameau en peluche].
[- Première divorcée : Mais nous avons eu deux pour 100].
– Bond : Les filles, vous êtes trop intelligent pour eux !
– Première divorcée : Nous nous sommes arrêtées à ce café. Sally pensait qu’elle commandait des boissons exotiques. Ça s’est révélé être du thé à la menthe. Ugh !
Les divorcées rigolent.
Deux filles, Liz et Ava, s’arrêtent en décapotable à côté de Bond et l’invitent à monter (les divorcés sont alors déçus). Il s’avère qu’il s’agit de membres de la CIA qui l’amènent voir Felix Leiter sur un yacht, le « Thetis ». Un peu plus tard Bond rejoint Kara, Necros déguisé en serveur vient leur apporté des Dry Martinis, puis Bond prend conscience qu’un somnifère était dans son verre ; il confronte Kara puis perd connaissance. Bond est amené en ambulance jusqu’à un avion et discute avec Koskov, il y a un dialogue différent du film :
– Koskov : Quel transfuge ? J’étais en mission secrète pour le général Gogol, pour désinformer les services secrets anglais. Je suis le premier et le dernier patriote soviétique. Je suis sûr que le célèbre double-zéro sept peut comprendre cela.
– Bond (imitant l’accent de Koskov) : Nous avons un vieux dicton Georgi : « Conneries » ! (Bullshit en VO).
L’avion atterrie dans une base militaire russe en Afghanistan. Ils sont accueillis par le colonel Feyador puis Bond et Kara sont escortés jusqu’à des cellules. Dans l’une d’elles se trouve Ranjit (personnage qui sera ultimement renommé en Kamran Shah dans le film). Contrairement au film, Bond ne se bat pas contre les gardes de la prison :
Bond dans sa cellule siffle Rule Britannia. Une bouffée de fumée blanche sort du porte-clef et enveloppe les gardiens. Le premier gardien, qui venait juste de verrouiller la cellule de Bond, lâche ses clefs et perd connaissance comme le second gardien. Les clefs sont tombées trop loin de la cellule pour que Bond puisse les atteindre à travers les barreaux. 007, toujours menotté, fait une tentative futile. Kara, qui a été émerveillé par le porte-clef, commence à déboutonner sa chemise.
Dans le bureau de Feyador, un expert en diamants (Achmed) examine ces derniers et les place dans des sacs en plastique en tapant des nombres sur une calculatrice.
Nous retrouvons Bond dans sa cellule, tenant maintenant le soutien-gorge que Kara a évidemment retiré. Il l’utilise pour ramener les clefs vers lui. Il déverrouille la porte.
Bond et Kara s’évadent, passant la grille de l’aéroport à l’aide d’une passerelle d’embarquement. De l’autre côté de la grille, une sentinelle russe les met en joue et ils lèvent alors les mains en l’air. Soudain Ranjit saute de passerelle d’embarquement et tombe sur la sentinelle, l’assommant.
– Ranjit : Suivez moi. Nous sommes qu’à seize kilomètres de la frontière pakistanaise.
Bond et Kara le suivent à travers les montagnes et ils approchent des ruines d’un petit village. Ils traversent les ruines encore fumantes, il y a des épaves de camions russes bloquant la route.
– Ranjit : Les moudjahidines. Ils ne laissent jamais les Russes se reposer.
– Bond (à Kara qui a un regard interrogateur) : Les combattants de la résistance afghane.
Le bruit d’un hélicoptère se fait entendre, Ranjit se précipite vers les ruines.
– Ranjit : Cachez-vous ! Vite !
Bond et Kara le suivent et se jettent au sol près de lui à l’intérieur d’une maison en ruine. Un mur s’est effondré et une partie du toit est tombé à l’intérieur. Ranjit se met à genoux et jette un œil par la fenêtre. L’hélicoptère survole les ruines et refait un autre passage. Le groupe s’aplatit contre un mur, hors de la vue de l’appareil. Le canonnier étudie le sol tandis qu’ils observent à travers une fenêtre.
Ranjit est prêt à tirer sur l’hélicoptère et Bond pousse Kara vers un mur qui est loin du danger. Kara sent quelque chose vers le mur et se retourne, elle crie lorsque le cadavre décomposé d’un soldat russe tombe sur elle. Bond l’attrape et met sa main sur sa bouche pour étouffer son cri. Le canonnier fait signe au pilote de partir et l’hélicoptère s’éloigne. Ils lâchent un souffle de soulagement.
À la base aérienne russe, Koskov, Necros, Feyador et les deux gardiens de prison se trouvent près d’un blindé à l’endroit où Bond, Kara et Ranjit se sont échappés ; la passerelle d’embarquement est toujours là. Kim et Kahn [parfois orthographié « Khan » dans un autre script], deux pisteurs afghans qui paraissent durs et qui collaborent avec les Russes, fouillent le sol. Kim voit des traces menant aux montagnes lointaines. Il en parle à Feyador dans le dialecte local. Foyador se tourne vers les gardiens :
– Feyador : Ils se dirigent vers Landi-Kotal. Allez avec les pisteurs et ramenez-les. Ne laissez pas Bond aller au Pakistan.
Bond, Ranjit et Kara s’arrêtent au sommet d’une colline. Sous eux se trouve le plus grand marché pour voleurs au monde, Landi-Kotal. C’est un énorme complexe de bazars vendant toutes sortes de biens de consommation ; de bijoux rares aux lave-vaisselle. Directement devant eux il y a des centaines de tapis orientaux étalés sur le flanc de la colline. Bond, Ranjit et Kara regardent le marché :
– Bond : On dirait bien qu’ils ont déroulé le tapis rouge pour nous.
– Kara : Quel est cet endroit ?
– Ranjit : Landi-Kotal, passe de Khyber, zone libre sur la frontière pakistanaise. Vous êtes en sécurité maintenant. Les Russes ne veulent pas de problème avec les membres de la tribu Pachtounes qui vivent ici.
Une jeep roule sur la route qui mène à Landi-Kotal et s’arrête à l’entrée du marché. Kim, Kahn et les geôliers russes en descendent. À Landi-Kotal, Bond, Ranjit et Kara marchent à travers la foule constituée de touristes et de natifs qui troquent bruyamment avec des vendeurs en plein air. L’une des boutiques est remplie de machines à laver et de frigidaires ; une autre est remplie d’armes russes et américaines. Les drogues sont vendues ouvertement. Nos trois personnages sont discrètement mêlés avec les touristes, les femmes autochtones voilées et les Afghans à l’air féroce et lourdement armés avec des baudriers entrecroisés. Bond se tourne vers Ranjit :
– Bond : Combattant de la résistance ?
– Ranjit : Non. Bandit.
– Bond : Je dois rencontrer les gens de la résistance. J’ai des informations importantes.
– Ranjits : Les moudjahidines sont difficiles à rencontrer. Ils ont peur des assassins russes.
Ils s’arrêtent tous deux à un changeur de monnaie où trois hommes effectuent rapidement des transactions de change compliquées.
– Ranjit : Je vais essayer de les contacter. Retrouvez-moi ici. Dans une heure.
Il s’en va et disparait dans la foule.
– Kara : (regardant autour d’elle) Toutes ces boutiques. Ils ont tout ! Regardons.
Bond la suit plus profondément dans le marché, ils tournent dans un coin. Soudain Bond lui attrape le bras : Kim, Kahn et les deux geôliers russes se dirigent vers eux à travers la foule. 007 tire Kara dans une ruelle dans laquelle se trouve plusieurs étales.
– Bond : Ils nous ont repérés.
Le premier geôlier montre du doigt la ruelle et les autres approchent. Bond et Kara se hâtent et atteignent la fin de la ruelle avant d’en sortir. Kim et Kahn les suivent, sortant leurs armes.
Bond et Kara atteignent des vendeurs de tapis près de la palissade/barrière/clôture de l’enceinte et passent à travers un trou de cette palissade. À intérieure de l’enceinte il y a des fosses de colorant où des teinturiers sont occupé à teindre des vêtements de laine dans des couleurs vives : vert, bleu, rouge, jaune.
Bond et Kara passent les fosses, puis se dirigent vers un chemin en arrière-plan formé par des vêtements déjà teints et suspendus à des câbles pour sécher. La caméra les suit pendant qu’ils progressent dans le chemin puis se fige alors que Bond s’arrête brusquement car il a repéré quelque chose à travers les vêtements. Il fait signe à Kara de reculer, se glisse entre les vêtements lorsqu’il tombe sur le second geôlier qui tient un couteau. L’homme l’entend, se retourne rapidement, et essaye de le poignarder. Bond évite le coup, donne un coup de coude au visage du geôlier et lutte avec lui. La caméra suit le combat de la zone aux vêtements suspendu jusqu’au bord d’une fosse remplie de colorant rouge. Les teinturiers, l’air surpris se tournent vers eux alors qu’ils se battent toujours. 007 effectue une clé de bras, dégage le couteau de la main du méchant et le pose contre la gorge du geôlier.
– Bond : Plutôt mort que rouge (Better red than dead).
Bond le pousse ou le laisse aller dans la fosse sous le regard des teinturiers qui ont la bouche ouverte. Il retourne alors vers le chemin des vêtements où Kara l’attend, haletante, et il l’attrape par le bras avant de disparaitre à travers les vêtements. Le geôlier sort quant à lui du trou, tout couvert de rouge, et les teinturiers se rassemblent autour de lui avec sympathie.
Bond et Kara essayent de progresser à travers une foule qui est fascinée par un film d’action indien qui est simultanément diffusé sur vingt écrans télé posés sur une longue table d’une étale. La caméra se rapproche de nos héros alors que Kara repère Kahn, un fusil en bandoulière, approchant en les cherchant visiblement parmi la foule. Elle donne un coup de coude à 007 et lui montre Kahn. Il le voit et l’entraine sous la table. Ils se déplacent ainsi et s’accroupissent derrière un téléviseur. Kahn s’arrête devant le téléviseur qui masque Bond et Kara et commence à les chercher.
Kim les cherche aussi parmi les personnes qui sont absorbées par le film. Kahn essaye d’attirer l’attention de Kim en faisant des gestes, sans succès, puis siffle, mais cela fait réagir le porte-clés situé dans la poche de Bond qui siffle en retour. Kahn, de l’autre côté de la table, l’entend, prend son fusil et se précipite au bout de la table. Bond et Kara se précipitent vers l’autre extrémité de la table. Derrière eux, Kahn, accroupie de manière à ce que les gens qui regardent l’écran ne le voient pas, tente lever le fusil et de le stabiliser alors qu’il se précipite après eux afin d’être assez près pour ne pas les louper. Bond lève le bras, attrape l’arrière d’un téléviseur et le fait tomber sur le sol. Kahn trébuche dessus et Bond suit Kara qui continue à avancer vite. Il fait tomber un autre téléviseur, puis encore un autre. Kahn se remet sur pied et les suit, en évitant les téléviseurs brisés.
La foule qui regardait le film est tout d’abord déconcertée par l’action derrière la table, alors que des téléviseurs disparaissent devant eux, ils commencent à exprimer des complaintes bruyantes. Bond et Kara atteignent l’extrémité de la table, 007 donne un coup de pied sur le tréteau qui la soutient. La table s’effondre, plusieurs téléviseurs tombent autour de Kahn, le clouant de nouveau au sol. Bond et Kara disparaissent et Kahn lutte de façon titubante pour se remettre sur ses pieds. Bond et Kara se frayent un chemin à travers la foule en poussant des gens.
Kim, toujours les yeux écarquillés sur l’incident, voit Bond et Kara et commence à les suivre. Un taxi en bois richement décoré et tiré par un cheval passe devant sa vue. Lorsque le taxi disparait, Kim a perdu la trace de Bond et Kara. Kahn, encore quelque peu chancelant, le rejoint. Kim pointe vers où il les a vus pour la dernière fois. Ils se remettent à leur recherche.
Bond et Kara se trouvent dans une zone déserte d’entrepôts et de bâtiments en bois derrière des magasins et des étals. 007 essaie d’ouvrir une porte constituée de barreaux de fer, ressemblant à une porte de cellule, fixée par un gros cadenas. Il utilise les clés que Q lui a donné pour ouvrir le cadenas et entre avec Kara. Kim, Kahn et les deux geôliers, l’un deux maintenant teint en rouge, se déploient pour fouiller la zone des entrepôts.
À l’intérieur de l’un de ces entrepôts, Bond replace le cadenas à travers les barreaux de fer de la porte, mais il a des difficultés pour le refermer depuis l’intérieur. Il entend quelqu’un approcher, et s’éloigne de la porte. Kim approche de la porte, le script demande un plan sur le cadenas toujours ouvert. Dans l’entrepôt, Bond et Kara se déplacent dans l’ombre, Bond vérifie une fenêtre qui s’ouvre de l’intérieur. À l’extérieur, Kahn s’approche de la porte et voit que le cadenas est ouvert, il fait des gestes pour appeler ses camarades. Bond et Kara ne voient pas ce qu’il se passe à l’extérieur, dans la pénombre Kara inspecte un large carton/caisse qui se trouve sur le milieu du plancher et murmure :
– Kara : Chinois ?
Bond étudie les inscriptions sur le carton :
– Bond : Feu d’artifice !
Il regarde autour de lui : l’entrepôt est rempli de caisses identiques. Ils se retournent lorsqu’ils entendent un son à la porte, les méchants sont en train de retirer le cadenas et d’ouvrir doucement la porte. Bond pose son porte-clés sur le dessus d’un carton. En mettant un doigt sur ses lèvres, il fait signe à Kara de le suivre. Ils se déplacent jusqu’à la fenêtre et sortent. Les méchants sont maintenant dans l’entrepôt, Kahn hoche la tête vers Kim qui siffle. Le porte-clés siffle en retour. Ils se rapprochent du carton, prêts à tuer, pensant que Bond se cache derrière celui-ci. Ils approchent encore et découvre le porte-clés, ils regardent autour l’air perplexe.
À l’extérieur, Bond et Kara tournent au coin de l’entrepôt suivant et s’arrêtent. Bond met un doigt sur ses lèvres et souffle un fort wolf whistle. Un plan d’insert sur le porte-clés nous montre que celui-ci a un voyant qui clignote rouge avant d’exploser ! Les feux d’artifice s’activent dans une réaction en chaine : chandelles romaines, explosion de fusées colorées, des explosions remplissent l’air. Kim et Kahn lâchent leurs armes et rejoignent les geôliers dans leur course pour sortir du bâtiment. Leurs vêtements sont déchirés et fumants. Bond et Kara progressent parmi les échoppes, etc., les gens attirés par le son des feux d’artifice commencent à se rassembler avec enthousiasme.
Bond est Kara sont maintenant dans la foule près du changeur de monnaie de Landi-Kotal. Ils attendent, Bond jette un œil à sa montre. Un brouhaha général se fait entendre alors que les trois changeurs effectuent des transactions. À une distance proche, nous entendons le son de chevaux au galop. Les changeurs ferment leur boutique à la hâte puis se dépêchent de partir avec des caisses d’argent. Le bruit des sabots des chevaux devient plus fort, et le reste de la foule, voyant les changeurs détaller, s’éloigne aussi du stand jusqu’à ce que la zone se retrouve déserte. Bond et Kara regardent autour.
– Bond : (perplexe) L’heure du thé ?
Un garçon passe devant eux, criant quelque chose en Afghan. Cela semble être de mauvais augure.
– Bond : Je pense que nous devrions plutôt…
Avant qu’il ne puisse terminer sa phrase, cinq cavaliers armés à l’air féroce et qui ressemblent à des bandits viennent jusqu’à eux. L’un d’eux tient les rênes d’un cheval sans cavalier. Ils entourent Bond et Kara, faisant des gestes avec leurs fusils pour que Bond monte sur ce cheval supplémentaire. 007 s’exécute et aide Kara à monter derrière lui. Un des hommes donne un coup de fouet à la monture de Bond et tout le monde galope hors de la scène. Les bruits de sabot disparaissent au loin. Il semble que Bond et Kara ont été enlevés. En fait, les « bandits » sont des combattants de la liberté moudjahidines.
Ils arrivent à une forteresse en ruine, les murs sont érodés donnant l’impression que l’endroit a été abandonné depuis longtemps. Bond, Kara et les autres cavaliers galopent jusqu’à l’avant-plan vers la forteresse. Le groupe passe à travers les portes d’une place fortifiée qui mène à la forteresse. Les enfants qui jouent là se dispersent alors que les chevaux arrivent. Ils arrêtent et descendent des montures, Bond et Kara sont rudement poussés à travers une porte de la forteresse par deux des combattants de la liberté qui les suivent à l’intérieur. Le groupe se retrouve dans une entrée/couloir étonnamment luxueusement décorée avec de beaux carreaux de mosaïque afghane, un tapis d’escalier oriental antique menant à une grande porte en bois avec des clous en cuivre/laiton. Les combattants de la liberté ouvrent la porte, les exhortant de les suivre.
Alors qu’ils sont amenés à la salle de réception, ils voient Ranjit maintenant lavé, rasé, en robe de soie, allongé sur des oreillers, assisté par plusieurs belles concubines élégamment vêtues. Ranjit se lève, il est actuellement un homme sophistiqué, cultivé et attrayant. Avec un sourire il dit :
– Ranjit : Je suis Ranjit Khan. Pardonnez-moi pour ce côté théâtral. C’était malheureusement nécessaire. (Tenant les clés de cellules) Merci à tous les deux pour votre aide.
Il lance les clés à un combattant de la liberté puis se tourne vers Kara.
– Ranjit : Nul doute que vous souhaitez vous rafraichir.
Elle regarde alors Bond craintivement.
– Bond : C’est bon. Je ne serai pas le long.
Ranjit fait des signes à ses concubines qui accompagnent Kara ailleurs.
– Ranjit : J’ai un faible pour les femmes européennes depuis mes vieux jours à l’université. J’ai peur que mon apparence ne fasse pas de trop étudiant d’Oxford. J’ai été repéré en train de faire une reconnaissance de la base aérienne. Nous avions prévu d’y faire un raid, heureusement je n’ai pas été reconnu.
– Bond : Vous êtes moudjahidines ?
– Ranjit : Commandant du district est, et vous ?
– Bond : James Bond, agent secret du MI6 travaillant avec la CIA. Vous avez des liens officieux avec nous deux, je pense… Nous avons découvert une affaire impliquant la vente illégale d’armes high-tech aux Russes. Armes qui pourraient être utilisées contre vos combattants de la liberté. Dois-je continuer ?
– Ranjit : S’il vous plaît.
– Bond : Je croix que le payement des Russes a été détourné par le général Koskov du KGB pour acheter une poignée de diamants à la place. Ils ont dû les amener là pour acheter quelque chose.
– Ranjit : De l’opium, bien sûr. Les diamants sont toujours utilisés pour le payement. Depuis l’invasion, le prix a dégringolé. Trop difficile à faire sortir du pays. La personne qui pourrait faire cela pourrait voir ses profits décuplés.
– Bond : C’est ça ! La dernière pièce du puzzle. J’ai entendu que Koskov organise un transport pour demain, ce doit être pour l’opium. Nous devons le stopper.
– Ranjit : Cela me pose un problème. Je travaille avec la Confrérie du Léopard des Neiges (Snow Leopard Brotherhood) de temps en temps.
– Bond : Je les connais. Les plus gros producteurs de drogue du Croissant d’or.
– Ranjit : Je me fou de si les Russes meurent de mes balles ou de leur drogue. Et nous avons besoin d’argent. Ils m’ont embauché pour protéger une grosse cargaison demain, exceptionnellement. Ce doit être le même deal.
– Bond : Je veux être là-bas.
– Ranjit : La Confrérie est dangereuse.
– Bond : Vous n’allez pas coopérer ?
– Ranjit : Pas ouvertement. Mais si l’on n’interfère pas avant qu’ils ne soient payés, je ferrais ce que je peux. Comment je sais que vous n’êtes pas du KGB ?
– Bond : Felix Leiter de la CIA est à Tanger. Pouvez-vous le contacter ?
Ranjit prend ce qui semble être une télécommande de télévision et appuie sur un bouton. Une magnifique armoire antique s’ouvre en deux et révèle un complexe de communication.
– Ranjit : Si Leiter vous appuie, je vous aiderais. Si ce n’est pas le cas, je vous tuerais, avec la fille.
– Bond : Marché conclu.
Il fait nuit, Bond est dans une chambre de la forteresse qu’il arpente avec impatience sous le regard d’un garde. Ranjit entre, puis deux concubines avec Kara. Elle a été lavée, coiffée, parfumée et vêtue d’un élégant costume de pyjama brodé en soie.
– Ranjit : Nous partons à la première lueur du jour.
Il fait un geste à Kara pour qu’elle rejoigne Bond, ce qu’elle finit par faire.
– Ranjit : Je vous fais monter à diner.
Les concubines ricanent. Il les réprimande alors en Afghan avec sévérité simulé. Les concubines quittent la pièce et Ranjit les suit dehors. Le garde quitte aussi la chambre, fermant la porte derrière lui. La caméra se reprocha de Bond et Kara, il lui lance un regard approbateur.
– Bond : Sohani, (comme elle regarde de manière perplexe) Cela signifie « belle » en afghan.
Il met ses bras autour d’elle, l’attire près de lui et l’embrasse. Elle répond ardemment.
– Kara : (après la séparation) Où allons-nous demain ?
– Bond : Ranjit et moi avons quelque chose à faire. Vous devrez rester ici.
– Kara : Tu retournes après Georgi, n’est-ce pas ? (Comme il reste silencieux) Il est trop dangereux, James. N’y va pas.
– Bond : J’ai peur de devoir le faire.
– Kara : Alors, je viens avec toi !
– Bond : Pas question, chérie.
– Kara : (d’une voix rauque) Je pourrais ne jamais te revoir.
– Bond : Bien sûr que tu me reverras. Nous serons ensemble plus tard.
– Kara : Plus tard ? (Demi-sanglot) Peut-être seulement maintenant.
Elle l’embrasse passionnément. Il répond et ils s’enfoncent sur le lit.
Le ciel nocturne est inondé d’étoiles. Sur la terrasse, la caméra filme la chambre à travers les rideaux, Kara est maintenant nue, couchée sur des coussins entassés, et est faiblement visible par la lumière des étoiles alors qu’ils continuent à faire l’amour.
Le lendemain Bond et Ranjit se rendent en chameaux et en chevaux au lieu de rendez-vous avec des membres de Confrérie du Léopard des Neiges. Soudain un cavalier solitaire s’approche d’eux, Ranjit sort une arme et Bond la dévie lorsqu’il se rend compte qu’il s’agit de Kara.
– Bond : J’aurais dû le savoir.
– Ranjit : Je ne peux pas me séparer d’hommes pour la ramener.
– Kara : Je n’ai pas peur des Russes.
– Ranjit : Ce n’est pas les Russes qui m’inquiète. Essayez de ne pas ressembler à une femme.
– Bond : Ça va être difficile. Reste près de moi.
L’échange à lieu.
– Ranjit : Personne ne se fait confiance. Ils vont décharger un chameau à la fois. Après avoir été payés, ils vont amener le suivant.
– Bond : De combien on parle ?
– Ranjit : 50 millions. Un profit rapide de 500 millions.
– Bond : Et une cinq autres tonnes d’héroïne dans nos villes. Avez-vous le plastic que j’ai demandé ?
Comme dans le film Bond va poser sa bombe dans un sac d’opium mais se retrouve pris au piège dans le camion qui la transporte. Les sacs sont ensuite déchargés dans l’avion cargo et Bond est repéré. Les moudjahidines arrivent et un combat s’engage sur l’aérodrome. Kara s’approche de l’avion de Bond en cheval et il l’aide à monter à l’intérieur (à noter que dans un autre script elle monte dans l’avion alors que celui-ci est en train de décoller). Bond se prépare à faire décoller l’avion et Necros parvient à s’inviter à bord. En allant désamorcer la bombe, Bond tombe sur lui et un combat s’engage sur le filet qui retient les sacs. Necros finit par tomber dans le vide et Bond désamorce la bombe avant de rejoindre Kara dans le cockpit. Après avoir évité la collision avec une montagne, Bond aide les moudjahidines poursuivis par des tanks en balançant la bombe sur un pont depuis l’avion.
Au-dessus de l’océan indien, Bond voit que la jauge de carburant devient faible. Il voit un porte-avion à distance duquel deux SeaHawk décollent.
– Bond : Porte-avion américain, contrairement à ce que mon appareil laisse penser, je suis James Bond, un agent britannique, et le commandant d’un avion qui transporte environ vingt tonnes d’héroïne pure. Je demande la permission d’atterrir.
– Voix : Permission refusé. Si vous essayez d’atterrir nous prendrons des mesures offensives.
– Bond : Bond à porte-avions, urgent que vous contactiez le MI6 à Londres pour vérifier mon identité.
Les deux SeaHawk se font entendre alors que la gauge de carburant est presque vide.
Moneypenny se précipite dans le bureau de M.
– Moneypenny : Un message concernant double-zéro sept, monsieur.
– M : Où est-il ? Qu’est ce qu’il fait ?
– Moneypenny : Ça vient du capitaine Flynn d’un porte-avions américain dans l’océan indien… Il demande la confirmation immédiate que James Bond est en mission officielle en Afghanistan pour poser un turbojet Russe rempli de vingt tonnes d’héroïne pure, et une transfuge tchèque… Qu’est ce que je réponds, monsieur ? Le message est classé très urgent.
– M : Afirmatif, affirmatif ; ça ne peut être que Bond.
Moneypenny se précipite et M commence à se verser un verre d’eau.
– Q (sortant une pipe de Sherlock Holmes de sa poche) : Je suggère quelque chose de plus stimulant, monsieur.
Q verse du whisky dans un verre et le tend à M.
L’avion russe à turbopropulseur perd de l’altitude. Dans le cockpit, Bond regarde la jauge de carburant qui est presque vide. Au micro :
– Bond : Bond à porte-avions, je suis sur le point de m’écraser.
– Voix : (sur haut-parleur) Porte-avions à Bond, permission d’atterrir accordée.
L’avion approche du porte-avions, la caméra le suit alors qu’il descend sur le pont d’envol de la proue à la poupe. Through windscreen carrier deck comes up before him. Kara devient blanche. Bond atterrie, la caméra traque l’avion de la proue à la poupe. L’avion, sans crosse d’appontage pour attraper le brin d’arrêt, ralentit mais pas suffisamment. Bond appuie sur les freins, ceux-ci brulent, volets gonflés, l’avion atteint la fin de la poupe et s’arrête à moitié au-dessus.
Bond et Kara courent vers l’arrière de l’appareil. Elle se prend dans un filet d’arrimage et Bond s’arrête pour l’aider. L’avion vacille sur le bord. Il glisse de la poupe, frappe l’eau et coule. Des hommes de l’équipage du porte-avions courent à la poupe et voient que l’extrémité du filet est accrochée sur la fin du retrieving hook. Bond et Kara sont dans le filet qui pend sur l’extrémité de la poupe.
Bond, tenant un étui de violoncelle, sort d’un hôtel de Tanger avec Kara. Elle est visiblement folle de joie et le portier appelle un taxi pour eux. Le porte leur ouvre la porte du taxi et les aide à monter à l’intérieur avec le violoncelle.
– Bond : À l’aéroport.
Le chauffeur fait un signe de tête et Kara se blottie dans les bras de Bond.
– Kara : J’espère que nous ne serons pas en retard.
– Chauffeur : Nous serons pile à l’heure, madame.
Soudain le chauffeur se retourne et pointe un petit fusil à double canons vers elle. Nous reconnaissons maintenant que le chauffeur est Stagg, l’un des hommes de main de Whitaker que nous avons déjà vue précédemment (lorsque Whitaker, Koskov et Necros étaient au bord d’une piscine). Un second homme de main de Whitaker s’arrête près du taxi et Stagg se décale pour lui laisser prendre le volant.
Bond et Kara sont emmenés à la villa de Whitaker, le fusil toujours pointé sur la tête de Kara, et où se trouve notamment deux autres hommes de main.
– Koskov : Une réunion si plaisante !
– Whitaker (à Stagg) : Il n’a rien sur lui ?
Le second homme de main sort le Walther et le Beretta de Bond de sa propre poche pour montrer qu’il lui a déjà pris ses armes.
– Koskov : Ne sois pas inquiéte Kara, nous somme tous des amis qui avons eu un petit malentendu.
– Whitaker : Venons en au fait, Koskov !
– Bond : Donc c’est vous Whitaker. (Indiquant la récréation de Gettysburg) La charge de Pickett s’est déroulée à Cimetery Hill et pas Little Round Top.
– Whitaker : À genoux !
– Bond : Je ne suis pas encore prêt à dire mes prières.
Whitaker fait un geste à Stagg qui pousse Bond à genou avec son arme. Kara pleure.
– Whitaker : Où est mon opium ?
– Bond : Au fond de l’océan indien !
Whitaker fait un geste pour que Stagg tabasse Bond à nouveau.
– Whitaker : Vous vous attendez à ce que je croie que quelqu’un irait jeter un demi-milliard de dollars dans l’océan ?
– Koskov : Vous brisez mon cœur, James, mais nous avons de gros engagements financiers…
– Whitaker : À nouveau, s’il ne parle pas, on verra si elle fait de même.
Alors que Stagg frappe Bond à nouveau, 007 attrape le canon de l’arme et fait un bond en avant, ce qui fait que Stagg presse la détente. L’homme de main à côté de Whitaker est touché. Bond fait passé Stagg par dessus son épaule et celui-ci atterrit sur Whitaker ; les deux sont projetés sur la récréation de Gettysburg, ce qui active des sons de canons, cris de rebelles, de gallops de chevaux, etc… Bond se remet sur ses pieds et les hommes trois et quatre s’approchent de lui. Bond utilise des prises de judo et de karaté contre eux ; Stagg récupère son arme et cherche une ligne de tir sur Bond.
Koskov prend refuge derrière une récréation de Stalingrad. Des sons en sortent aussi lorsque Bond et les hommes trois et quatre rentrent dedans : tanks, bombardiers, roquettes, etc… Koskov cherche une sortie et Bond se débarrasse des hommes avant de prendre Kara par la main et l’entraîner vers le hall.
Soudain une personne habillée de noir et tenant un pistolet-mitrailleur apparaît devant eux. Bond et Kara plongent au sol. Cette personne passe à côté d’eux et descend Stagg qui sortait de la salle de récréations des batailles et elle continue vers cette salle. Bond et Kara se remettent sur pieds et suivent la personne vêtue de noir. La personne frappe Koskov qui s’écroule. Whitaker vise Bond avec le fusil à pompe mais est abattue par quelqu’un qui est hors du champ de la caméra. Un moment plus tard, Gogol entre dans le champ avec un pistolet-mitrailleur duquel s’échappe de la fumée.
Koskov, qui était écroulé sur la recréation de Waterloo, essaye de faire croire à Gogol que Whitaker le retenait prisonnier, mais cela ne prend pas, il est mis aux arrêts. Dans la scène suivante, Kara joue du violoncelle au Royal Albert Hall de Londres et le public applaudit à la fin de la représentation ; il est prévue qu’un plan de caméra montre le Prince Charles et la Princesse Diana applaudir parmi le public ! M et Gogol assistent également à la représentation :
– Gogol : Dommage que le Commander Bond ne soit pas là.
– M : Malheureusement, il est sur une affaire importante…
L’étui du violoncelle est contre le mur de la loge de Kara. Elle entre, se retourne, jette des baisers aux enthousiastes amateurs du concert qui se trouvent dans le couloir, puis ferme porte. Elle pousse un énorme soupir de soulagement heureux, pose le violoncelle, enlève sa robe et va derrière un paravent. Il se trouve que Bond l’y attend, la chemise déjà déboutonnée.
– Bond : Tu ne pensais pas que j’allais manquer cette représentation, n’est-ce pas ?
Elle va vers lui et ils s’embrassent. Puis il la tire derrière le paravent.
Elle rit délicieusement et retire sa chemise. Ils sombrent dans une méridienne située derrière le paravent. La caméra reste dessus ce paravent un long moment.
– Kara : (derrière le paravent) Oh, James !
Puis, le silence.
THE END
Autre script (22.05.1986)
375 – Bond et Kara sont dans la cabine de la grande roue alors que celle-ci se stoppe brusquement. Il se détourne rapidement de la fenêtre et l’empêche de tomber avec son bras du banc rembourré sur lequel ils sont assis.
– Kara : Qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi nous arrêtons nous ?
– Bond : (souriant) Je me suis arrangé. Nous pourrions rester là toute nuit… (il se penche vers elle et frôle ses lèvres avec les siennes) …à faire l’amour.
– Kara : Dans une grande roue ?
– Bond : Il y a une première fois à tout.
– Kara : (le regardant, hochant la tête) Oui. Pour moi c’est la première fois que je trouve un homme comme toi – fort, courageux, gentil.
– Bond : (avec malice) Beau, amusant.
Il commence à l’embrasser de nouveau. Elle tourne la tête ailleurs. Il lui retourne doucement la tête vers lui.
– Kara : S’il te plaît, ne me taquine pas (dans le sens « allumer »). C’est impossible. Je ne te connais seulement que depuis deux jours et je ne pense qu’à nous deux ensemble.
– Bond : (l’attirant plus près) Ne pense pas. Laisse-faire.
Cette fois, quand il l’embrasse, elle répond avidement. Ils se couchent lentement sur la banquette. La caméra va à la fenêtre, à travers, alors que la roue redémarre. Visuels kaléidoscope de lumières de fête foraine et de manèges.
[divider][/divider]435 – Sur le toit, un arabe âgé, Abdul, bat des tapis suspendus à des lignes avec une tapette à tapis. Bond s’approche de lui. Un policier qui atteint le toit et voit Bond, sort une arme. Abdul frappe le policier avec la tapette à tapis, l’homme tombe en arrière jusqu’à la porte d’où il était venu.
– Bond : Merci Abdul. Où est-il ?
Abdul pointe un tapis qui se trouve dans un coin du toit. 007 ramasse ce tapis qui est monté sur un châssis métallique. Il va dans un coin du toit où il y a deux lignes de téléphone, celles-ci traversent la route et vont jusqu’au bâtiment d’en face. Bond place le châssis sur les lignes, et monte sur le tapis qui glisse maintenant le long des lignes de téléphone. En bas, sur la route, des policiers lèvent les yeux et regarde avec étonnement Bond chevaucher un « tapis magique ». Un policier parle avec enthousiasme dans un talkiewalkie. Le panneau de rue au-dessus de la tête des policiers indique : « Calle du Zoo ».
Bond arrive sur le toit d’en face et grimpe dessus en prenant le tapis avec lui. Il va dans le coin opposé où se trouve un nouveau couple de lignes téléphoniques et regarde en bas avec surprise. En effet, il voit que les lignes sont à terre, un employé du téléphone est d’ailleurs en train de les réparer. Bond jette son « tapis magique » avec dégout. Il regarde autour de lui pour trouver une échappatoire et un voit une grille de métal lourd sur le toit. Sur un autre toit où se trouve du linge, des policiers voient Bond.
007 est occupé à retirer le boulon de fixation de la grille lorsque des balles tirées par les policiers s’écrasent près de lui. Bond s’enfonce là où il y avait la grille ; il fait sombre. Il marche accroupi dans cet étroit couloir peu éclairé et arrive à un endroit où il y a une autre grille dans le sol. Il enlève les boulons et l’ouvre. C’est à nouveau sombre ci-dessous.
Sur ses genoux, il descend sa tête à travers le trou pour jeter un œil. Soudainement, il est tiré à l’intérieur par quelque chose. Bond tombe la tête la première dans une sorte de toboggan et atterrit dans en tas de foin. Il regarde autour et voit une foule de natifs, touristes et enfants situés derrière des barreaux. Ils rient et pointent Bond du doigt. 007 se tourne vers l’espèce de toboggan en entendant le son d’un énorme martèlement.
Un gorille mâle au dos gris de 190 kilos (nommé Djum) se précipite vers Bond. L’animal atterrit en face de lui et l’attrape. Le gorille le rapproche de lui, puis tend sa grosse main et arrache un cil de Bond. Derrière le gorille, le chef de la sécurité [qui normalement est le policier en chef ; le gars en blanc dans le film] descend le toboggan les pieds en premier et se crash dos de Djum. Le gorille lâche Bond et se tourne vers le chef de la sécurité.
Bond se rue vers la porte de la cage au moment où un gardien l’ouvre. Un bébé gorille saute dans ses bras. Bond le remet au gardien.
– Bond : Faites lui faire son rot (burp him).
Il sort cage. Dans l’arrière-plan, Djum lutte avec le chef de la sécurité.
(À noter qu’une scène avec un gorille était originellement prévue pour le film « Au service secret de sa Majesté ». Blofeld enfermait Bond dans une cage avec un chimpanzé mais celui-ci aidait 007 à s’échapper de la cage au lieu de l’attaquer. James Bond: The Authorised Biography Of 007 contient également une scène de ce genre).
[divider][/divider]543 – À l’intérieur d’une maison en ruine, Bond et Kara courent et se jettent au sol près de Ranjit. Un mur s’est effondré et une partie du toit est tombé à l’intérieur. La porte à l’opposée de l’entrée mène aux autres pièces. Ranjit se met à genoux et jette un œil par la fenêtre.
– Ranjit : Nous sommes en sécurité ici.
Bond se joint à lui à la fenêtre.
– Bond : À moins qu’ils ne repèrent votre chaleur corporelle avec leur détecteur infrarouge.
À l’extérieur, l’hélicoptère fait un virage vers la maison. Le canonnier ouvre le feu. Bond tire Kara pour la protéger, des balles s’écrasent près d’eux.
– Bond : C’est le cas !
L’hélicoptère vol à base altitude au-dessus des maisons en ruines et revient. Son armement balaye à nouveau la zone. Bond se relève et se tourne vers Ranjit.
– Bond : Allumettes ?
Ranjit lui tend des allumettes. Ils empilent du bois éclaté et des chiffons dans un coin de la pièce puis Bond verse de l’huile d’une lampe cassée sur la pile avant d’allumer le tout et amener Kara dans la pièce voisine. Ranjit et la caméra les suivent sur plusieurs pièces. L’hélicoptère vire à nouveau pour un autre passage. Un plan de caméra montre le pod sous l’appareil, un scanner optique qui balaie la zone. À l’intérieur de l’aéronef le copilote étudie l’écran infrarouge et pointe l’endroit chaud. L’hélicoptère vire vers la maison ; le canonnier concentre ses tirs sur cette zone précise.
L’hélicoptère descend lentement vers la maison en ruine et se met en stationnaire, le canonnier tire à l’intérieur du bâtiment à travers le toit. Bond monte sur le dessus d’un mur qui se trouve juste dessous l’aéronef, et pas vue pas l’équipage, il prend le porte-clés de Q dans sa poche puis l’arme. Une petite lumière rouge clignote sur le porte-clés. Bond se met sur la pointe des pieds et parvient à fixer magnétiquement son gadget sur le pod infrarouge de l’hélicoptère, puis saute du mur.
Le canonnier arrête de tirer et le pilote manœuvre afin de poser l’engin à côté de la maison en ruine. Le canonnier, prenant la mitrailleuse de son support, saute à terre alors que l’hélicoptère atterrit, et approche de la maison. Bond met les doigts sur les lèvres et fait le wolf whistle mais le porte-clés n’explose pas. Le sifflement n’était de toute évidence pas assez fort. Le canonnier, qui a entendu le sifflement de Bond, tire dans sa direction. Bond et Kara se baissent alors que la brique autour du mur est pulvérisée par les balles. Le canonnier approche, mitraillant.
Bond et Kara courent le long du mur. 007 siffle à nouveau, Kara essaye aussi. Ensemble ils font un wolf whistle bruyant. Le voyant rouge du porte-clés clignote et le gadget explose. L’hélicoptère se désintègre dans une boule de feu, le canonnier est projeté à terre par l’explosion. Il se relève étourdi. Bond le remet à terre avec un coup de poing. Kara rejoint Bond alors que l’aéronef brule dans l’arrière-plan, ils cherchent Ranjit.
– Kara : Où est parti ton ami ?
– Bond : Parti. Avec le fusil.
Sur une route déserte, de jour, Bond et Kara marchent lourdement avec lassitude. Le son de chevaux approchant se fait entendre. Bond regarde et voit des cavaliers dans un nuage de poussière qui galopent vers eux sur la route. Un gros plan sur les cavaliers nous montre six afghans à l’air féroce et lourdement armés. L’un d’eux tient les rênes d’un cheval sans cavalier. Kara et Bond cherchent un endroit où courir mais il n’y a nulle part où se cacher. Les cavaliers s’arrêtent autour d’eux. Ils font geste avec leurs fusils pour que Bond et Kara montent sur le cheval supplémentaire. Bond s’exécute et aide Kara à monter derrière lui. Ils sont emmenés au galop le long de la route. Il semble qu’ils ont été enlevés mais en fait, les « bandits » sont des combattants de la liberté moudjahidines. -572
Il est précisé que les scènes 573 à 604 sont supprimées (« Deleted ») de ce script.
[divider][/divider]612 – Sur le toit-terrasse de la chambre (au coucher du soleil), Kara attend anxieuse. Elle a été lavée, coiffée, parfumée et vêtue d’un élégant costume de pyjama brodé en soie. Près du centre de la terrasse se trouve un espace à baldaquin coloré de luxuriants tapis et de coussins entassés. Bond entre par la chambre et la regarde avec approbation.
– Bond : Sohani, (comme elle regarde de manière perplexe) Cela signifie « belle » en afghan.
Il met ses bras autour d’elle, l’attire près de lui et l’embrasse. Elle répond ardemment.
– Kara : (après la séparation) Qu’allons devenir, James ?
– Bond : Nous en discuterons quand je serais de retour.
– Kara : Où vas-tu ?
– Bond : Ranjit et moi avons quelque chose à régler.
– Kara : Tu retournes après Georgi, n’est-ce pas ? (Comme il reste silencieux). Pas question. C’est trop dangereux. Je ne te laisserais pas partir.
– Bond : Il le faut.
– Kara : (énervée) Si c’est tout ce que je représente pour toi, n’espère que je sois encore là quand tu reviendras.
– Bond : (froid) Je ferrais en sorte que Ranjit te trouve un moyen de transport…
– Kara : (frappant sa poitrine) Tu es idiot, têtu, stupide Konskazudnice (prononcé « kunscadaniza »).
Bond saisit ses poignets et pousse son visage vers le bas des coussins. Elle éclate en sanglots.
– Bond : Qu’est ce que c’est censé vouloir dire ?
– Kara : L’extrémité arrière du cheval.
Elle voit l’humour de ceci et rit à travers ses larmes. Il s’assoit à côté d’elle et met ses bras autour d’elle.
– Kara : (cramponnée à lui) Je pourrais ne jamais te revoir.
– Bond : Tu me reverras, je le promets.
Elle l’embrasse désespérément. Il répond, la soulève et la porte jusqu’aux coussins. Ils s’allongent dessus et continuent à faire amour. – 613
(La scène 613 à 614 est « Deleted » de ce script).
[divider][/divider]803 – Des hommes de l’équipage du porte-avions courent à la poupe et voient que l’extrémité du filet est accrochée sur la fin du retrieving hook. Bond et Kara sont dans le filet qui pend sur l’extrémité de la poupe.
Nous sommes maintenant à Tanger de nuit, Bond en combinaison de plongé émerge de l’eau et rejoint la plage d’une villa. Dans l’arrière-plan nous voyons le yacht Thetis en mer. Bond se déplace vers des feuillages et retire le recycleur et sa combinaison humide pour révéler une tenue de reco noire qui se trouvait dessous. Il se déplace vers la villa qui est en arrière plan, atteint les jardins, et se déplace à nouveau furtivement vers le bâtiment.
[divider][/divider]827 – L’étui du violoncelle est contre le mur de la loge de Kara. Elle entre, se retourne, jette des baisers aux enthousiastes amateurs du concert que se trouvent dans le couloir, puis ferme porte. Elle pousse un énorme soupir de soulagement heureux, pose le violoncelle et voit un martini shaker et deux verres sur sa coiffeuse. Elle sourit, puis siffle. Bip. Le son bip du porte-clés derrière un paravent. Bond sort de derrière en tenant le porte-clés.
– Bond : Tu ne pensais pas que j’allais manquer cette performance/représentation, n’est-ce pas ?
Autre script (non daté)
M congédie l’aide et indique à Bond que la défection de Koskov était authentique. Il est furieux et personnellement outré par le programme d’assassinats de Gogol. De plus, la récupération de Koskov par le KGB va faire du MI6 la risée des services de renseignement mondiaux. Une décision a été prise pour éliminer Gogol à la première occasion. Il donne à Bond la mission de tuer Gogol à Tanger. 007 n’est pas des plus enthousiastes. M demande pourquoi et Bond répond : « J’ai traité avec lui à diverses reprises ». « Je trouve difficile d’accepter l’explication/compte rendu de Koskov sur son récent comportement psychotique ». M prend une large photo de Gogol et l’étudie de façon sinistre. « Moi aussi. Il était dans ce bureau. [Insert A] Jusqu’au moment où j’ai reçu ceci. Cela a été trouvé sur le corps de 006 à Gibraltar ». Bond lit la note à voix haute : « Smiert Spionem. Mort aux espions ». « Vous étiez peut-être sur la liste de Gogol, double-zéro sept ». Après un moment, Bond dit à M qu’il est préoccupé par le fait que ses propres actions équivaillent à un manquement au devoir. C’était de la pure chance que Koskov y soit arrivé. Il était en train de donner à Bond une chance de se réhabiliter lui-même. Bond répond que les Archives ont été incapables d’identifier la fille comme associé au KGB malgré la description précise qui leur a donné. M demande s’il perdu son cran ou sa détermination pour accepter un travail de Double-0. Cela arrive parfois. C’est appelé l’apathie, le dégout de sa profession. Il peut trouver un travail de bureau convenable à Bond et mettre quelqu’un d’autre (sur le coup).
[divider][/divider]Retrouvez plus de scripts (dont le Bond 15 reboot) et autres éléments méconnus sur nos pages Les scripts oubliés et Orbis Non Sufficit !
Sources : Les scripts, The James Bond Archives de Paul Duncan, The Making of The Living Daylights de Charles Helfenstein.
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