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Logo 007 : histoire d'un symbole

Le logo 007 est aujourd’hui omniprésent, mais il ne l’a pas toujours été : rétrospective historique

007

Au même titre que la réplique « My name is Bond, James Bond », ou que la silhouette de l’agent secret, le logo 007 appartient à ce patrimoine bondien connu de tous. Il reflète l’allure de la saga, et c’est spécialement le cas avec le tournant que constituent Casino Royale et Quantum of solace.


Un symbole de la saga

007La première chose que l’on peut dire sur ce logo, c’est qu’il personnifie à lui tout seul tout ce que contient l’« univers James Bond ». Les trois chiffres reviennent évidemment à nommer le personnage principal. Le matricule remplace sans ambiguïté possible et de manière concise le nom de James Bond. Voir ce logo, c’est tout de suite se dire « James Bond, zéro zéro sept » dans la tête. Mais pas seulement.


Le canon et la gâchette associés au sept lient le pistolet ainsi formé au personnage désigné. Ainsi, à l’agent secret James Bond, est immédiatement associé son arme, et en même temps toute l’action qui va avec dans les films. D’autre part, la typographie imposante des 3 chiffres évoquent la force, en même temps que leur inclinaison et leur caractère italique suggère la classe, la distinction toute bondienne. Le 7 pourtant extraordinairement sobre impose une allure due à sa ligne inclinée qui se termine avec précision de façon recourbée. C’est un peu le caractère du personnage et de l’action des films de James Bond qui transparaît à travers ce logo.


À la construction de ce logo, il faut rajouter tout ce qui va autour, qui lui est associé. S’il représente James Bond, il a été constamment associé en 47 ans à tout les autres éléments de l’univers bondien. Présent dans toutes les affiches, tout ce qui est suggestif dans ces posters, qui entoure l’action de ces films s’est progressivement associé au logo. De sorte que dans les années 90s, on voit apparaître certaines affiches où le simple logo, associé au titre et à un ou deux éléments (comme une silhouette ou un revolver) suffisent à évoquer pour tout le monde le lot d’action, d’exotisme et d’aventure qui accompagne ce logo.


Le discret « TM » pour TradeMark constitue à lui seul un brevet qui lui donne le monopole officiel de tout ce qui provient de la franchise initiée par H. Saltzman et R. Brocolli. À noter qu’une corporation société a même vu le jour pour défendre ce logo sur le marché des films, en même temps que les autres éléments du patrimoine bondien. Il s’agit de Danjaq LLC (qui reprend les noms de Danna Saltzman et Jaqueline Broccoli, les épouses des producteurs). C’est pourquoi le film de Kevin Mc Clory « Jamais plus Jamais » a dû se créer un autre logo 007, qui lui a beaucoup moins d’allure et ne parvint pas à s’imposer.


Une évolution constante

En voyant ce logo, on pourrait croire qu’il a toujours existé. Or, c’est loin d’être le cas. Celui auquel nous sommes habitué, celui qui est mis en gros plan dans les films de l’ère Brosnan est le fruit d’un long cheminement pour que ces 3 chiffres atteignent leur forme symbolique, établie, officielle. C’est également pendant une longue évolution que le logo a acquis son efficacité pour l’identifier à l’univers bondien. Chaque affiche l’a toujours plus ou moins modifié, mais on peut tout de même définir plusieurs formes majeures prises par le logo. Ce sont d’ailleurs ces formes qui sont relayées dans les autres affiches publicitaires, accompagnant la sortie du film


Au commencement est Dr No. La durée de la saga n’était pas encore assurée, et chaque graphiste dans chaque pays adaptait ce logo comme il lui plaisait. Ainsi, celui le plus répandu à l’époque présente le 007 sous une forme banale, avec le pistolet en entier qui pointe en direction inverse de celle qu’on connait. Cela lui fait perdre sa dynamique et explique pourquoi il ne survivra pas au delà des affiches de Bons Baisers de Russie (où il est tout de même présent).


D’autres modèles font cependant émerger un prototype de logo. Mais à l’époque, ceux que l’on trouve donnent au 007 une forme arrondie voire ovale, et le canon et la gâchette du revolver sont minutieusement dessinés.

La forme qui émerge alors à partir de Goldfinger fixera verticalement les deux 0 plutôt rondouillards, et laissera le 7 prendre différentes formes. Le canon, lui, adopte une allure très découpée rappelant plutôt la silhouette du Berreta. Et la gâchette quand à elle est toujours refermée (elle forme une sorte de boucle).


Cette forme du « 007 Berreta » va s’imposer jusqu’à l’époque des films avec Timothy Dalton. Pour aller avec l’affiche annonciatrice du nouveau Bond (celle de Tuer n’est pas jouer qui se veut sobre), il faut que celui-ci soit plus aérodynamique. C’est pour ça que les 00 vont s’amincir et s’incliner, tandis que le canon perdra de son allure découpée pour prendre une forme bien régulière, ne laissant que le viseur au bout du canon. Le 7 reste cependant « ondulé », et la gâchette fermée. En même temps, ce logo va devenir plus visible dans les affiches, accompagnant l’air menaçant que T. Dalton prend sur les affiches (comme sur l’affiche de Permis de tuer).


C’est enfin avec l’arrivée de Pierce Brosnan que le logo va acquérir la forme que nous lui connaissons bien : les 00 s’amincissent encore un peu, le sept se découpe plus distinctement, devenant plus « rigide ». Le canon, quand à lui, est épuré du viseur, tandis que la gâchette se trouve « ouverte ».


Cela confère au logo en lui même une dynamique, une vitesse vers la droite qui lui donne toute son allure. C’est à cette époque que celui-ci se diffusera le plus massivement dans tous les visuels, car cette forme fixée impose une perfection forcément reconnaissable. Volontiers métallisé sur les affiches, le 007 sera toujours au moins aussi gros que le titre, quand il ne le dépasse pas complètement.


Le succès qu’il recueille de par sa médiatisation massive, explique pourquoi il va avoir une importance capitale dans les graphismes des deux derniers Bond. L’utilisation du logo007 est donc encore plus intéressante que l’évolution du logo lui même : Voyons cela dans la suite de l’article !


Jamesbonderies

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Répondre à Smiert Gardien du Temple Annuler

  • Ca vient ca vient… 😉 C’est prévu dans la suite de l’article (parution le 10/02 pour équilibrer un peu les dates de parution)

  • ” À noter qu’une corporation a même vu le jour pour défendre ce logo sur le marché des films, en même temps que les autres éléments du patrimoine bondien. Il s’agit de Danjaq LLC (qui reprend les noms de Danna Saltzman et Jaqueline Broccoli, les épouses des producteurs).”
    Pas exactement : la société Danjaq ( qui est tout sauf une…” corporation ” ) , basée à Genève ( paradis fiscal…) a été créée exactement en même temps que Eon .De son vivant , Danjaq était dirigé d’une main de fer par M.John Parkinson ( qui n’hésitait pas à faire intervenir l’artillerie lourde – les avoués et tout le tremblement – dès que quelqu’un s’avisait d’essayer d’entuber Eon…)
    Le but avoué de la Danjaq : gérer le côté ” commercial ” de l’entreprise 007 et surtout veiller au respect de son univers via l’achat de licences dûment répertoriées avec les partenaires économiques .
    Pour avoir assisté à une réunion interne de présentation des produits licenciés 007 pour Goldeneye , je veux confirmer que ça ne rigole pas . Même à un stade avançé de commercialisation, Danjaq peut décider de tout stopper et ordonner à son licencié d’abandonner produit et campagne de lancement .
    Ce fût le cas notamment concernant un ..Bordeaux Goldeneye – dont j’ai longtemps eu moi-même un prototype rarissime entre les mains ( la bouteille en question est aujourd’hui la propriété du fond de la Ian Fleming Foundation ) . Le malheureux producteur viticole se vit intimer l’ordre de ne PLUS commercialiser son produit à la dernière minute . Motif : le Bordeau n’avait pas une image qui ” collait ” à l’époque avec la renaissance de 007 , plus axée alors sur les teen-agers US…
    A noter aussi que l’achat d’une licence est …Temporaire . Corgi Toys – partenaire de longue date de Danjaq depuis 1965 – dû retirer le GunLogo de son 007 sur les boîtes de ses modèles réduit en 1997 une fois le laps de temps fatidique écoulé . Par contre , la firme conserva la même police pour son 007 …Pas bête….

  • J’avais entendu parler de l’omniprésence de Danjaq, mais je ne savais pas qu’elle était influente à ce point. Je n’ai pas trouvé beaucoup d’info sur cette coorp… société et ton témoignage et intéressant ! J’aimerais bien trouver les statuts officiels de la société, et sous quelle forme se présentent les “brevets” leur donnant le contrôle du logo et autres aspects de la saga…
    Peut-être en parlent-ils dans le livre “Goldmaker”. Il faudra que je jette un œil. Dans la catégorie des objets mal associés à leurs noms, je pense que le Bordeaux Goldeneye ne choque pas beaucoup plus que Mr Parkinson qui dirige Danjaq d’une main de fer. 😆 D’accord, elle est facile, mais au moins le nom n’est pas déposé.

  • Il ne s’agit pas de ” brevets ” , mais de simples contrats liant un commercant quelconque à Danjaq .
    Pour info , j’ai pu lire le contrat de licence qui a donné lieu au numéro spécial James bond / Tomorrow Never Dies de Ciné-Live . Basique , avec droit d’utilisation des logos en one-shot , etc,etc…
    Genéralement Eon fournit généreusement les visuels à son client , tout en gardant un droit de regard sur leur utilisation …
    Je ne pense pas que Guillaume Evin – GoldMaker – ait été au courant de l’épisode viticole de GoldenEye .
    Il fallait faire partie ” du premier cercle ” pour le savoir ( à l’époque , je préparais un numéro Special GoldenEye pour LUI , et c’est à ce titre qu’on avait bien voulu me ‘ tolerer ‘ lors de ces meetings..)
    Il y a un nombre incalculable d’objet & merchandising divers qui n’ont jamais dépassé le stade du prototype fûmeux ( Dave Worral a repertorié certains des projets non aboutis de Corgi toy dans son bouquin génial ” The James Bond die-casts of Corgi ” sorti en 96 )

  • Autre anecdote : toujours à l’époque de ce fameux numéro spécial Tomorrow Never Dies / Ciné-Live , le propriétaire de là-dite licence ‘ Magazine ‘ ( que j’avais donc mis en relation avec le journal ) a égalemment sorti pour le film d’…Infâmes cartes postales musicales franco-françaises ( avec puce jouant le J.B Theme à l’ouverture ) .
    Et c’est là que je dis que Danjaq n’est pas toujours très regardant sur la qualité des produits finis , du moment qu’ils reçoivent leur chèque : le graphisme de ces cartes est tout simplement horrible ( photos datant de…GoldenEye , maquette indigne de PsP , lettrage immonde , détourage au feutre fluo, bref… ) .
    Cette série de cartes postales fît d’ailleurs un flop retentissant . Avis aux fans : si vous en croisez des lots , jetez-vous dessus , c’est devenu du ‘ Collector ‘ de la mort…

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