On a vu comment l’Aston s’était imposé dans l’univers bondien, avec les différentes fonctions qu’elle assurait. Elle sert aussi à caractériser l’agent secret. Une partie des caractéristique de 007 se retrouvent dans son véhicule de fonction.
- Un outil de travail au service de l’espionnage : Si Bond se l’est entièrement appropriée, l’Aston est avant tout propriété des services secrets de sa Majesté. On a souvent le droit au briefing dans lequel Bond se fait livrer sa voiture, et qu’il a du mal à arracher des mains de Q. On peut donc fantasmer sur le fait qu’être espion signifie avoir le droit d’accéder à cette voiture de luxe, ou qu’à l’inverse, posséder cette voiture de luxe peut faire de nous un agent secret. L’effet publicitaire marche, et la conduite de Bond rappelle souvent qu’il s’agit d’un outil de fonction : dans Goldfinger, 007 se rappelle lui même à l’ordre, alors qu’il aurait bien fait la course avec la Mustang de Tilly Masterton, Q réclame que Bond y fasse attention ;
- « L’incarnation du savoir faire britannique » : quoi de plus british qu’une voiture anglaise fabriquée en Angleterre pour un espion anglais, et qui s’est forgé sa réputation autour de na nationalité ? (même si Aston a été vendue en partie au constructeur Tata). L’Aston est une façon de rappeler que le héros 007 est avant tout sujet de sa Gracieuse Majesté. Cela est rappelé dans Meurs un autre jour, où la Vanquish est présentée au cœur de Londres, dans une station de métro so british ;
- Maison de 007 ? : On aperçoit rarement Bond dans son appartement, et pour cause, c’est un agent mobile, toujours en mouvement aux quatre coins du monde. C’est pour quoi, lorsque Bond est « au repos« , c’est en Aston que le globe-trotter se promènera (dans OHMSS, Goldeneye…) se reposera (clinique Shrubland dans Opération tonnerre) se rendra à des rendez-vous du MI6 (briefing de Demain ne meurt jamais, enterrement dans Le monde ne suffit pas, Tuer n’est pas jouer…). Cette appropriation personnelle de la voiture par 007 est visible dans Tuer n’est pas jouer, où Bond va simplement « faire un petit tour » avec le véhicule. C’est une façon de « fixer » l’agent secret dans un cadre, alors qu’il est mobile le reste du film.
- Arme de duel : à plusieurs moments, on observe des Rounds entre Bond et ses adversaires. le combat se manifeste alors dans une autre dimension. Plutôt que 007 contre untel, c’est l’Aston Martin contre la marque adverse. Chaque duelliste a eu le choix des armes, et maîtrise parfaitement son véhicule. À chacun de montrer ses capacités au volant. C’est ainsi que Bond affronte la Mustang nerveuse de Tilly Masterton, la Ferrari ultra rapide de Xenia Onatopp, les Alfa Roméo des italiens de Mr White ou encore l’alter égo de Bond niveau Gadget : la Jaguar de Zao. La dimension nationale n’est jamais loin ;
- Fidèle destrier du chevalier : la monture du chevalier mythique qu’est 007 peut être vue à plusieurs reprises, puisque c’est à son volant que l’agent vole au secours des demoiselles en danger. Il sauve Tracy du suicide, Jinx de la noyade, Tilly Masterton est protégée dans la voiture jusqu’à ce qu’elle en sorte et Bond se lance dans une poursuite effrénée après les ravisseurs de Vesper. Curieusement, la cause de l’échec de l’Aston dans Casino Royale est due à la femme, un peu comme Bond lui même qui ne maîtrise pas bien son instrument de fonction, troublé qu’il est par Miss Lynd. Peut-on y voir une symbolique ?
- Machine vs Femme : On en vient à se demander si le véhicule ne s’oppose pas aux personnages féminins. Si l’on commence à partir dans les symboliques psychologiques, on peut vite associer la machine comme prolongement viril de Bond, objet froid est sans sentiments, qui peut se défendre seule (comme la Vanquish de DAD qui tire sur tout ce qui bouge). Ainsi, Bond est en équilibre entre les personnages féminin qu’il croise et drague (ex : Tracy), et sa voiture depuis laquelle il donne la mort (Quantum of Solace), ou fait l’amour (Goldeneye par exemple). Les approches freudiennes peuvent vite y déceler des frustrations sexuelles. Le véhicule peut d’ailleurs devenir un moyen d’approche des conquêtes féminines, et les sous-entendus parfois plus que subjectifs ne manquent pas. Jugez plutôt :
Elle : You are just trying to show off the size of your… your um..
007 : Engine ?
Comment interpréter également l’axe rotatif qui pénettre l’habitacle de la voiture de Tilly Masterton, et la fait quitter la route ?
Bref, pour conclure cette partie de l’article, on peut dire que l’Aston, et plus généralement la voiture de Bond permet de le caractériser au cours de l’intrigue, et est clairement attaché à son personnage. C’est d’ailleurs pour ces raisons que la voiture va être utilisée pour introduire de nouveaux acteurs dans le rôle de James Bond
Le smoking est « l’armure » de 007, la voiture qui lui est octroyée sa « monture ». 😉
Précision : au départ 007 devait conduire le tout dernier modèle d’Aston convertible dans GoldenEye , la DB 7 ( en plus , avec un chiffre pareil ! ), une version épurée de la Volante de ‘ The Living Daylights ‘ .
Tout était quasiment finalisé , le modèle prêt et paf !!!! Le Teuton lourdingue BMW est arrivé avec ses millions de Marks qu’il a fait miroiter sournoisement devant les yeux exhorbités de Eon…
Et le résultat ne s’est pas fait atendre , trois fois hélas…
J’ignorais cette anecdote. C’est dommage, parce que la DB7 était vraiment une voiture classieuse.
http://regmedia.co.uk/2001/09/12/595.jpg
Une sorte de chaînon manquant entre la Volante de Tuer n’est pas jouer et la Vanquish de DAD. Ça aurait été mieux que la BM bleu avec les stingers derrière les phares mais qui ne sert pas à grand chose.
Si je me souviens bien, en 1994 / 95 la santé d’Aston Martin n’était pas des plus florissantes …Et la firme anglaise n’a tout simplement pas pu aligner autant de millions sur la table que son homologue Allemand . CQFD .
Toute ma vie j’en voudrais à mort à Eon d’avoir voulu » européaniser » 007 avec ces ignobles BMWs
( autre anecdote : si les fameux » stinger cachés derrière les phares » ne sont QUE mentionnés dans GoldenEye , c’est une volonté délibérée de BMW qui ne voulait surtout pas voir son coupé assimilé à une ‘ voiture-gadget ‘ type DBV de Goldfinger ( ce qui démontre l’efficacité et la connaissance qu’avait la firme de la saga 007 à l’écran… ).
En contre-coup, les Allemands se sont déchaînés sur les deux films suivants…
Il est intéressant de voir que dans Meurs un autre jour, Bond rentre tout penaud au MI6 après avoir quitté le service et avoir outrageusement trahis sont pays pour la voiture allemande pendant 3 films.
Sous ses yeux, la fabuleuse Aston réapparaît (à tout les sens du terme), et Bond remonte sur son destrier en s’exclamant : « Alors là, bravo ». Le cadre bien british de la station de métro aide à rappeler que l’Angleterre revient toujours, et cela se manifestera par un combat avec une autre voiture bien anglaise : la jaguar de Zao. De quoi faire oublier les 6 portes-gobelets de la BMW Z3.
Par contre, j’ignorais le pouvoir de BMW sur Bond au point de définir les gadgets présents dans l’habitacle.
Eon s’est vraiment mis » Au Service de B.M.W » l’espace de 3 films …Filmer Q en concessionnaire AVIS dans T.N.D , c’était carrèment offrir un spot de pub gratuit à BMW ( …Et Avis ) . Détail rigolo : Corgi n’a pas réussi non plus à obtenir l’accord de BMW pour commercialiser une version de la Z3 ( ou Z8, je les mélange tjrs ! ) à temps pour GoldenEye…Et – surprise – c’est la firme…Allemande MiniChamps qui remporta le morceau . Etonnant , non ?
Je pourrais même révèler que BMW se fâcha tout rouge en apprenant que la première voiture au volant de laquelle on découvrirait le nouveau 007 ne serait PAS son coupé BMW mais bien la bonne vieille Aston DB5 , mais ce ne serait pas Fair-play de ma part …
Comment ?
Je viens de l’écrire ?
Zut , autant continuer alors : BMW essaya même – sans succès – de faire ré-écrire toute la séquence avec une autre voiture ( type Audi …) . Mais cette fois-ci Eon tînt bon et ne modifia pas d’un chouïa toute la scène .
Ouf…
Et après, on reproche à ces pauvres anglais d’être très patriotes et fermés sur l’Europe… Heureusement, à part la poursuite en sous-sol en BM dans Demain ne meurt jamais, la marque allemande n’aura pas énormément marqué la saga en restant au second plan. Son plus bel exploit aura été quand la Z8 se fait couper en 2.
Heureusement que la production a tenu bon, car faire rouler Bond en Audi, ça aurait été un très mauvais départ pour l’ère Brosnan (sans oublier le risque de faire de 007 un transporteur banal.
L’intermède BMW montre simplement que Eon ( enfin, surtout…Danjaq ) n’a aucun scrupule à partir du moment où l’on allonge la monnaie !
BMW dépensa sans compter pour communiquer sur » ses années James Bond » ( modèles réduits envoyés en pagaille aux journalistes ; voyages de Presse grandioses,licences diverses pour jouets ,etc,etc ) .
Ce qui est très drôle , c’est qu’aujourd’hui les coupés BMW de cette époque font déja ultra ringards et très datés » années 90″…Alors que la classieuse DB5 garde tout son charme au fil des ans et semble même s’y bonifier . Il y a donc une Justice en ce bas monde …
Tous ces commentaires permettent de vous donner l’idée d’un nouvel article cher Ytterbium ..Car l’Aston n’est que l’emblème le plus visible et révélateur de la terrible guerre commerciale sous jascente à tout nouveau film de la saga Bond …entre ROlex et Omega, Aston et Bentley et BMW, les costumes Brioni Ford et autres, bref….il serait interessant de voir comment Bond a évoluer aussi à travers les marques qu’il a plus ou moins représenter …Qu’en pensez vous ? Et finalement, est ce que Bond est un bon VRP ( comme on le disait jadis de Brosnaze )
Lire à ce sujet l’excellentissime dossier rédigé par K.B.C dans le magazine « CB News » en 97′ ( eh oui , déja…)
1997 ???? o-O , rien de plus récent ???? cela ne couvre même pas la période Brosnan en entier et niveau cintre publicitaire, le père Brosnan n’a pas donné sa part au chien…et la période Craig a commencé trés fort avec SONY everywhere et autres FORD dans ta face.Le sujet mériterait bien une petite update non?
Ce n’est pas moi qui le ferai. Il faut s’appuyer pour ça sur de bonnes sources qui ne sont pas facilement trouvables… comme tout ce qui concerne le coté économique de la saga. Peut-être peut-on trouver plus d’info dans Goldmaker que je n’ai pas encore lu.
Ça pourrait quand même être intéressant de fouiller dans les racines du marketing, trouver les enquêtes réalisées et dénicher les accords commerciaux pour voir à quel point la pub oriente le film. Apparemment, ça a l’air d’être familier à Smiert.
Hi,
Ugh, I liked! So clear and positively.
Jinny