Seconde partie de notre article consacré au reboot qu’aurait dû être « Bond 15 » !
Bond 15 | Rebooter n’est pas jouer (Partie 1)
Dans l’épisode précédent :
Le jeune Lieutenant Bond rejoint les Services Secrets Britanniques et se retrouve envoyé en mission aux côtés de Burton Trevor. Enfermés dans une forteresse appartenant à un Seigneur de Guerre du nom de Kwang, les masques tombent et le véritable enjeu derrière cette mission est révélé.
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Alors que l’avion est en train de survoler le camp de Kim Feng, Trevor demande à Bond d’aller le capturer. Après une lutte féroce, c’est mission accomplie. Les deux agents retournent donc à la forteresse avec leur « colis » où ils trouvent Kwang occupé à peindre des paysages. Celui-ci leur annonce que les britanniques et les américains ont mis sa tête à prix. Il leur demande ensuite s’ils ont déjà entendu parler du trésor de Manchu, disparu de Chine en 1912 lorsque le dernier empereur fut renversé.
Ce trésor contient des bijoux, pièces, armes et autres objets pillés par les Manchus durant six siècles.
Kwang leur propose 100 000 $ pour qu’ils le conduisent dans un lieu secret. Il veut se retirer en Amérique du Sud pour s’adonner à la peinture.
La nuit, une grande fête a lieu avec, comme clou de la soirée, la tête coupée de Feng mise en exposition.
Bond se glisse dans la chambre de Betje, mais les deux amants se font surprendre par Kow Tow, le garde du corps. Terrorisée à l’idée d’être exécutée comme le sont les femmes infidèles, Betje demande à Kwang de se montrer indulgent. Bond lui ayant sauvé la vie, il décide de se montrer clément et lui annonce qu’il sera décapité. Mais Trevor a d’autres plans. Il suggère à Kwang de torturer Bond afin de lui soutirer des informations. Alors que le jeune James est enfermé dans une cage de bambou et torturé, Trevor assemble un pistolet silencieux à partir du kit de rasage donné par Q.
C’est un Bond affaibli par les coups de bâtons qui est libéré par Trevor.
– « Vous ne pouviez pas suggérer un lavage de cerveau à la place de la torture ? », demande Bond.
– « Au moins, vous avez toujours votre tête ! », lui rétorque Trevor.
Avant de s’échapper de la forteresse, Bond demande à aller récupérer Betje. Trevor lui rappelle la Règle n°1 : Ne jamais tomber amoureux en mission. Bond lui répond qu’il pensait que la Règle n°1 était : Ne jamais perdre le contrôle de soi. Et d’ajouter que la demoiselle n’a pas hésité à s’emmêler pour les aider. Il ne partira pas sans elle.
– « Même si c’est un ordre ? », demande Trevor.
– « Au Diable vos ordres, Trevor ! Je ne la laisse pas aux mains de ces salauds. Ils vont la couper en pièce ! », réplique Bond.
– « Vous ne ferez jamais un bon agent. Vos priorité sont mauvaises. Essayez de vous contenir pendant que nous allons libérer votre copine. », dit Trevor.
Ils parviennent à localiser la cellule et trouvent Betje, nue et les poignets attachés. Trevor balance une nouvelle règle à Bond : « Règle n°5 : Toujours chercher une sortie ! ». Parvenus à la barrière menant à la jungle, ils contactent Felix Leiter à l’aide d’une radio à courte portée avec le code « Thunderclap », sensé déclencher une frappe aérienne menée par l’armée Thaïlandaise. En fuite, ils entendent des cavaliers approcher d’eux et se rendent compte qu’ils ont été repérés. Bond, affaibli par la torture, s’adresse à Trevor :
« Je ne pense pas que je vais y arriver. Prenez Betje et partez sans moi. »
Trevor ne l’abandonne pas et ils se cachent dans la végétation pour observer leurs poursuivants. Parmi ceux-ci, on retrouve Kwang et un français du nom de La Font. Bond, Betje et Trevor rampent vers des buissons plus épais.
Alors que Trevor s’apprête à partir en reconnaissance, Bond lui fait remarquer que le pistolet silencieux est un peu léger et lui tend un révolver. « Il y a encore de l’espoir pour vous, James ! », dit Trevor en appelant Bond pour la première fois par son prénom. Malheureusement, Trevor se fait repérer par les cavaliers et un groupe de soldats à pieds. Avant que ses armes ne soient vides, il parvient à éliminer quelques-uns des assaillants et, même agonisant au sol, il continue de les éloigner de la position de Betje et Bond.
Le lendemain matin, Betje soigne les blessures sur le dos et le torse de Bond et rassemble des baies pour qu’ils puissent manger. Les deux prennent la décision de se rendre à la piste d’atterrissage. Une fois là-bas, ils voient que le DC3 arbore maintenant des inscriptions chinoises. Bond trouve le plan de Kwang brillant : il atterrit en territoire chinois en se faisant passer pour un représentant du gouvernement, juste à côté du trésor. Il charge le tout et n’a plus qu’à repartir.
Le DC3 décolle, Bond en profite pour assommer un garde et s’emparer de son arme. Il monte dans un petit avion à deux places et invite Betje à le rejoindre. Une fois dans les airs, Bond se lance à la poursuite du DC3.
Lorsque Betje l’interroge sur ses actions, il réplique qu’il a « une affaire en suspend ». Ils perdent le DC3 dans une couche nuageuse épaisse, mais ils le retrouvent au sol, dans une zone remplie de tombes en ruines et de rocher en forme de pagodes. « C’est là qu’il cache le butin », s’exclame Bond.
Pendant ce temps, au sol, Kwang est en train de parler avec des villageois. Il leur explique qu’il est le Ministre des Antiquités et qu’il est là pour transporter les artefacts dans les musées de Pékin, Canton et Hang Chow. Le village sera fermé pour une durée de 24h et l’aide des villageois sera requise pour évacuer les trésors. Un officiel du village dit à Kwang que la coopération pourrait être difficile car les villageois croient que la zone est hantée et que ça les empêche de rentrer dans le « cimetière », surtout de nuit.
Kwang n’apprécie pas ces « non sens pré-révolutionnaires » et dit que les villageois travailleront ou seront punis.
Bond pose le petit avion et attend la nuit tombée pour infiltrer l’opération. Il se glisse dans le DC3 lourdement chargé, neutralise un garde et fait monter Betje à bord. Une fois dans l’avion, celle-ci regarde dans un des coffres et constate qu’il est plein de bijoux. C’est là qu’elle comprend le plan de Bond. « C’était ton plan depuis le début, tu voulais t’emparer de l’avion une fois que le trésor serait à son bord ». Bond ne répond pas et va dans le poste de pilotage où il contacte Leiter via la radio. Il lui explique la situation et le décès de Trevor.
Quand Betje lui demande de décoller, il l’ignore et tire dans la commande contrôlant les ailerons de l’avion.
« Tu es fou ! Le monde nous appartenait ! », crie-t-elle. Et Bond de répondre par la devise familiale : « Le monde ne suffit pas. »
Leiter reprend contact via la radio et l’informe que les Chinois ont été averti et qu’ils vont se mettre en action immédiatement.
– « Tout comme moi », répond Bond.
– « Oh mon Dieu, tu es un agent », lui dit Betje.
– « Nous verrons ça », réplique Bond.
Bond trouve une vieille cape et tunique appartenant à un travailleur, les enfile et entre dans la tombe. Betje le suit et Bond la pousse dans la tombe où elle tombe nez à nez avec des corps momifiés disposés dans la chambre funéraire. Ce qui l’effraie. Les deux se séparent. Betje explore la tombe d’une Impératrice pendant que Bond tente d’avoir une ligne de tir dégagée pour abattre Kwang.
Il est repéré par La Font et ses hommes. L’écho de leurs tirs se répercute dans toute la chambre funéraire.
Une fois que Bond est à court de munition, il arrache une hache de combat à une des statues pendant que Kwang s’avance vers lui. Bond se rend compte que les statues de chiens maléfiques sont remplies de pièce d’or, mais La Font et ses hommes se rapprochent.

Betje sort alors de la tombe de l’Impératrice, vêtue d’une robe en or et d’un masque funéraire. L’apparition soudaine, intensifiée par les réflexions des torches, effraie les hommes de La Font qui prennent la fuite. Kwang est momentanément effrayé et se déplace vers les escaliers. Bond casse l’une des statues et l’or se déversant enseveli Kwang. Betje attrape un sac vide et commence à le remplir en piochant dans la rivière de pièces d’or, mais Bond l’en écarte. Elle s’accroche malgré tout au sac.
Ils se dirigent vers l’entrée et font face à deux hommes. Bond s’occupe de l’un d’entre eux pendant que Betje s’occupe du second avec son sac rempli d’or.
La Font les repère et commence à tirer. Ils tentent d’échapper aux tirs, mais le sac les ralentit. Bond arrache alors le sac et la robe de Betje, ce qui ne ravit pas cette dernière.
Une fois dehors, l’Armée Rouge est arrivée et est en train de mettre un terme à l’opération de Kwang. Bond et Betje se dirigent vers l’avion à deux places, mais se rendent compte en y arrivant que La Font les a devancé. Celui-ci force Bond à lui servir de pilote en le menaçant avec son arme. Betje s’y oppose farouchement, mais Bond lui dit de ne pas s’inquiéter. Pendant qu’ils parlent, La Font baisse sa garde et Bond passe à l’action. L’arme fait feu et La Font s’effondre.
Les deux montent alors à bord de l’avion et décollent. Betje se plaint que les Red Chinese vont récolter tout le trésor. Bond lui répond qu’il leur appartient et que Londres ne sera pas aussi mal pour elle, une fois qu’elle aura vendu son histoire à « News of The World ». Il lui rappelle aussi le diamant qu’elle a volé. Betje sort alors un diamant de 40 carats qu’elle admire joyeusement.
De retour à Londres, au bureau du MI6, nous découvrons la nouvelle Miss Moneypenny (« bien plus jeune que dans nos souvenirs »), qui annonce Bond à M et au Chief of Staff qui le félicitent.
[divider][/divider]– « Félicitations. Je suis heureux de vous informer que vous allez intégrer la Section Double 0. Quel matricule est disponible ? » demande le Chef d’état-major à M.
– « Pourquoi pas celui de Trevor ? » répond M.
– « 007 » dit alors le Chef en se tournant vers Bond.
– « Votre prochaine mission sera de mener l’enquête sur un homme, en Jamaïque… le Dr No. »
Et ainsi s’achève ce retour sur un reboot que nous n’aurons pas avant Casino Royale en 2006.
Si les scénaristes étaient emballés par ce script, Albert R. Broccoli, en revanche, mis son véto. Voici ce que Richard Maibum en a dit au New York Times :
Je pensais, et Mike Wilson également, que le script était plutôt bon. Quoiqu’il en soit, Mr. Broccoli, qui sait mieux que personne ce qu’attend le public, a aimé le script ; mais il disait que le public n’était pas intéressé de voir Bond comme un amateur en plein apprentissage. Il voulait voir un James Bond en pleine possession de ses moyens. Alors Mr Broccoli nous a dit : « Les amis, il va falloir réessayer ».
Retrouvez plus de scripts et autres éléments méconnus sur nos pages Les scripts oubliés et Orbis Non Sufficit !
Source : © 2012 Charles Helfenstein, The Making of The Living Daylights. Un livre qu’on vous recommande chaudement. Traduction de cet aperçu du scénario par CJB.
Merci pour toutes ces infos. J’aurais adoré voir ce Bond. Dommage que Michael Wilson ait laissé la main à Barbara désormais. L’âge sans doute… C’est vraiment elle qui dirige la barque et même si elle a eu du succès, je ne crois pas vraiment que les 4 derniers films soient bons. Casino Royale est celui qui se tient le mieux mais son histoire est bien pauvre comparée à celle de Bond 15 putatif.