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Le monde ne suffit pas : les scripts originaux

Le monde ne suffit pas, en dépit de nombreux changements au cours du processus d’écriture, est toujours resté assez fidèle au premier script écrit par Neal Purvis et Robert Wade, daté du 15 juin 1998 (110 pages).

Nous avons mis la main sur ce premier script, tout comme sur un autre script (non daté de 114 pages et disponible en intégralité sur le site d’universal exports). En voici un résumé :

Le monde ne suffit pas (premier script) :

La havane

Si dans le film, Bond se rend à Bilbao (Espagne) pour y récupérer l’argent de Sir Robert King, l’action devait à l’origine se dérouler à La Havane (Cuba) ; ce qui donnait tout son sens à la présence de la « fille aux cigares ». Dans l’un des commentaires du DVD, Peter Lamont explique que le choix de La Havane « posait trop de problèmes » et que l’on devait apercevoir la fille, à l’arrière-plan, en train de rouler des cigares sur ses cuisses.

Le premier script s’ouvre donc sur la séquence du gunbarell qui elle-même s’ouvre sur le gunbarell (canon) d’une arme pointée sur la tête de Bond et que l’on voit dans le reflet de ses lunettes. 007 est alors sur le toit-jardin d’une maison « havanaise » et est fouillé par des hommes de main, il prend son Walther PPK (et non P99) par le canon et le pose sur la table. Bond s’assoit sur une chaise (c’est ici que l’on voit la fille rouler les cigares) et Karoush (qui sera renommé Lachaisse dans le film) arrive.

Le déroulement de la scène de « la banque » restera presque inchangé jusqu’au tournage à quelques exceptions près : Karoush perdait patience lorsque Bond lui demandait à répétition qui lui avait fournit les plans et prenait l’arme de l’un de ses hommes :

Karoush : Vous savez, je vais le reprendre [l’argent]. Qui est le MI6 pour moi ? J’ai des contacts. Je garde l’argent et vous pouvez nourrir les vers. [La fille aux cigares lui demande de se calmer] Non, non ma chère. Ces arrogants d’Anglais ont envoyé cet homme pour m’insulter.

Après l’explosion des lunettes il y avait une réplique entre Karoush et Bond difficilement traductible :

Karoush : You’ve blinded me !
Bond : I can give you a new eye to look through. The name ?

007 n’était pas sauvé par un tireur embusqué (Renard) et il ne s’enfuyait pas grâce à la tringle d’un rideau mais par une cage d’ascenseur (agrippé au contrepoids) alors que des policiers se trouvaient dedans. La scène coupée où la fille aux cigares (que l’on va désormais appeler Sashenka pour le reste de l’article) devait retrouver Renard dans le bâtiment d’en face, n’est apparue qu’au moment où Dana Stevens fut engagée pour polir le script (voir notre dossier sur les scènes coupées du film, en plus il y a du nouveau dedans).

James Bond retourne finalement à Londres en hydravion (qui passe près du Millenium Dome), remet l’argent de King, présente un étui à cigares à Moneypenny (décrit comme un « large tube de forme phallique ») qu’elle ne jette pas dans la poubelle, elle se contente seulement de dire qu’elle a « abandonnée depuis longtemps ». 007 entre dans le bureau de M, […], discute avec King (« la construction n’est pas vraiment ma spécialité », etc…) avant que celui-ci quitte le bureau. 007 se rend maintenant à la computer room avec M où ils regardent dans la base de données des criminelles hispaniques :

M : Vous êtes mal à l’aise sur le fait que nous somme impliqués dans le secteur privé. Mais c’est dans l’ére du temps Bond. Ce ne sont plus des pays maintenant. Les vraies superpuissances sont les corporations. Un cadeau de Sir Robert. [Elle sort du whisky Haig Dimple et deux verres] Je lui ai dit que vous étiez un homme à boire du Bourbon mais il a insisté, vous avez « le meilleur ». Je dois admettre, je préfère vous perdre lors d’une attaque ennemie que dans le secteur privé.
Bond : Merci. Il a peut-être retrouvé son argent, mais la mission est un échec. Nous ne savons toujours pas qui a fait fuiter les designs.
M : C’était Catesby de la station de Mexico. Mort dans un crash de voiture hier. Une copie des plans dans son sac.
Bond : Pratique.
M : Notre seule piste maintenant c’est votre fille aux cigares. Du nouveau ?
Bond : Pas encore, mais c’est une professionnelle, elle a un historique…

Bond remarque l’étrange texture sur ses doigts après avoir été en contact avec le scotch. Il court pour stopper King en passant notamment devant Q qui travaille sur une « version plus petite et plus puissante de l’ancien jetpack »… L’argent et King explosent et Sashenka tire sur Bond depuis son bateau. Elle s’éloigne du bâtiment du MI6 et soudain le James Bond Theme se fait entendre alors que 007 sort du trou du mur avec le jetpack sur son dos ! Il se lance donc à la poursuite de Sashenka, qui n’est « pas dans un bateau ordinaire » selon le script, mais dans un « bateau hi-tech ».

Twine script par Remi GermainLa poursuite n’est pas très longue (elle tient en seulement une page) : Sashenka passe sous un pont, Bond passe par dessus, elle tire sur 007 mais le rate, elle passe très près d’un autre bateau et Bond décide de lui couper la route en passant au-dessus la ville.

Sashenka a perdu Bond de vue et se demande où il est passé quand soudain elle le voit devant lui, face à face, 007 ouvre le feu et elle réplique. Bond réussit à la toucher mais le bateau fonce toujours droit sur lui et ce crash dans un autre navire qui se trouvait près de 007. BOUM ! Les flammes « enveloppent James Bond et nous brulent jusqu’à faire apparaitre le GÉNÉRIQUE du début ».

Le Q-Boat n’est apparu qu’à l’arrivée de Dana Stevens. Notez que ce script (et celui d’Universal) plaçait bien cette la séquence du générique après la poursuite en « bateaux », ça a toujours été le plan de la mettre ici.

Le générique terminé, nous assistons à un enterrement. Un dialogue entre M et Bill Tanner établit qu’il s’agit de celui de Robert King (et non de celui de 007 dont on avait plus de nouvelles depuis qu’il était enveloppé dans les flammes). M précise également : « C’est un miracle que le Secrétaire d’État à l’Intérieur ait décliné ma démission ». La conversation nous montre aussi que Elektra est la fille de Sir Robert, Bond la regarde en se sentant coupable.

L’histoire se déplace jusqu’à la résidence écossaise du MI6 où Moneypenny observe une Aston Martin DB5 qui est en train d’arriver. Bond se gare et Moneypenny l’escorte à l’intérieur :

Moneypenny : Bienvenue à Remote Operation.
Bond : Content de voir que certaines choses ne changent pas.
Moneypenny : Je pensais que vous aviez été mis à l’écart pour un certain temps. Jusqu’à ce que vous soyez à 100%.
Bond : Je ne me suis jamais senti mieux. Par ailleurs, je m’ennuie si je reste trop longtemps sur le dos.
Moneypenny : Comme tout le monde, James.
Bond : Ne faites pas monter ma température Moneypenny, je suis ici pour voir le docteur.
Moneypenny : Je pensais bien qu’il devait y avoir une raison…

Bond va voir le Dr. Greatrex (qui deviendra le Dr. Molly Warmflash dans le film), ils finissent par s’embrasser, elle appuie sur ses côtes pour provoquer un peu de douleur (au lieu de l’épaule).

Bond se rend ensuite à un débriefing où Q discute de la méthode utilisée pour tuer Sir Robert King (une tâche laissée à Tanner et Robinson dans le film ; par ailleurs il n’y a ni Robinson, ni R, ni de « retraite » pour Q dans le premier script). Q essaye de rassurer 007 en lui disant que lui aussi n’aurait pas remarqué le stratagème qui a conduit à la mort de Sir Robert et la conversation s’oriente vers Renard (sauf qu’il ne s’appelle pas Victor Zokas et que le Dr. Greatrex n’est pas présent) :

M : La fille avait une bonne raison d’essayer d’arrêter l’identification. Son nom est Sashenka Firo [nom qui n’a pas été gardé dans la novélisation où elle s’appelle Giulietta da Vinci]. Six éliminations sponsorisées par les Algériens, travaille toujours avec Claude Serrault.
Agent 1 : « Renard, the Fox » ? Ancien de la Légion étrangère, a assassiné six Commandants. Principalement un mercenaire de grande réputation aux assassinats prestigieux jusqu’à ce qu’il penne une balle dans la tête…
M : L’histoire veut que le médecin qui l’a sauvé ne pouvait extraire la balle […] La balle dans son cerveau est en mouvement, effectivement c’est un homme mort.
Agent 2 : Sauf que c’est une question de temps…
Tanner : Exactement. Nos experts médicaux nous disent que la balle progresse dans sa médulla, détruisant ses sensations de douleurs […].
M : Il a refait surface un an plus tard, vivant et tuant, avec le détournement du navire Xenos, Firo comme sa lieutenante. Donc nous sommes assez certains qu’il est derrière tout cela.
Bond : Renard est un homme a louer. Il ne pouvait se permettre de détruire quatre millions de dollars.
M : Que savez-vous de la mer Caspienne ?
Bond : Capitale mondiale du caviar. Le Beluga est le meilleur du nord. La plus grosse étendue d’eau enclavée de la planète. Riche en pétrole.
M : Beaucoup plus riche que l’on ne pourrait le penser.
Tanner : Une exploitation estimée à 6 trillions de dollars […] Le problème est de sortir tout ce pétrole de la zone.
[…] 
Tanner : Il semble que les Russes et les Chinois qui sont derrière les autres pipelines [que celui de King] aimeraient garder le pétrole pour eux-mêmes.
M : Si l’un d’eux a payé Renard, nous avons besoin de le prouver. 009, La Havane, enquêtez sur Karoush. 003, je veux un rapport complet sur les déplacements de la fille Firo. Quand aurions-nous la liaison satellite avec 004 ?
Tanner : Une heure.
Bond : On a loupé un truc de passe-passe là. Celui qui a échangé les [épingles] « Eye of the Glens » devait être proche pour le faire, quelqu’un de l’entreprise.

Bond essaye alors de convaincre M de le laisser reprendre du service, mais celle-ci n’est pas trop pour car elle a notamment entendu que le ministère allait ouvrir une enquête.

Bond : Rien à voir avec vos sentiments personnels, peut-être ?
M : Vous parler de mon amitié avec King ?
Bond : Je parle du kidnapping de sa fille, vous lui avez conseillé de ne pas payer.
M : C’était il y a quatre ans, la fille en est ressortie.
Bond : Elle aurait plus être morte si elle ne s’était pas débrouillé pour tuer ses ravisseurs. Je ne peux pas croire que vous n’ayez pas de regrets.
M : Je me tiens à l’avis que j’ai donné à Sir Robert. Tout comme je n’ai pas de doute sur le fait que vous voulez cette mission car vous vous sentez responsable de la mort de King. […]

Finalement M accepte d’attribuer la mission à 007, « trouvez Renard, extrayez la vérité, et extrayez sa vie […] 007 prenez ce conseil : ne vous impliquez pas avec la fille de King, l’ombre vient de devant ou derrière, jamais du dessus ».

Bond se trouve maintenant dans une salle où il regarde des vidéos de l’enlèvement d’Elektra lorsqu’il est interrompu par Q : « Ah 007, vous êtes là. Je veux que vous vous familiarisez avec quelques objets sur lesquels j’ai travaillé… ». Ils se rendent au Q’s Lab où se trouve quelques gadget (lentilles infrarouge, bague permettant de prélever du sang pour une analyse ADN, il y’a deux types qui ont des puces électroniques dans leurs chaussures qui entrent en contact et leurs cheveux se dressent sous l’effet de l’électricité statique).

Q fournit à 007 une montre qui contient du gaz assommant, un Walther PPK un peu amélioré car celui-ci contient une sorte de baïonnette rétractable (sortant du canon). La scène se termine lorsque 007 demande « et pour le transport ? » et que Q lui répond : « Est-ce que je vous ai déjà laissé tomber 007 ? »

Nous retrouvons Bond dans le Caucase au volant d’une BMW Z7 (qui est l’ancien nom du prototype de la Z8), il rejoint le chantier de construction du pipeline (il voit les hélicoptères-scies, le fameux bureau aéroporté d’Elektra). Bond la rejoint directement dans son bureau (il n’y a pas la scène avec les religieux) et découvre une Elektra contrariée par le fait que la construction du pipeline ait pris du retard car les hommes n’ont pas travaillé le jour de l’enterrement de Sir Robert : « bien sûr, mon père aurait été touché… et foutrement irrité ».

Elektra : Vous êtes l’espion du consortium, monsieur ?
Bond : Somerset. David Somerset. Il m’ont engagé oui, je ne sais rien à propos de l’espionnage… [M lui avait dit de se faire passer pour un consultant en relation publique] – Elektra : Il n’y a aucune raison de jouer, nous savons tous les deux pourquoi vous êtes ici.

Dans le reste de la conversation, Bond apprend notamment que dans la soirée elle va parler à la Oil Produceurs’ Association et que c’est la mère de son grand-père qui a découvert le pétrole, « Certains disent que le pétrole est dans le sang de notre famille, je dis que notre sang est dans le pétrole » (« Plus que jamais avec la mort de votre père »). Ils sont interrompus par un chef d’équipe qui vient dire à Elektra qu’il y a un problème à Camp Ruan. Elle demande une jeep.

Gabor s’âprete à partir avec Elektra en jeep lorsqu’elle lui dit : « Non Gabor. Monsieur Somerset veut voir comment nous faisons les choses ». Ainsi nous retrouvons Bond et Elektra qui voyagent en jeep :

Elektra : J’ai Gabor depuis que j’ai été kidnappée. Je suis sûre que vous connaissez l’histoire. Sur ma fuite, etcétéra. Il est très protecteur, mais il a son utilité. Il m’aide à choisir mes vêtements. Il est vraiment bon sur les couleurs pour un garde du corps.
Bond : C’est original.
Elektra : Gaz naturel. Il brûle depuis bien avant la « création » de l’humanité. Ils l’appellent le Devil’s Breath. C’est où est mon cœur. Le cœur de la planète aussi. Lorsque les autres champs pétrolifères auront été asséchés, elle pompera toujours le sang pour le monde. Et ceci sera l’une des artères principales…

Plus tard, Bruce Feirstein créera la réunion avec Renard a un endroit nommé le Devil’s Breath, réunion qui est absente de ce premier script.

TWINE2

La jeep les mène directement à la montagne enneigée (pas d’hélicoptère) où Elektra discute avec des employés. Lorsqu’elle revient vers Bond, elle se penche très dangereusement au-dessus d’un gouffre. Quand Bond lui demande à quoi cela rimait de se mettre ainsi en danger, elle lui répond que : « mon père m’a appris une leçon : everything or nothing (tout ou rien) ». Elle se dirige ensuite vers une hutte où elle prend des skis (malgré le fait qu’un employé lui dit qu’il y a des risques d’avalanches). Bond décide de chausser lui aussi des skis et de la suivre. Le script nous dit qu’elle ski sans peur et que Bond aime le chalenge lorsqu’ils sont soudain attaqués par quatre « hydroptères » qui se mettent à ouvrir le feu.

007 plonge pour faire tomber Elektra à terre et la remet debout après que quelques balles aient atterri dans la neige près d’eux. Ils cherchent à s’enfuir mais arrivent à une falaise et se stoppent. N’ayant pas d’autre chemin, ils dévalent la falaise de granite en ski (celle-ci est dangereusement inclinée). Un des hydroptères se crash (je ne ne vois pas trop compris comment, on ne sait pas ce que script entend par « hydroptère »), l’épave passe près de Bond et Elektra et explose…

D’un rocher, Bond saute sur un des engins et se bat avec le pilote, de son pied il pousse l’accélérateur et l’engin dévale une pente rocheuse à toute vitesse alors qu’ils continuent à se battre. Les deux hommes sont finalement éjectés du véhicule et tombent dans la neige, le méchant sort un fouet. Au bout d’un moment Bond le descend avec un flingue mais le bruit des tirs fait en sorte que le pont en neige/glace sur lequel il se trouvait s’écroule. 007 attrape le fouet l’arroche à l’une des pales de l’un des hydroptères… Là il se passe des trucs bizarres dont je ne suis pas sur de comprendre : apparemment toujours accroché au fouet (qui est lui-même accroché à l’engin), Bond dégaine et tue le pilote avant de lâcher prise, l’engin explose et 007 rejoint Elektra. Le pilote du dernier véhicule, un Algérien aux yeux bleus, décide de prendre la fuite. Bond décide de regarder l’arme de l’un des morts :

Bond : Russe. Ils doivent travailler pour l’homme qui a tué votre père. On ferait mieux d’aller dans un lieu sûr.
Elektra : Vous êtes des services secrets anglais, envoyé par l’amie de mon père, M ?
Bond : On pense que vous pourriez être la prochaine.
[Il pose sa main sur ses épaules, ils se regardent et s’étreignent.]
Elektra : David ?
Bond : Le nom est Bond, James Bond.
[Le moment serait idéal pour une embrassade selon le script, mais non, cela ne se fait pas.]

Nous TWINEscript 3 retrouvons Renard « quelque part » sur une colline verdoyante. Un faucon se pose sur sa main et les griffes de l’animal s’enfoncent dans la chair de Renard mais celui-ci incapable de ressentir la douleur. Le script nous dit que l’homme a de la peau plastique qui recouvre une plaque de métal au niveau du front. Un homme que le script nomme « Blue Eyes » (l’Algérien donc) est là, Renard lui demande « alors ? » et l’homme secoue la tête en réponse. Renard chuchote à l’oreille de son faucon qui s’envole alors pour attaquer « Blue Eyes ». (Cette séquence, ainsi que le concept en lui-même, fut abandonnée dès le second script). Le cri de l’homme coupe sur la scène suivante qui est…

Qui est une scène de réunion où Elektra s’adresse aux membres de la Caspian Oil Produceurs’ Association au casino de Valentin Zukovsky (Bond ne sait pas que c’est son casino) où elle affirme qu’elle n’abandonnera pas la construction de son pipeline. Bond voit que Zukovsky fait partie des gens présents et leurs yeux se rencontrent. Zukovsky l’accueille et 007 lui dit qu’il aurait du savoir qui était le propriétaire au vu du décor (à savoir une poignée de femmes habillées en prostitué). D’ailleurs Zukovsky présente une prostituée a Bond : « Voici Martini, comment vous la voulez ? ». Il rigole de sa propre blague tandis que Bond essaye esquisser un sourire. Ils discutent un peu lorsque Elektra se dirige vers la sortie et que Zukovsky l’interpelle et lui disant « vous ne partez pas, Miss King ? » et que son père avait 1,5 million de crédits à son casino.

Elektra et Bond se rendent donc dans une salle de jeux où elle veut jouer l’argent au blackjack. La partie s’étend sur plusieurs tours, la tension sexuelle est là (le script nous dit : « Elle sourie. Ils vont baiser. C’était décidé »), Zukovsky n’est pas là comparé au film. À un moment elle perd et décide de quitter le casino (« casino noir d’or ») avec Bond. À l’extérieur il y a un yacht non loin, celui d’Elektra, et elle invite Bond à monter à bord.

La scène coupe sur Bond et Elektra qui heurte un lit, 007 glisse son pistolet sous un oreiller mais constate que Elektra avait déjà une arme sous cet oreiller :

Bond : Le mien est pleinement chargé.
Elektra : Sur le cran de sureté j’espère. On ne voudrait pas qu’il parte soudainement… [Elle sourit, prend son arme et la place dans un tiroir] Je n’en aurais pas besoin… maintenant que je t’ai…

Ils font l’amour et après le sexe ils discutent dans le lit :

Elektra : Je me demande s’il y a du pétrole sur d’autres planètes.
Bond : Orbis non sufficit. Pour certains d’entre nous le monde ne suffit pas. [En touchant des cicatrices] Elles datent de ton kidnapping ? Tu t’es bien échappé…
Elektra : J’étais seule. Ça a toujours eu l’air d’être comme cela.
Bond : Plus maintenant.
Elektra : Nous avons fait l’amour, c’est tout.
Bond : Le danger extrême comme cela, c’est quelque chose que nous avons tous deux expérimenté…
Elektra : Tu as lu mon dossier ?
Bond : Ça ne veut rien dire. Ce n’est pas toi. [Elle est réticente] Donc… tu es une gosse de riche malheureuse ?
Elektra : Peut-être que tu penses que je n’ai pas beaucoup changé.
Bond : Être passé si près de la mort, cela vous change quelqu’un…
Elektra : Je n’étais pas effrayée, j’étais en colère de ne pas avoir de contrôle. J’ai découvert que si tu ne ressens pas la peur, tu peux faire n’importe quoi.
Bond : J’ai remarqué.
Elektra : J’ai utilisé mon corps avec les gardes. J’ai obtenu une arme et saisi ma chance. Quelque part le fait que mon père ait refusé de payer ma rançon m’a rendue plus forte. Peut-être que c’était son idée. Il voulait me contrôler lui aussi. Me donner une petite division de l’entreprise à gérer, tolérant sa rebelle de fille qui a changé. Il fut choqué de voir à quel point j’ai prospéré. Si seulement j’avais plu lui pardonner pendant qu’il était en vie… Tu as des cicatrices aussi…
Bond : Elektra…
Elektra : L’argent qui a tué mon père…
Bond : C’est la même somme que la rançon qu’il n’a pas payée. 4,2 millions de dollars, deux millions et demi de livres selon le taux d’échange de l’époque.
Elektra : Que dites-vous ? Je ne comprends pas ?
Bond : Je pense que l’homme qui a tué ton père est le même que celui qui t’a kidnappé. En utilisant l’argent, le même montant, c’est une sorte de revanche poétique tordue.
Elektra : C’est que le MI6 pense ? Tu me l’as caché ? Mon Dieu…
Bond : L’idée vient de venir.
Elektra : Je ne sais pas ce que tout cela veut dire. Si vous essayez de me faire peur, de me contrôler…
Bond : Tu dois me faire confiance.
Elektra : Il semble que je n’ai pas beaucoup de choix. Je ne sais pas… Dis-moi si tu penses que cela a un rapport avec ceci… [Elle prend un document dans un coffre] Quand j’ai regardé dans les papiers de mon père, je suis tombée sur ceci… Je ne sais pas à quel point l’entreprise est impliquée, mais soudainement nous fournissons de l’équipement pour déplacer des ogives nucléaires pour les Tchétchènes. Peut-être que cela a quelque chose à voir avec sa mort ? C’est pour demain, je ne savais vers qui me tourner… Nous devrions y aller. Je peux nous avoir des pass pour observer.
Bond : Un seul pass.
Elektra : Je pense que nous devrions y aller ensemble. Ce n’est pas loin, à deux heures de route…
Bond : Trop dangereux, tu es trop importante. Et pas que pour le monde. Remets-t’en à moi.

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Bond lui fait à nouveau l’amour en lui disant que : « pour le moment, c’est tout ce que nous devrions faire ensemble ».

Bond se rend sur le site de test (Tchétchénie) en BMW Z7 (il passe notamment dans des champs de coton) et arrive sur place. L’endroit est assez caché nous dit le script, 007 passe sous des filets de camouflage et découvre des camions KING INDUSTRIES, des militaires, une sorte de wagon de train hi-tech et des scientifiques. Bond montre son laissez-passer à la sécurité et est accueillit par le Colonel Akakievich alors qu’ils regardent un robot déplacer une ogive (il y a plein de robots sur place) :

Akakievich : Pas plus près. Jusqu’à ce que ces engins soient désarmés, ils sont sous la responsabilité de l’armée tchétchène.
Bond : Donc ces gars sont tous à vous ?
Akakievich : Excepté vos scientifiques. Et l’experte française.

C’est à ce moment-là que l’on voit Christmas Jones sortir de sa combinaison. Le script nous la décrit comme une belle trentenaire originaire de Polynésie française, cheveux courts. La tenue qu’elle porte sous sa combinaison est similaire à celle du film, elle boit une bouteille d’eau.

Bond demande à Akakievich « L’experte française ? » et il lui répond qu’elle n’est pas intéressée par les hommes. Bond va tout de même à sa rencontre : il lui dit qu’il s’appelle Bond et qu’il est de King Industries, elle lui répond que l’équipement qu’ils ont fourni est impressionnant. Elle lui dit qu’elle a déjà démantelé trois sites similaires dans les dix derniers mois et qu’il n’y a rien eu d’inhabituel ici. Les bombes croupissent sous terre depuis dix ans car les Soviétiques avaient signé un traité de non-test à l’époque.

007 la quitte et descend seul sous terre via un ascenseur (l’arme à la main). Il remarque qu’une ogive est en train d’être secrètement déplacée mais ne tombe pas sur Renard comme dans le film : c’est Renard qui tombe sur lui par-derrière, le frappe dans les côtes et le fait surveiller par ses hommes. « Blue Eyes », qui a maintenant un cache-œil, est présent, Renard lui donne un timer.

Renard : L’homme que je voulais justement voir. [À Blue Eyes] Garde un œil sur cela. [En parlant du pistolet de 007] C’est vraiment une arme, et non une grenade incapacitante déguisée ?
Bond : Donc tu es le grand renard. Pas la peine de chasser.
– […] [Renard le frappe à nouveau dans les côtes] Un point… de côté ?
Bond : Qu’est-ce que tu mijotes ? La balle dans ton cerveau a dû plus l’endommager que nous le pensions.
Renard : Suis-je le tueur sans cœur, le faiseur de veuves ? Je suis un visionnaire. Quand je mourrais je laisserais un sacré gros trou dans le monde et l’Ouest sera renversé. Je mets le monde sur le droit chemin, c’est un si grand crime ?
Bond : Ton grand crime est de vivre.
Renard : Tu as bien travaillé en protégeant la fille. Là où c’est drôle c’est que mes incompétents d’hommes étaient après toi. Ta chaire va bruler, tes os fondre. Quand tes molaires vont permettre d’identifier, le MI6 sera blâmé pour ce fiasco.

Bond manipule sa montre et le gaz assomme les deux gardes qui sont près de lui pendant qu’il retient son souffle, il se sert de l’un d’eux comme bouclier humain et une fusillade entre Bond, Renard et ses hommes éclate dans les souterrains (bien que Christmas et le colonel Akakievich ne soit pas présents mais à la surface). Un incendie se déclenche à force de tirer près de bidons de carburant, ce qui occupe Bond et permet à Renard de s’échapper (il n’y a pas la confrontation devant la vitre blindée). Finalement 007 parvient à se faufiler dans une cage d’ascenseur juste avant que tout n’explose (en plus de l’incendie, il y avait une bombe de Renard quelque part) et le souffle de l’explosion propulse l’ascenseur vers la surface telle une fusée.

Dans la scène suivante Bond est avec Christmas et Akakievich qui évaluent les dégâts à l’aide d’une araignée robot qui est capable d’accéder à certaines zones inaccessibles pour l’Homme. Au début le colonel pense que Renard est mort mais ils découvrent qu’il manque une ogive. Soudain le bruit d’un jet qui se pose se fait entendre : M et Elektra en sortent. Un peu plus tard une partie de ce monde avec Tanner se retrouve autour d’une table :

M : Racontez-nous Colonel : qu’avons-nous perdu et quel sont les mesures pour le récupérer ?
Akakievich : Ce qui nous manque est une ogive SP25 évaluée à 26 kilotonnes. Trois fois la puissance de Nagasaki.
M : Notre agent a identifié le voleur comme Claude Serrault, surnommé Renard. Après les récents événements nous devons imaginer qu’il s’agit d’une partie de la campagne menée contre King Industries et le pipeline turc en particulier. Ce qui ne veut pas pour autant dire qu’il ne s’agit pas aussi d’un plan pour donner une mauvaise image aux services secrets britanniques, nous sommes ceux qui ont cassé le deal pour le déplacement de ces ogives jusqu’à la France. [Bond ne comprend pas] Information de base, 007.
Bond : « Ma’am ».
[…]

Dans la suite du dialogue, Bond dit que le fait qu’il y a une taupe chez King se confirme, il est question d’établir des barrages routiers et Bond dit a M qu’il a peut-être une piste qu’il aimerait explorer. 007 se dirige vers sa BMW pour s’en aller lorsque Christmas vient à sa rencontre. Elle lui demande où il va mais il lui dit de ne pas s’en inquiéter. Bien sûr qu’elle s’en s’inquiète ! Le programme de désarmement ne sera pas fini jusqu’à ce que cette ogive soit trouvée. Bond s’en va tout de même sans rien lui dire mais elle appelle un ami (Paul) qui utilise un satellite de surveillance pour suivre les mouvements de 007…

Bond se trouve à l’usine de caviar de Zukovsky où il force un homme à téléphoner à son patron pour lui dire de venir voir, prétextant un problème avec des produits chimiques (et assomme l’homme). Zukovsky arrive sur place, Christmas le remarque (elle observe de loin, elle a suivi Bond). Lorsque Zukovsky entre, Bond l’accueil en lui pointant une arme :

Zukovsky : Qui est en charge de cette machine… ?
Bond : Content que vous ailliez plus venir.
Zukovsky : M’attraper comme cela n’est pas un bon début pour notre partenariat [plus tôt au casino, Valentin avait proposé à Bond de devenir son associé].
Bond : Je suis plus intéressé par votre partenariat avec quelqu’un d’autre. Elektra King.
Zukovsky : De quoi parlez-vous ?
Bond : La dernière fois que j’étais là je l’ai vue lâcher 1,5 million de dollars dans votre maison. Elle vous a payé. Pour quoi ?
Zukovsky : Elle a perdu, Bond. Elle a été brulée. Vous essayez de voir des choses qui n’existent pas. Vous êtes un espion désespéré.
Bond : Où est Renard ?
Zukovsky : Qui ?
Bond : Attendez-moi avant de dire quelque chose de drôle, Zukovsky.

Soudain Bond lance son bras à travers un mur en bois, attire un intrus en le faisant passer à travers la paroi et celui-ci atterrie près d’une valve qui s’ouvre et déverse désormais du caviar sur le sol (« C’est 5000 dollars de bon caviar Beluga, ruiné ! », s’exclame Valentin). Bond réalise que l’intrus était Christmas mais il n’a pas de temps à perdre avec elle de sorte qu’il repointe son arme vers Zukovsky alors que des hélicoptères (avec des scies) se font soudainement entendre…

twine99bLa séquence qui suit est presque similaire au film sauf que Bond reste dans sa BMW plus longtemps, il utilise d’ailleurs un gadget supplémentaire (il n’y a cependant pas le contrôle à distance) : un parachute qui permet à la voiture de ralentir très vite. Comme dans le script original de Goldeneye (d’où la séquence des hélicoptères-scies est inspirée), Bond saute et s’agrippe a l’une des scies (ou plutôt le cadran qui les tient) ! Il sort alors une charge explosive de sa poche, la fixe dessus, saute, et les scies explosent, ce qui déstabilise l’hélicoptère qui va se crasher… Zukovsky se réfugie dans une piscine de pétrole (pour échapper aux scies après l’explosion, comme dans le film) et est sur le point de se noyer. Bond se tient près de lui (avec un fusil-harpon) pour lui soutirer des informations. Ainsi 007, apprend qu’Elektra a « commandé » un sous-marin à Zukovsky. 007 aide Valentin à sortir du pétrole et entend le téléphone de sa voiture (qui est coupée en deux) sonner et prend l’appel. Lorsqu’il revient vers Christmas, il lui dit : « Il a frappé de nouveau. Ils pensent savoir où est l’engin et nous envoient un hélicoptère ». Dans l’aéronef :

Bond : Comment m’avez-vous suivi ?
Christmas : Un ancien petit ami qui travaille dans une station satellite française. Comme je disais, je ne peux pas laisser le programme s’écrouler. Ou tout ce qu’il restera ce sera des hommes avec des armes. Des tueurs… Comme vous… Qu’est-ce qu’il vous a fait suspecter Elektra King ?
Bond : Sur le site de tests. Ils m’attendaient [il touche ses côtes].

Dans le film, 007 se rend à l’usine de caviar seulement après que la bombe ait explosé dans le pipeline, mais ici on constate que c’est l’inverse.

Bond et Christmas retrouve donc Bill Tanner dans le centre de contrôle du pipeline, sauf qu’il n’y a ni Elektra, ni M : en effet l’enlèvement de M n’existe tout simplement pas dans le premier script. Comme dans le film, Bond et Christmas vont dans le pipeline pour désamorcer la bombe :

Bond : J’ai oublié de vous demander, vous savez désamorcer ces engins ?
Christmas : Pas vous ?
Bond : Couper le rouge ou le bleu, n’est-ce pas ?
Christmas : Où est-il ? Nous avons que quelques minutes…
Bond : Quand tout cela sera terminé, on fera une petite fête. Un diner au champagne ?
Christmas : C’est un peu présomptueux, Mr Bond. Nous sommes dans un tunnel avec une bombe atomique qui se dirige vers nous.
[…] 
Christmas : [Alors qu’elle désamorce, elle s’exclame en français] Merde !
Bond : Qu’est-ce qu’il y a ?
Christmas : J’ai oublié mes cigarettes.

Pendant la séquence 007 utilise sa montre laser pour couper quelques câbles et au vu des nouvelles informations (que la moitié de l’uranium est manquant), il décide de laisser la bombe exploser. Après cela, M téléphone à Elektra pour lui dire que Bond est mort. Mais Elektra n’est pas seule, elle se trouve avec Renard ; ils s’embrassent… Pendant ce temps à Londres, M dit à Tanner qu’elle espère que Bond sait ce qu’il fait et qu’il va devoir faire cavalier seul car le ministère ne veut pas s’opposer à Elektra…

Mais M ne voudrait probablement pas savoir ce que son agent fait car il se trouve actuellement dans une chambre d’hôtel à Istanbul, dans le même lit que Christmas. Plus tard elle se rend dans un ministère d’Istanbul où elle essaye (sans succès) de se renseigner sur les projets que King Industries a à Istanbul (après son départ, quelqu’un décroche un téléphone). Elle « retrouve » Bond et Zukovsky à un café du Grand Bazaar :

[…] 
Zukovsky : Ce Renard, l’avez-vous rencontré ? Il est toujours vivant, cet homme que même James Bond ne peut pas tuer, cela m’inquiète… Buvez. Nous avons besoin d’avoir les idées claires Bond. Je veux votre aide, vous voulez peut-être de la mienne.
Bond : Vous avez les plans ? [Non] Pourquoi ?
Zukovsky : Cette salope a essayé de me tuer, détruit ma poissonnerie, et qui plus est, a ruiné un très bon costume. Le capitaine du sous-marin est mon neveu. Si Elektra est impliquée avec Renard et des trucs atomiques, je l’ai fourré dans quelque chose dont je dois le sortir.
Bond : Un peu tard pour vous de penser à sa morale.
Zukovsky : Vous savez à quoi ressemble un salaire dans la marine Russe ? J’ai aidé Yevgeny à avoir une maison. Ca ne fait pas de lui l’ennemi public numéro un…

Le sous-marin d’Yevgeny est justement en train d’accoster, Renard et Elektra montent à bord. Renard tue Yevgeny d’un coup de boule et fait prisonnier l’équipage en l’enfermant quelque part. Il fait ses adieux à Elektra : « Je ne reverrais plus », « le monde ne sera plus jamais pareil », « amuse-toi ». Blue Eye s’approche d’Elektra en lui disant qu’il a une nouvelle intéressante…

Bond, Zukovsky et Christmas sont dans une usine de colorant à Istanbul. Ils discutent de où pourrait se trouver Elektra et pensent qu’elle est dans un endroit nommé The Immortal Temple of Galata :

Zukovsky : Si quelque chose est arrivé a Yevgeny… vous devez me laisser tuer Elektra.
Bond : Je ne pense pas pouvoir vous le garantir.

Soudain une grenade (et non une bombe) explose ! Bond reprend ses esprits et s’enfuit avec Christmas, ils se retrouvent dans la foule du Grand Bazaar et voient Gabor. 007 pique deux trois trucs sur des étals et envoie des épices dans les yeux de Gabor avant de l’assommer avec un plateau en bronze. Bond et Christmas courent vers un square où 6 hommes les prennent en chasse. Ils entrent par une porte et arrive dans un bâtiment, une autre porte et ils sont maintenant dans un bain turc rempli de filles complètement nues. Ils parcours encore les entrailles du bâtiment et arrivent sur le toit (où se trouve deux dômes en verre coloré).

007 sort son arme et Christmas se cache derrière un dôme. Un homme de main tombe sur elle mais 007 lui colle un coup de « crosse » et celui-ci tombe en arrière sur le dôme mais sort son arme. 007 met un coup de pied quelque part et le verre sur lequel se tenait l’homme se brise, il tombe 15 mètres plus bas.

Un autre homme monte dans les escaliers et Bond et Christmas prennent la fuite en sautant sur un autre toit où il y a des escaliers qui ramènent à la rue (007 en profite pour se retourner afin de dégommer l’un des sbires). Il dit à Christmas de continuer sans lui (ce qu’elle fait) et repère un chantier dans lequel il y a une grosse grue (mobile apparemment)… Une voiture prend en chasse Christmas (qui est à pied) mais le crochet d’une grue, piloté par Bond, saisit le pare-choc arrière de la voiture et la soulève. Un des passagers ouvre la porte et tombe dans le vide, 007 lâche la voiture dans le Bosphore.

007 prend Christmas dans sa grue lorsqu’ils se retrouvent poursuivit par une autre voiture qui vient se mettre sur leur flan. Bond appuie sur un bouton qui fait sortir les vérins latérales (qui servent à stabilisé la grue) et ceux-ci emboutissent la voiture qui fini dans un mur.

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Bond stop la grue et la met sur ses vérins hydrauliques. D’autres voitures arrivent, il utilise le bras de l’engin pour en dégager une (détruisant au passage le mur d’un bâtiment). Les contrôles du bras ne répondent plus et des hommes armés bougent jusqu’à la cabine… mais ne trouvent personne.

Bond aide Christmas à descendre sur le toit d’un tramway. Il pense que c’est enfin terminé mais Gabor saute aussi sur le toit du tram depuis un pont. Un combat s’ensuit entre les deux hommes qui essayent d’éviter de finir dans un pont ou dans les câbles électriques du tram. La poursuite s’arrête lorsque le tramway se stoppe soudainement, sa voix étant bloquée par une voiture d’où sortent des hommes de main armée. Bond et Christmas se rendent.

Dans l’un des commentaires du DVD, Peter Lamont et Vic Armstrong évoquent la poursuite qui a été avorté en parlant d’un carnage dans un duty-free (boutique hors taxes), une poursuite géante dans la vielle ville, une grue ainsi qu’une place.

Les deux compères sont amenés au Temple of Galata qui est un palais qui se trouve près des rives du Bosphore. Ils sont accueillis par Elektra qui demande à ses hommes d’amener la fille à Renard. Comme dans le film, 007 est installé sur la chaise garotte :

Elektra : Maintenant tu sais ce que tu as a faire.
Bond : Tu tuer ?
Elektra : Guéris-moi. Dis-moi pourquoi je devrais m’adoucir. Parle-moi de cela. Dis-moi que le calvaire est en route. Tout ce que je vois c’est un espion et une fille stupide, pataugeant dans une ville qu’ils ne comprennent pas. Tu ne sais pas ce que je m’apprête à… pas plus que M.
Bond : Alors pourquoi t’a-t-elle dit que j’étais mort ? 
[…] 
Bond : Il y a une chose que M sait, ce que ton père lui a dit à propos de toi.
Elektra : Intéressant… Cinq tours de plus et ta nuque sera brisée. Tu as essayé un tas de trucs dans ta vie, maintenant tu peux essayer la mort. Et qu’est-ce que mon père a dit à M ?
Bond : Que sa petite fille était folle.
Elektra : Vas-y.
Bond : La pauvre chose, toujours dans son ombre, désespérée de prouver sa valeur. […] incapacité.
Elektra : Ha ! C’était lui l’incapable ! Il aurait laissé la plus opportunité de tous les temps lui glisser entre les…

Le reste des dialogues est assez similaire au film et Zukovsky arrive, se fait « tuer » par Elektra, mais parvient à délivrer le poignet de Bond. 007 la prend en chasse et la retrouve :

Elektra : Non, James, s’il te plait, tu ne peux pas me tuer. Ce n’était pas moi. Il m’a changé, je suis à lui depuis qu’il m’a kidnappé. Tu ne comprends pas, je devais faire ce qu’il me disait.
Bond : La petite fille perdue ?
Elektra : J’ai essayé de m’éloigner de lui. Quand tu es arrivé, pour la première fois j’ai pensé que je pourrais lui échapper.
Bond : Le syndrome de Helsinki ? Le kidnappé tombe amoureux de son ravisseur.
Elektra : Je ne savais pas…
Bond : Il est tombé amoureux de toi Elektra. Tu as fait se retourner ton propre kidnappeur. Tu connais tout sur le contrôle. Tu as échangé les épinglettes, tué ton propre père. Parce qu’il n’a pas payé la rançon, qu’il s’est tenue au travers de ta route.
Elektra : Je pense que tu as fait le mauvais choix James. Tu m’as coursé alors que tu aurais dû te diriger vers le sous-marin. Tu as laissé tes émotions l’emporter et le monde va en souffrir.
Bond : Tu aimes vivre dangereusement Elektra. Hé bien c’est aussi dangereux que ça pourrait être.
PAN!

007 tue Elektra d’une balle en plein cœur et plonge dans le Bosphore où il parvient à rentrer dans le sous-marin et approche d’un garde en pointant son arme dessus :

Bond : Comment tu veux mourir ? Ça [sa cigarette] ? Ou ça [le pistolet] ?

La séquence du sous-marin n’a guerre évolué depuis le premier script, elle est restée fidèle à elle-même. Cependant les dialogues entre Bond et Renard étaient prononcés bien avant l’affrontement au corps à corps via un interphone et 007 ne sortait pas en apnée pour atteindre la pièce où se trouve Renard. Lorsque Bond et Christmas remontent à la surface, ils sont repêchés par la marine militaire/policière (qui venait de repèrer le sous-marin). À Londres, M et Tanner regardent l’image satellite des lieux et se demandent si Bond a réussi, ils ont leur réponse lorsque le bateau qui le transporte se mettre à écrire un « 007 » dans l’eau… Le film se termine lorsque les deux compères s’apprêtent à faire des choses sur le bateau pendant que nous voyons à l’arrière-plan des bateaux converger vers le sous-marin qui a coulé et le minaret où Elektra est morte…

Le monde ne suffit pas (script d’Universal) :

Passons maintenant à l’autre script (non daté) :

  • La partie du pré-générique avec Lachaise se déroule à Genève (Suisse), (ce qui est plus logique vis-à-vis du banquier).
     
  • James Bond utilisait le Q-boat pour poursuivre Sashenka mais tirait des bombes incendiaires (au lieu des torpilles du film). D’un autre côté, Sashenka ne se suicidait pas, c’est Bond qui tirait dans les réservoirs de gaz en tombant de la montgolfière (car elle coupait la corde à laquelle il s’était raccroché).
     
  • Dans ce script d’Universal, Bond parle avec Elektra à l’enterrement puis monte dans une limousine avec M et Tanner qui le mène au QG écossait :

    Elektra : Magnifique n’est-ce pas ? [Les collines verdoyantes] 
    Bond : Oui.
    Elektra : Aujourd’hui, plus que tout autre jour, le soleil se décide de briller.
    Bond : Peut-être que Sir Robert en a touché un mot avec le Tout-Puissant.
    Elektra : Un mot ? Je suis sur qu’il a conçu une OPA hostile.
    Bond : Vous le connaissiez bien ?
    Elektra : C’était mon père.
    Bond : Je suis désolé.
    Elektra : Il est mort avant d’avoir plus achever le rêve de sa vie. J’ai bien l’intention de le finir pour lui.

    M : Elektra ? À la tête de King Industries ? Je connais cette fille depuis qu’elle est toute petite, je suis sûr qu’elle sait dans quoi elle met les pieds.
    Bond : Elle n’est plus une fille maintenant.
    M : Je vous ai prévu un examen médical.
    Bond : C’est à peine une égratignure. Le Dôme a amorti ma chute.
    M : Eh bien, finalement il s’est avéré utile. Personne ne va sur le terrain à moins d’être à 100%. Le Dr. Greatrex attend.

  • Dans le QG écossait, Renard est décrit comme plus défiguré : un œil semble mort, l’autre est noir, le visage est « effrayant ».

    M : Au début, Sir Robert a essayé de négocier avec le kidnappeur avec ses propres… ressources. Quand l’oreille d’Elektra fut livrée par courrier, il est venu vers moi. Je lui ai conseillé de ne pas payer la rançon. Je savais que c’était Renard. J’ai joué aussi longtemps que possible pour l’avoir.
    Bond : Sacrifier la fille pour prendre le terroriste ?
    M : De combien de morts est-il responsable ? Combien de personnes innocentes ? On ne peut avoir qu’une seule chance d’avoir un homme comme Renard. Dans les mêmes circonstances, je referais la même chose.
    […]
    Bond : Il travaille pour quelqu’un. Quelqu’un qui veut stopper le pipeline. Et ils ont engagé le parfait tueur. Un qui mène une vendetta contre King… et vous.

    Plus tard, Q fournira notamment une montre à 007 en précisant qu’il s’agit de la vingt-neuvième, et une voiture présentée comme une BMW Z7.
     

  • Bond rencontre Zukovsky au casino sans faire de vague (comme dans le premier script, mais comme comme dans le film), il est même assez poli avec lui. L’homme se trouve en compagnie d’un de ses anciens collègues du KGB, Dmitri Palov, connu sous le nom de Boa (cet homme remplace Mr. Bull en quelque sorte, mais ce n’est pas un personnage comique – il n’y a aucune perssonage de ce genre dans le premier script). Leur conversation mentionne aussi les intérêts que le gouvernement russe aurait à tuer Sir Robert King (à cause de son pipeline). Elektra commande une Vodka Martini (sans que Bond ait déjà mentionné cette boisson) et sa devise est « cela ne sert à rien de vivre si l’on ne peut pas… se sentir vivant » (c’est également celle du film… en VO).

    Boa : Le grand 007. Pendant des années j’ai rêvé de serrer mes mains autour de votre cou.
    Bond : Boa, n’avez vous pas suivi une quelconque thérapie depuis la Pérestroïka ?
    Zukovsky : Pourquoi suis-je soudainement inquiet de ne pas avoir pris assez d’assurances ?

    Plus tard dans le casino les choses sont différentes : Bond observe Davidov au casino, celui-ci s’éclipse dans un salon privé avec une prostituée. Davidov commence alors à se mettre à son aise mais soudain il réalise qu’ils ne sont pas seuls dans la pièce, Renard et un de ses hommes de main sont là. Renard dépose de l’huile bouillante sur sa propre main et ne ressent rien, il asperge ensuite la tête de Davidov avec.

    Devant la prostituée :
    Renard : Alors c’est comme cela que tu dépenses l’argent avec lequel je te paye ? Et avec le reste tu engages des idiots qui tirent comme des aveugles ?
    Davidov : Bond…
    Renard : Devrait être mort. Ton échec d’aujourd’hui est stupéfiant. C’est une honte.

  • Comme dans le film, Bond quitte le lit d’Elektra pour chercher des indices. Il observe Davidov de sa BMW grâce à deux gadgets de la voiture : une vision infrarouge et une sorte de microphone laser. Il s’introduit ensuite dans le coffre du véhicule de Davidov avec sa montre laser et tombe sur le cadavre d’un contrôleur (d’installations nucléaires, je pense), Leonid Tasha.
     
  • Christmas Jones est désormais de nationalité américaine (changement qui a été fait pour ne pas avoir deux Bond girls françaises dans le film, Sophie Marceau ayant obtenue le rôle d’Elektra).
     
  • L’enlèvement de M existe dans ce script mais c’est c’est Tanner qui l’accompagne en « Asie » (et non Robinson). À ce moment du script il est dit que le rapport que Robert King avait acheté a servi de manuel à Renard pour extraire la carte de localisation de l’ogive.
     
  • TWINEscript 4

  • Dans ce script, Bond prend en Boa en chasse après l’explosion de la bombe à Istanbul. Celui monte à une échelle qui mène au toit du bâtiment et 007 le suit ; trois voyous les rejoignent. Bond réussit à en faire tomber un dans le Bazaar mais celui-ci se relève et se met à la poursuite de Christmas… Bond, Boa et les deux autres hommes sautent de toit en toit jusqu’à finalement sauter sur un bus en mouvement. L’un des sbires se fait électrocuter par un câble électrique et Bond envoi l’autre hors du bus, où il finit dans le pare-brise d’un van. Boa saute sur un camion en mouvement et Bond sur le toit d’un taxi. Au bout de quelques mètres, la circulation ralentit et la poursuite continue à pied à travers une allée. Les deux hommes entrent dans un café où il se battent au corps à corps avant que Boa ne réussisse à désarmer Bond. 007 lance alors un objet vers lui et la poursuite reprend en se dirigeant vers une gare maritime. Bond voit Boa monter sur un bateau à vapeur et le rejoint sur le pont où un dernier combat au corps à corps s’engage entre les deux hommes. Bond fini par tuer Boa en le faisant passer par-dessus bord. Cependant, la victoire est courte car Gabor se pointe avec Christmas que ses hommes ont capturés…
     
  • Quelque-soit le script, Bond et Christmas sont finalement capturé. Dans celui-ci ils sont amenés à la Maiden’s Tower où Elektra torture Bond sur la chaise (la réplique « Le monde ne suffit pas » n’est jamais prononcé dans ce script).

Le monde ne suffit pas (autres scripts) :

twinescrioprcr-4

  • Dans un script daté du 10 octobre 1998 que nous ne possédons pas, nous pouvons lire sur une page qu’un certain Vanbrugh (de King Industries) avait du mal à démarrer sa voiture. Bond lui proposait alors de monter dans sa BMW. Après une remarque de Bond, Vanbrugh le frappait avec l’attaché-case qu’il transportait avec lui ; une balle était notamment tiré dans la voiture et celle-ci ricochait sur les vitres blindé avant de finir dans l’appuie-tête du siège de Bond.

Retrouvez plus de scripts et autres éléments méconnus sur nos pages Les scripts oubliés et Orbis Non Sufficit !

Clement Feutry

Fan passionné de l'univers littéraire, cinématographique et vidéoludique de notre agent secret préféré, Clément a traduit intégralement en français le roman The Killing Zone et vous amène vers d'autres aventures méconnues de James Bond...

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