Commander James Bond France

Permis de tuer : regard sur un ancien script du 4 mars 1988

Et si Sanchez n’avait pas toujours été le vilain du 16e Bond ? C’était le cas, à l’origine James Bond devait combattre un certain Kwang ; enfin pas celui des narcotiques de Hong Kong…

En novembre 1987, soit quelques mois seulement après la sortie de Tuer n’est pas jouer, les scénaristes Richard Maibaum et Micheal G. Wilson soumettent un scénario pour le 16e Bond qui se déroule en Chine (le gouvernement chinois voulait fortement qu’un James Bond y soit tourné), mais le projet n’a finalement pas abouti (Maibaum évoque notamment des préoccupations budgétaires et le fait que l’opportunité d’être la « première » grande production occidentale à tourner là-bas a été perdu quand Steven Spielberg a posé ses caméras en Chine).

Les premières incarnations du script de Permis de tuer :
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Le 4 mars 1988, les scénaristes soumettent un nouveau scénario intitulé BOND XVI (c’est celui dont nous allons parler), la structure et les lieux du film sont en place, Sanchez est le méchant, mais ce scénario contient des scènes qui seront plus tard abandonnées ou retravaillées, des personnages qui seront renommés et des dialogues pas tout à fait achevés. Le scénario contient également son lots de références aux romans et nouvelles de Fleming : Unused poster (29)Krest (Le Spécimen rare de Hildebrand), la mutilation de Leiter par un requin (Vivre et laisser mourir) et Bond qui démantèle un cartel de la drogue en gagnant la confiance de son chef (évoqué dans Goldfinger), et présente un James Bond et un contexte plus « dur » qu’auparavant.

Par la suite, Michael Wilson achève un scénario de 142 pages intitulé Permis révoqué (Licence Revoked) le 5 mai 1988. Bien que ce titre restera pendant longtemps celui du 16e Bond, il sera assez tardivement changé en Permis de tuer, de peur que le public américain ne comprenne pas le sens du mot « Revoked » et associe le film à quelque chose sur la perte du permis de conduire (« Licence/License » désignant aussi le permis de conduire)…

Permis de tuer :

Le scénario dont nous allons parler s’intitule donc « BOND XVI », « LICENCE TO KILL » (oui, ce n’est pas Licence Revoked pour le coup, mais ce nom a probablement été rajouté plus tard) et est daté du 4 mars 1988. Outre les 66 pages qui constituent le scénario de Richard Maibaum et Micheal G. Wilson, il y a huit pages supplémentaires de dessins incluant la séquence de ski nautique derrière l’avion et des cascades en camions par Rémy Julienne.

Ça peut paraitre bordélique au début, mais réalité, on s'y habitue très vite. C'est un peu comme lire une novélisation... sauf que c'est environ cent fois plus intéressant que celle de Gardner.
Ça peut paraitre bordélique au début, mais en réalité, on s’y habitue très vite ! C’est un peu comme lire une novélisation… sauf que c’est environ cent fois plus passionnant que celle de Gardner !

L’histoire commence avec un AWACS qui patrouille dans les Caraïbes. À l’intérieur, l’équipage repère l’avion de Sanchez et décide de faire suivre l’information à la DEA de Key West. Sur le Seven Mile Bridge se trouve un limousine dans laquelle il y a Bond et Felix Leiter qui se rendent au mariage de ce dernier, où ils doivent notamment retrouvé sa future épouse, Della Dale (et non Churchill). La voiture est conduite par un « ami de noir de Leiter », Jericho (qui deviendra Sharkey dans le film), lorsque Felix reçoit un coup de fil puis voit un hélicoptère dans lequel se trouve Hawkins, son assistant à la DEA.

Hawkins lui dit que Sanchez est en route pour Cray Cay. Le scénario donne quelques détails sur ce personnage : « Sanchez est un légendaire baron de la drogue colombien, un ancien officier de l’armée connu comme le Colonel Crack. Leiter essaye de l’arrêter depuis 5 ans ». Leiter et Bond embarquent dans l’hélicoptère, laissant Jericho seul expliquer la situation à Della, (Bond dit notamment qu’il « préfère affronter Sanchez que Della »).

Pendant ce temps, l’avion de Sanchez atterrit. Le baron de la drogue en sort, accompagné de deux hommes de main de confiance, Perez et Braun, son garde su corps en chef, Dario, ainsi que… Lupe Lamora, sa compagne actuelle ! Elle est décrite comme une « Colombienne voluptueuse qui a gagné le concours de Miss Galaxy », Franz a réussit à la séduire avec des petites attentions et des cadeaux, mais elle se sent maintenant piégé par son caractère possessif. Sanchez demande à Dario de rester dans l’avion avec Lupe, il n’en a pas pour très longtemps…

Sanchez et ses autres hommes se dirigent donc vers un bungalow dans lequel se trouve un Colombien qui se trouve en charmante compagnie dans un jacuzzi. « Velasquez ? », s’exclame Franz avant de demander aux filles de partir. Velasquez dit ne pas comprendre la raison de sa visite, mais se dit honoré bien que « cela est risqué ». « Risqué pour toi » rétorque Sanchez avant de lancer un paquet de billets dans le jacuzzi en disant : « Je vends de la vraie dope, je veux du vrai argent ». L’encre des faux billets commence à se diluer dans l’eau et Velasquez dit que cela ne se reproduira plus, Sanchez assure qu’il a raison, et Braun et Perez le noient dans l’eau du jacuzzi.

L’hélicoptère des garde-côtes arrive au moment où Sanchez et ses hommes reviennent vers leurs avion à pied. Leiter et Hawkins descendent, et Bond, toujours dans l’hélicoptère (il n’en descend pas), voit Sanchez s’enfuir avec l’avion de Velasquez. Le pilote de l’hélicoptère reprend Felix et son collègue, et comme dans le film, Bond fait son numéro où il attache le treuil à l’arrière de l’avion.

Alors que Della attends toujours à l’église, l’hélicoptère qui porte toujours l’avion se pose à la base des garde-côtes où il est encerclé par des gardes armés. Bond descend de la queue de l’appareil et Felix va à la rencontre de Sanchez en lui disant « Bienvenue aux États-Unis, Colonel Crack ». Puis il retourne à l’hélicoptère avec Bond pour se rendre à son mariage.

GÉNÉRIQUE où l’on voit dans le fond la cérémonie du mariage. Cela se termine lorsque Felix et Della, suivis par Bond, descendent les marches de l’église dans une douche de riz.

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Après que le générique se soit terminé, nous voyons les deux jeunes mariés partir en voiture. Bond cherche un taxi, voit une certaine Pamela (il s’agit bien évidemment de Pam) et lui propose le taxi. Après un moment d’hésitation elle refuse et s’éloigne, Bond hausse les épaules avec un petit sourire et monte dans le taxi.

Dans la salle interrogatoire des garde-côtes, Killifer et Hawkins discutent avec Sanchez qui propose deux millions à qui le fera libérer. Retour à la réception du mariage où Della demande à Bond d’aller voir Felix pour lui dire de quitter un peu son bureau. Bond s’y rend, voit à nouveau Pamela, ils sortent couper le gâteau, Killifer libère Sanchez sur le pont… tout se passe comme dans le film, à l’exception près que Bond ne reçoit pas de briquet de la part des mariés.

Alors que Leiter et Della s’apprêtent à fêter leurs lune de miel, ils sont accueillis par Braun et Perez ; Dario assomme Leiter avec un fusil à canon scié. Nous sommes désormais chez « Milford Krest’s Ocean Exotica Warehouse » (et non Milton) où Sanchez assure au propriétaire que ses récents problèmes ne vont pas affecter l’approvisionnement en drogue. Lorsque Krest suggère de se débarrasser de Killifer, Sanchez refuse : « Toujours récompenser la loyauté. C’est bon pour le business », et remet la valise d’argent au traitre. Dario arrive et Leiter est amené près de la trappe d’alimentation des requins. Pour Sanchez, Felix n’est « rien d’autre qu’un cafard à écraser. Il peut cependant être un exemple, pour montrer ce qui arrive lorsque l’on se met en travers de sa route ». Felix est attaché avant d’être jeté aux requins où il se fait mutiler, « Remontez-le, je veux qu’il en reste assez pour que ses collègues puissent voir ».

Le lendemain matin, Bond est à l’aéroport mais fait demi-tour lorsqu’il lit « Colonel Crack s’est évadé » sur un stand à journaux. Il se rend chez Leiter où il trouve ce qu’il reste de ce dernier ainsi que le cadavre de Della, et appelle le 911. Un peu plus tard, toujours chez Leiter, un docteur informe Bond de l’état de santé de son ami : « Il a perdu la partie basse d’une de ses jambes. Nous serrons peut-être capables de sauver un bras gravement endommagé. Il semblerait qu’il ait été déchiqueté, mordu par un gros animal ». Constatant que ses cheveux étaient imprégnés d’eau salée, 007 penche pour un requin. Un homme de la brigade des homicides, Rasmussen, questionne légèrement Bond et dès que celui-ci a le dos tourné, 007 en profite pour récupérer une disquette qui se trouvait par terre pour la mettre dans sa poche.

Bond se rend chez l’officier de port et remet un message télex à l’opératrice commençant par : « Urgent pour Universal Export, Londres ». L’opératrice lui dit « Le reste est du charabia. Qui êtes-vous ? Une espèce d’agent secret ? », Bond lui répond qu’il a juste fini un contrat et qu’il ne veut pas que ses concurrents l’apprennent.
Dehors Jericho l’attend, 007 demande s’il y a récemment eu des attaques de requins dans le coin, son compère lui répond que non mais que chez Krest ont vend des poissons rares, dont des gros requins.

Bond et Jericho vont donc infiltrer l’entreprise de Milford Krest, où se trouve encore Killifer. 007 approche du bâtiment, marche sur une grille et est envoyé dans les airs par un requin qui se trouvait sous celle-ci ; il parvient à se rattraper à une rampe d’escalier. Il y a une scène qui contient une sorte de référence au roman Vivre et laisser mourir située avant le passage de l’incubateur aux asticots dans laquelle Bond a l’impression qu’il y a assez de sable au fond des aquariums pour y cacher quelquechose. Il plonge un pied de biche dans un aquarium pour vérifier et se fait attaquer par une murène qui mord le pied de biche. Le reste de l’action se déroule comme dans le film à l’exception que Jericho n’entre jamais dans le bâtiment (les pieds de Killifer se prennent dans une corde à la place). 007 déclenche volontairement l’alarme incendie et rejoint Jericho qui voit l’argent flotter à la surface de l’eau ensanglantée depuis le bateau ; Bond lui dit : « Oubliez-les, c’est de l’argent sale » [« it’s blood money », intraduisible en français : l’argent du sang].

Le lendemain matin James Bond est dans une maison qu’il a loué sur la plage, Jericho lui dit au téléphone qu’avec l’aide d’autres pêcheurs, il a localisé le yacht de Krest. Soudainement quelqu’un frappe à la porte, il s’agit de M. « Qu’est-ce que c’est que cette démission, double-zéro sept ? ». Son agent lui explique que c’est à cause de Leiter et M lui fait des remontrances. « Je garde votre télex dans ma poche. Votre permis de tuer est révoqué. Vous n’aurez plus de contact avec le gouvernement de Sa Majesté. Si dans trois mois vous êtes clean, je déchirais votre démission, autrement je vous renverrais ». Bond ne cherche pas à se défendre, à peine répond t-il « Merci, monsieur » avant que M ne se lève et sorte tranquillement par la porte en ajoutant : « Faites attention, James ».

Un peu plus tard, Bond et Jericho observent le Wawekrest depuis un bateau dans une scène similaire à celle qui a été coupée du film (il n’est pas précisé que Bond doit porter un chapeau horrible ; voir notre dossier sur les scènes coupées). Pendant ce temps, à l’hôpital, Hawkins dit à Leiter que les pompiers qui répondaient à une fausse alerte incendie ont trouvé de la drogue (dans le gravier sous les aquariums) et des cadavres dans l’entrepôt de Krest, Leiter a un petit sourire…

De nuit, Bond plonge et infiltre le Wawekrest comme dans le film (cependant il ne se déguise pas en raie manta, il est capté par le sonar mais se cache du Sentinel, Krest en déduit que l’écho sonar a été provoqué par un gros poisson). Lorsque 007 met son couteau sous la gorge de Lupe et se rend compte que ce n’est pas Sanchez, les dialogues sont assez pauvres :

Bond : Ne soyez pas effrayée. Je ne vais pas vous faire de mal.
Lupe : Qui êtes-vous ?
Bond : J’étais à Cray Cay. Sanchez est là ?
Elle secoue sa tête en signe de négation.
Bond : Où est Krest ?
Lupe : Dans la cabine d’à côté. C’est la sienne. Il me l’a donné.
Bond : Vous n’êtes pas sa petite amie ?
Lupe : Non, de Sanchez. Je ne savais pas dans quoi je m’embarquais. La drogue, les meurtres. J’aurais souhaité ne jamais le rencontrer.
Bond : Alors allez-vous-en.
Lupe : Ça ne marche pas comme cela avec Franz.

Il y a du bruit dans le couloir. Bond laisse Lupe (donc pas de mention à des coups de fouets dans ce scénario) et combat un homme dans ce couloir. Un coup de feu est tiré, tout l’équipage est alerté et Bond est encerclé, il n’a pas d’autre choix que se rendre.
Bond est désarmé, amené à Krest, et il joue l’idiot lorsque celui-ci lui demande qui il est et la raison de sa présence : il répond qu’il prenait un bain de minuit et qu’il est monté sur le bateau car il avait une crampe. Bond se fait tabasser et est amené sur le pont où le bateau de Jericho, personnage tué par les hommes de Krest, accoste. « Un ami à vous ? », demande Milford Krest.

Un avion approche et Krest demande à ses hommes de mettre Bond au baille à mouillage, il s’occupera de lui plus tard. Lupe ouvre volontairement une porte qui se trouvait entre Bond et un garde et 007 peut ainsi se débarrasser de son escorte à coup de mouvements de karaté. Il murmure un « merci » à Lupe et fait passer l’un des plongeurs qui étaient sur le bateau de Jericho par-dessus bord. Tombé à l’eau avec le plongeur, Bond le dépouille de son équipement. Le Sentinel est lancé vers l’avion et Krest est informé de l’évasion de 007 qui s’accroche désormais à une corde reliée au Sentinel. Krest envoie des bateaux et des plongeurs à sa poursuite puis tout se déroule comme dans le film : Bond ouvre les sacs de cocaïne avec son couteau, combat sous-marin, ski nautique avec le fusil harpon (voir les dessins inclus dans le scénario), détournement de l’avion (le pilote mitraille cependant à l’Uzi au lieu d’un révolver ; cela donne lieu à une petite situation dangeureuse où Bond passe à travers du parebrise brisé à cause du Uzi et manque de peu de finir dans l’hélice de l’avion).

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Nous retrouvons Bond à la maison sur la plage où il glisse la disquette trouvée chez Leiter dans un ordinateur. Grâce à cela, il apprend que son vieil ami voulait placer sous protection une personne nommée Bouvier, qui peut être contactée au 200-3036 en laissant un message contenant le mot « Lexington ». Bond fait cela et concentre son attention sur la télévision où Sanchez passe sur CNN dans une scène très similaire à celle qui a été coupée (le briquet et PPK en moins). Bond éteint la télé et retourne sur l’ordinateur où il reçoit un message lui disant que Bouvier le rencontrera au Barrelhead à 20h00.

Après avoir acheté un bateau cigarette avec l’argent contenu dans l’hydravion, Bond se rend au « café douteux » qu’est le Barrelhead. Il y rencontre Pamela Bouvier et commande une vodka-martini, au shaker et non à la cuillère, mais le serveur lui dit : « Pas de boissons fantaisistes, vous le prendrez comme il viendra ». Du coup 007 prend une vodka on the rocks et discute avec elle, celle-ci sait que Leiter va mal, mais Dario arrive. Comparé au film, il n’y a pas toute la scène « mon ami ne tient pas l’alcool » ; puis c’est la bagarre (moins fantaisiste que dans le film), le trou dans le mur et la fuite en bateau.

Il se trouve que Pam avait un gilet par balle, « Tout ce dont la femme a besoin. Ma mère disait de ne jamais sortir sans lui. Où allez-vous ? ». Bond lui dit qu’il va à l’aéroport pour pourchasser Sanchez, « Vous êtes cinglé, Sanchez est entouré de gardes du corps, protégé par l’armée », « Leiter l’a eu », « Et regardez où cela l’a mené ». Pam change de vêtements et le bateau n’a plus d’essence. Ils se demandent ce qu’ils vont faire jusqu’à arrivé à la côte, Bond suggère un petit somme, elle lui répond qu’elle l’avait mal cerné : « Je pensais juste que vous étiez un anglais machiste qui avait peur de se faire botter le cul ». Et que pense-t-elle maintenant ? « Vous ne vous vous êtes pas fait botter le cul, je garde mon esprit ouvert sur le reste » et elle s’approche de lui. « Doucement, j’ai le dos contusionné, tu te souviens ? » et elle se renverse pour changer de position en lui disant qu’elle a visiblement des choses à lui apprendre, et finalement la caméra se dirige vers la nuit étoilée…

À l’aube, les moteurs redémarrent (elle a trouvé le réservoir de secours), ce qui réveille 007. Pam pilote le bateau jusqu’au rivage, « Conduire les bateaux cigarettes est ma profession. C’est un navire de choix pour faire de la contrebande à courte distance ». Elle lui dit que l’avion est mieux pour les longues distances et qu’elle transportait des choses de cette manière pour la CIA (c’est comme cela qu’elle a rencontré Felix) avant de faire la même chose pour Dario/Sanchez (avant d’etre inculpé car etre transportait des hommes qui devaient être des clandestins mexicains mais qui se sont avérés etre des tueur à gage colombiens). Pam lui dit qu’elle l’amène à l’aéroport pour le conduire à Sanchez, Bond se demande pourquoi elle a changé d’avis et voyant qu’elle ne répond pas, il lui dit que la nuit a dû porter conseil…

Londres, M est mécontent de Miss Moneypenny qui a fait cinq fautes de frappe dès la première page d’un mémo. Elle lui dit que Bond est parti à Isthmus City, « Qui a ordonné de mettre double-zéro sept sous surveillance prioritaire ? […] Quoi qu’il fasse, cela n’a plus rien à voir avec le bureau, je vous l’ai déjà dit ». Lorsque M part, Moneypenny appelle Q et lui demande s’il est libre pour le déjeuner.

Plan aérien d’un Beechcraft King Air, Bond et Pamela se posent à l’aéroport d’Isthmus où ils voient des asiatiques descendre d’un jet, « Des pigeons que Sanchez amène à son casino » lui dit-elle. Les deux compères sont conduits dans une chambre luxueuse de leur hôtel, le porteur des valises demande à 007 ce qu’il y a de si lourd dedans et celui-ci lui répond jovialement : « De l’argent, je ne fais pas confiance aux banques ». Après avoir inspecté la chambre, Bond s’assoit sur le lit pour tester le matela et Pam commente : « Ne vous faites pas d’idées, la nuit dernière était seulement une pulsion sexuelle. Mettre Sanchez hors d’état de nuire sera déjà assez dur sans que l’on ait à rajouter du sexe par dessus ». Elle lui demande quel est son plan et il lui montre les billets en lui disant : « Il va nous trouver ». Il lui tend une liasse d’argent et lui dit d’acheter quelques vêtements, elle sera sa secrétaire. Pam lui répond « Ok » mais Bond lui dit « Commencez dés maintenant à jouer le jeu, dites : Oui, monsieur Bond ». Là elle lui jette un sale regard et sort en disant « Je devrais toujours me fier à mes premières impressions ».

Accompagné de Pamela, maintenant décrite comme une « magnifique blonde », Bond se rend à la banque pour y ouvrir un compte comme dans le film (sauf qu’il n’y a pas de visite guidée des lieux pour les futurs partenaires de Sanchez dans le scénario). La nuit tombée, ils se rendent au casino en Rolls. Bond joue au Blackjack pendant que Sanchez et Shekli (qui deviendra Truman-Lodge pour le film) regardent une émission à la télévision, un téléthon pour l’Oaxaca Bible Institute présenté par un couple, Joe et Deedie Butcher qui selon les scénaristes, « nous rappelle qui vous savez » [Vraisemblablement en référence aux télévangélistes arnaqueurs Jim et Tammy Bakker des années ’80]. L’émission des Butcher est bien évidemment une sorte de télé-achat pour trafiquant de drogue, d’ailleurs le scénario demande toujours à ce qu’il y ait un plan dans un building de Chicago où un certain Big Benjy est mécontent : « Un, deux ! Douze dollars le gramme ! Sanchez fait encore monter les prix ! ». Le Colonel Crack reçoit un coup de fil disant qu’un Anglais veut jouer sans limite au casino, Sanchez accepte.

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Il se trouve que les piles de jetons de Bond continuent de s’accroitre, Sanchez appelle Lupe pour lui demander d’aller à sa rencontre ; Shekli dit également à Sanchez qu’il a entendu parler de l’anglais par le directeur de la banque. Sous les yeux de Kwang et Loti, Bond dit au croupier qu’il veut faire une pause et demande à Pam de garder son siège au chaud (elle en profitera pour jouer, mais réduira la pile de jetons). Il se dirige vers le bar (il venait de voir Lupe arriver) et celle-ci le rejoint (au passage le scénario précise qu’elle n’y connaît rien au blackjack, ce qui contraste avec le film). Lupe lui dit que Sanchez l’a envoyé pour se renseigner sur lui et Bond demande à ce qu’elle le conduise à son compagnon.

Bond est donc conduit jusqu’à Sanchez où on le dépouille de son arme et de son passeport. Le baron de la drogue lui demande pourquoi il se trimbale avec un PPK et 007 répond que c’est parce qu’il garde des grosses sommes d’argent sur lui… « Vos crédits sont impressionnants, dans quel business êtes-vous ? », « Votre business Senior Sanchez. Je distribue des produits pharmaceutiques à Londres. […] J’ai une proposition qui pourrait nous être mutuellement profitable ». Sanchez trouve son approche directe rafraichissante mais il ne veut pas parler affaire devant des femmes, il demande à Lupe de prendre congé et à Bond sa proposition. « Je veux le business de la côte est. […] Je suis intéressé par les opérations de Milford Krest ». Pourquoi Sanchez lui ferait-il confiance et se passerait-il de Krest ? Parce que « Krest est terminé. La DEA a saisi son entrepôt à Key West. Ils ont tout pris. Krest est si désespéré qu’il a arnaqué quelqu’un ». Comment Bond sait-il cela ? (et implicitement, ce ne serait pas moi qu’il a arnaqué ?). « Il a mis 500 kilos sur le marché londonien pour une bouchée de pain ». Sanchez dit qu’il doit étudier l’affaire et que cela prendra quelques jours.

Avant de partir Bond lui dit d’être prudent car il est dangereux d’accaparer un homme désespéré. La baron lui répond de ne pas s’inquiéter, il connaît Krest depuis des années et ils sont comme des frères, 007 lui dit de demander « à ses évangélistes préférés de lui parler de Caïn et Abel » en désignant le téléviseur.

Après cela, Bond rejoint Pam au casino. D’une manière similaire à la scène coupée, elle lui demande ce qu’il a fait avec cette fille sexy, 007 lui répond qu’elle l’a amené voir Sanchez, qu’il a ainsi appris que les vitres sont blindées et qu’il lui a donné matière à réfléchir. Ils retournent à leur hôtel où le réceptionniste leur apprend que l’oncle de Bond est arrivé. Ils rencontrent donc Q (dans le scénario, 007 est méfiant mais ne l’agresse pas lorsqu’il entre dans la chambre ; il n’y pas non plus le passage avec l’arme que Pam garde sur sa jambe). Q explique qu’il est là grâce à Moneypenny, sans que M ne le sache, et qu’il est aussi un ami de Leiter. Bien entendu il donne à Bond des gadgets : le tube de dentifrice explosif et le fusil à signature (il n’y a pas cet appareil photo laser ridicule ici).

La nuit suivante, Q dépose Bond au casino. 007 monte dans un ascenseur avec un charriot de serveur et se rend sur le toit où il dénoue une corde. En dessous Sanchez, accompagné de Shekli et du Colonel Rios (qui deviendra Heller pour le film), est en réunion avec les Asiatiques (les dialogues sont similaires aux film, il y a cependant une ligne intéressante où Sanchez explique que Rios est notamment le commandant de la garde personnelle du président dont le nom n’est jamais mentionné dans le scénario). Bond descend en rappel le long de la façade jusqu’aux fenêtres de la réunion et place le plastic contenu dans le tube de dentifrice. Détail amusant, Bond fait monter la suspicion de Rios en se cognant dans la vitre, au lieu des pigeons qui sont la « marque de fabrique » de John Glen.

007 sort du casino et traverse la rue pour se poster dans le bâtiment d’en face avec son fusil de précision. Il monte les escaliers de secours et se positionne pendant que Kwang dit à Sanchez qu’il veut en voir plus de ses opérations avant de s’engager. Sanchez accepte, finalement la réunion se termine et Sanchez se retrouve seul dans la salle de conférence. Bond fait exploser la fenêtre et s’apprête à tirer lorsqu’il est interrompu par un ninja (oui, il n’y a pas toute la sous-intrigue des Stingers dans le scénario). 007 se défend mais d’autres ninjas arrivent et parviennent le capturer.

Bond est amené dans un bungalow à l’extérieur de la ville où il est attaché à une chaise. Kwang et Loti essayent de déterminer qui il est et sont aidés par un certain Fallon, un « anglais de Hong Kong ». Celui-ci en déduit que Bond est du « MI5 » (je suppose que ce n’est pas vraiment une « erreur » dans la mesure où Bond et M font partis du MI5 dans le scénario de Bond 17 dont on parlera bientôt) et Kwang explique qu’ils sont des narcotiques de Hong Kong et qu’ils essayent de faire tomber Sanchez et son empire depuis des années. Malheureusement pour eux, Sanchez et Rios attaquent le bungalow avec des militaires. Kwang et Loti sont purement et simplement abattus sans interrogatoire (il n’y a pas pourtant pas la capsule de cyanure).

Lorsqu’il reprend connaissance au matin, Bond est dans une chambre du dernier étage du casino. Lupe est assise à côté de lui et lui dit que Krest arrive le soir-même. Sanchez entre, accompagné d’un docteur nommé Mendez (qui est habillé d’une veste en poils de chameau, d’un chapeau mou à bords larges et d’une paire de lunettes de soleil noires) qui examine Bond. Sanchez exprime sa gratitude à Bond et lui dit qu’ils sont maintenant « hermanos » (frères) et que le territoire de la côte est pourrait bientôt lui revenir. Il laisse Bond se reposer mais dit au docteur dans le couloir de lui donner un sédatif afin de le mettre out pour six heures et à Dario de rester dans le penthouse pour garder un œil sur son invité.

Le docteur Mendez revient dans la chambre de 007 pour lui faire une injection, mais Bond retourne l’aiguille contre Mendez. Dans le couloir, Dario entend le docteur tomber et entre dans la chambre l’arme à la main, s’approche du lit et voit Mendez qui dort, Bond fracasse une lampe sur la tête de Dario. Cela n’a cependant pas beaucoup d’effet, si ce n’est de l’énerver, et un furieux combat au corps à corps s’engage. Pendant ce temps, Lupe essaye de préparer une autre seringue mais Dario lui empêche de lui injecter, finalement Bond réussira à lui planter dans le cul. Bond se demande ce qu’il y avait dans la seringue et lit sur la bouteille « tranquillisant pour chevaux ». Ils cachent Dario inconscient dans un placard, Bond dit à Lupe que c’est sa dernière chance de partir loin de Sanchez et Krest et elle accepte de partir avec lui.

Pam et Q sont toujours à leur chambre d’hôtel et s’inquiètent pour 007 qui a disparu. Le téléphone sonne, c’est Bond, il est au casino et porte les vêtements du docteur Mendez. Il dit notamment à Pam d’aller à l’aéroport pour trouver à quel endroit Sanchez va amener les Asiatiques et de venir le retrouver au bureau de l’officier de port dans la soirée.

Bond se rend à la banque pour y récupérer tout « son » argent et Pam demande le plan de vol de l’avion de Sanchez sur lequel elle lit : « Oaxaca, Mexique ». La nuit tombée, le Wawekrest se prépare à accoster, Bond et Q sont sur un bateau-pilote et les évènements se passent comme dans le film : Pam pilote et crash le Wawekrest, Bond nage avec les billets et les places dans la chambre de décompression, Sanchez monte à bord (Bond et Pam regagnent le bateau de Q à ce moment-là et rejoignent un van noir avant de passer devant le bureau de l’officier de port où celui-ci et le vrai pilote sont attachés et baillionés sur le sol). Finalement Krest est enfermé dans la chambre de décompression et Sanchez fait exploser sa tête. Shekli rejoint Sanchez avec Dario et lui explique que Bond à mis Dario H.S., est partie avec Lupe et qu’il a retiré l’argent de la banque. Le baron de la drogue jette un dernier regard à la chambre de décompression et demande à ses hommes d’aller à l’aéroport pour coincer Bond.

C’est maintenant l’aube, le van noir s’arrête devant une barrière de l’aéroport. À l’intérieur, Q met la touche finale au passeport de Lupe fait avec un kit pour créer des faux documents. Bond tend le passeport à un garde mais des sirènes se font entendre au loin, le garde décroche un téléphone et sort son arme. Bond démarre et défonce la barrière, Sanchez en limousine et Rios dans une voiture de police arrivent au niveau du garde. Les méchants se dirigent vers l’avion avec lequel Bond et Pam sont arrivés ; celui-ci est en train de décoller. Dario commence à mitrailler l’appareil avec un Uzi et celui-ci se crashe. La limousine se stop, Sanchez prend l’Uzi des mains de Dario et se dirige vers les restes de l’avion en mitraillant, l’avion est vide. Dans l’aéroport, un Gulf Stream II commence à rouler sur la piste, Pam est aux commandes et Bond émerge de derrière un avion garé et monte dans l’avion de Pam. Sanchez lève l’Uzi pour tirer sur l’avion mais l’arme est vide. Il ordonne à ses hommes de tirer mais ceux-ci hésitent et, alors que l’avion passe au-dessus de leurs têtes, nous pouvons lire sur le fuselage : « ISTHMUS CASINO » et entendre Dario dire « Mais c’est votre avion, patron ! ». Sanchez se tord presque de rage et de frustration.

Bond et Pamela sont dans le cockpit, Q est assis derrière eux, jusque là il n’avait « jamais su que c’était si fun d’être sur le terrain ». Bond dit à Pam qu’il veut en finir avec Sanchez et celle-ci va essayer de l’amener au Mexique pour qu’il aille à Oaxaca. Pour se reposer un peu, Bond se rend à l’arrière de l’avion où se trouve une luxueuse cabine dominée par un large lit double. Il entend de l’eau couler, ouvre une porte et trouve Lupe sous la douche. Elle sourie, demande une serviette à 007 qui lui donne, elle ouvre la porte de la douche et la prend (alors qu’il comptait lui passer par-dessus la porte). Dans le cockpit, Pam appuie sur un bouton « écouter » et entend :
– James, qu’allons-nous faire ? Sanchez va nous suivre. Nous tuer.
– Pas si je l’ai en premier.
– Mais il est puissant. Peut-être même plus que les États-Unis. Je suis effrayée. S’il te plait, serre-moi pendant un petit moment…
Bond passe ses bras autour d’elle et Pam regarde Q, il s’est endormi. Alors qu’ils sont dans le lit, Pam écoute toujours et secoue les contrôles, quelques secousses se font ressentir dans l’avion mais pas assez pour distraire Lupe dont les ardeurs deviennent plus vocales… Pam switch l’intercom sur la positon « Parler » et dit : « Attachez-vous ceintures s’il vous plait, nous allons traverser une zone de turbulences » avant de faire un tonneau avec l’avion ! Lupe est éjectée du lit et atterri sur le sol, Bond est amusé mais pas Lupe qui crie : « Salope ! ».

Au casino, Sanchez et Shekli s’interrogent sur Bond. Qui est-il ? Que veut-il ? « Me détruire ». Que faisait-il avec Kwang ? Dans le doute, disons à nos gens d’Oaxaca d’être sur leurs gardes et de le chercher.

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Il se trouve que Bond est justement dans un taxi à Oaxaca. Le scénario prévoit de retranscrire l’ambiance locale : « les rues sont bondées de touristes qui visitent ou font du shooping. De la musique est audible des cafés et un groupe de mariachi se promène dans les costumes locaux colorés ». On ne retrouvera pas vraiment ce genre de chose dans le film… Bond dit à Lupe que Q va l’amener à Leiter sur le prochain vol pour Miami, elle est réticente à quitter 007. Alors qu’ils stoppent à l’hôtel, un bus de l’Oaxaca Bible Institute est garé dans les environs. Sur les vêtements des jeunes Américains qui en sortent, Bond remarque le portrait de Deddie et Joe Butcher et le slogan « Le salut est aussi proche que votre téléviseur ». Il fait le rapprochement avec l’émission qu’il a vu chez Sanchez et dit à Q de prévenir Leiter que cet institut pourrait être une couverture pour le Colonel Crack.

Bond et Pam, habillés « de manière appropriée », montent dans le bus pour se rendre à l’institut. Ils y arrivent, l’endroit est simplement décrit comme : « un large bâtiment fait de stuc avec un toit en tuiles rouges surmonté par une tour. Le paysage autour est constitué de palmiers, cactus et d’autres plantes du désert ». Alors qu’ils marchent vers l’entrée, un DC3 se pose sur une piste située derrière le bâtiment. Sanchez en descend, accompagné du Colonel Rios et d’une douzaine d’hommes. Dario est surpris de voir Sanchez en personne, « Je devais venir, les Chinois ont des doutes. Ils ont entendu des rumeurs sur Krest. Cette histoire avec Kwang les dérange. Puis Bond prenant Lupe et mon avion. Je dois montrer mon visage pour leur prouver que tout va bien ».

Dans le hall, une vieille dame dit à Bond et Pam qu’ils ne sont pas sur la liste pour la conférence. 007 ouvre une valise pleine d’argent et Deedie vient les rejoindre en disant qu’il y a « toujours une chambre dans notre auberge pour les croyants ». Ils reçoivent ainsi leurs badges de visiteur mais la vieille dame prend un talkiewalkie pour dire à Shekli qu’il y a les personnes qu’il recherche. Bond et Pam participe à la visite guidée où on leur montre une chaine, un peu comme une ligne de montage, qui traite toutes les lettres envoyées à l’institut, le guide assure que Deedie et Joe les lisent absolument toutes. Pendant ce temps Shekli fait aussi une visite privée aux Asiatiques plus loin, de son point de vue nous voyons que les lettres finissent en réalité dans une déchiqueteuse (après que billets et les chèques contenus à l’intérieur aient été extraits). Sanchez descend d’un fourgon blindé et accueil les asiatiques en leurs disant que le plus gros problème dans cette affaire, c’est de savoir quoi faire du cash, après tout, un surplus de 10 millions de dollars par jour, soit presque une demi-tonne de pognon, ce n’est pas rien !

Après avoir vu des trieuses à billets, une sorte d’entrepôt où l’argent est empilé par un charriot élévateur, un asiatique est un peu inquiet sur les mesures de sécurité concernant les employés, Sanchez le rassure : « Nous avons un code de l’honneur. Nos employées travaillent par groupe de trois, ils sont tenus par l’honneur de reporter toutes infractions. Si quelqu’un brise le code, lui et tout son groupe sont immédiatement exécutés ».

À un moment, Bond voit que Dario est là et qu’il entre dans une zone non autorisée. Il demande à Pam son arme qui se trouve sous sa jupe, attaché à sa jambe, et part suivre Dario après qu’elle lui ait demandé de ne « pas commettre un suicide ». Tout comme les Asiatiques, Dario se dirige vers le labo où est fabriquée la cocaïne. 007 entre dans un vestiaire, maitrise un technicien à coup de karaté, prend ses vêtements et son badge qui l’identifie comme un certain Jose Pico. Pendant ce temps, un garde surveille Pam et averti ses collègues que Bond n’est plus avec elle. Sanchez demande à Dario de trouver Bond et explique aux Asiatiques que la drogue peut facilement se mélanger avec de l’essence et leur propose une petite démonstration. Un chimiste commence à l’effectuer mais demande à Bond, qui s’était joint à eux, de lui amener de l’ammonium hydroxyde (ammoniaque). Bond hésite, le chimiste s’impatiente, il se trompe de fiole et Sanchez devient suspicieux. Finalement Bond apporte la bonne fiole et le chimiste continu sa démonstration.

Sanchez explique qu’ils mettent ensuite la mixture cocaïne-essence dans des avions qui se rendent dans toutes les grandes villes des États-Unis. Cependant, pour livrer à Hong Hong, ils vont utiliser un navire-citerne. Dans l’après-midi, un ensemble de camions-citernes vont partir pour livrer le bateau qui se situe actuellement à Acapulco. Après quelques explications supplémentaires, les Asiatiques acceptent le deal avec enthousiaste et Sanchez les escorte à un hélicoptère qui les mènera à Acapulco pour qu’ils puissent y observer le chargement ; à la porte Sanchez murmure à Rios de retenir Jose Pico jusqu’à son retour.

Dans l’auditorium, Pam écoute Deedie et Joe Butcher et voit Dario entrer. Elle se lève de son siège, va dans les coulisses et se déguise en membre de la chorale avant de monter sur la scène. Rios et deux hommes se dirigent vers Bond, sentant qu’il s’est fait repérer, il s’éloigne furtivement. Néanmoins, Rios sort son arme et démasque littéralement Bond qui saisit alors un flacon erlenmeyer et le jette au visage de Rios. Les autres hommes parviennent cependant à maitriser Bond ; Sanchez revient au labo accompagné de Braun et Perez :

Sanchez : Qu’est-ce que c’est de cette vendetta, Senor Bond ?
Bond : Felix Leiter.
Sanchez : L’agent américain des narcotiques ? Qui il est ? Rien.
Bond : Mon ami. Un homme que vous ne pouvez pas acheter.
Sanchez : Mauvais pour lui. Alors où est-il maintenant ? En train de vendre des crayons dans la rue ?
Bond : Non Sanchez, il est après votre tête. Vous ne pouvez pas stopper les hommes comme lui.
Sanchez : Bravo ! Grand discours pour un homme mort.

Sanchez demande à Rios de dire à Dario de venir le retrouver et demande à Shekli la « clef rouge ». Avec la clef, Sanchez ouvre un panneau derrière lequel se trouve un détonateur qu’il règle sur dix minutes. Shekli lui demande évidemment « Pourquoi ? » et Sanchez lui répond que si Bond sait pour l’institut, il a dû le dire à d’autres : « Quand la police arrivera, que vont-ils trouver ? Des cendres ».

Braun et Perez attachent les mains de Bond et Sanchez dit : « Dario vous doit quelques douleurs. Je lui ai promis que vous serez à lui » avant de laisser 007 seul avec Dario et d’autres hommes. Plus loin, Shekli demande à Sanchez si on ne devrait pas dire à Dario qu’il ne reste que sept minutes, mais Sanchez répond que « Non ! Il a fait trop d’erreurs récemment ».

Alors que Leiter et Hawkins regardent l’émission des Butcher depuis l’hôpital, Dario place Bond sur le tapis roulant qui conduit à la déchiqueteuse à lettres. Ici il y a quelque chose d’assez hallucinant et difficile à imaginer : avec ses pieds, Bond choppe un sceau en acier inoxydable et passe à travers la déchiqueteuse en ayant les pieds dans le sceau et en sort indemne ! (Oui, il passe dans la déchiqueteuse ! N’essayez pas de faire cela à la maison). Perez court vers Bond mais 007 parvient à le maitriser, et se bat maintenant contre Dario, toujours avec les pieds dans le sceau… Alors que 007 est en mauvaise posture, Pam apparait dans « ses » vêtements de chorale éclairées par la lumière qui lui donne une « apparence éthérée ». Comme dans le film, Dario lui dit « vous êtes morte » et elle lui répond qu’il lui « enlève les mots de la bouche » avant de lui tirer dessus et qu’il finisse dans la déchiqueteuse.

Braun et Perez détallent et Bond amène Pam à travers la salle de traitement du courrier, des gardes les prennent en chasse à travers l’auditorium où se déroule l’émission de télévision que Leiter regarde ; il ne reste qu’une minute avant que tout n’explose. Bond monte sur la scène et dit qu’il « travaille sur le port d’Acapulco ». Leiter dit alors à Hawkins de contacter le commander Rojas de la police mexicaine pour lui dire qu’il y a quelque chose qui se trame dans le port de la ville.

Finalement l’institut est secoué par une grosse explosion, le public sort dehors où il pleut des billets que tout le monde essaye de ramasser. À l’extérieur, Bond voit un convoi de cinq camions-citernes accompagnés de voitures et d’un utility truck (il s’agit vraisemblablement d’un semi-remorque) ; il dit à Pam de retourner dans l’institut pour prévenir la police. Elle s’exécute et 007 se dirige vers les camions qui n’ont pas encore démarré, il se prépare à mettre K.O. un des chauffeurs mais est interrompu par la limousine de Sanchez qui approche. Il se cache sous la citerne puis entre par la porte arrière du camion utilitaire où il se cache dans des toilettes car des hommes armés montent également dans ce véhicule. Les toilettes sont séparées de la cabine du conducteur par une fenêtre avec persienne et 007 utilise la boucle de sa ceinture pour dévisser la persienne.

Alors que le convoi démarre, Pam voit trois hommes armés dans l’institut et cherche un endroit où se cacher, finalement elle voit un avion agricole sur la piste. Dans le véhicule utilitaire, un homme se dirige vers les toilettes et s’étonne que celles-ci soient verrouillées ; il défonce la porte mais il est déjà trop tard, il voit les pieds de 007 disparaitre par la fenêtre. Bond est maintenant entre la cabine et la remorque du camion où se trouve une « boite d’urgence », contenant notamment des fusées éclairantes. Dans les toilettes, un homme commence à tirer sur Bond par la fenêtre et prévient Sanchez par talkiewalkie. Alors que la limousine fait demi-tour, 007 jette des fusées éclairantes par la fenêtre des toilettes et attrape le fusil de l’homme. Avec l’arme, il se dirige vers la cabine du camion, s’introduit à l’intérieur, et demande au conducteur de sauter.

LTK script 4

Alors que Bond se met au volant du semi-remorque, la limousine s’approche de la cabine et Sanchez et ses hommes commencent à tirer (le conducteur du camion atterit sur le capot de la limousine avant de finir au sol). Les deux véhicules se bourrent, Sanchez finit par s’éloigner et contacter Rios par radio pour lui dire d’établir un barrage un peu plus loin… Bond accélère, dépasse un camion-citerne sur les routes sinueuses, ils se rentrent dedans et les camions partent en vrille. La remorque du camion de 007 sort de la route et se trouve maintenant au-dessus d’un précipice, Bond sort de la cabine et tout le semi-remorque (avec les hommes de Rios à l’arrière) s’apprête à tomber dans le vide. Bond grimpe sur le pare-choc pour empêcher le semi-remorque de tomber et demande de l’aide au chauffeur du camion-citerne (qui lui aussi était sorti de son véhicule) qui le rejoint sur le pare-choc. Bond descend, laissant le chauffeur seul à faire contrepoids, et s’en va avec le camion-citerne de ce dernier.

À une intersection, Rios a aligné plusieurs voitures pour créer un barrage ; celles-ci bloquent la route. Alors que Pam décolle avec l’avion agricole, Sanchez demande à ses hommes de trouver le cinquième camion-citerne qui a disparu. La voiture envoyé pour trouver le camion-citerne finie dans le fossé en tentant d’éviter le camion qui arrive dans le sens opposé. Pam voit le barrage et commence à voler en cercle pour avertir 007. Bond arrive au niveau du barrage avec le camion-citerne, accélère et braque, le camion glisse de côté et dégage ainsi la moitié des véhicules du barrage (voir le dessin A1, bien que celui-ci soit fait avec un semi-remorque et non un camion-citerne, et qu’il ne fait pas demi-tour).

LTK script storyboard 1

Sous une pluie de balles, Bond accélère et continue sa route ; Rios dit à Sanchez qu’il va personnellement stopper Bond. Les hommes de Rios placent des explosifs sur une route qui longe une falaise et les font détonner. La moitié de la route s’écroule et Bond, qui arrive vite, utilise une partie inclinée d’une formation de rocheuse sur le côté de la route pour incliner le camion-citerne de manière à ce qu’il soit sur deux roues, et passe ainsi le précipice (voir le dessin A2).

LTK script storyboard 2

Des balles crépitent encore sur le camion de Bond et atteignent les pneus de la citerne. Bond perd le contrôle du véhicule. Comme dans le film il s’arrête, décroche la remorque qui descend alors la pente pour se crasher dans un autre camion-citerne alors que Pam force les hommes de Rios à rester au sol avec son avion (voir le dessin A3).

LTK script storyboard 4

Shekli et Sanchez sont furieux : deux citernes de moins. Bond remonte dans la cabine de « son » camion et Pam déverse de l’insecticide sur les autres camions-citerne. Un chauffeur, aveuglé, manque de fracasser la limousine et se crash dans le versant de la colline où son camion explose. Shekli et Sanchez descendent de la limousine et Shekli prononce les mots qui lui seront fatals : « Boss, nous sommes finis, Bond nous a battu », Sanchez répond « Traitre ! », le tue et monte dans la cabine d’un des deux camions-citernes restants. Bond approche, des hommes de Rios commencent à ouvrir le feu sur son véhicule, il fait alors une roue arrière (wheelie) avec son camion afin que les balles atterrissent dessous le camion et non sur le pare-brise (voir le dessin A4).

LTK script storyboard 3

Comme dans le film, 007 rattrape un autre camion, se place derrière lui, sort de sa cabine et monte sur la citerne du camion devant lui avant de tourner la valve d’essence-cocaïne. La mixture se repend sur la route, faisant glisser et se crasher les véhicules de derrière qui contenaient d’autres hommes de Rios. 007 fait signe à Pam qui approche alors l’avion de la citerne, Bond s’arroche à l’aéronef et se lâche sur l’autre camion-citerne dans lequel se trouve Sanchez. Il ouvre la valve, Sanchez ordonne au chauffeur de stopper et descend pour tuer Bond à la machette. Le câble des freins est sectionné par la machette et le camion descend la route, Sanchez et Bond continuent à se battre.

Au port d’Acapulco, il y a plusieurs limousines et voitures de police. Les asiatiques sont menottées et le commander Rojas observe le camion-citerne sur lequel Bond se bat contre Sanchez approcher du port. Le camion heurte plusieurs voitures et roule sur le côté…
Bond est étourdi, Sanchez s’approche de lui avec la machette, prêt à le décapiter. 007 fait soudainement une sorte de roulade, sort une des fusée éclairante qu’il avait prise dans la « boite d’urgence » et enflamme Sanchez dont les vêtements sont imbibés d’essence. Le camion explose, Pam pose son avion sur la route et accours vers Bond, elle l’éloigne des flammes. Les larmes dans ses yeux nous indiquent à quel point elle tient à lui, Bond la regarde et sourit.

Plus tard, il y a une fiesta à Acapulco. Pam est vexé du fait que 007 passe du temps avec Lupe. Finalement elle voit que Lupe pousse Felix qui se trouve dans une chaise roulante, « il semblerait que Lupe ait trouvé sa vraie vocation en prenant soin de Leiter » précise le scénario. Q dit à Bond que M veut le voir pour une réaffectation, mais Pam dit : « Vous avez besoin de détente et de repos d’abord, pourquoi vous n’achèteriez pas un yacht pour voguer sur la mer des caraïbes pendant trois mois avec moi ? ». Bond lui demande avec quel argent et elle ouvre sa veste qui révèle plusieurs liasses de billets : « Vous ne pensiez pas que j’allais vous laisser tout mettre dans la chambre de décompression, n’est-ce pas ? Je suis une femme pratique ». Bond lui dit qu’il ne va pas lui être d’une grande utilité avec un seul bras (il a le bras en écharpe), mais elle lui répond : « Pour ce que j’ai en tête, vous n’avez pas besoin de vos mains »…

FIN

Lire le scénario complet

Retrouvez plus de scripts et autres éléments méconnus sur notre page Orbis Non Sufficit !

Sources : The James Bond Archives, 007forever, merci à Amaury Prost pour nous avoir fourni une copie du script.

Clement Feutry

Fan passionné de l'univers littéraire, cinématographique et vidéoludique de notre agent secret préféré, Clément a traduit intégralement en français le roman The Killing Zone et vous amène vers d'autres aventures méconnues de James Bond...

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  • Résumé grande et très bien fait du projet de 66 pages qui a fini par être révoqué licence de permis de tuer. Clément, je suis déjà en attente pour le projet d’article sur les scripts troisième film de Dalton appelé « Bond 17 » bon travail Clément!

    • Oh, hey bien merci, ça fait plaisir ! Ton vœux sera exhausser, en fait l’article est déjà écrit depuis longtemps (et crois moi, il y aura de la lecture !) mais j’attendais que Greg poste celui qu’il a fait sur le script reboot de Bond 15 avant… Donc n’hésite pas à l’encourager. Au passage, tu as personnellement le scénario de Bond 17 ?

  • Eh bien, non, je ne sais pas. La seule chose que je dois est un résumé du projet qui a écrit Alfonse Ruggiero jr. Michael Wilson et en mai 1990, que vous pouvez trouver dans la page commanderbond.net anglais à la recherche « Bond XVII ».
    Dans le livre « Some Kind of Hero 007 » est un très bref résumé du projet qui a écrit William Davies et William Osborne du 2 Janvier, 1991 (qui ont aussi ce chapitre du livre en particulier).
    En outre, la page sera propstore.com aux enchères 23 Septembre, 2015, un projet de « James Bond 17 » d’environ 130 pages, sans le nom de titre et l’auteur et vous pouvez voir et lire environ 9 images (feuilles volantes du projet) . Je pense que ce projet est l’un des deux qui a écrit Davies et Osborne.
    Si vous voulez que les liens Web passeront, envoyez-moi un e-mail à la passe avec plaisir.

    • Comme je le précisait dans mon précédent post, l’article est déjà écrit depuis un certain temps et il inclu une traduction française intégrale de tout ce que tu as cité, plus quelques petites surprises 😉 Il arrivera un jour, je ne sais pas quand exactement, j’essaye de ne pas trop écouler mon stock d’article trop vite afin de ne pas avoir de période creuse… Well, je vais essayer de motiver les troupes pour qu’ils sortent déjà du Bond 15.

  • Comment je souhaite que je pourrais lire le projet (tout ou résumés plus longs) qui a écrit Michael G. Wilson et Alfonse Ruggiero et les deux projets a écrit plus tard William Davies et William Osborne.

  • Ils sont très intéressants, à la fois sur l’article de Greg sur le redémarrage possible dans le projet de Bond 15 et à la fois votre article sur Bond 17 avec leurs projets.
    Encouragez-les à publier le Bond 15 et puis vous pouvez poster le Bond 17.
    Les deux seront lecture super-intéressant. Je vais attendre de lire.
    Bravo les gars!

  • ce qui a écrit en Novembre 1987 comme un projet de la parcelle en Chine, on ne pouvait pas trouver plus d’informations?
    il serait très intéressant de lire avec plus de détails et plus étendus résumés.

    • Hélas non, cette information est extraite de The James Bond Archives (et y’a que cela dedans sur le sujet – je viens de rajouter une maigre ligne de détails), je n’ai pas pas ce script personnellement, je doute d’ailleurs que beaucoup de personnes au monde ne l’ai… Ça doit croupir dans un carton du coffre au trésor d’EON. Peut-être qui il avait du recyclage du scénario reboot de Bond 15 qui se déroulait aussi au triangle d’or ?

  • Car il est dommage que n’a pas apporté à la lumière, il serait très intéressant de lire ce projet de jeu en Chine.
    Et je ne pense pas que le BOND script de redémarrage 15 a eu lieu dans le Triangle d’Or. Ce sera une histoire complètement différente. Celui qui a écrit en Novembre 1987 lui-même, car il était comme une continuation étrange The Living Daylights.
    Espérons venir à la lumière, à la fois le script reset BOND 15, tels que BOND Novembre 16, 1987, ou des résumés plus détaillés.

  • Car il est dommage que n’a pas apporté à la lumière, il serait très intéressant de lire ce projet de jeu en Chine.
    Et je ne pense pas que la remise à zéro du script « BOND 15 » a eu lieu dans le Triangle d’Or. Ce sera une histoire complètement différente. Celui qui a écrit en Novembre 1987 lui-même, car il était comme une continuation étrange The Living Daylights.
    Espérons venir à la lumière, à la fois la remise à zéro du script « BOND 15 », tels que résumés « BOND 16 » écrits en Novembre 1987, ou plus détaillées.

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