Ah ! L’Aston Martin ! Encore un symbole bondien. Quand on parle de 007, on lui associe toujours la voiture comme si c’était un cliché. Comme si dans le cocktail bondien, elle était toujours présente. Mais à propos, savez vous combien de fois Bond a utilisé une Aston ? 9 fois. 9 fois sur 22, ce qui fait à peine la moitié des films. Son usage est donc bien plus modéré que ce que l’on pourrait croire, et souvent utilisé à bon escient. Rétrospective sur LA voiture de James Bond, en 3 articles.
Lors de son introduction dans Goldfinger, les producteurs avaient-ils conscience de la postérité extraordinaire, et du succès phénoménal qu’ils allaient donner à cette voiture de marque ? Peut-être pas, mais celle-ci est vite devenue un des avatars indissociable du Bond de l’écran. Comment expliquer cette association entre l’agent, et la machine ? Sans doute parce qu’elle remplie plusieurs fonction propres à la saga, qui sont donc concentrées dans ce véhicules. Cela permet d’en faire plus qu’un simple gadget :
- Séparation des livres et du films : Elle a permis aux films de se détacher des romans, puisque la DB5 vient prendre la place de la Bentley, petite favorite de Bond chez Ian Fleming. Bien sûr, Bond conduisait aussi une DB3 dans le livre Goldfinger, mais le 007 des romans s’était imposé avec la Bentley. L’agent au cinéma s’imposera donc avec l’Aston ;
- Un objet de luxe : L’Aston Martin est avant tout une voiture de luxe qui n’est pas accessible au grand public. C’est donc un objet de classe, qui ferait passer James Bond pour un agent riche & snob, tout comme la Rolls Royce de Goldfinger. Cependant, le fait qu’elle lui soit fournie par les services secrets légitime l’utilisation de cet objet étiqueté « riche ». Bond ne « crâne » pas avec la voiture, même si son entourage s’extasie autour de celle-ci, et elle est banalisée par la désinvolture de Bond, et le détachement qu’il montre à la conduire ;
- Un objet extra-ordinaire : En plus d’être peu commune, l’Aston gagne encore en prestige grâce à ses fameux gadgets. Cela permet d’associer encore plus la voiture à l’univers de James Bond : en plus de faire rêver (exotisme) elle se détache des voitures communes par ses technologies de pointes : le peu probable et l’extraordinaire peuvent apparaître dans une voiture en apparence normale, avec laquelle Bond va réaliser des prouesses. C’est à l’image du monde de 007 : dans un contexte que nous connaissons, l’agent secret arrive à nous surprendre en réalisant des actions peu probables par rapport à leur cadres, mais surprenante et jamais totalement impossible ;
- Le premier « vrai gadget » ? : Il y avait eu des antécédents, mais l’Aston est le premier « vrai gadget » de Bond. Il utilise des technologies de pointe dans Dr No (compteur Geger), possède un attaché-case qui s’avère être un kit de survie. Mais ceux-ci étaient encore raisonnables et plausibles. L’Aston introduit cette dose d’invraisemblance propres au film de Bond, où les voitures éjectent les passagers et mitraillent les assaillants ;
- Boîte à outil appropriée : le hasard fait bien les choses, car Bond aura toujours une opportunité d’utiliser toutes les fonctions que lui proposent sa voiture. À chaque obstacle, le gadget approprié se présentera. Des ennemis gênants arrivent : arrosons les ! C’est tout à fait approprier pour l’occasion. La Bond girl est prête à succomber, ça tombe bien il ne manquait plus que du champagne. À chaque film, l’Aston Martin est tout à fait adaptée à la situation ;
- Boîte à surprises sans cesse renouvelée : À partir de Goldfinger, nous savons que la voiture est truquée. Mais même si on nous a exposé ses ressources, il y a toujours des gadgets surprises ou une marge de manœuvre incertaine : où va se trouver le gadget ? comment est-il incorporé dans la voiture ? Et surtout, comment va-t-il être utilisé pour l’occasion ? La production joue sur cette attente du spectateur qui connaît la voiture, mais se fait sans cesse surprendre par son utilisation (tout comme dans les films, où le public connaît la trame du roman, mais à qui l’on présente une intrigue toujours nouvelle) ;
Exemple : l’accoudoir de l’Aston change sans cesse de contenu (différentes fonctions pour les boutons) jusqu’à devenir un frigo à champagne dans Goldeneye ; le mythique siège éjectable la DB5 n’est pas utilisé comme on pourrait l’attendre dans la Vanquish de Meurs un autre jour : il sert à retourner la voiture qui était sur le dos, d’où la surprise ! Et avouez le, quand vous avez entendu Q parler de siège éjectable dans DAD, votre cœur à fa fait un bond en sachant que cette fonctionnalité était de retour ;-).
Voici donc plusieurs rôles qu’assure l’Aston Martin dans les films de James Bond. Mais elle sert aussi à caractériser le héros qui l’utilise.
Il faudrait néanmoins signaler que le coupé Aston Martin n’est PAS une idée des producteurs ( ni même de Guy Hamilton, qui s’amuse aujourd’hui à se donner la paternité du choix de la marque et du modèle pour Goldfinger ) mais provient bien de…IAN FLEMING lui-même !
Dans le roman ‘ Goldfinger ‘ Bond conduit en effet un modèle d’Aston DB…III ( qui ressemble – coincidence amusante – comme une soeur jumelle à la future DB V ) . Et c’est PARCE QUE Fleming était un ( très) grand amateur de voitures de sport qu’il a choisi ce modèle-ci ( qui remportait à l’époque de nombreux prix dans les courses ) .
La Bentley Mark III n’a jamais été considérée commune » voiture du Service » mais comme le véhicule PERSO de James Bond . Nuance de taille , quand même…
Heureusement que je ne l’ai pas dit ou sous-entendu dans mon article 😉 Dans les romans, Bond montre même un très fort attachement à sa Bentley personnelle, et quand il la perd dans Moonraker, c’est le drame.
On aperçoit sa Bentley dans Bons Baisers de Russie, mais je ne suis pas sûr que ce soit le même modèle. Toujours est-il que dans les films, l’Aston est d’abord présentée comme voiture de service, et c’est dans les films postérieures qu’elle est présentée au fur et à mesure comme véhicule perso (les BMW servant de « véhicule de service » dans les films de l’ère Brosnan).
La Bentley apparait aussi dans Never Say Never Again, cher ami ( pareil : sais pas si c’est le bon modèle non plus ) …
Je pense qu’à l’époque de la rédaction des romans , ce modèle ne devait pas être aussi ostentatoire qu’il peut l’être aujourd’hui , et qu’aux yeux de Fleming ,la Bentley pouvait passer pour une bonne grosse BMW actuelle ( mais ce n’est que supposition ).
Vu que dans le quatrième roman de John Gardner ,Role of Honor , Bond s’offre un nouveau mastodonde à moteur ( suite à un héritage inespéré ) , on peut en conclure que le p’tit père 007 n’achètera jamais une Twingo comme voiture perso …
Par contre , il faut souligner – comme me l’avait rappeller Terence Young himself avec fierté – que le téléphone d’intérieur de la Bentley qui apparait donc au début de FRWL était vraiment àl’époque à la pointe de la technologie ( limite gadget de science-Fiction ) …Et avec beeper personnalisé de surcroit …
Exact pour les apparitions de la DB V en ‘ clin d’oeil nostalgique ‘ pour les Bond période Brosnan .
Et à la réflexion, l’énaurme clin d’oeil aux Bahamas dans CASINO ROYALE n’était p-ê pas nécessaire …Parce que ça embrouille tout le monde au final ( alors bon, ce nouveau Bond , on le connait pas encore très bien et paf , coup de hasard miraculeux , il gagne une Aston DB5 …Qu’il conduira , a conduit , euh ..Pourrait conduire lorsqu’il, re euuuuuuuh , s’attaquera à M. Goldfinger . Houlah…Quelqu’un a une aspirine , s’il vous plait ???? )