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Permis de tuer : analyse du script « final »

Permis de tuer fêtait ses 30 ans cette année. CJB a récemment réussi à mettre la main sur le « Final Draft » du script du film qui pèse 144 pages. Comme on peut s’y attendre, la plupart du film (et ses scènes coupées) sont déjà en place, seuls quelques changements mineurs sont à noter. La couverture donne au script le titre de « License To Kill » (qui fut corrigé en Licence To Kill à la main sur notre copie) mais ne précise aucune date. Pas mal de pages sont en fait des pages révisées datées du 14 juillet, 5 août, 26 août, 12 septembre, 20 septembre ou encore du 13 octobre 1988.

Le script s’ouvre tel que le film. La première différence qui vaut le coup d’être noté est que Bond, Felix (qui a un look « comme si on n’était sur le point de lui tirer dessus », en vue de son marriage) et Sharky se trouvent dans une Bentley (et non une Rolls-Royce) sur le pont. Avant que l’hélicoptère des garde-côtes viennent à leur rencontre, les dialogues sont un peu différents :

Leiter : Tu es sûr que tu as…
Bond le précède. Il ouvre sa main. La bague se trouve dans la petite boite à bijoux dans sa main.
Bond : Ici. Relax Felix, ce sera bientôt fini.

(Dans le film Bond n’interrompt pas Felix : « Tu es sur que tu as la bague ? » et Bond se contente d’un « Relax Felix »).

Ils vont à la rencontre de l’hélicoptère (il n’y a pas de transition comme dans le film où Perez étrangle un garde, cette scène vient un poil plus tard dans le script), Felix veut que Bond informe Della de la situation mais celui-ci veut partir avec lui et dit : « je préfère affronter ce Sanchez que Della ». Ils laissent un Sharky silencieux derrière eux (dans le film celui-ci leur cri après).

Ce script précise dans sa description de Lupe qu’elle est une « ancienne Miss Galaxy ». De manière intéressante, lorsque Sanchez demande à Dario de donner à Lupa le cœur d’Alvarez, Dario « hésite » et Sanchez lui cri alors « Hacer Lo ! (Fais-le !) ». Un plan montrant le corps mutilé tombant au sol était aussi demandé et le script précise que l’homme qui dit « je t’avais dit que c’était une erreur » à Della Churchill est son oncle (elderly uncle).

Avant que Leiter ne donne une arme à Bond, il y a une scène dans l’hélicoptère non présente dans le film où :

Leiter : Les papiers ?
Hawkins lui donne une gerbe de papiers juridiques.
Hawkins : Mise en accusation, mandat d’arrestation, requête d’extradition.
Bond : Vous n’allez pas le laisser partir sur un « techniquement ».
Leiter : Foutre que oui. Ça fait 5 ans que je suis après Sanchez.

Un peu plus tard Leiter dira au pilote que pas le temps d’attendre l’arrivé des renforts ou encore quand Sanchez s’enfuit en avion d’abandonner les pilotes capturés car ils sont du « petit gibier ». La fin du pré-générique est similaire au film et le script demande un « montage du mariage » pour le générique.

Sanchez est interrogé, ici on peut remarquer que Hawkins arrête Killifer avant qu’il ne touche Sanchez et un peu plus de texte (les passages entre crochets ne sont pas dans le film) :

Killifer : [Pas moyen !] On a une jolie cellule privée qui vous attend à Quantico. [Vos gars devront combattre leur chemin le long d’un bataillon de Marines pour vous avoir.] Et je vais m’assurer personnellement que vous y arriviez.

Dans un autre petit passage absent du film Della devait extraire Bond d’un groupe de 3 invités femmes avant de l’embrasser et lui demander d’aller chercher Felix. Un peu plus tard Bond rencontre Killifer qui dit ne pas pouvoir prendre un verre car il est « en service » (sera remplacé par « je dois rentrer » dans le film). D’autres petits changements s’en suivent (exemple : le briquet offert à Bond est en or dans le script).

Arrivé au moment où Bond s’infiltre de nuit dans l’entrepôt de Krest les choses deviennent plus intéressantes. Ici Bond utilise davantage la gaffe, notamment pour forcer l’ouverture de trappe avant d’entrer, et juste après dans une scène qui contient une sorte de référence au roman Vivre et laisser mourir située avant le passage de l’incubateur aux asticots :

Bond se déplace parmi les aquariums. Un aquarium semble vide. La base de la table qui la supporte semble suspicieusement épaisse. Bond va à l’aquarium pour déplacer le sable (qui se trouve au fond). Son bras n’est pas assez long. Il utilise la gaffe. Une murène surgit de derrière les rochers. Ses mâchoires se referment sur la gaffe et font presque bondir Bond dans l’aquarium. Il laisse tomber la gaffe et regarde avec un respect étonné la murène qui la coupe en deux.

Aussi quand Bond inspecte l’incubateur (faisant chuter sa température), il est demandé à ce qu’un plan montre un voyant rouge s’allumer dans le poste des gardes. En revanche le « Bon appétit » prononcé par Bond lorsqu’il referme l’incubateur avec le garde dedans est absent du script. Toutefois pas de gaffe pour Bond lorsqu’il propulse l’autre garde dans l’aquarium à anguille électrique (il utilise ses mains dans le script).

Lorsque que Killifer se pointe la description de la scène fait référence au film Le Retour de l’inspecteur Harry : « dans sa main se trouve une arme .357 Magnum make-my-day ».

La scène coupée où Bond et Sharky espionne le Wavecrest est présente, le script ne demande toutefois pas que Bond y porte un bob. En revanche celui-ci confirme l’alcoolisme de Krest disant un peu plus tard de lui qu’il est « dans son état habituel de demi-ivresse ».

Les choses se déroulent de manière similaire au film et incluent la scène coupée de Sanchez sur CNN (Bond sort toutefois son PPK de son attaché-case et non d’une flasque d’alcool) et celle où il achète le bateau. La scène de la bagarre dans le bar n’est pas vraiment détaillée dans le script, il manque encore dans celle-ci un tas d’éléments que l’on trouvera dans le film. De même la blague du klaxon quand Bond et Pam s’embrassent est absente (en revanche celle-ci l’appelle « un guerrier du dimanche » dans un échange précédent).

La suite se déroule comme le film (avec ses scènes coupées) et le script précise que l’assistante du ménager de la banque se nomme Consuela. Lorsque Sanchez et William Truman-Lodge font visiter la banque aux Asiatiques la scène est un peu plus longue : Truman-Lodge explique que les personnes derrières les ordinateurs sont des traders et qu’ils opérent le plus gros fond d’investisement privé au monde, « en d’autres termes, on fait tourner la plus grande blanchiserie au monde » ajoute Sanchez. Lorsque Sanchez et Truman-Lodge regardent l’émission de Joe Butcher il reste une trace du personnage de Deedie Butcher (qui était la femme de Joe dans de précédentes ébauches du script).

Lors de sa première rencontre avec Q celui-ci devait être vêtu d’un short et d’une chemise hawaïenne. Les dialogues de cette partie sont un peu plus courts dans le script mais Q a apporté un gadget supplémentaire qui a la forme d’un passeport et que Bond commence à inspecter :

Q : Ne l’ouvrez pas double-0-sept ! Il vous péterait à la figure. Une diversion parfaite si vous êtes un peu trop questionné de près par la police locale.

De même le fusil à signature s’assemble ici à partir de « divers objets innocents du sac » (et non d’une caméra) et la remarque de Q après que Pam ait utilisé l’appareil-photo laser n’est pas un reproche : « 10 coups. Idéal pour les portraits rapprochés ».

Dans la scène où Bond descend en rappel sur la façade du casino il ne fait pas s’envoler des oiseaux, à la place après avoir installé le détonateur (qui n’a pas la forme d’un paquet de cigarettes) il perd son équilibre et tape contre la vitre du bureau de Sanchez (Heller entend et va inspecter mais ne trouve rien de suspect).

Durant le meeting avec les asiatiques, Kwang a un peu moins de tact : « Comment savons-nous que vous en avez la capacité » (remplacé dans le film par « Si vous étiez sur le point d’investir 100 millions, vous voudriez sûrement quelques assurances »). En fait c’est Sanchez qui utilise cet argument un peu plus tard quand Truman-Lodge lui demande pourquoi leur faire visiter les laboratoires : « Allongeriez-vous 100 millions de dollars sans une petite assurance ? ».

Bond fini par être capturé par Kwang et est interrogé, le script nomme le personnage du MI6 : Fallon. Lorsqu’il se réveille chez Sanchez et discute avec lui, le script demandait le son d’un hélicoptère approchant lorsque Sanchez le laisse en disant « Je dois aller rencontrer des gens ». Un peu après on peut remarquer que la scène coupée où Bond et Lupe se séparent se déroule dans un dock désert et non au bord d’une plage.

Lorsque Bond confronte Pam sur sa relation avec Heller, il y a un détail intéressant sur son passé et les Stingers :

Bond : (l’interrompant) Plus d’histoires, je veux la vérité. Je vous ai vu avec Heller.
Pam : Je dis la vérité. Heller voulait conclure un deal avec les États-Unis. On était amis lorsque j’étais à l’armée. Alors il m’a demandé de contacter Felix pour lui. Sanchez a acheté quatre missiles portables aux Contras.
Bond : Stingers ?
Pam : Oui, nouveaux prototypes. Ciblage infrarouge. Sanchez a menacé de descendre un avion de ligne si la DEA ne le lâchait pas. La lettre que Felix m’a donnée provient du procureur général qui promet l’immunité à Heller en échange des missiles.
Bond : Est-ce que Heller a accepté l’accord ?
Pam : Tout était en place, mais vous avez manqué Sanchez. Heller a paniqué. Il m’a dit que le deal ne tenait plus et que j’étais morte s’il me revoyait. Voici les remerciements que l’on a pour avoir essayé de l’aider. Sanchez a triplé la sécurité, nous n’aurons pas d’autre chance.
Bond : Pas besoin. Nous allons finir le travail de Kwang. Sanchez va vivre juste assez longtemps pour voir son empire s’écrouler. Rendez-vous au bureau de l’officier de port dans deux heures.

Un peu plus tard, lorsque Perez va informer Sanchez avoir trouvé l’argent sur le Wawekrest, il y a un court passage où Braun en profite pour prendre des billets de la chambre de décompression et les fourrer dans ses poches pendant qu’il est « seul » (c’est là que Pam en profite pour rejoindre Bond dans le bassin).

Le script contient une scène coupée du film absente des bonus DVD lorsque Sanchez revient chez lui après son expédition sur le Wawekrest :

Dans le salon de la maison de Sanchez, les Orientaux et Truman-Lodge ont des cocktails. Perez, Sanchez et Lupe entrent :
Sanchez : Messieurs, excusez-moi pour le retard. J’ai un problème qui a soudain éclaté au bureau. On va diner dans un petit moment.
Sanchez, Perez et Lupe traversent la pièce et vont vers les escaliers.
Sanchez : Tu as l’air fatigué bébé. Repose-toi.
Ils s’arrêtent à la porte de Lupe.
Lupe : Bonne nuit, Franz.
Ils s’embrassent affectueusement. Sanchez remarque les valises de Bond près de la chambre de celui-ci.

Dans les scènes suivantes dans la chambre de Bond les dialogues sont un peu différents, Bond ne fait notamment pas allusion au fait qu’il y aurait plus avoir plusieurs traîtres. Quand il fouille sa valise il cherche son « pistolet supplémentaire » caché dans une flasque d’alcool. Enfin on en apprend un peu plus sur Lupe :

Lupe : Non ! J’ai passé les 15 premières années de ma vie à m’enfuir de là-bas [sa famille]. J’étais un des dix enfants avec aucune nourriture, aucun espoir… aussi mauvais que soit Sanchez il m’a sorti de là.

Un peu plus loin Q n’a pas un balai-micro mais une houe-micro (et il ne la jette pas après utilisation). Aussi lorsque Sanchez rejoint Dario et les Stingers à l’hélicoptère, Heller propose de les stocker dans le coffre-fort mais Sanchez lui dit qu’il veut les garder près de lui (ce qui explique cette remarque du personnage un peu sortie de nulle part dans le film).

Arrivé à la raffinerie de drogue de Sanchez à l’OMI, il y a quelques détails supplémentaires comme Dario qui ouvre après être descendu de l’hélicoptère une porte à reconnaissance palmaire ou encore Truman-Lodge qui explique que le mélange drogue-essence est envoyé aux États-Unis cachée dans des réservoirs auxiliaires de carburant des avions de l’Institut. En revanche Pam ne tire pas dans le sanctuaire de Joe et celui-ci ne la bénit pas quand elle l’y enferme.

Lorsque Truman-Lodge dit à Sanchez qu’il faut essayer de sauver la raffinerie, Sanchez a dans sa tirade une ligne qui n’est pas dans le film « notre couverture est foutue » (dans le film il ne donne que des arguments financiers). En parlant de finance, quand Pam vole le sac d’argent au professeur Joe dans la voiturette de golf, Bond jette un oeil dedans dans le script et elle lui dit : « je ne pouvais pas te laisser mettre tout l’argent dans la chambre de décompression ».

Plus tard, durant la scène du tapis roulant, on remarque que c’est Bond qui prononce la réplique « Vous m’otez les mots de la bouche » (et non Pam).

Durant la poursuite finale, le script voulait que Sanchez soit dans une Mercedes (ce sera une Maserati dans le film). En soi le début de la poursuite en camions reste très similaire à ce que le spectateur verra à l’écran à quelques différences près (notamment le fait qu’il y a un camion-citerne en plus, soit 5 au total). Ce dialogue par exemple après que Sanchez ait donné le Stinger à Perez n’est pas dans film :

Truman-Lodge : Chacune de ces citernes valent 40 millions !
Sanchez : Ce n’est pas cher payé pour se débarrasser de lui.

La scène du film où un camion heurte un rocher n’était à l’origine pas voulue par la production, il s’agit d’un accident qui a eu lieu durant le tournage et qui fut inclus au film. Cela se traduit dans le script par le fait que Bond réussi à doubler le camion sans l’envoyer valdinguer dans un mur et qu’il se dirige vers Perez et Sanchez. Ici la fonction « infrarouge » du Stinger évoqué plus tôt dans le script devait être utilisée : l’affichage de celui-ci devait montrer des images thermiques avec les moteurs des deux camions comme le point chaud où le missile tente de s’accrocher. À un moment les deux camions se tiennent l’un derrière l’autre et plus qu’un seul moteur est visible sur l’affichage du Stinger. Perez fini par tirer, Bond fait du deux roues, le Stinger se lock sur le moteur de l’autre camion au lieu de celui-ci de Bond, et le missile passe en dessous de Bond pour finir dans l’autre camion en mouvement derrière lui.

Aussi la citerne de Bond ne descend pas la colline toute seule dans le script mais avec un petit coup de pouce de Bond qui nous dit-on la pousse. Après avoir passé le barrage de flamme en roue arrière, Bond se rapproche d’un autre camion qui ne contient pas Sanchez (il est dans un camion encore plus en avant) mais un chauffeur à qui Sanchez avait donné un Uzi. Comme dans le film met le régulateur de vitesse et aborde la citerne de ce camion, ouvre la valve pour éliminer Braun et Perez.

Sauf que dans le script Bond ne referme pas la valve. Alors que les flammes atteignent le camion-citerne en mouvement, Pam fait voler son avion vers celui-ci en y posant une roue, elle fait signe à Bond de monter et il s’exécute. Ils s’éloignent de la citerne juste avant que celle-ci n’explose. Ils se dirigent vers le dernier camion-citerne où se trouve Sanchez qui essaye d’utiliser un Stinger sur leur avion. Bond saute de l’avion sur la citerne du camion de Sanchez et avec soudainement le poids du corps de Bond en moins, l’avion monte et le missile ne touche que la queue de l’appareil.

Bond ouvre la valve de la citerne du camion et la suite se déroule comme dans le film. Lorsque que Bond précise le pourquoi de sa vendetta à Sanchez, le méchant ne lit pas le briquet mais l’apprend de vive-voix par Bond qui lui dit : « Felix Leiter ».

Durant le final à la villa de Sanchez (avec Q ayant « une femme élégante dans chaque bras ») on apprend que Hector Lopez a donné la villa à Lupa et qu’il ne dirige plus Isthmus :

Lupe : Hector m’a donné cette maison.
Lopez : Mon dernier acte officiel.
Lupe : Il a du démissionner en disgrâce.
Lopez : Ce n’est pas la première fois, et probablement pas la dernière.

De même quand Bond saute pour rejoindre Pam il n’y a pas de piscine en dessous mais le toit du salon. Il finit par retrouver Pam près de la piscine (mais pas dedans) similairement au film.

Traces du passé

Nous avons également lu un autre script très similaire daté du 5 mai 1988 sur la couverture mais comportant des révisions datées du 25 juin et du 4, 14, 16 et 19 juillet 1988. Outre ce qui est dit plus haut, on peut noter :

  • À la fin du générique avec un le montage du mariage, il y a « Pam dans l’arrière-plan, Bond la remarque ».
  • Ce n’est pas ici « Sharky » qui aide Bond à se débarrasser de Killifer : à la place Bond envoi un crochet voler vers Killifer, ce qui le heurte au visage.
  • Quelques différences de dialogues quand Bond est interrogé par Kwang et Fallon comme :

Fallon : C’est [le fusil] expérimental, il n’a pas encore été distribué aux opérateurs de terrain. Où l’avez vous eu ?
[…]
Kwang : J’ai Sanchez qui va me mener à son centre d’opération demain. Quand je serais là-bas, je les coffrai et mettrais un terme à toute son opération.
Fallon : Le tuer [Sanchez] maintenant ne ferait que laisser son empire intact pour qu’un de ses lieutenants en hérite.

Voir aussi :

Les premières incarnations du script de Permis de tuer :
Cliquez ici

Lire un script daté du 4 mars 1988 :
Cliquez ici

Retrouvez plus de scripts et autres éléments méconnus sur nos pages Les scripts oubliés et Orbis Non Sufficit !
(Et si jamais vous en avez que l’on a pas encore traité, contactez-nous !)

Clement Feutry

Fan passionné de l'univers littéraire, cinématographique et vidéoludique de notre agent secret préféré, Clément a traduit intégralement en français le roman The Killing Zone et vous amène vers d'autres aventures méconnues de James Bond...

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