Après le script original de GoldenEye, CJB s’attaque à celui du Bond suivant, Demain ne meurt jamais !
Si on connaît tous le film, il faut savoir que son script a pris beaucoup de retard et a subi bon nombre de réécritures (et par plusieurs mains), à tel point qu’il n’était pas prêt pour le tournage. Cela a bien évidemment engendré quelques mécontentements au sein des producteurs et des acteurs. Anthony Hopkins, qui devait incarner le méchant, a d’ailleurs préféré quitter le projet à cause de cela. La préface d’un script daté du 13 mars 1997 (pour un tournage débutant officiellement le 1er avril) note d’ailleurs non sans humour :
S’il vous plaît, notez que c’est le script de tournage final. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de changement dans le futur. Au contraire. Cela veut dire que c’est le dernier script à être imprimé sur papier blanc. Après, les changement seront imprimés sur des feuilles colorées.
Selon le livre The Making of Tomorrow Never Dies, à la fin du tournage (en septembre), il ne restait que seulement trois pages blanches…
Le scénario qui suit (daté du 23 août 1996) fait 150 pages et a été écrit par Bruce Feirstein, il s’intitule tout simplement « Bond 18 » (consultable en intégralité à cette adresse). Bien qu’il partage de nombreux points communs avec le script final (lui aussi signé par Feirstein, entre autres) et quelques-uns avec le roman Jour J moins 10 de Raymond Benson, l’histoire est assez différente. Celle-ci a pour trame de fond la rétrocession de Hong Kong qui devait se dérouler la même année que celle de la sortie de film (1997). L’idée de faire un film impliquant la rétrocession de Hong Kong qui semblait au début bonne s’est transformée en un problème : rien ne garantissait que celle-ci se passe pacifiquement dans la vraie vie et les gens derrière Bond pensaient que ce serait une mauvaise chose si le film faisait écho à une éventuelle future tragédie. Cette idée fut donc écartée.
Voici un résumé du premier script du film :
Bond 18 (Demain ne ment jamais ?)
Le script ne s’ouvre pas sur une séquence de gunbarrel mais sur une immense cascade d’eau gelée à la passe de Khyber (Afghanistan). La caméra se rapproche d’un petit point noir : James Bond est en train d’escalader la cascade, un piolet dans chaque main et des chaussures à crampons à ses pieds. Alors qu’il grimpe, un morceau de glace se détache sous une de ses chaussures et tombe dans le vide : « Il doit y avoir un moyen plus facile de gagner sa vie », commente-t-il.
Arrivé près du sommet, il plante son second piolets sur une paroi de glace qui se brise : dans la surprise il perd son emprise sur son premier piolet et 007 est maintenant suspendu à 175 mètres au-dessus du vide, maintenu uniquement par la lanière en cuir (attaché à son bras) du premier piolet qui est encore enfoncé dans la paroi. Bond réfléchi et commence à se balancer d’avant en arrière en essayant d’enfoncer son second piolet dans la glace. Il manque d’y arriver plusieurs fois alors que la lanière en cuir de son premier piolet commence à s’effilocher. Bond parvient finalement à planter son second piolet dans la glace, juste au moment où la lanière cède. 007 reprend son premier piolet et continue son ascension, mais arrivé au sommet il plante un de ses piolets dans de la glace qui libère une poche d’eau de la cascade.
Un torrent d’eau s’abat sur 007 qui rampe maintenant sur son ventre à travers l’eau sur 7 mètres de terre ferme. Une fois hors de l’eau, il sort de son sac à dos une boite noire allongée et deux étuis à cigares. Après avoir appuyé sur des boutons, la boite se transforme en skis et les étuis se transforme en deux bâtons de ski. Il se dirige alors en ski vers une forêt enneigée dans une « parfaite forme olympique », slalomant entre les arbres, faisant un saut de 30 mètres.

Arrivé à proximité d’un marché d’armes, 007 déploie un fusil automatique high-tech et observe l’endroit avec la lunette (les images de la lunette sont retransmises au MI6) et M fait alors la remarque suivante à l’amiral Roebuck :
– M : Que disiez-vous amiral ? Quelque chose comme : « ce n’est pas un job pour un espion coureur de jupons qui renifle du vin ? ».
– Roebuck : Je ne manquerais pas de reconnaître « l’assistance » de 007 dans mon rapport au Premier ministre. Mais c’est toujours une opération navale.
[…]
– M : Je suis seulement intéressée par le succès Amiral, pas par être celle qui en obtient le crédit.
À partir de là, tout se passe à peu près comme dans le film (marché d’armes, MI6, missile de croisière), ou plutôt comme dans la novélisation puisque qu’il y a Bill Tanner (et non Charles Robinson).
La différence majeure est qu’il n’est ici pas question de Gupta mais d’un certain Kim Dae Yung (Nord-Coréen qui est un spécialiste dans le domaine nucléaire) et d’une boîte rouge pouvant contenir des armes nucléaires (et non un encodeur GPS). Une d’elles étant repérée sous l’aile d’un des MiG, Bond fait son show (il possède notamment un couteau sur lui) et prend l’avion. Ensuite c’est comme dans le film, à ceci près que le MiG-29 de Bond vole en sens inverse au-dessus de l’appareil ennemi avant d’activer le siège éjectable.
GUNBARREL + GÉNÉRIQUE D’INTRODUCTION
007 se trouve à l’université d’Oxford (devant laquelle est garée une Aston Marin DB5) où il apprend la langue chinoise mandarin (et non le danois) avec une jolie professeure nommée Jenny Wu (la trentaine). Ces deux-là sont assez complices et elle lui demande s’il assistera à sa lecture. Bond ne peut pas, Miss Moneypenny vient tout juste de l’appeler. Alors qu’il sort de l’université, on peut voir sur une télé que Valentin Zukofsky (orthographié ainsi dans ce script alors que cela s’écrit en réalité « Zukovsky ») a été élu président de l’Ukraine…
James Bond arrive en DB5 à la salle de conférence du MI6, il y rencontre M et la colonelle de l’OTAN Domique Everhart, belge, la trentaine. Celle-ci pense que la boite rouge qu’il a vu au marché aux armes contiendrait de l’uranium 235 ; elle s’intéresse à Yung et à un certain Rendera Sikrahm, connu également sous le nom de Richard Stamper et qui apparaît sur la vidéo du marché :
– Col. Everhart : Kim Dae Yung. Nord coréen formé à Moscou, spécialiste en armes nucléaires. Il a apparemment été exclu des bonnes grâces du régime nord-coréen actuel après une tentative ratée pour voler de la matière fissile sur un réacteur à eau légère en Afrique du Sud ; un accident qui l’a laissé complètement sans cheveux… [Un autre visage apparaît sur l’écran] Et Rendera Sikrahm, également connu sous le nom de Richard Stamper. Mercenaire indépendant, Laos et Cambodge. Son père était du Népal, un guerrier Ghurka, conscrit par le gouvernement britannique pour se battre en Chine durant la Seconde Guerre mondiale. Après quoi la famille s’installa à Hong Kong, où le jeune Stamper a été sans aucun doute traité comme un citoyen de seconde zone à la fois par les Chinois de Hong Kong et par les Britanniques locaux. Nous avons tous entendu parler des panneaux des piscines britanniques à Hong Kong qui disaient : « Aucun Ghurka n’est autorisé ». […] En conclusion : ces deux hommes ont une vendetta contre le monde. Ils ont des armes nucléaires et sont dangereux.
Après la présentation de la colonelle, M dit à Bond de prendre le numéro de celle-ci au cas où il aurait besoin de plus d’informations. Il va donc vers elle, il y a une attraction mutuelle d’après le script. Elle demande de quoi écrire à Bond, celui-ci lui donne un stylo, elle demande ce qu’il fait (le stylo) : il répond que cela dépend du numéro qu’elle écrit. Elle sourit, Bond remarque l’alliance. Il lui demande si elle est mariée et a des enfants : Oui, trois. Elle demande donc à Bond s’il est marié, Bond répond que non. Elle dit qu’elle s’en doutait. 007 est cependant troublé et un peu plus sombre après cette réplique (« Amertume ? Remords ? »). Il prend donc la carte avec le numéro, lui dit de prendre soin d’elle et s’en va.
Puis vient quelques échanges avec Moneypenny (où il est sous-entendu que Bond et Dominique se connaissaient déjà) :
– Bond : Moneypenny ! Nous devons arrêter de nous rencontrer comme cela. Ils sont peut-être après nous.
– Moneypenny : Bonjour, James. Vous avez apprécié votre réunion ?
– Bond : Dans les moments les plus sombres, c’est pour cela que je vis. Spécialement depuis que j’ai appris que vous aimez regarder… Depuis une caméra cachée.
– Moneypenny : Au fait James, en temps normal je ne demanderais pas, mais… N’étiez vous pas bloqué avec la colonelle autrefois sur un radeau pendant deux semaines sur la mer des Sargasses ?
– Bond : Moneypenny ! Comme vous êtes indiscrète ! M’avez vous déjà vu rapporter des ragots ?
– Moneypenny : En fait je ne savais pas que vous pouviez faire quoi que ce soit, mais…
– Bond : …On veut tous ce que l’ont ne peux pas avoir.
– Moneypenny : Pas chacun de nous, 007.
[La porte du bureau de M s’ouvre].
– Bond : Quoi, pas de désir d’aventure ?
– Moneypenny : Non, 007. C’est juste que j’ai appris de mon expérience personnelle, que lorsque nous avons ce que nous voulons, quelque part la réalité… n’est jamais aussi satisfaisante que la fantaisie. Ne faites pas attendre M.
Bond rejoint M dans son bureau où elle l’attend avec le ministre Peter Johnstone. Ils lui disent qu’une source anonyme (qui souhaite uniquement parler à 007) a indiqué que Elliot Carver Harmsway, magnat des médias qui a par le passé manifesté son mécontentement vis-à-vis de la décision de rétrocession de Hong Hong, pourrait avoir des connexions avec Stamper, Yung et l’uranium. Harmsway aurait également aidé à élire Zukofsky en échange d’uranium. (Le nom du méchant doit être tiré de l’expression harm’s way = « en danger » en anglais).
– M : Dites moi 007, que savez-vous de Elliot Harmsway ?
– Bond : Seulement ce que j’en aie lu dans les journaux.
– Johnstone : Ses journaux ?
– Bond : Occasionnellement, oui. Magnat des médias britannique. Né à Hong Kong, contrôle des journaux, télés, radios, chaines câblées, satellites, livres, magazines, films, logiciels d’ordinateurs. Parcs d’attractions.
– M : Avec Demain [Tomorrow], le premier journal mondial. 27 millions d’exemplaires, par jour.
– Bond : « Capable renverser des gouvernements avec un seul récit », comme il le dit dans la presse.
– Johnstone : Exactement.
– Bond : …Qu’a fait Harmsway ?
– M : Il semble, 007, que nous avons reçu un tuyau…
– Johnstone : Une rumeur… D’une source anonyme…
[…]
– Johnstone : Dois-je vous rappeler à tous les deux que Elliot Harmsway, Sir Elliot Harmsway descend directement du Earl d’Aberdeen ? Que ses ancêtres écossais ont pratiquement inventé Hong Kong, et que par pure gratitude, la Reine Victoria a elle-même nommé le port « Aberdeen Harbour » en leur honneur ?
– M : Pas plus que je dois vous rappeler, ministre, qu’être un membre du club des fils à papa n’exclut personne de mener une vie d’activités criminelles. (À Bond) La raison pour laquelle j’ai invité le ministre ici, est de le rassurer sur le fait que l’enquête sera menée dans la plus grande discrétion.
[…]
– Bond : …N’avions nous pas autrefois enquêté sur Harmsway ?
– M : Si. En 1988. Il été furieux des plans britanniques pour rétrocéder Hong Kong et a supposément commencé ses propres négociations avec le gouvernement chinois. L’enquête n’a rien donné, mais cela a fait gagner au MI6 un ennemi plutôt puissant…
– Johnstone : Sans mentionné le chaos que cela a causé à Whitehall quand ses journaux hurlaient à un changement de gouvernent.
[…]
– Johnstone : Il y a une dernière chose, 007 : Elliot Harmsway est vital pour les intérêts économiques de notre nation. C’est aussi un contributeur majeur du parti. J’attends que l’on prenne cela en compte.
– Bond : Des considérations politiques ?
– Johnstone : Pour autant que je m’en souvienne, 007, je n’ai pas suggéré de telles choses. En réalité, je n’ai jamais été ici.
M envoie son agent à Venise où il aura pour tache d’enquêter discrètement sur Harmsway en rencontrant la source anonyme lors d’un carnaval. Avant de partir, Malcolm Saunders, le successeur de Q, fait son apparition ; ce n’est visiblement pas la première fois qu’il rencontre 007. (On apprend que Q profite de sa retraite en allant pêcher avec ce qui sera le Q-Boat de Le monde ne suffit pas) :
– Saunders : Maintenant soyez attentif, 007. Nous n’avons pas beaucoup de temps pour vous montrer vos nouveaux jouets.
– Bond : Comment va le vieux Q ?
– Saunders : Parti pêcher.
– Bond : Pêcher ?
– Saunders : La pêche au gros. Torpilles à sonar. Cadeau de retraite de ses amis de la CIA.
Saunders donne à Bond une sorte de briquet lance-flamme et explosif, une carte qui permet de craquer des codes, des lacets de chaussures explosifs et une montre laser qui a aussi une fonction de compteur Geiger. Saunders fini en lui donnant une alliance :
– Saunders : Une carte de sécurité en plastique banale. Le nom est ici, la bande magnétique est là, et voici le microprocesseur qui sert à craquer le code. Passez-la dans n’importe quel lecteur de carte, n’importe où, et vous serez à l’intérieur.
– Bond : Est-ce que cela fonctionne sur les distributeurs de billets ?
– Saunders : C’était un test autorisé. J’ai rendu l’argent.
– Bond : Je vois…[…]
– Saunders : Oh. J’avais presque oublié. Voici un dernier truc : avant que Q ne parte, il a demandé à ce que je vous donne un autre dispositif de protection.
– Bond : Une alliance ? Que suis-je censé pouvoir faire avec cela ?
– Saunders : Je crois que les mots exacts de Q étaient : « Rien du tout, espérons-le ».
Arrivé en gondole sur la Place Saint-Marc de Venise de nuit, Bond porte un masque de carnaval donné par M pour rencontrer l’informateur anonyme : il s’agit d’une femme qui porte également un masque. Celle-ci croise Bond une fois, mais lui dit qu’elle pense être suivie et lui donne un autre lieu de rendez-vous où Bond la tire vers une alcôve. La femme enlève son masque et on découvre Paris (une ex de Bond).
On apprend que Bond n’est pas vraiment content de la revoir car il pense que sa spécialité est plutôt les « au revoir ». Ce serait donc elle qui l’aurait quitté. Paris lui dit qu’elle est désolée et qu’elle l’aime toujours, Bond la gifle. Elle lui demande s’il se sent mieux maintenant qu’il l’a fait et il lui répond « et toi ? ». 007 a du remord et revient doucement vers elle, celle-ci lui dit que Harmsway est fou et qu’il garderait l’uranium volé sur son bateau où il doit tenir une conférence le lendemain.
La scène devient plus romantique, Paris se pose dans ses bras et elle lui demande de l’embrasser. Bond lui demande d’abord comment elle connaît Harmsway, elle ne répond pas. Paris l’embrasse et soudainement elle se débat et hurle en lui disant de la lâcher ; quatre hommes vêtus de capes noires et de masques blancs arrivent vers Bond. Paris court vers eux. Bond ne comprend pas jusqu’à ce qu’il s’aperçoive que l’un des hommes est Stamper (Paris fait croire à ce dernier que Bond n’est qu’un alcoolique qui l’a embrassé).
Stamper demande à l’un de ses hommes de la ramener au bateau et s’approche de Bond avec deux autres malabars. Bond prend la fuite en montant les marches pont du Rialto et lance sa cape en l’air « tel Batman ». Il profite de cette distraction pour se mêler dans la foule du carnaval mais un des hommes le repère et la poursuite reprend. Bond voit un groupe de touristes et leur prend un appareil photo dont il se sert pour « flasher » l’un de ses poursuivants avant de lui envoyer le charriot d’un vendeur de souvenirs. L’homme se remet sur pied et voit Bond disparaître dans une rue, il essaye de s’y rendre mais son passage est bloqué par deux motards qui discutent : l’homme soulève une des motos avec le motard toujours dessus et la jette dans le canal.
007 arrive à la Plaza San Salvatore, ses trois poursuivants se séparent pour le retrouver. Soudain une main d’un des hommes attrape Bond ; un court combat au corps-à-corps s’ensuit avec Bond qui fait passer sa cape au-dessus de la tête du méchant avant de l’envoyer dans un mur où il est assommé temporairement. Bond s’en va et l’autre homme de main se prépare à tirer sur la personne dans la cape de 007 mais se rend compte qu’il s’agit de son collègue. Bond arrive au Bovolo et monte les escaliers en spiral ; les deux malabars entendent ses bruits de pas et le poursuivent.
007 monte sur le toit du bâtiment et saute sur un autre bâtiment en contre-bas où il atterrie sur un toit raide ; incapable de poser son pied sur un point d’appui il glisse sur les tuiles jusqu’au bord. Alors que 007 parvient à se hisser à la sécurité, un des hommes saute sur son toit et se bat contre lui. Il envoie Bond glisser vers le bas, puis perd son équilibre et glisse après Bond. Au bord du toit, Bond est sur le point de tomber sur la lucarne d’un bâtiment en dessous mais parvient à s’agripper à une gouttière. L’homme passe à côté de lui et s’accroche aux jambes de Bond pour éviter de tomber sur la lucarne 4,6 mètres plus. Une seconde plus tard ils chutent tous les deux à travers la lucarne pour se retrouver dans un musée médiéval. L’homme récupère vite, attrape Bond par le col et pose le canon de son arme contre son menton en lui disant : « Je vous dois quelques douleurs ».
En une fraction de seconde Bond attrape le bras du méchant et éloigne son menton de l’arme : un coup est tiré dans le plafond. Profitant du fait que le flash de la détonation a temporairement aveuglé l’homme, Bond attrape un candélabre et frappe le bras de l’homme avec ; celui-ci lâche son arme. 007 sort son Walther mais le méchant lui attrape le bras et le désarme, le pistolet tombe par terre. Il envoie Bond vers un coin de la pièce et éloigne des tables et des chaises massives en se dirigeant vers lui. 007 pousse une armure sur un plateau à roulette vers lui, mais le méchant l’éloigne de son chemin comme s’il s’agissait d’un moustique. Bond saisit une patte en bois d’une table cassée et s’en sert comme d’une batte pour éloigner le malabar. Non impressionné, le méchant casse une vitrine avec son poing et attrape une épée de type claymore. Il coupe la patte de table de Bond en deux avec l’épée et 007 est forcé de reculer à une vitrine où il attrape une hallebarde. Le méchant lâche son épée et saisit une hache d’armes. Les deux hommes s’affrontent brièvement avec leurs armes médiévales jusqu’à ce que le méchant casse la hallebarde de 007. Bond est forcé de reculer vers une vierge de fer (un sarcophage avec plein de pics dedans) ; le méchant essaye de le faire rentrer dedans mais l’agent anglais fait un pas de côté à la dernière minute : l’homme manque de peu de finir à l’intérieur. Bond attrape une morgenstern sur un mur et frappe la hache d’armes du méchant avec ; ils perdent tous les deux leurs armes. Le méchant essaye alors d’étrangler Bond mais ce dernier parvient à se libérer de son emprise et essaye d’attraper une hache à main. Le méchant récupère le Walther sur le sol alors que Bond n’arrive pas à sortir la hache du mur… À la dernière seconde 007 parvient à la déloger et coupe avec des lanières de cuir qui soutiennent la vierge de fer. Celle-ci, dans un plan de caméra vue de l’intérieur, tombe sur le méchant et l’empale. 007 récupère son arme :
– Bond : Il s’est bien battu, mais c’était un cas terminal (but the case was terminal, avec case signifiant aussi « boite » en anglais).
Le lendemain, Elliot Harmsway est sur son yacht, le Sea Dolphin II, où il donne une conférence de presse sur ses recherches océaniques. Bond doit monter à bord pour voir si l’uranium est bien là et si tel est le cas, faire un signe à Franco DiGiacomo des services secrets italiens pour que celui-ci monte à bord avec ses hommes et arrête Harmsway.
Le script nous dit que Harmsway a « l’euphorie maléfique qui montre tout le charme et le charisme qui ont fait de lui l’un des magnats des médias les plus puissants au monde ». Il explique aux journalistes que des foreuses sous-marines vont enquêter sur la pollution dans les lits de corail (il leurs montre l’engin, celles-ci sont similaire à celle du film). D’autres de ses possessions comme des radars étudieront le vent. Il remercie Zukofsky pour son aide et explique qu’il va faire cadeau à l’humanité de ce yacht de recherches expérimentales en ne demandant rien en retour, si ce n’est les droits de diffusion télé. Miss Venise vient inaugurer le yacht en frappant une bouteille de champagne contre la coque puis Harmsway propose aux journalistes de répondre à quelques-unes de leurs questions :
– Journaliste #1 : M. Harmsway, pourquoi avoir nommé ce bateau le Sea Dolphin II ?
– Harmsway : En réalité, mon premier choix était « Sans Commentaire ». Donc si quelqu’un aurait demandé où je me trouvais, j’aurais plus répondre en toute vérité « Sans Commentaire ».
– Journaliste #2 : Sir Elliot, est-ce vrai que vous êtes en négociation pour bouger vos bureaux de Hong Kong à Kuala Lumpur ?
– Harmsway : Sans commentaire.
007 s’infiltre à bord et ouvre la porte d’une pièce grâce à sa carte qui permet de craquer des codes ; pièce dans laquelle il trouve la boite rouge du prégénérique qui contient effectivement de l’uranium. Sa montre-compteur Geiger le confirme et il prend un peu de temps pour fouiller le reste de la pièce dans laquelle il ne trouve pas grand-chose à par des scies à dents pour la foreuse, soit rien qui semble probant. Bond remonte et fait signe à DiGiacomo qui se trouve dans un café non loin avec sa montre laser (dont le faisceau est bleu). Alors que Bond essaye de ne pas attirer l’attention, notre cher Valentin le croise et l’invite au bar (les dialogues sont plutôt drôles). Zukofsky présente Bond à Harmsway qui le présente à sa femme… qui n’est autre que Paris. Bond est plutôt mal à l’aise car Elliot pense que 007 et Paris se sont déjà rencontrés…
– Zukofsky : M. James Bond !
– Bond : Valentin. Quelle déplaisante surprise.
– Zukofsky : Qu’est ce qui vous amène à Venise, M. Bond ? Le business ? Ou le business de quelqu’un d’autre.
[Une maîtresse de Zukofsky, Sofia, vient et il lui donne de l’argent pour qu’elle aille faire du shopping].
– Zukofsky : Venez. Laissez-moi vous payer un verre. C’est gratuit. Deux vodkas-martini. Au shaker. Non à la cuillère. Et vous ?
– Bond : Une.
– Bond : Valentin, je dois dire que le capitalisme semble bien vous traiter.
– Zukofsky : J’étais habitué à vendre des armes ; maintenant j’achète des votes. Sous la table.
– Bond : Bien sûr. Si vous ne pouvez pas battre le gouvernement, autant le posséder.
– Zukofsky : Attendez, laissez-moi vous présenter à un ami à moi. Elliot ! Elliot ! Viens voir.[…]
– Bond : Je dois dire que j’ai toujours été l’un des plus gros partisans de M. Valentin.
– Valentin : « Un des plus gros partisans » ! Il a en pratiquement fait une carrière !
– Bond : C’est un beau bateau, Sir Elliot. Il brille pratiquement dans la nuit.
– Harmsway : Je peux vous dire que vous êtes un homme avec un œil pour les possessions exquises. (À Paris) Chérie ! Viens là. (À Bond) Je veux que vous rencontriez ma femme. Paris Harmsway, laisse-moi te présenter James Bond. Mais… je crois vous vous êtes déjà rencontré tous les deux.
Se produit alors un silence inconfortable qui est brisé par DiGiacomo et ses hommes qui montent à bord pour fouiller le bateau et arrêter Harmsway. Si Valentin prétexte une excuse pour se retirer : « Je me souviens d’une réunion d’urgence à Moscou », Elliot lui, invite les autorités à le suivre. Bond sur ce temps-là reste en retrait avec Paris. Elle est terrorisée, il veut la consoler, mais elle le repousse en lui disant qu’Harmsway va la tuer s’il continue. Bond l’envoie donc à sa chambre d’hôtel pour la protéger et lui dit qu’il la rejoindra dans 20 minutes ; elle attend un « je t’aime » qui ne viendra pas de la part de Bond.
Bond revient vers les forces de l’ordre et Harmsway ouvre la boite rouge qui contient de l’uranium ; mais celui-ci est cependant appauvri comparé à la scène précédente et est donc sans danger : « un enfant pourrait dormir dessus » dit Harmsway. Il prétend que c’est un cadeau du gouvernement russe pour créer des outils pour ses recherches océaniques (en réalité Yung avait trouvé une trace du passage de Bond, un tiroir mal refermé, et avait interverti les boites).
Les autorités s’excusent et partent, laissant Bond seul avec Harmsway. Ce dernier lui demande s’il a apprécié ce petit jeu et le provoque en lui disant qu’il ferait mieux de ne pas se mettre à dos un homme qui achète de l’encre par tonnes, car « c’est plus mortel que de l’uranium ». Pour conclure, il lui demande s’il n’est pas en retard à son « rendez-vous »…
Bond se hâte et arrive à son hôtel (le Danielli), il crie après Paris, mais il est déjà trop tard. Elle est morte et flotte à la surface du canal. Bond est dévasté et comme un malheur n’arrive jamais seul, DiGiacomo arrive et le place en état d’arrestation.
En mer de Chine méridionale, le HMS Indomitable (pas le porte-avion mais une frégate) se prépare à faire silence radio pour être le plus indétectable possible aux sonars/radars.
À l’extérieur d’un manoir écossais, Harmsway dépose une dernière rose rouge sur le cercueil de sa femme avant de rejoindre d’autres hommes avec Stamper dans une pièce à l’intérieur. Pour nous parler de la description de l’endroit, le script nous dit : « nous sommes dans une pièce qui ne semble pouvoir exister, eh bien, que dans un film de James Bond : brillant, pur, stérile. Acier, verre, chrome ». Il y a là une sorte de réunion autour d’une table qui ressemble fortement à la scène où Carver discute avec les membres de son réseau dans le film :
– Numéro 1 : Sir Elliot, la division divertissement va sortir trois nouveaux films d’animation pour les enfants cette année. D’ici à ce que nous ayons fini de les promouvoir sur notre télé, radio, câble, journaux et dans les magazines, il n’y aura pas un seul parent qui ne se sentira pas coupable s’ils n’emmènent pas leurs enfants à nos magasins et nos parcs d’attractions pour acheter les jouets, les livres, les jeux vidéo et les vêtements faisant figurer nos « adorables petites créatures ». Nous estimions les revenus à 3,1 milliards de dollars.
[…]
– Numéro 2 (un homme qui ressemble remarquablement à Bill Gates) : […] notre division logiciels a introduit un nouveau système d’exploitation, Gates’ 99. C’est délibérément rempli de bug pour forcer les gens à acheter nos mises à jour pour les cinq prochaines années.
[…]
– Harmsway : Au fait, numéro 5, qui est en tête des élections américaine ?
– Numéro 5 : Les Démocrates, monsieur, par neuf points.
– Harmsway : Peut-être est-il temps de publier cette histoire à propos de sa vie sexuelle. […] Une course serrée est toujours meilleure pour nos audiences TV.
[…]
– Numéro 3 : Je suis dans le regret de vous annoncer, monsieur, que Saddam Hussein demande toujours un bonus pour son rôle dans la guerre du Golf.
– Harmsway : …Ne le payons-nous déjà pas pour ses services ?
[…]
À la fin de la réunion, une carte de la Malaisie apparaît et Harmsway dit que « dans exactement 36 heures, nous allons initier la première phase du crime le plus parfait au monde ».
Comme dans les réunions du SPECTRE, Elliot se débarrasse de l’un de ses collaborateurs. Cet homme que le script nomme « Numéro 3 » (M. Azziz) est soupçonné de détourner 10% de l’argent que Harmsway verse à Saddam Hussein. Stamper est alors chargé de raccompagner Numéro 3 à son jet, ils montent dans une voiture et soudain Stamper se retourne en mettant sa main dans la veste : fausse frayeur, Stamper propose juste du chewing-gum à Numéro 3. Arrivé à l’aéroport, Stamper donne un journal à Numéro 3 histoire que ce dernier ait « quelque chose à lire » durant le vol. Seulement à l’intérieur de l’avion, Numéro 3 découvre une photo de lui à la une du journal avec comme gros titres « Un agent israélien découvert », puis deux hommes arabes viennent s’asseoir à côté de lui dans l’avion. Numéro 3 pousse un hurlement…
Il fait nuit et selon ses instruments de navigation, le HMS Indomitable se trouve actuellement dans le détroit de Malacca. Certains hommes de l’équipage se demandent toutefois s’ils sont au bon endroit et dans l’espace nous voyons un satellite de HNN (Harmsway News Network). Soudain la foreuse (nommée « the worm », le « ver ») aperçu précédemment sur le Sea Dophin II à Venise, frappe le navire et le coule (contrairement au film, les Chinois n’apparaissent pas). La foreuse s’occupe ensuite du bateau gonflable des survivants. Elliot observe cela en sifflotant Wouldn’t It Be Loverly depuis le Sea Dolphin II et fait envoyer ses plongeurs à bord de l’épave…
Bond est en ravissante compagnie au restaurant Bibendum à Londres lorsqu’il reçoit un coup de téléphone de Miss Moneypenny. On le retrouve à nouveau dans sa DB5 dans laquelle il se rend à la salle de conférence de la Banque de Londres. Il fait son entrée dans son uniforme de la Royal Navy (alors que Roebuck était en train de protester en disant que cette affaire devrait être strictement traitée par la Royal Navy) et retrouve M, Tanner, le ministre Johnstone, l’amiral Roebuck et un officiel du trésor. Le ministre dévoile que le HMS Indomitable vient d’émettre un signal d’abandon du navire et a donné sa dernière position connue (au sud de Kuala Lumpur, Malaisie). Pendant ce temps, la foreuse (qui a des dents en uranium) et les plongeurs d’Harmsway investissent l’épave pour récupérer ce qu’ils étaient venus chercher : des lingots d’or. La foreuse s’attaque à la première pile « comme dans du beurre »…
Bond apprend lors de la réunion que la frégate transportait un tiers de la réserve d’or de Grande-Bretagne et que celui-ci était rapatrié en Angleterre en vue de la rétrocession de Hong Kong. Le ministre Johnstone veut que Bond soit présent en observateur lors de la mission de récupération par la Navy. En privé, Bond dit à M que ça lui semble étrange qu’il n’y ait aucune trace du sabordage du navire sur les images satellites infrarouges de sa position présumée ; elle demande à son agent de se rendre à Kuala Lumpur dans le but d’enquêter sur la disparition de l’or. Lorsque 007 lui demande si Harmsway n’a justement pas installé son quartier général dans cette ville, elle lui répond :
– M : Contrairement à ce que vous pouvez penser 007, le monde n’est pas rempli de méchants qui peuvent creuser des volcans, les remplir de femmes à forte poitrine, et menacer le monde d’anéantissement nucléaire.
Elle ajoute que l’affaire Harmsway est close, que les autorités italiennes ont conclu au suicide de Paris, qu’ils ont eu assez de mal à empêcher que le nom de Bond ne sorte dans les médias et que sa mission ne consiste pas à régler une affaire personnelle avec Harmsway.
Elliot Harmsway arrive en hélicoptère à ses bureaux de Hong Kong (qui se situent au HSBC Main Building) où il rencontre le Général Li (de Chine) pour lui vendre le building. Un des avocats Harmsway lui explique qu’il pourrait en obtenir un meilleur prix s’il attendait encore mais Elliot dit que ce serait contraire aux anciens principes du feng shui et signe le document. Il explique c’est aussi au nom du feng shui que le bâtiment a un « cinquième puits de ventilation qui ne fonctionne pas sur le toit ». La vente étant conclue, Harmsway rejoint son hélicoptère avec Stamper sur le toit. L’aéronef décolle et nous voyons qu’un câble relie maintenant les patins de celui-ci au système de ventilation dont Harmsway venait de parler. Elliot ouvre bouteille de champagne alors que l’aération attachée à l’hélicoptère renverse le Général Li et ses aides. Le pilote coupe le câble et Harmsway lève son verre en disant : « Semer la confusion chez ses ennemis. Dans 48 heures, ce bâtiment ainsi que l’ensemble de Hong Kong, aura cessé d’exister ».
Bond est à bord d’un hélicoptère Sea King qui survole la dernière position présumée du HMS Indomitable ; celui-ci reste introuvable.
Au nouveau quartier général de HNN situé dans les tours Petronas de Kuala Lumpur, le plus haut building du monde (à cette époque), une secrétaire d’Harmsway l’informe notamment que le Premier ministre canadien veut déjeuner avec lui (« inscrivez-le sur mon agenda pour le prochain voyage »), que le candidat à la présidence américaine s’est plaint à propos de l’histoire de sexe (« Donnez-lui 10 000 $ pour ses fonds de campagne et expliquez-lui que je n’ai aucun contrôle sur ce que mes journalistes écrivent »), que la Reine l’invite à dîner (« Oui »). Harmsway arrive dans une salle où il s’informe de l’actualité mondiale :
– Harmsway : Bonjour à tous mes golden retrievers. Quel type de ravage devrions-nous créer dans le monde aujourd’hui ?
– Directeur de la rédaction 1 : Un ferry a coulé au Pakistan, 457 morts.
– Harmsway : Bien.
– Directeur de la rédaction 2 : Un avion de ligne est tombé à Omaha.
– Harmsway : Mieux.
– Directeur de la rédaction 3 : Le sommet économique s’est terminé à Tokyo.
– Harmsway : Ennuyeux.
[…]
– Directeur de la rédaction 4 : Il y a quelque chose avec la marine britannique dans le détroit. Avion de sauvetage, hélicoptères […]. Ils ont chassé un de nos bateaux du secteur.
– Harmsway : Vraiment ?
[…]
– Harmsway : Je suis choqué ! Faites-le véhément habituel de protestation : liberté de la presse, le droit des gens de savoir… Faites mousser avec beaucoup d’indignation justifiée. Suivant ?
Pendant ce temps on informe 007 que le corps d’un membre de l’équipage a été repêché et le Sea King atterrit. Alors qu’il sort de l’hélicoptère, Bond tombe sur Jack Wade de la CIA. Il lui demande ce qu’il fait là et Wade lui fait comprendre qu’officiellement, il n’est pas là et que la CIA ne sait pas pour l’or disparu, du moins officiellement (« le monde est mon bureau », ajoute-t-il). Ils examinent le corps du membre de l’équipage : une « attaque de requin ? » demande Wade en voyant les blessures faite par la foreuse, mais pour Bond ce ne peut pas être le cas : « les veines sont cautérisées, comme si elles ont été refermées par de la chaleur ».
Les deux compères se rendent au port Klang en bateau cigarette car Bond veut demander à l’officier de port des rapports sur les marées, les courants et des cartes afin de déterminer depuis où le corps a dérivé et ainsi trouver la localisation de la frégate. Vers la fin du trajet ils manquent de percuter un autre bateau conduit par une femme d’environ 32 ans (Sidney) :
– Wade : Je pense que je viens de rencontrer ma future ex.
– Bond : Pas si tu nous tues en premier. À moins que ce soit ton plan pour quitter Muffy.
– Wade : Au fait, Jimbo, qu’est-ce qui est arrivé à cette fille, à Cuba ?
– Bond : Natalya ?
– Wade : Oui, du ministère des transports russe.
– Bond : Elle s’est mariée avec un joueur de hockey.
– Wade : J’envie tes assignements « sous couvertures ».
– Bond : Nous travaillions dans l’ombre. Nous faisons ce que nous pouvons.
Ils rencontrent l’officier de port qui leur fait comprendre qu’une certaine Sidney Winch est déjà passée pour lui demander des choses similaires. Lorsque Bond demande à l’officier s’il s’est passé quelque chose d’inhabituel le soir où le HMS Indomitable a disparu, celui lui répond qu’un certain capitaine Cheong était en retard.
On retrouve Bond en smoking blanc dans un « yacht club », assit à une table où lui, Cheong et Wade jouent à une sorte de poker. Le capitaine (qui porte un bandeau sur un œil) lui dit que le pilote automatique par satellite de son bateau les a mis sur une mauvaise trajectoire, un autre capitaine bateau a eu le même problème. Il lui conseille de parler à Sidney Winch, propriétaire d’une entreprise de récupération maritime car personne n’en sait plus sur le détroit qu’elle ; elle se trouve au bar de l’établissement. Bond l’aborde mais n’arrive pas à obtenir quelque chose d’utile :
– Sidney : Bourbon. Sec.
– Bond : Je me demande si vous maniez votre alcool plus attentivement que vous ne le faites avec votre bateau.
– Sidney : Parfois, vous devez juste plonger dans les choses. Être téméraire.
– Bond : Et je parie que vous laissez toujours des remous dans votre sillage.
– Sidney : Nous nous sommes déjà rencontrés ?
– Bond : Cet après-midi. Nos bateaux se sont pratiquement embrassés dans le port. James Bond.
– Sidney : Sidney Winch.
– Bond : Vodka martini, secoué pas agité. Et une autre pour vous ?
– Sidney : Non. Mais vous pouvez acheter un verre pour mon ami, Taro.
[Elle recule, révélant un homme énorme en costume sombre : Taro].
– Bond : Votre petit copain ?
– Sidney : Mon chaperon. J’attends quelqu’un pour dîner.
– Bond : Dommage. (Au barman) Donnez-lui ce qu’il veut.
– Sidney : Alors, qu’est-ce qui vous amène à Kuala Lumpur, M. Bond ? Attendez ne dites rien : un mariage malheureux ? […].
– Bond : En fait, je suis ici pour les affaires. On pourrait parler d’une… occasion en or.
– Sidney : Et dans quel business êtes-vous, monsieur Bond ?
– Bond : Assurances. Lloyds de Londres.
– Sidney : Le détroit peut être un endroit très dangereux, M. Bond. Quelques mots griffonnés sur un bout de papier à Londres n’ont pas beaucoup de valeur ici. Y compris les assurances-vie.
– Bond : Je garderai ça à l’esprit.
– Sidney : Je vois que mon rendez-vous est là. (À Taro) Et je pense que M. Bond est prêt à partir.
– Bond : Ravi de vous avoir revu.
– Sidney : N’en faisons pas une habitude.
Elle part et il s’avère que la personne qu’elle attendait n’est autre que Harmsway et Sidney s’écrit « Oncle Elliot !! ». Taro attrape Bond en lui demandant de partir et 007 attache Taro au bar par la cravate avec un pic à glace… de la même manière qu’il le ferra avec un vigile du casino de Zukovsky dans Le monde ne suffit pas.
Le lendemain, dans une marina déserte, 007 croise trois jeunes femmes en bikini à ficelles puis Q… Celui-ci lui dit qu’il espère que ce sera la dernière fois qu’il lui viendra en aide et lui fournit des gadgets : un dispositif de communication (fax, téléphone, biper), et une nouvelle voiture (marque et modèle non précisé) avec les raffinements classiques : écran de fumée, missiles, mitrailleuses, blindage, contrôle à distance, radar infrarouge à imagerie thermique, instruments de navigation et 17 porte-gobelets !
– Q : Votre dispositif de communication personnel. […].
– Bond : Est-ce que je dois appeler le « 9 » pour m’échapper ?
– Q : Je me fiche de qui vous appelez, tant que ce n’est pas moi.[…]
– Q : Votre nouvelle voiture. (Insérer un nom).
– Bond : Quatre roues motrices ?
– Q : Oui. Et essayez de les garder toutes les quatre sur la route.[…]
– Bond : 17 porte-gobelets ?
– Q : Équipement standard. Les constructeurs automobiles semblent s’être lancé dans une guerre folle pour voir qui peut proposer le plus de portes-gobelets.
Q a aussi créé une « carte » pour localiser la positon de la frégate grâce au corps repêché et aux données météorologiques que Bond avait récupéré auprès de l’officier du port. En regardant les filles, 007 dit à Q que la retraite à l’air de bien lui aller, ce à quoi il lui répond de ne même pas y penser car il s’agit de ses petites-filles…
Bond et Wade se rendent en bateau de pêche sportif sur le véritable lieu où le HMS Indomitable a coulé. Bond plonge et rejoint l’épave dans laquelle il tombe sur une murène et trouve un morceau d’or et une dent en uranium qui s’est cassée de la foreuse. Alors qu’il remonte à la surface, une ancre de bateau se dirigeant vers le fond manque de l’écraser et trois plongeurs entrent dans l’eau, dont un qui semble avoir un fusil à harpon. Bond réalise que sa meilleure chance est de prendre l’un des hommes en otage et se dirige vers un des plongeurs avant de lui mettre un couteau sous la gorge. Le plongeur qui a ce qui ressemble à un fusil à harpon tir, mais au lieu d’un harpon, c’est un filet qui sort et qui capture Bond et son otage (le script précise que ce gadget existe vraiment). Ils sont remontés sur le pont d’une barge de récupération où il y a des hommes (tatoués avec des cicatrices) qui tiennent des armes automatiques, dont Taro (le chaperon de Sidney). Celui fait fait remarquer à Bond que « l’Uzi bat le couteau » et Bond relâche son otage.
On pousse Wade (qui a lui aussi été capturé) et Bond jusqu’au capitaine du bateau : Sidney Winch. Elle demande à Bond de lui donner une bonne raison de ne pas « vous tuer, brûler votre bateau, et utiliser vos corps comme appâts à requins ». Wade semble étonné que Bond et Sidney se connaissant et 007 lui dit qu’elle ne va pas les tuer car premièrement ce n’est pas dans sa nature et que deuxièmement il n’y a pas d’or dans l’épave. Sidney n’en croit pas un mot, disant à Bond qu’elle n’est pas une de ses « petites Londoniennes » qui croit les mensonges. Elle compte bien récupérer un tiers de l’or et 007 lui dit que « même une petite Londonienne sait qu’un tiers de rien, c’est toujours rien ». Elle le fouille et Bond lui dit qu’il espère qu’elle sera gentille « pensez à maman » dit-elle, « la technique habituelle », répond t-il. Elle trouve le morceau d’or et la dent en uranium que Bond a ramené lorsqu’un bateau britannique approche de la barge, le capitaine de celui-ci (un certain Morton) se prépare à les accoster. L’équipage du bateau britannique fait un tir de semonce et les occupants de la barge plongent au sol, « la Gatling bat le Uzi », commente Bond à Taro.
Le capitaine Morton monte sur la barge et demande à Sidney de dégager du secteur et ordonne à ses hommes d’arrêter Bond et Wade. Sidney dit au capitaine Morton qu’elle ne compte pas s’en aller car ils sont dans les eaux internationales et que selon la loi, elle a le droit de récupérer ce qu’il y a dans l’épave de l’Indomitable. Morton lui dit qu’elle devrait envisager d’embaucher un avocat et elle lui dit qu’elle était autrefois avocate. Voyant que Sidney ne compte pas coopérer, il ordonne à ses hommes de couper l’ancre de la barge et c’est chose faite. Sidney hurle et ils s’en vont.
Une fois à bord du bateau britannique, Wade remercie le capitaine et lui dit que le coup de l’arrestation était très convaincant ; il se trouve que c’est un allié qu’il avait appelé avant de se faire capturer. Morton dit toutefois qu’une partie de lui a bien envie de les jeter au trou, Bond était censé agir en temps qu’observateur et non seul de son côté. Une fois débarqué du bateau, Wade demande à Bond ce qu’ils vont faire maintenant ; 007 dit qu’il y a quelqu’un à qui il veut demander des réponses à Kuala Lumpur.
Bond est dans sa voiture et se dirige vers Kuala Lumpur lorsqu’il reçoit un appel d’Harmsway ; celui-ci sait qu’il est dans le coin et lui propose venir discuter. Comment a-t-il eu le numéro de Bond ? Il possède la compagnie de son opérateur téléphonique. « Découvrons ce qu’il sait exactement », dit Harmsway à Stamper après avoir raccroché. 007 gare sa voiture dans le parking des bureaux de HNN et va voir Elliot sans arme (il y a un détecteur de métal).
Ce dernier lui présente alors son empire médiatique et lui montre qu’il sait qui il est en lui montrant des dossiers de diverses agences gouvernementales sur 007. Harmsway lui « présente » aussi Sidney, celle-ci ne sait rien des projets de son « oncle ». Elle pense que l’or est toujours sur le bateau, aussi elle leur montre le morceau d’or et la dent de la foreuse qu’elle avait confisquée à Bond sur la barge. Elliot est étonné, ceci constitue une preuve contre lui et il ne préfère pas prendre de risques… :
– Harmsway : M. Bond ! Content de vous voir.
– Bond : Sir Elliot.
– Harmsway : Venez. Éloignons-nous de ce bruit, je vais vous faire visiter le bâtiment et puis nous parlerons… C’est drôle M. Bond, de toutes les choses que je possède, rien ne me donne autant de plaisir que mes journaux. (Se lavant les mains) Ironique, n’est-ce pas ? À l’âge de la télévision, je ne peux toujours pas enlever l’encre de mes veines.
– Bond : Oui… un homme avec de l’encre dans ses veines et du sang sur les mains.
[Harmsway sourit mais décide d’ignorer la remarque Bond. Il ferme le robinet et sèche ses mains].
– Harmsway : Nous imprimons 31 journaux ici ; 270 autres dans des installations satellites partout dans le monde.
[Il enfile sa veste Saville Row à 2000 £].
– Bond : … Et dans combien de ces journaux peut-on trouver la nécrologie de Paris Harmsway ?
[Harmsway appuie sur un bouton ascenseur].
– Harmsway : (Avec un sourire) Dans tous, M. Bond… Avant que je ne sois avec Paris, elle était toujours avec les hommes les plus inappropriés… Playboys, des gens à recherche du frisson, des Peter Pan moyennement âgés qui faisaient ressortir le pire d’elle.
– Bond : Je vois.
– Harmsway : J’ai essayé de la sauver. Mais elle est restée maniaco-dépressive : crises, comportement inapproprié… illusions de grandeur.
– Bond : Je me demande si c’est de famille.
– Harmsway : La seule différence entre un psychopathe et un génie, M. Bond, c’est le degré de succès. Mais elle me manque. J’aurais voulu qu’elle puisse vivre pour voir tout cela.
– Bond : Je peux sentir votre douleur.
– Harmsway : Au fait, M. Bond, qu’est ce qui vous amène à Kuala Lumpur ?
– Bond : Tourisme.
[Ils passent dans une salle où est accroché des portraits des ancêtres de Harmsway].
– Harmsway : J’appelle cela la galerie des filous.
– Bond : Oui. Je peux voir : vous avez accroché le reste de votre famille.
– Harmsway : Mon troisième grand-oncle, le Compte d’Aberdeen, il a négocié l’achat de Hong Kong aux Chinois. Son beau-fils, George Harmsway, a fait la première fortune de la famille en amenant de l’opium à Shanghai… Son fils, Thomas, l’a perdu en fumant l’opium… Et mon grand-père Henry, qui a ouvert la première station de télégraphe et publié le premier journal anglais de la colonie. C’était une ville avec des possibilités infinies.
– Bond : Alors pourquoi l’avez-vous quitté ?
– Harmsway : Parce qu’elle se meurt. Depuis que les Chinois vont la récupérer, qui sait ce qui va arriver demain ? Dans tous les cas, c’est mon père Charles : un bâtard royal qui a créé les premières stations radio et télés. Il disait que je n’arriverais jamais à rien, mais…
[Ils entrent dans une nouvelle pièce, le centre de HNN News].
– Harmsway : Bienvenue dans un nouvel ordre mondial, M. Bond. Churchill avait ses armés, César ses légions, moi j’ai mes divisions : news, sports, business, divertissement. Et voici mes fantassins : 2000 personnes travaillent dans 14 étages pour alimenter mes 300 journaux, 4 chaînes de news câblées, 87 magazines et 29 chaînes câblées – en 35 langues.
– Bond : Et toujours rien à regarder… Bien que ce doit être marrant d’avoir tous ces satellites.
– Harmsway : Ce ne sont que des outils pour diffuser l’information.
– Bond : Ou la désinformation… Si vous voulez, disons, envoyer un signal pour dérouter un navire ? Peut-être d’un degré par minutes.
– Harmsway : Fantastique idée, M. Bond. Peut-être devrais-je l’acheter pour un livre ! C’est totalement ridicule, mais… vous m’amusez… Et peut-être que maintenant c’est à moi de vous amuser. Voyons voir… D’abord nous avons ce James Bond… Je pense qu’il est un expert en assurance de Loyd’s à Londres. Puis nous avons ce James Bond… (Dossier du KGB) Permis de tuer… Pas un mauvais titre pour un livre. Peut-être préférez-vous ce James Bond… (Dossier des Chinois) que je pense qu’ils appellent « 007 ». Vous voyez M. Bond, vous et moi sommes deux hommes d’action. Mais votre temps devient révolu. Les mots sont la nouvelle arme, les satellites la nouvelle artillerie. Et ne vous trompez pas : entre les bonnes mains, ils peuvent être aussi mortels que votre Walther PPK.
– Bond : Vivons en accord avec ces mot ?
– Harmsway : Votre choix. Le temps passe. Venez. Il y a quelqu’un que j’aimerais que vous rencontriez, à propos d’une histoire que je pense publier.
[Ils se dirigent vers le bureau de Harmsway, Bond est frustré par l’attitude d’Elliot qui ressemble à du « je me fou de ce que vous pensez savoir, je peux vous broyer ». Harmsway pense maintenant à utiliser Bond dans son plan. Sidney se trouve dans le bureau].
[…]
– Sidney : Que fait-il ici ?
– Harmsway : Je vois que vous vous êtes déjà rencontré.
– Bond : Brièvement.
– Harmsway : Ne fait pas la moue Sidney. Je l’ai invité en espérant qu’il pourrait éclairer certains points de ton histoire. Il est de Llyod à Londres, n’est-ce pas M. Bond ?
– Sidney : Il ne va pas dire la vérité ! Il était en train de plonger pour l’or !
– Harmsway : Il semble, M. Bond, que Mlle Winch m’a raconté la plus incroyable des histoires : un navire de guerre britannique rempli d’or, un autre tirant sur elle, des milliards de dollars en lingots au fond du détroit. Évidemment le gouvernement britannique nie tout cela…
[…]
– Harmsway : …comme j’expliquais à Sidney, sans preuve il n’y a pas d’histoire à publier. N’est-ce pas, M. Bond ?
– Sidney : Mais j’ai des preuves ! Vous êtes parti si vite que je n’ai pas eu le temps de vous les montrer.
[Bond et Harmsway réagissent : Harmsway ne s’attendait pas qu’elle en ait et Bond sait que si elle les montre il les tuera probablement tous les deux pour éliminer tous témoins].
– Harmsway : (avec un sourire forcé) …Et quelles sont-elles, ma chère ?
– Bond : Sidney, peut-être que l’ont devrait…
[Elle sort l’or et la dent en uranium, Elliot dit qu’il va mener une enquête approfondie et les congédie].
Sidney et Bond sont raccompagnés vers les ascenseurs. Une fois dedans Bond essaye de la convaincre qu’Elliot va les tuer mais elle n’en croit pas un mot :
[…]
– Bond : Écoutez-moi ! Je suis un agent britannique. Et nous avons environ deux minutes avant que Harmsway nous tue tous les deux.
– Sidney : Est-ce que quelqu’un vous a déjà dit que vous êtes un psychotique paranoïaque ?
– Bond : […] Nous sommes les deux seuls qui peuvent le relier au crime [du HMS Indomitable].
– Sidney : Elliot Harmsway est mon oncle !
– Bond : De sang ou autre ?
– Sidney : C’est le meilleur ami de mon père !
– Bond : Il a tué des gens plus proches.
– Sidney : Vous êtes sérieusement dérangé.
– Bond : Peut-être, mais pourquoi nous montons au lieu de descendre ?
Pendant ce temps Bond grimpe dans la trappe de secours de l’ascenseur et propose à Sidney de le rejoindre, elle refuse. L’ascenseur s’arrête au 70 éme étage (toujours en construction) et Sidney en sort et se précipite vers Stamper et un garde armé en disant : « Dieu merci ! Il est fou ! ». Stamper lui demande si Bond est armé et elle lui répond que non. Soudain Stamper prend Sidney comme bouclier humain à la surprise de cette dernière, et demande à ses hommes de se positionner près de portes de l’ascenseur qui se sont refermées depuis. Dans sa radio il demande à ce que l’on ouvre les portes à distance et une fois ouvertes ses hommes mitraillent avant de réaliser que Bond n’est pas là. Stamper s’approche de l’ascenseur avec Sidney qu’il tient toujours en otage lorsque Bond lui tombe dessus depuis la trappe de secours. Il fait monter Sidney avec lui, « need a lift ? » ; Stamper et ses hommes mitraillent le plafond.
Ils parviennent à sortir du puits de l’ascenseur et Sidney dit à Bond qu’il doit y avoir erreur, ce à quoi il lui répond que la seule erreur est qu’ils n’ont pas réussit à les tuer dans l’ascenseur. 007 se faufile derrière un garde mais il est vu par une caméra de surveillance, Harmsway informe le garde par radio que Bond est derrière lui mais trop tard : Bond l’assomme et récupère son pistolet-mitrailleur. Deux autres hommes arrivent avec des MAC-10 et 007 tir une rafale pour les forcer à se mettre à couvert. Il entraîne Sidney dans une porte qui mène à une cuisine, là Bond a une idée et tend son arme à Sidney : « Venez ici. Je cuisine, vous tirez ». « Bond lui offre un simple conseil : tirez en retour ». Pendant qu’elle empêche les hommes et Stamper d’entrer, Bond verse le contenu d’une cartouche d’encre d’une imprimante dans une tasse à café, il attrape une boite de sucre et met le briquet fournit par Saunders dans la mixture.
– Bond : Comment vous-mêmes vous retrouvez dans la récupération maritime ?
– Sidney : Mon pére m’a laissé l’affaire. Avant j’étais une avocate divorcée à New York.
Bond lance sa bombe artisanale vers les gardes et celle-ci explose. Il lance ensuite un pot de nettoyant vers Stamper, celui-ci se met à couvert pensant qu’il s’agit d’une autre bombe, ce qui fait gagner quelques précieuse secondes à Bond et Sidney.
Bond attrape un MAC-10 et se dirige vers la cage d’escalier avec Sidney, poursuivit par des gardes ils entrent dans une porte du 72 éme étage. Là Bond attrape une cloueuse sur une pile d’équipement de construction et fixe trois clous sur la porte par laquelle ils viennent d’entrer pour freiner la progression de Stamper. Il n’y a nulle part où aller et ils décident descendre quelques étages grâce à une plate-forme de laveur de carreaux qui se trouve là. « Parfois, vous devez juste plonger », dit Bond en écho à un précédent dialogue avec Sidney. Stamper est quant à lui en train de défoncer la porte avec une hache à incendie.
– Sidney : Tout ce que je sais est que si nous sortons d’ici vivant, l’or est à moi. Je l’ai gagné.
Alors qu’ils sont toujours sur plate-forme de laveur de carreaux, Stamper entre dans la pièce et jette un œil par-dessus le rebord, Bond tire vers lui. Stamper s’éloigne du bord et, enragé, il donne alors des coups de hache sur la machinerie de la plate-forme : celui-ci s’arrête à environ 6 mètres du pont que relie les deux tours Petronas.
– Sidney : Et maintenant ? Et ne me sortez pas de clichés de films comme « Faites-moi confiance ».
– Bond : Faites moi confiance.
Bond tire sur une fenêtre adjacente à la plate-forme et commence à grimper lorsque la plate-forme chute 3 mètres plus bas. Le support des câbles de la plate-forme est en train de lâcher à cause des coups de hache de Stamper. Finalement le support lâche et la plateforme tombe en direction du pont, durant la chute Bond mitraille le toit en verre du pont et ils atterrissent dans le pont. Bond tire Sidney dans un coin du bâtiment alors que le mécanisme relié aux câbles (comme les poulies) tombe vers eux depuis l’étage de Stamper.
– Stamper : Ils sont sur le pont. Condamnez le 50 éme étage !
– Harmsway : J’aurais du engager cet homme. Que quelqu’un aille là-bas !
Bond attrape le câble et l’attache à une balustrade du pont. Alors que des gardes armées sortent d’un ascenseur à leur étage, il retourne le feu et saute dans le vide avec Sidney et le câble.
– Bond : Parfois, vous devez juste…
– Sidney : Ne le dites pas.
Stamper se trouve sur une seconde plate-forme de laveur de carreaux, descendant lui aussi. Bond et Sidney chutent sur une grande distance avec le câble et se rapprochent dangereusement d’un balcon, heureusement leur chute s’arrête à 1,5 mètre de ce balcon : le câble était juste assez long.
– Sidney : Est-ce que c’est une journée normale pour vous ?
– Bond : C’est un sale boulot, mais la seule raison pour laquelle je reste sont les allocations/bienfait de santé.
Bond enlève son harnais et descend sur le balcon avec Sidney : ils sont maintenant dans une salle où il y a des presses à journaux. Bond voit trois hommes armés et tire dans le crochet d’une grue auquel est attaché un gros rouleau de papier : celui-ci tombe et fauche les gardes en roulant. Bond et Sidney courent mais tombent sur un homme de main qui a une carrure de gorille et un pied-de-biche surdimensionné. Bond et l’homme s’affrontent, il essaye de le frapper avec son pied-de-biche mais 007 tente de bloquer avec son arme : celle-ci est coupée en deux. S’ensuit un combat court mais intense sur le côté de la presse. Bond prend finalement le dessus pendant une seconde et pousse l’homme en arrière, vers une pile de barils d’encre. Bond force la tête de l’homme momentanément étourdi dans un des barils. Alors qu’il en sort, couvert d’encre et haletant pour de l’air, Sidney frappe sa tête avec le pied-de-biche ; l’homme est K.O.
Alors qu’ils se dirigent vers le garage, un des hommes qui était tombé à cause du rouleau fait trébucher 007 ; l’agent anglais se défend et envoie l’homme contre une machine qui a pour but d’emballer les piles de journaux avec une bande de plastique ou de fer. Bond fonce vers lui et active la machine, l’homme est attaché. Mais alors qu’il se retourne vers Sidney, 007 voit qu’un autre homme est en train d’étrangler cette dernière tout en pointant une arme vers lui. Soudain Sidney mord le bras du garde, Bond en profite pour esquiver le tir avant de foncer sur l’homme. Bond l’envoie vers une presse où l’homme se fait attraper dans le rouleau, puis les pages des journaux imprimés deviennent soudainement rouges.
– Bond : C’était de mauvaises nouvelles [He was bad news].
D’autres hommes arrivent et Bond se précipite avec Sidney dans un toboggan en aluminium qui sert à transporter les journaux jusqu’au garage. Arrivés là, ils sont accueillis par dix hommes armés et Elliot Harmsway qui frappe dans ses mains pour les applaudir :
– Harmsway : Vraiment, vraiment très bien, M. Bond. Une remarquable performance. Je suis certain que les contribuables britanniques seraient impressionnés par vos efforts. Vous ne croyez pas ?
– Bond : Je pense qu’il préféreraient savoir qui a volé leur or.
– Harmsway : Ce que j’ai fait, bien sûr. Il se trouve sur le Sea Dolphin II, à 32 kilomètres de Hong Kong… Non pas que cela va vous avancer de le savoir. Maintenant levez-vous tous les deux. Et jetez cette arme M. Bond.
– Sidney : Oncle Elliot, comment pouvez-vous me faire cela ?
– Harmsway : Oh, s’il vous plaît Sidney. Il y a cent milliards de dollars en jeu. À côté de cela, je n’ai jamais tellement aimé votre père. Il triche aux cartes.
– Bond : Est-ce que vos gardes vont vraiment tuer une fille sans défense ?
– Harmsway : Mes gardes viennent d’Afrique du Sud, M. Bond. C’est leur chance de se venger de ce qu’était autrefois la « Grande » Bretagne. Maintenant mettez tous les deux vos mains sur la tête et avancez.
– Bond : Qu’avez-vous fait Harmsway ? Un deal avec le gouvernement chinois pour l’or ?.. Est-ce que l’uranium radioactif que j’ai trouvé à Venise en fait partie ?
– Harmsway : Des questions et des questions, M. Bond… Dont j’ai peur de n’avoir ni le temps, ni l’envie, de répondre. Emmenez-les à la jungle et…
Soudain la voiture de Bond démarre et les gardes se retournent vers elle. 007 prend une arme et tire Sidney derrière un chariot à journaux : « J’ai oublié de le préciser : ce job vient avec le voiture ». Les gardes tirent sur la voiture que Bond contrôle à distance, Bond ayant du mal à piloter et tirer en même temps, il passe son arme à Sidney. Malgré les tirs nourris, il n’y a pas d’égratignure visible sur la voiture sauf au niveau des phares. 007 l’arrête près d’eux, les portières s’ouvrent automatiquement et ils grimpent à l’intérieur (Bond au volant). Des gardes montent dans des Humvee pour se mettre à leur poursuite et une courte course-poursuite s’engage dans le parking : Bond appuie sur un bouton et une mitrailleuse sort des feux arrières et commence à tirer. En regardant dans le rétroviseur, Bond voit des Humvee et presse un autre bouton : un missile sort de son pot d’échappement et décime un des Humvee.
Harmsway demande à ce que l’ont coupe le courant vu que Bond n’a plus de phares et Bond descend un viseur qui lui offre une vison thermique, « comme les pilotes de chasse dans la guerre du Golf ». Comme dans le film, il y a une porte de garage qui est en train de fermée : 007 dit a Sidney que celle-ci est radio-contrôlée et qu’il va essayer de briser le code. Un affichage montre alors des chiffres qui changent alors que Bond cherche le code mais c’est trop lent, Bond appuie alors sur un bouton qui tire deux missiles : cela n’a pas d’effet sur la porte, la voiture s’écrase finalement dedans. Elliot et Stamper approchent de ce qu’il reste de l’auto, Sidney et Bond sont toujours dedans, inconscient. « Conçue pour résister à une explosion nucléaire », commente Harmsway. Stamper demande alors s’il doit les tuer et Elliot répond que non, mais qu’il doit plutôt les amener à Hong Kong et que 007 a peut-être amélioré son plan d’origine…
Près du port d’Aberdeen, un journaliste de HNN interviewe un des membres du personnel d’une centrale nucléaire (David Chin) ; celui-ci dit au journaliste que l’endroit est totalement inexpugnable à une attaque terroriste. Le journaliste demande à l’homme de se rapprocher du micro pour le redire et Chin s’exécute lorsque soudain de la fumée blanche sort du micro, Chin tombe. Il s’avère que ce journaliste est Yung et soudainement, un de ses cameramen pointe sa caméra (qui est en fait un lance-roquette) vers des caméras de surveillance pour les détruire. Harmsway s’approche d’eux et ordonne à des hommes à lui de mettre la foreuse à l’eau. Yung et ses hommes investissent la centrale, se faisant passer pour un journaliste il demande à des membres de personnel :
– Yung : Pourquoi ne pas vous aligner contre le mur ? Faisons une photo de groupe. (Let’s make it a group shot avec « shoot » voulant aussi dire « tirer avec une arme » en anglais).
Le personnel est massacré et Stamper amène Sidney et Bond qui sont menottés jusqu’à l’intérieur de la centrale où se trouve Harmsway : « Je vois que vous êtes dans votre élément naturel Harmsway : une pièce remplie d’un pouvoir mortel… avec un cœur toxique en son centre ». Elliot lui répond qu’ils « arrivent juste à temps pour une fusion du cœur d’un réacteur nucléaire ». Là, le magnat des médias leur explique son plan : dans quelques minutes la foreuse sera arrivée au cœur du réacteur, et, lorsque ses dents radioactives auront croisé le plutonium, cela déclenchera une fusion instantanée… Il ajoute que Tchernobyl ressemblera à un feu de camp à côté.
Harmsway explique également ses raisons : ses ancêtres ont grandement contribué au développement de Hong Kong jusqu’à ce qu’elle devienne l’une des meilleures villes au monde. Il veut se venger de l’Angleterre à cause de la décision qu’elle a prise de remettre Hong Kong aux Chinois et souhaite rendre la colonie à ces derniers dans le même état qu’elle était avant que ces ancêtres ne la développent : « un rocher sans vie et stérile ».
Avant de partir, il présente à 007 un futur article de son journal Demain (« comme le slogan [Le journal qui ne ment jamais] le dit : Demain ne ment jamais », dit Elliot) : « Hong Kong a été détruit par une fusion du cœur d’un réacteur nucléaire… Un agent anglais trouvé dans le réacteur est suspecté de sabotage ; Harmsway demande au gouvernement britannique de démissionner ». Il lui avoue que le nouveau gouvernement, son gouvernement, déclarera que l’or a été irradié à Hong Kong, mais qu’une « coïncidence » voudra que des mines d’or ouvrent leurs portes au Vietnam…
– Bond : Vous ne vous en tirerez pas, Harmsway. Trop de personnes savent.
– Harmsway : Qui, M. Bond ? les dingues, les théoriciens de la conspiration ? Les Oliver Stones du monde ? Je publie leurs livres, fait leurs films, je les mets dans sur mes série télés. Ce sont mes grooms. Ils portent mes bagages.
Harmsway s’en va avec la fille qu’il à l’intention de noyer en mer et laisse quelques hommes en arrière (dont Yung), ainsi que Bond qui est enfermé dans un sas près du réacteur. (Bond lui avait dit que ce ne serait pas trop crédible si l’on retrouvait son corps près de celui de Sidney).
Dans le sas, Bond retire ses chaussures : il détache ses lacets explosifs et ouvre un compartiment secret du talon qui contient un détonateur et des bouchons d’oreille. Dans le col de sa chemise se trouve des fils pour le détonateur. Bond parvient à se débarrasser ainsi de ses menottes et un garde s’approche à cause du son de l’explosion. Lorsque le garde est assez près, Bond fait sauter la porte. Alors que Bond sort du sas et récupère l’arme du garde, Yung appuie sur un bouton qui met la foreuse en mode « pilotage automatique » et saute sur 007 ; l’arme glisse sur le sol. S’engage un combat au corps-à-corps entre les deux hommes près de l’arme entrecoupée de plans de caméra sur lesquelles on voit la foreuse progresser vers le cœur du réacteur. Yung parvient à envoyer Bond vers un mur en arrière sur lequel se trouve un extincteur au CO². Alors que Yung parvient à attraper l’arme, 007 l’asperge avec l’extincteur et Yung lâche l’arme. Le méchant charge alors en l’envoyant contre la fenêtre de la salle du réacteur. Bond esquive un de ses coup et parvient à faire passer Yung par dessus sa tête, le faisant tomber dans la salle du réacteur et plus précisément dans une piscine de refroidissement.
La foreuse est cependant près du cœur, elle traverse le corps de Yung, et Bond court pour frapper le bouton d’arrêt d’urgence du réacteur. Il active une alarme incendie, déconnecte la foreuse et déclenche le système de décontamination d’urgence. Il sort de la centrale avec le corps du garde et s’approche d’un hélicoptère Bell Jet Ranger de HNN posé au sol. Il place le corps dans le siège passager et décolle.
Elliot est sur le Sea Dolphin II (dans lequel se trouve l’or) où il s’apprête à déboucher le champagne : un hélicoptère de HNN approche et il pense que c’est Yung et l’autre homme de main qui reviennent après avoir terminé leur mission. Stamper prend des jumelles et s’aperçoit qu’il y a deux personnes à l’intérieur : tout va bien. Bond prend le pistolet-mitrailleur du garde mort, ouvre sa fenêtre et accélère, « prêt pour la guerre ». Dans ses jumelles Stamper s’aperçoit finalement que l’engin est en fait piloté par Bond et prévient l’équipage.
007 tire depuis la fenêtre et utilise les pales des rotors pour menacer les hommes sur le pont : la moitié d’entre eux saute à l’eau. Bond parvient à toucher le capitaine qui s’écroule alors sur la barre, le yacht fait une embardée. Deux hommes ripostent avec des M-16 et 007 les empoignent par la chemise en même temps avec les patins de son hélicoptère ; ils tombent à la mer. L’hélicoptère étant mal en point après un tir de lance-roquette de la part de Stamper, Bond préfère l’abandonner en sautant sur le yacht. L’hélicoptère se crash en explosant, Harmsway récupère l’arme du capitaine et reprend les contrôles du Sea Dolphin II.
Un violent combat au corps-à-corps entre Bond et Stamper s’engage sur le yacht. Alors que Bond récupère d’un coup, Stamper appuie sur un bouton rouge qui met en marche une autre foreuse qui se trouve sur le bateau. Il cloue Bond à un mur avec une de ses mains tandis qu’il approche la foreuse de plus en plus près de la tête de 007 avec l’autre : « Je vais faire cela lentement ». Bond fait une prise à Stamper qui le dégage de son emprise et fait une roulade pour s’éloigner de la foreuse. Stamper charge Bond en poussant la foreuse mais le manque à plusieurs reprises. Stamper est sur le point de l’attaquer une quatrième fois lorsque Bond lui donne un coup de pied dans l’aine : il lâche la foreuse qui tombe à l’eau et celle-ci creuse maintenant son chemin à travers la coque du yacht. 007 attrape un câble relié à la foreuse et parvient à l’attacher autour du cou de Stamper : ce dernier meurt pendu.
Le yacht commence désormais à couler, il y a des torrents d’eau qui maltraitent Harmsway et la foreuse se dirige vers un réservoir de fuel. James tombe (littéralement) sur Harmsway et lui demande où se trouve la fille en l’envoyant dans les murs pour le faire parler alors qu’il y a des explosions autour d’eux. Harmsway attrape la gorge de 007 et ils se battent sous l’eau, Harmsway se noie et Bond parvient à regagner la surface. Bond plonge à nouveau pour trouver une sortie mais il ne semble pas y en avoir… Alors qu’il manque d’oxygène, Sidney apparaît et lui enfile un embout dans la bouche (elle était retenue prisonnière dans une salle où se trouvaient des bouteilles d’oxygène, des plans de caméra d’elle prisonnière dans cette pièce étaient censé être montrés lors des scènes précédentes). À la surface, les deux compères montent dans un dinghy :
[…]
– Sidney : Avant que nous allions plus loin, M. Bond de Lloyds à Londres, je veux juste être clair sur deux points.
– Bond : …Oui ?
– Sidney : Premièrement, ce bateau est dans les eaux internationales. Je le revendique pour le récupérer. Un tiers de l’or est à moi.
– Bond : Et deuxièmement ?
– Sidney : Si vous pensez que nous allons avoir une sorte de romance […] ici juste parce que nous avons échappé à la mort, laissez-moi être claire : nous l’aurons où je le voudrais, et quand je le voudrais.
– Bond : Et quand ce pourrait être le cas ?
– Sidney : Maintenant.
Ils s’embrassent. Au loin, Wade et Q (appelé Major Boothroyd pour l’occasion) observent la scène avec des jumelles et se disent que la vie est injuste. Wade demande à Q s’il jardine et ce dernier lui répond que la seule chose qu’il a déjà « plantée » ce sont des mouchards. M dicte un communiqué de presse à Moneypenny selon lequel Elliot Harmsway se serait suicidé. James Bond tire une bâche sur lui et la fille alors que le dinghy se fait encercler par la Royal Navy…
Crédits + James Bond will return.
Trivia :
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Alors que Michael France est occupé à l’écriture de Bond 17 (GoldenEye), il est annoncé en 1993 que John Cork et Richard Smith ont été embauchés pour travailler sur de futurs scénarios pour les prochains films de James Bond. Smith délivre alors à EON une intrigue de 37 pages intitulée Reunion with Death :
En savoir plus sur Reunion with Death :
Cliquez ici - Entre aout et octobre 1995, le célèbre écrivain Donald E. Westlake remet plusieurs scénarios à la production.
Je leur ai proposé l’idée d’un type qui projette d’affamer la population mondiale à l’aide d’un satellite, lequel détruirait toutes les récoltes terrestres. Les producteurs m’ont fait venir à Londres et je les ai rencontrés avec Pierce Brosnan. Ils étaient tous très gentils mais ils m’ont dit que l’idée n’était pas bonne et qu’elle coûtait trop cher. Ils voulaient sortir le film au printemps ou à l’été 97 et m’ont demandé de plancher sur un sujet autour de Hong Kong, qui doit être rétrocédée à la Chine en juillet 97. Je me suis donc renseigné sur cette ville. Une grande partie de Hong Kong est construite sur un terrain gagné sur la mer. Sous terre, il y a de grands tunnels qui transportent de l’eau salée servant aux systèmes d’air conditionné. Si on creuse un petit tunnel qui fait communiquer les grands entre eux, qu’on le remplit d’eau et qu’on y fait sauter une petite charge de dynamite, ça crée une énorme vague capable de détruire la ville entière. Sur cette idée, les producteurs me donnent leur accord, je travaille au scénario pendant le printemps 95 et je les revois en octobre 95. Ils en étaient à se demander si l’histoire des tunnels et du raz de marée était facile à comprendre. Ils m’ont alors demandé de retravailler sur une idée dont ils ne voulaient absolument pas entendre parler au début : une bombe atomique. J’ai dit non. On s’est séparé.
Donald Westlake pour Première (n°238), propos recueillis par Philippe Lombard.
Westlake recyclera plus tard un de ses scénarios en un roman intitulé Fall of the City, qui sera finalement publié à titre posthume le 13 juin 2017, sous le titre Forever And A Death.
En savoir plus sur les scénarios de Westlake :
Cliquez ici - Certains scripts développés pour le film faisaient figurer des scènes en Espagne.
- Avant de devenir Wai Lin, la James Bond girl chinoise de Demain ne ment jamais s’appelait Lin Tse Pao. Michelle Yeoh dira notamment à InStyle que « Pao » était un peu ridicule dans la mesure où cela signifie « Boulette de pâte » en cantonais. Il nous reste un morceau de script de la test scene pour le personnage de Lin Pao :
INT. WAGON-RESTAURANT DE TRAIN – NUIT
Vieux wagon-restaurant français de la Seconde Guerre mondiale.
– Bond : Je ne suis pas votre ennemi, ne pouvons nous pas faire une sorte de trêve ?
Longue hésitation, puis, finalement :
– Lin : Je ne sais pas où est Chang, et si c’était le cas, il rirait juste de mes accusations et les réfuterais. Les seules personnes qui me croiraient sont mortes…
– Bond : Je suis sincèrement désolé à propos de ce qu’il s’est passé là-bas. Mais…
– Lin : Mais quoi ?
– Bond : Ils devaient connaître les risques. Vous savez que…
– Lin Pao : Oui. Je le sais.
– Bond : Ils auraient voulu que vous continuiez. Il S’ATTENDRAIENT à ce que vous continuiez.
– Lin : Avez-vous déjà perdu quelqu’un ?Elle a lu son dossier, elle connaît la réponse. Pause.
– Bond : Non. Enfin… oui.
Mais il regarde par la fenêtre maintenant, alors qu’elle l’étudie.
– Lin : Vous savez ce que je souhaite ? (Il se tourne, attendant) Je souhaite que ce fût hier…
Ils se regardent l’un l’autre. Longue pause.
– Bond : Dites-moi : comment diable vous êtes-vous libérée de vos menottes ?
– Lin : La boucle que je porte à l’oreille est un crochet de serrure.
– Bond : Vraiment…
– Lin : Nous avons, nous avions un homme qui fabrique de telles choses. Il est, était, plutôt insupportable mais aussi une sorte de génie. (Bond ricane) Pourquoi riez-vous ?
– Bond : Je le connais.
– Lin : Ce n’est pas possible.
– Bond : Disons que je connais quelqu’un comme lui.Pause. Puis :
– Lin : Vous ne pouvez pas le connaître car il mort sur le sol d’une boutique de vélos à Saïgon.
– Bond : Ah. Je devrais regretter cet homme.
Retrouvez plus de scripts et autres éléments méconnus sur notre page Orbis Non Sufficit !
Résumé par Clément Feutry et Gregory Bertrand.
Il n’est pas inutile de préciser que ce script recycle en fait pas mal d’idées empruntées au scénario maudit du Bond17 qu’aurait dû interpréter Timothy Dalton ( tout ce qui tourne autour du Nucléaire , mais aussi les extérieurs de Hong Kong , etc . ) .
A tel point que je m’étonne que ni Michael France , ni alfonse Ruggiero Jr. , ni même Richard Maibaum n’aient été remerciés sur T.N.D par Fernstein …
Spottiswoode m’a par ailleurs confirmé qu’il n’avait vraiment pas lu le roman de Raymond Benson lorsqu’on décida de ré-écrire ds l’urgence le scénar – et qu’il voulait que le pré-générique ressemble en fait à Cliff-hanger ( le film de Stallone … )
C’est vrai que Demain ne meurt jamais est un peu précipité dans son scénario. Tout tourne autour des scènes d’actions sans vraiment d’effort pour unir toute l’intrigue.
C’est vrai que c’est assez étrange que seul Fernstein n’ait été crédité. Concernant Bond 17, petit teasing, un article est presque prêt et devrait bientôt voir le jour.
Oh je trouve le film plutôt bien ficelé au final, mais c’est vrai que l’action est vraiment omniprésente. Je conseille la novélisation de Benson, elle fait partie de celles qui sont réussites. Il y a des chapitres entiers consacrée aux autres personnages que 007 qui nous apprennent des choses pas négligeable.
Je n’ai pas beaucoup aimé la novélisation de demain ne meurt jamais. Pour tout dire, je me suis arrêté à la moitié parce que je m’ennuyais vraiment. oui, le livre donne du fond aux personnages, mais pas du fond bien intéressant, pas de dialogue vraiment passionnant qui viendrait compléter le livre. J’étais assez excité en abordant le livre, en espérant y trouver un monde bien différent des films et avec un vrai style, comme Fleming, mais au final, je l’ai trouvé bêtement narratif sans vraiment de relief