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Les secrets de Sam Mendès – filmer Skyfall

Suite de l’entretien avec Sam Mendès : le réalisateur de Skyfall nous explique comment il a tourné ses scènes d’actions et l’Angleterre.

En novembre 2012, le réalisateur de Skyfall Sam Mendès, participait à une séance de questions-réponses à l’issue de la projection du 23 James Bond pour l’association DirectorsUK. Interviewé par Paul Greengrass, le réalisateur des Jasons Bourne, Mendès revient sur les secrets de fabrications de Skyfall, et sur ce que cela signifie de filmer un James Bond. Découvrez la première partie de l’interview ici, ou regardez la vidéo complète de l’entretien sur youtube.
Dans cette partie de l’interview, Mendès nous explique les contraintes et opportunités qu’offrent la possibilité de tourner un James Bond

Être réalisateur pour des films à gros budget

Sam Mendès propose une explication sur la raison pour laquelle les réalisateurs actuels choisissent de présenter les super-héros de grosses franchises sous un jour plutôt sombre. Aujourd’hui, il ne serait plus capable de produire les films qu’il a réalisé il y a une dizaine d’année. Pourquoi ? Parce que les budgets n’existent plus pour financer des films d’auteurs avec de gros moyens. Les réalisateurs d’aujourd’hui ont donc 2 choix : soit ils se replient sur les petits budgets du cinéma indépendant US, soit ils trouvent un moyen de reprendre une franchise où les sommes disponibles sont astronomiques : ils font alors avec les personnages de héros ce qu’ils feraient d’ordinaire dans leurs films en tant qu’auteur.
Il s’agit donc de pouvoir affirmer son contrôle et sa créativité sur les films. Mendès explique alors que la productrice Barbara Broccoli joue un rôle essentiel en cela, en insistant que le film soit [son] film [au réalisateur]. Elle impose des conditions : il nous faut Q, il nous faut l’action, il nous faut des James Bond girls. Sam Mendès a répondu : ok, mais de mon coté, je veux pousser Bond dans certaines directions où il n’est pas allé et le pousser dans ses retranchements. Deal !

Un film très anglais ?

Paul Greengrass dit ensuite à Sam qu’il est fasciné que le film soit aussi “anglais”. Jouer sur cette britannicité et affirmer cette dimension anglaise décomplexée dans une grosse production est très rare, et les jeunes réalisateurs ne s’y risquerait pas.
Sam Mendès explique qu’il a eu la chance de voir la dernière mission de Bond aux Jeux Olympiques de Londres, avec la cérémonie d’ouverture orchestrée par Danny Boyle. Il raconte alors comment il a été impressionné devant cette célébration, montrant qu’il est possible de montrer qu’il est bon d’être anglais. Rien à voir avec une frénésie nationaliste, mais il est possible d’être serein dans le fait de montrer l’Angleterre sous un jour positif. Cela a en effet donné la confiance à Mendès pour aller sans hésitations jouer la carte British, pousser relativement loin le caractère anglais du film, et se donner la possibilité de pouvoir filmer avec des décors 100% britanniques, sans scrupules sur le nombre de drapeaux Union Jack qui peuplent le décors.
Sam nous explique alors que pour la réalisation de Skyfall, il a eu l’occasion de revenir en Angleterre, et d’observer dans Londres les batiments qu’il avait envie de montrer. Cela lui a donné la possibilité de découvrir des endroits étonnants et unique de Londres où personne n’a pu aller, depuis les vues magnifiques depuis Whitehall jusqu’aux catacombes extraordinairement vastes de Londres. Les décors présentés dans le film ne sont pas exagérées. Il existe dans les souterrains de Londres des rames où pourraient circuler des bus à impérial, et des réseaux de couloirs longs et étroits amenant dans de grande salles souterraines, à l’exemple de celle de la séquence du métro qui s’écroule. Le décors de cette scène est reproduit à partir d’une salle existante.

Un remplaçant pour M

Dans la lignée des personnage sombre, Mendès était à la recherche d’un acteur pour le rôle de Mallory, qui puisse paraître suffisamment louche au premier abord, avant de peu à peu devenir le personnage de M que l’on découvre à la fin. Pour cela, il a donc approché Ralph Fiennes qui a cette capacité d’incarner des personnages à multiples facettes. Celui-ci avait des doutes, lors de son rendez-vous avec le réalisateur. Cela faisait plus de 10 ans qu’il incarnait des rôles de méchants, et il avait peur de se voir proposer un autre rôle dans ce genre. Incarner Mallory lui permet en fin de compte de passer à un autre type de personnage, qui reste suffisamment intéressant à explorer et interpréter.
Plus généralement, Mendès explique être ravis que Ralph Fiennes ait accepté, mais il se dit également confiant : en effet, en tournant en Angleterre, il savait qu’il n’aurait aucun soucis à trouver un excellent interprète dans le vaste répertoire d’acteurs britanniques de haute vol disponible au Royaume Uni.

Sam Mendès et l’action

Les questions du public commencent, et Sam Mendès se voit demander comment il a abordé un film comportant autant de scènes d’action, sachant qu’il n’est pas connu pour être un réalisateur de ce genre de film.
Ce dernier explique alors que se plonger dans la réalisation des scènes d’actiopour ce genre den est un élément incontournable pour le réalisateur d’un James Bond. Il explique cependant que malgré sa volonté de s’investir dans ces scènes, il est de fait dépendant, pour ce genre de séquence, d’une armée de professionnels avec qu’il il n’est pas habitué à travailler. Cela facilite le travail, car il a donc à ses cotés d’excellents techniciens comme les membres du casting en charge des effets spéciaux, ou toute la 2e unité de réalisation qui suit les James Bond depuis un bout de temps. En effet, en charge des scènes d’actions, l’équipe ayant collaboré sur Quantum of Solace est de retour.
Cependant, malgré la même équipe, ce sont deux différentes approches de l’action qui se font face : en effet, Sam Mendès travaille avec moins de caméra, une mise en scène très détaillée avec les éclairages et les mouvements préparés et pré-déterminés de façon précise. Au final, il se retrouve avec moins d’options et moins de plans. Il doit donc retravailler ces images filmées mais avec une idée très précise de la façon dont elles doivent être intégrée dans le montage. Le réalisateur souligne d’ailleurs la contribution du monteur, qui sait pointer du doigt les morceaux qui ne fonctionnent pas, et alterner les plans avec beaucoup de rigueur. Dans l’ensemble, le temps passé dans la salle de montage à retravailler les plans correspond à celui qu’un autre réalisateur comme Marc Forster aurait utilisé sur le terrain à multiplier les prises et les angles.

Mendès vs Greengrass

Mendès revient alors sur sa façon de filmer par opposition avec Quantum of Solace, ou celle de son collègue Paul Greengrass. Il explique alors qu’il aborde ses scènes et ses plans par rapport au résultat qu’il attend, et non pas en multipliant les plans de caméras. C’est à dire qu’il se laisse guider par avec une forte idée visuelle de ce qu’il imagine pour la scène. Dans cette approche des scènes d’action, il se définit plus comme un promeneur par rapport à la façon de filmer plus agitée des films récents.
“La caméra à l’épaule, il faut être Paul Greengrass pour le réussir correctement. Il faut penser, bouger, envisager les séquences de A à Z par cette approche”. C’est ainsi que travaille Paul Greengrass sur tout ses films. Mais ce n’est pas un style qu’on peut simplement adopter. Mendès déplore d’ailleurs cette assimilation de son style à outrance qui se solde souvent avec une baisse de qualité très significative. Il n’a donc pas voulu s’engager dans cette voie et donc privilégier moins d’options et moins de plans.
Da façon d’aborder et de montrer les scènes d’action est d’ailleurs peu conventionnelle. Malgré l’équipe technique qui est rodée à ce type de séquence, sa façon de travailler force les cascades et scènes de bataille doit être au diapason de l’ambiance du film. C’est à dire qu’elle doit être calquée sur cet univers très sombre, avec de nombreux reflets, paysages et effets de miroirs s’interposant dans l’action. Cela correspond d’ailleurs à caractériser le personnage de Bond qui évolue dans ses environnements peu sûr, étant lui même poussé dans ses limites.

Suite et fin de l’interview, cliquez ici !

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