Jamais plus jamais (Never Say Never Again), le James Bond hors-série de 1983 (car quoi que puisse en dire certaines personnes de mauvaise foi, il s’agit bien d’un James Bond) est passé par la main de plusieurs scénaristes. C’est à Julien Plowden que le producteur Jack Schwartzman pense en premier, mais Lorenzo Semple Jr se retrouve vite rattaché au projet pour y apporter quelques révisions, avant que l’on ne lui confie la tâche d’écrire le film.
Pour des raisons juridiques, il fut demandé à Semple d’écrire « une simple réactualisation moderne d’Opération Tonnerre, rien de plus, rien de moins ». En effet, Jamais plus jamais ne pouvait être qu’un remake d’Opération Tonnerre (voir notre long dossier : « Jamais plus jamais : pourquoi ça existe ? » ici et ici).
Lorenzo Semple Jr confiera par exemple qu’à un moment de ses scripts, Leiter était expulsé de la CIA et qu’il travaillait dans la sécurité pour une compagnie pétrolière, mais que cela a été changé pour des raisons juridiques (dans le même genre James Bond avait aussi quitté le Service et travaillait sur un bateau de pêche écossait).
À un moment, le script du film contient un pré-générique qui se déroule dans un cadre médiéval ! Des chevaliers en armure font une compétition avec des joutes en bois et nous voyons l’un d’entre eux ramasser une lance qui a un bout pointu en métal. Le chevalier monte alors sur un cheval et tue son adversaire avec sa lance. Cela provoque tout une agitation et un autre chevalier ôte son casque, c’est James Bond ! 007 prend en chasse l’assassin (jusqu’ici, tout semble se dérouler au Moyen Âge). Tout d’un coup l’autre chevalier ôte aussi son casque : c’est une femme. Elle chevauche son cheval par-dessus une clôture et nous nous retrouvons maintenant dans un parking. Bond saute de voitures garées en voitures garées jusqu’à ce qu’il rattrape la jeune femme et la tue alors qu’elle montait dans une voiture de sport.
Le tournage du film a commencé le 27 septembre 1982, et a CJB nous avons récemment acheté un script du film de 125 pages daté de décembre 1982. Aucun nom de scénariste n’apparaît sur la page de couverture mais à ce stade, le réalisateur Irvin Kershner avait déjà écarté Lorenzo Semple du projet comme il l’explique à Le Bond n° 33 :
Quelques répliques du film sont dues à Coppola, mais c’est tout. Il avait écrit un scénario que nous avons écarté. J’adore Francis, je considère que c’est un scénariste exceptionnel, mais, comme il était déjà en train de travailler sur deux films, il ne pouvait décemment prétendre travailler sérieusement sur ce Bond. Lorenzo Semple avait travaillé avec Jack Schwartzman et Sean Connery pendant neuf mois lorsque je suis arrivé. Son scénario ne m’a pas convaincu. Alors a commencé une longue série de remaniements. Le scénariste Zalman King a pris l’affaire en main pendant une quinzaine de jours. Puis sont venus Ian LaFresnais et Dick Clement, qui ont pratiquement tout réécrit, tout restructuré. Ils ont su donner une cohérence à quelque chose qui partait dans tous les sens. Le scénario de base était interminable ! [Kershner ajoute aussi qu’il était plus intéressé par développer les personnages que de filmer de belles scènes d’action].
À ces scénaristes s’ajoutent quelques avocats qui étaient chargés de vérifier les scripts comme se souvient Jack Schwartzman : « les avocats ne cessaient de dire : la ligne du bas est…, si c’est trop différent du film Opération Tonnerre, alors vous ne faites pas un remake, vous faites une suite ». Selon Semple : « une partie fun de lécriture de ce script était de faire mon chemin entre le terrain miné de la législation ».
Jamais plus jamais (décembre 1982) :
La caméra suit un homme courant au meilleur de sa vitesse à travers les arbres. Nous ne pouvons pas l’identifier. Ses vêtements ne font qu’un avec la forêt et une corde de nylon enroulé se trouve autour de son épaule. Il n’y a pas de musique, seulement le son de la respiration de l’homme, ses jambes effleurant les broussailles et le tic-tac insistant d’un chronomètre. Le feuillage est subtropical, suggérant que l’action prend place en Amérique centrale ou en Asie.
Ainsi commence ce script avec Bond se rapprochant de la maison de style coloniale (le script ne demande toutefois pas à ce qu’il y ait des crédits en surimpression ; enfaîte aucun générique de début n’est prévu). De sorte que LaFresnais et Clement ont été vraiment très déçu lorsqu’ils ont découvert que leur tic-tac avait été finalement remplacé par une chanson… L’action est similaire au film sauf que 007 n’utilise ni frisbee, ni sarbacane, mais un grappin pour escalader la maison (au lieu de faire de la tyrolienne sur une ligne haute tension). Il libère la fille qui est blonde, sans qu’il ne se fasse surprendre par un ennemi (caché derrière une porte dans le film), et elle le plante littéralement en lui disant « Vous êtes mort, Mr. Bond ».
Juste après cette scène, nous retrouvons Bond qui passe dans le bureau de Moneypenny pour voir M dans un passage absent du film :
– Moneypenny : Bonjour, James. Quand sont prévues les funérailles ?
– Bond : Cela ne nous amuse pas, Miss Moneypenny.
– Moneypenny : Désolé. M a dit de directement aller le voir.
L’entretien avec M est le même que celui du film et Bond se rend à Shrublands (où le script prévoyait que le public entende le bruit d’un avion militaire qui passait à proximité). Lorsque le docteur dit qu’il aura une « tasse rafraîchissante de thé au persil », Bond a une réplique supplémentaire : « J’espère qu’il sera agité et non remué (shaken, not stirred) ».
Nous sommes ensuite censés voir Fatima Blush arrivé dans une voiture rapide à la « Banque De Industrie Europa Internationale » pour rencontrer Blofeld. L’écriture de ce passage n’est pas finie puisque la réunion ne tient qu’en quatre phrases explicatives :
Dans laquelle nous rencontrons Blofeld et Largo.
Aucune référence n’est faite à Bond.
Blofeld tue quelqu’un.
Nous apprenons un peu du plan et une référence est faite à Jack Petachi.
En dessous, une écriture manuscrite faite sur le script indique que le département artistique a renommé la banque en Banque De Finse pour éviter une possible confusion et que cette décision a été approuvée par Kershner, « Jack » [Schwartzman ?] et un autre Jack.
Nous retrouvons Bond à Shrublands, en train de jouer au golf en plein air, puis revenir à sa Bentley où il voit le compte Lippe faire descendre un Jack Petachi plein de bandages d’une ambulance. Fatima, déguisé en infirmière, sort aussi de l’ambulance et pousse Petachi dans son fauteuil roulant. Le script nous précise que : « Il y a un moment où les yeux de Bond et Fatima entrent en contact alors qu’elle passe près de lui. Bond la regarde avec appréciation ». 007 tombe ensuite sur Patricia Fearing, ostéopathe, et dit à cette dernière qu’elle ne ressemble pas à une « briseuse d’os ».
Patricia s’occupe des vertèbres de Bond (à cette occasion il fait aussi de l’ergomètre) et nous retrouvons Petachi, qui contrairement au film n’est pas seul dans sa chambre, mais avec Fatima qui lui dit de ne pas bouger jusqu’à ce qu’elle revienne. Après un ping-pong, Bond ouvre sa valise garde-manger lorsqu’il reçoit la visite de Patricia dont on ne retrouve pas la fin du dialogue prévue dans le film :
– Bond : J’ai aussi un pinard rouge que je garde en cas de réelle urgence.
– Patricia : James, vous n’êtes supposé ne manger rien d’autre qu’un caillé de lait de soja.
– Bond : Je commence demain, je promets de renaître végétarien.
La nuit, Bond surprend Fatima et Jack se battre et part enquêter. La script est alors identique au film même si l’on nous parle d’un « œil mécanique », puis on passe directement à la scène où Petachi vol les missiles (au lieu la bagarre contre l’homme costaud dans Shrublands). Lorsque Petachi sort en voiture de la base militaire, Fatima et Lippe sont près de la route et cette dernière dit :
– Fatima : Il y a peut-être eu un problème la nuit dernière, Peeping Tom (voyeur). J’aimerais m’en occuper Lippe, mais je dois récompenser mon doux bébé Jack. Il a fait tout ce qu’on lui avait demandé.
Alors que Bond récupère la boite d’allumettes dans la chambre de Jack à Shrublands, les missiles ALCM sont lâchés du bombardier et Fatima rattrape la voiture de Petachi. Elle le fait sortir de la route en lui jetant un boa avant de le tuer avec une bombe alors que le SPECTRE récupère les missiles. Le script décrit en détail ces moments (embrassement du boa, les enfants sur la plage, etc…), une seule différence est à noter : Largo se trouve à côté du Dr. Kotze dans le yacht (il n’arrive pas en hélicoptère ; Kotze sera renommé en Kovacs dans le film).
Nous arrivons à la scène où l’homme costaud (Lippe) essaye d’assassiner Bond sur la machine de musculation (mais qui, dans le film, se déroule avant le vol des missiles). Le combat qui est décrit (avec précision) est similaire au film, l’action se déroule de nuit. À l’issue de celui-ci il n’y a pas la blague de l’urine, à la place Bond dit à la cuisinière : « un vilain spécimen ».
Dans la scène qui suit, un hélicoptère noir se dirige vers le 10 Downing Street. La caméra révèle que l’hélicoptère est en fait une miniature et celle-ci entre par une fenêtre de la résidence du Premier ministre pour se poser, après être passée devant une secrétaire, sur la corbeille à papier « entrer ». Alors que les rotors se stoppent, une cassette audio sort de l’hélicoptère miniature accompagné d’un papier : « UN MESSAGE POUR LA REINE ». La note et la cassette sont ensuite amenées sur un « plateau d’argent » par un serviteur à Buckingham Palace. Alors que Bond se fait remonter les bretelles par M pour la destruction de Shrublands, le téléphone sonne :
– M : C’est ce genre d’attitude qui me donne envie de vous suspendre, double zéro sept.
– Moneypenny : Sir…
– M : Miss Moneypenny ne m’interrompez pas quand (je rouste Bond).
– Moneypenny : Mais c’est la Reine, Monsieur.
– M : Qu’est ce qu’elle veut ?
– Moneypenny : Elle est sur la ligne une !
– M : M à l’appareil.
Nous retrouvons M à la salle de conférence de l’ambassade américaine avec son aide (Elliott), son Ministre (Lord Ambrose), un homme de la CIA (Culpepper) et le chef des forces américaines en Europe (général Miller) :
– Ambrose : Je comprends votre incrédulité, messieurs, mais nous devons vérifier les faits. Après tout, le vol d’une ogive d’une bombe à hydrogène est le cauchemar ultime, non ?
– Miller : C’est pour cela que nous avons de telles mesures. Je ne comprends pas pourquoi vous avez pressé le bouton de panique.
– M : Nous n’avons pas pressé le bouton de panique. Cette information est uniquement connue du Ministère et des chefs du renseignement britannique.
– Miller : Ça doit déjà s’être répandu au Kremlin.
– Ambrose : Je ne suis pas sûr que ce soit tout à fait juste, général Miller.
– Miller : Si vos espions étaient aussi soucieux avec la sécurité que nous, vous ne serez pas en train de me faire perdre mon temps. Nos procédures de sécurité sur les matériaux nucléaires sont infaillibles.
– Culpepper : Culpepper. Un moment… c’est votre base, général.
– Miller : Miller. Oui, colonel… quoi ? Putain de merde…
Sur un écran vidéo un logo du S.P.E.C.T.R.E. apparaît tandis qu’une voix féminine explique la signification des lettres, puis Blofeld montre qu’il a les bombes et exprime ses revendications. 007 entre ensuite dans le bureau de Moneypenny et lui demande d’enquêter sur l’emblème du paquet de cigarettes de Petachi :
– Bond : Pendant qu’ils sont occupés par des affaires importantes, Moneypenny, pouvez-vous me faire une faveur ?
– Moneypenny : Bien sûr, James, où ?
– Bond : Je suis assez sûr que c’est un insigne de yacht. Pouvez-vous vérifier dans le Lloyd’s Register ? Trouver son nom, à qui il appartient et où il est amarré.
– Moneypenny : Une croisière. Comme c’est gentil, James. Mais je n’ai rien à me mettre.
Largo arrive en hélicoptère à son yacht, voit Domino danser avec un certain « Kurt », et reçoit un message du SPECTRE lui disant que Lippe a été tué par Bond et que ce dernier doit être éliminé. Largo se décide de rejoindre Domino et les dialogues sont un peu différents :
– Largo : Me voici parti pour quelques jours et lorsque je reviens, je retrouve ma bien-aimée dans les bras d’un autre homme.
– Domino : Max !
– Largo : « Perfidie, est une femme ».
– Domino : Si vous laissez si souvent une femme seule, qu’est-elle censée faire ?
– Largo : Pourquoi ne pas devenir une grande danseuse ? C’est pourquoi j’ai employé un professeur aussi distingué.
– Domino : Kurt pense qu’il est temps que je danse à nouveau.
– Largo : Tu danses tous les jours !
– Domino : Je veux dire dans un théâtre.
– Largo : Mais je suis ton public. C’est ta scène. Tu as mon adoration, mes applaudissements, mon… appréciation.
[Il lui présente le collier et il y a des dialogues similaires au film].
– Largo : Ton cou est l’endroit le plus sûr que je puisse imaginer. Car tu ne me quitteras jamais. Que Dieu te vienne en aide, Domino, si tu souhaites un autre homme.
– Domino : Si un se présente, que pourrai-je y faire ?
– Largo : C’est simple mon amour… Tu peux te trancher la gorge avant que je ne le fasse pour toi.
Alors que Domino part se baigner, nous retrouvons Bond sur un ordinateur du QG. Il se rend au bureau de M où il est briefé (un passage du script évoque Big Ben sonnant trois fois à 01h00, un signal du gouvernement signifiant qu’il accepte les conditions du « Spectre »). Nous retrouvons ensuite Bond au stand de tir avec Algy avant de se préparer à partir aux Bahamas. Puis nous voyons Largo sur le Flying Saucer en conversation vidéo avec Fatima :
– Largo : Bond prend un vol pour Nassau !
– Fatima : « Connaître l’ennemi ».
– Largo : Comment sait-il que je suis son ennemi ?
– Fatima : Il doit savoir quelque chose, ou il ne se dirigerait vers votre base.
– Largo : Nous devons récompenser son initiative. Allez là-bas, et assurez-vous qu’il apprenne le secret de Bluebeard Reef.
– Fatima : C’est un secret qu’il emportera avec lui dans sa tombe.
Aux Bahamas, 007 rencontre Nigel Small-Fawcett qui est notamment décrit comme un « clown incompétent », puis Fatima Blush. Une indication scénique précise alors que : « elle savait ce qui l’amenait ici, et il savait qu’elle savait. Mais il jouait le jeu ». Vient la scène de l’attaque des requins puis Bond rentre à l’hôtel avec la pêcheuse (que le script nomme uniquement par « Sexpot », fille très sexy) et l’explosion.
Bond arrive à Nice où il rencontre Felix Leiter (que le script décrit comme un « homme noir ») et Nicole (l’agent 3-2-6 ou 3-8-6 selon les pages). Il y a là un échange de code bizarre puisque Nicole dit à Bond : « je me rase toujours deux fois par jour », ce à quoi 007 répond : « Moi aussi, sauf les dimanches, ou je finis avec la barbe du matin ». Ils arrivent à la villa où Bond observe le Flying Saucer via un télescope, les dialogues sont assez différents du film :
– Leiter (se trouve dans la cuisine) : James, tu as sept types de thé ici… trois types de marmelade… mais pas d’épices… Je ne peux pas faire de bouillabaisse sans épices… Qui fait les courses ici ? Tu as des flocons de maïs, je ne peux pas le croire… Nicole, où est le safran ?
– Nicole : Je ne sais pas… Je ne vis pas ici… mes ordres étaient d’acheter de la nourriture anglaise.
– Leiter : Tu as déjà vue ceci dans une bouillabaisse ?
– Bond : Felix…
– Leiter : Yeah !
– Bond : Oublie la soupe… Régale-toi les yeux sur ceci.
– Leiter : C’est la fille de Largo.
– Nicole : Soyez prudent, son amant est très jaloux.
– Leiter : Je comprends pourquoi.
– Nicole : Son nom est Domino, Domino Petachi.
– Leiter : Les dossiers l’identifient comme Domino Peters.
– Nicole : Non, c’est son nom de scène… son vrai nom est Petachi.
– Bond : Jack Petachi.
– Leiter : Hé bien, le voilà. Regardez cela (Largo danse avec Domino) Dix dollars la bouchée.
– Bond : Mais quelle bouche…
– Nicole : Olives ?
– Bond : Non, c’est parfait… Elle va sur la côte… shopping…
– Nicole : Comment pouvez-vous le savoir ?
– Bond : Lecture sur les lèvres.
– Nicole : Formidable !
– Bond : Formidable…
Pendant ce temps Blofeld enregistre un message disant que la première bombe est en place afin d’encourager aux gouvernements à payer. Domino accoste et se rend chez un marchand de tabac, elle demande au marchand un certain type de cigarettes :
– Commerçant : Écoutez, madame…
– Domino : Monsieur, monsieur, etc… non… non… Je veux de mauvaises cigarettes pour m’aider à arrêter de fumer.
– Commerçant : Je ne comprends pas.
– Bond : Excusez-moi. Il n’y a qu’un seul moyen d’arrêter de fumer, et c’est d’arrêter… Je le fais constamment. Je parle avec plus grande autorité. Vous êtes chanceuse que je sois là. Je m’appelle James.
– Domino : Vraiment ?
– Bond : En effet. Bien sûr, si vous n’avez pas de self-control, les cigarettes pas très fortes sont préférables. (S’adressant au commerçant) Un cartouche de Checkers, avec filtres, s’il vous plaît. King Size ? King Size pour madame.
– Domino : Merci beaucoup.
[Bond paye et Domino s’apprête à sortir du magasin. 007 se place en face d’elle.]
– Bond : J’aimerais vous payer un verre… et peut-être pourrions-nous dîner.
– Domino : Je suis désolé, c’est hors de question.
– Bond : Je suis sûr qu’il ne s’y opposera pas quand vous lui expliquerez les circonstances.
– Domino : Qui ?
– Bond : Monsieur largo… votre ami.
– Domino : Mon ami est un…
– Bond : S’il vous plaît… aucune femme n’a à justifier pourquoi elle est dans les bras d’un des hommes les plus riches du monde…
– Domino : Merci pour les cigarettes.
– Bond : Domino, dites-lui juste que James Bond vous a rendu service. Je suis sûr qu’il voudra me remercier personnellement.
Domino s’arrête, regarde Bond, puis part. (Dans le film, ce passage, bien que vraisemblablement filmé, sera remplacé par une scène où Bond fait un massage à Domino dans un Centre de la Santé). Nous retrouvons 007 au casino qui revoit Domino, les dialogues sont un peu plus long que le film :
[…]
– Bond : Je vais prendre une vodka on the rocks. Je me demande ce que vous appelez une boisson « forte » ?
– Domino : Une vodka on the rocks est forte. Tous les jus de tomates sont soft.
– Bond : Vous voulez savoir ce que je pense réellement de vous ?
– Domino : Toutes les femmes aiment entendre parler d’elle, mais faites en sorte que cela sonne comme la vérité.
– Bond : Je pense que vous êtes plus jeune que vous ne le prétendez… et que vous vous êtes attaché à quelqu’un plus par gratitude que par amour…
– Domino : Un oiseau dans une cage dorée.
– Bond : …mais cela devient de plus en plus difficile de chanter pour votre souper.
[Fatima discute avec Largo à propos de Bond et Domino, mêmes dialogues que le film].
– Bond : Je voulais vous faire savoir que je vous trouve excessivement belle, sexy, provocante, entêtée et cruelle.
– Domino : Cruelle ?
– Bond : Pour vous même. En restant avec quelqu’un que vous n’aimez pas.
– Domino : Vous pourriez avoir tord, Mr. Bond.
– Bond : Et votre frère, où est-il en ce moment ?
– Domino : Sur la route pour venir ici, je peux plus attendre de le revoir. Comment connaissez-vous mon frère ?
– Largo : Ah… vous devez être le fameux James Bond. Pas vrai ? Celui qui a donné un si excellent conseil à Domino.
[…]
Bond et Largo se rendent dans une salle de jeu pour faire une partie de Domination (à cette occasion le script nous dit que Largo salut des invités en parlant en allemand, français et en italien). Le jeu se déroule comme dans le film sauf que les sommes pariés sont plus élevés (ce qui se chiffre en centaines de millions de dollars de différence !) et qu’il y a une manche de plus :
[Largo fait apparemment semblant de perdre la troisième manche, une bataille pour la Grande-Bretagne].
– Largo : Bravo, Mr Bond. J’ai toujours dit que les Britanniques peuvent sortir de leurs gonds quand ils en ont besoin.
– Bond : J’ai vu votre « spectre »…
– Largo : Vraiment ?
– Bond : Le spectre de la défaite.
– Largo : Alors j’ai de la chance d’avoir un jeu qui se gagne grâce à son talent et non à la chance.
– Bond : J’ai toujours trouvé que c’était une chance d’avoir du talent.
– Largo : Continuons.
Ils jouent la quatrième manche (États-Unis, où Bond tombe de sa chaise ; Largo devait alors appuyer sur un bouton et un électrocardiogramme devait montrer que 007 était toujours en vie) puis une cinquième (le monde, où Bond gagne). Bond échange ses gains contre une danse avec Domino ce à quoi elle répond : « Prenez-vous un certain plaisir à m’embarrasser ? Pourquoi faire tout cela ? Que voulez-vous ? ». Il révèle à Domino la mort de son frère puis Largo lui propose de venir déjeuner le lendemain sur son yacht.
Bond rentre à la villa à l’aube et découvre le corps de Nicole. Fatima s’enfuit en voiture rouge et 007 la prend en chasse avec sa moto modifiée par Algernon. La poursuite se déroule comme le film sauf qu’il y a une scène supplémentaire où Bond sort un revolver après la sortie du tunnel et parvient à toucher un rétro de la voiture de Fatima (cette dernière appuie alors sur un bouton qui fait sortir une plaque blindée qui rappelle celle de la DB5).
Après la mort de Fatima, il y a une scène sur le Flying Saucer où Blofeld parle par télé-écran à Largo :
– Blofeld : Mon estimé Numéro Un. Je suis troublé par les événements de la nuit dernière.
– Largo : Je suis d’accord, Monsieur. L’échec de l’agent Blush est des plus regrettables.
– Blofeld : Je ne parle que de cela. Je trouve votre propre comportement discutable. Jouer à des jeux. Se battre pour une femme. J’espère que votre relation avec elle n’est pas devenue une dangereuse obsession.
– Largo : Je ne ferai rien qui pourrait compromettre les Larmes d’Allah [dit-il en regardant Domino depuis sa salle de communication].
– Blofeld : Bien sûr que non. Nous sommes à une étape critique et nous devons régler la question Bond.
Bond se trouve justement sous l’eau avec Leiter en train d’inspecter la coque du yacht avec un compteur Geiger. 007 revoit Largo et Domino à bord du bateau, il y a un petit dialogue supplémentaire lorsqu’il demande une vodka-martini :
– Largo : Bien sûr. Secoué et non au shaker, c’est ça ? Bienvenue sur mon bateau…
– Bond : Ce doit-être difficile de quitter un bateau comme celui-ci.
– Largo : Oui… oh que oui… venez.
[Ils passent dans une salle avec plein d’anciens trésors : pièces, amphores, etc…]
– Largo : L’exploration sous-marine est mon hobby. J’ai récupéré ces trésors dans les fonds au fil des années. J’ai donné de nombreuses acquisitions sans valeur à des universités et musées maritimes.
– Bond : J’ai entendu dire que vous étiez un homme très généreux.
– Largo : C’est l’un de mes nombreux défauts.
Largo lui montre sa salle de contrôle puis Bond embrasse Domino dans la salle de danse, ce qui provoque la colère de Largo. La scène suivante nous montre un dîner entre Largo, Bond et Domino (quatre hommes de l’équipage jouent de la musique à cette occasion), scène coupée du film :
– Largo : Le dernier repas… avant que nous arrivions à Palmyra. Tu vas l’aimer ma chérie. Trouver un endroit plus romantique serait difficile… La dernière fois que je m’y suis rendu, c’était avec ton père. Vous l’auriez aimé Mr. Bond, il vous vous ressemblait beaucoup, plein d’esprit, d’aventure, et aucune considération pour le danger. Il est mort comme il vivait, en poursuivant un rêve impossible… venez Domino.
[Largo prend Domino par la main et danse un tango avec elle, le même tango que celui de Bond au casino]
– Largo : Ne vous inquiétez pas Mr. Bond. Vous pourrez avoir la dernière valse.
Pendant ce temps Leiter sur trouve sur un porte-avions américain :
– Leiter : Nous avons perdu le contact avec le yacht. J’ai besoin d’un avion de reconnaissance, tout de suite.
– Le Capitaine : Je n’en ai pas en réserve. Mes ordres sont de maintenir la couverture aérienne au-dessus des champs de pétrole.
– Leiter : Personne ne comprend ? Bond est le meilleur espoir que nous avons !
[Leiter attrape un téléphone]
– Leiter : Felix Leiter, canal six-B tiret neuf. Passez-moi le département naval à Washington.
Le Flying Saucer arrive aux abords de Palmyra et Bond et Domino observent la propriété via des jumelles :
– Domino : Ça ressemble à une prison… J’ai l’impression que nous ne quitterons jamais cet endroit.
[Bond voit des bateaux de pêcheurs]
– Bond : Ils seront aussi inutiles que la marine suisse.
Largo les rejoint puis ils visitent Palmyra :
[Dans la cour, des hommes transportent des caisses de trésors et des statues].
– Largo : Ici il n’y a pas de problème de trafic, pas de production de masse, pas de droit à l’égalité, pas de plastique.
[Une grosse porte se referme derrière eux, ils approchent d’une plateforme de vente aux enchères avec des chaines].
– Largo : Des milliers d’esclaves ont été vendus dans cette cour. Bien sûr, c’était il y a de nombreuses années. Ce n’est plus autorisé aujourd’hui… officiellement (rire).
[Ils traversent un pont en pierre (viaduc) et arrivent aux jardins où la maison est bien visible].
– Largo : Attention à la marche. Là voilà… ma maison. Imaginez le travail que cela à demandé pour l’ériger dans le désert. Ici je suis le maître de mon petit royaume et de tout monde qui se trouve à l’intérieur. Vous verrez, c’est un endroit plein de magnifiques surprises. Venez, venez avec moi.
[Sur la terrasse où se trouve une frise]
– Largo : L’adoration de Magi. Quinzième siècle. Catalan.
[Ils entrent dans la maison]
– Largo : Comment trouves-tu ta nouvelle maison, ma princesse ?
Bond et Domino sont faits prisonniers comme dans le film. 007 parvient à se libérer grâce à sa montre laser et vole un cheval avant de porter secours à Domino (qui était sur le point de se faire acheter par un homme que le script nomme l’« ugly man », homme moche). Dans l’eau, ils sont récupérés par un sous-marin amené ici par Felix Leiter.
Ici il n’y a pas de scène dans la douche où M dit à 007 que la bombe de Washington a été désamorcée. À la place l’action se déroule dans la salle de contrôle du sous-marin et la bombe est toujours active :
– Commander Pedersen : La bombe de Washington… impossible de la désamorcer… seulement un code d’armement… nous devons tracer la source…
– Bond : Largo est le seul lien… et son yacht pourrait être dans une centaine de criques.
– Leiter : J’aimerais que cet hélicoptère soit là…
Soudain Bond a l’idée de comparer le collier de Domino à la carte et se rend avec Leiter aux Larmes d’Allah en « XT-7 », une sorte de jetpack. Leiter ne se pose pas bien, son XT-7 se renverse sur le côté et Bond lui tend la main. Ils plongent et arrivent dans la caverne d’un temple où Largo et ses hommes déplacent la bombe. Il y a un dialogue lorsqu’ils aperçoivent Kotze :
– Leiter : Kotze.
– Bond : Qui ?
– Leiter : Avec la carte. Physicien atomique, hongrois. C’est la personne dont Washington a besoin.
– Bond : Nous devons le prendre vivant.
– Leiter : Ils sont trop nombreux. Pas moyen.
– Bond : Reste ici.
Bond fait tomber la tête de la statue et à ce moment-là Largo tue l’un des ses hommes, en effet il pense que c’est ce dernier qui l’a fait tomber. À un moment il regarde en l’air et voit Bond, s’en suit alors une fusillade comme dans le film. Avec l’aide d’un hélicoptère, Bond plonge dans l’eau et part à la poursuite de Largo et de la bombe. Le combat sous-marin entre Bond et Largo est entrecoupé de scènes de combat avec Leiter et les hommes de la Navy ; ces derniers parviennent, après des pertes (Leiter est notamment blessé) à capturer Kotze vivant :
– Leiter : Passez-moi Washington… vite ! (À Kotze, une arme près de son visage) Maintenant indiquez-leur lentement et clairement la procédure de désamorçage.
Domino tue finalement Largo avec un fusil-harpon. L’hélicoptère de la Navy se rapproche de l’eau et Bond et Domino montent à bord avec le dispositif de communication que 007 a piqué à Largo :
Soudainement, la voix de Blofeld se fait entendre dans le dispositif de communication que Bond tient encore.
– Blofeld : Nous nous impatientons. Actionner votre transmetteur, immédiatement !
Blofeld et les autres attendent dans le quartier général du SPECTRE, regardant leur écran noir. Soudain celui-ci s’allume, mais au début sans image, juste des lignes ondulées.
– Blofeld : Enfin ! Nous restons rassemblés pour notre heure de gloire ! Est-ce que notre force domine maintenant le monde, Numéro Un ?
L’image de l’écran prend forme. C’est Bond et Domino, pressé l’un contre l’autre dans l’hélicoptère.
Blofeld devient rigide dans sa chaise. Les autres Numéros sont aussi bouche bée de consternation.
– Bond : Désolé, mauvais numéro. C’est double-zéro-sept, monsieur Blofeld.
Blofeld se lève d’un bond avec un cri de rage et pousse le chat sur ses épaules. Le chat glisse soudainement et griffe le cou de Blofeld. Son visage se tord d’agonie.
Bond et Domino sont témoins de la mort de Blofeld.
– Bond : Je pense que ses plans viennent juste d’être égratignés.
Bond lâche le POD. En slow motion, la caméra suit sa chute. Nous voyons le visage plein de souffrance de Blofeld dans les dernières secondes de sa vie alors que le POD tombe dans l’eau.
Nous retrouvons Bond et Domino autour d’une piscine dans les Caraïbes où Nigel Small-Fawcett les rejoint :
– Bond : Vous ! …M vous envoie !
– Small-Fawcett : Vous refuser de lui parler, monsieur…
– Bond : Oui, plus jamais (never again)…… il embrasse Domino, regarde dans la direction de la caméra, et fait un clin d’œil…
GÉNÉRIQUE DE FIN
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(Et si jamais vous en avez que l’on a pas encore traité, contactez-nous !)
Pouvez-vous s’il vous plaît m’envoyer le script? Je suis désespéré de le chercher
On troc les scripts que contre d’autres scripts que l’on a pas… C’est ce qui fait qu’on peut en obtenir des nouveaux.
J’ai un scénario alternatif à Ne jamais dire plus jamais, mais il ressemble plus au film que les autres que vous avez
Ah oui ? C’est aussi un shooting script ? Il y aurait moyen de le lire ?
Oui, je pourrais même l’envoyer tout de suite, si je pouvais éventuellement obtenir votre script pour cela?
Cool, oui pas de problème. Vous avez mon adresse mail ?
Non, tu dois me le donner
Moneyofpropre@hotmail.fr
est fait
Avez-vous recu mon email
?