Cette semaine, CJB s’attaque à d’anciens scripts de Spectre ! On vous conseille très fortement de lire les épisodes précédents avant de consulter celui-ci :
Épisode 1 : Le script du 17 octobre (partie 1).
Épisode 2 : Le script du 17 octobre (partie 2).
Épisode 3 : Le script du 17 octobre (partie 3).
Untituled B24 : 1 décembre
Le second script que nous vous présentons date du 1 décembre 2014 et s’intitule toujours (ou plutôt ne s’intitule pas) « UNTITULED B24 » (130 pages). Il date donc de seulement 3 jours avant la conférence de presse du lancement…
Vu qu’il est relativement similaire à celui du 17 octobre, nous n’allons pas le résumer entièrement, mais plutôt essayer de jouer au « jeu des sept différences » (bien qu’il y en ait beaucoup, beaucoup plus). La première chose qu’il faut savoir c’est que quelques dialogues ont été légèrement modifiés afin d’être « améliorés ». Les passages qui sont censés se dérouler en langues originales sous-titrées ont quant à eux été traduits dans leurs langages respectifs. Enfin, le troisième acte est à nouveau bien différent…
Par souci de clarté, les différences seront présentées sous forme de liste :
Pré-générique :
- Il n’est pas précisé que l’arme de Bond est un Walther PPK, il est seulement dit que c’est un « pistolet ».
- Le complice de Marco qui lui remet la bombe a désormais un nom : Gallo.
- Ce n’est plus un gouverneur que Marco essaye d’assassiner, mais un ambassadeur.
- Lorsque Marco rencontre Gallo, il lui montre sa bague ; c’est une sorte de code pour lui faire comprendre qu’il est bien l’homme qu’il attendait.
- Bond n’est plus repéré par des feux d’artifice mais pas le laser de son microphone qui se trouve alors visible dans la fumée, lorsque Marco fume une cigarette.
- Il y a un autre complice dans l’hélicoptère qui aide Marco à monter dans l’appareil. Alors que l’aéronef redécolle, Bond s’accroche à ce complice et l’éjecte en montant dans l’hélicoptère.
- Lorsque Estrella appelle Bond, elle lui dit aussi qu’elle pensait qu’il n’en avait pas pour très longtemps (ce qu’il lui a effectivement dit à l’hôtel dans ce script), et il lui répond que « quelque chose est arrivé », avant d’enchainer sur les autres dialogues.
Londres / Italie :
- Un plan d’un technicien installant une caméra au QG du MI6 est demandé.
- Il n’y a plus le dialogue où Mallory dit que Bond se reproche la mort du M de Judi Dench, ni tout celui où Bond « menace » M.
- Le prénom de Denbigh n’est plus Bruce mais Max. Par ailleurs il n’est plus le « Head of the Joint Intelligence Comitee » mais le « Head of the Combined Intelligence Service ».
- Il y a plus de rivalité entre C en Bond dans le bureau de M (avant, il n’y en avait pas vraiment). Denbigh dit notamment à 007 de lui faire confiance car ils mènent tous les deux le même combat.
- Quand Moneypenny demande à Bond pourquoi il lui fait confiance, il lui répond : « l’instinct ».
- Tanner apprend à Bond que l’ancien bâtiment du MI6 doit être démoli. L’attentat à Hambourg a été inexplicablement relocalisé en Tunisie dans ce script.
- Arrivé à la Q Branch, Bond tripote une arme à moitié construite.
- Franz apparait sur la photo de Hannes et Bond (il est dit qu’il est plus vieux que Bond), mais son visage n’est pas visible à cause du fait que la photo a partiellement brulé dans Skyfall. Franz Oberhauser est également présent à l’enterrement de Marco dans cette version, Bond ne fait que l’apercevoir de dos.
- Lucia ne donne ni masque, ni mot de passe (Diana) à Bond.
- Il est précisé que la cour du Palazzo Cardenza est remplie de voitures de luxe.
- L’homme à la cicatrice à l’entrée du Palazzo a désormais un prénom : Lorenzo, et le « trou du cul » est redistribué à ce personnage plutôt qu’à Bond.
- Personne ne porte de masque à la réunion du Spectre.
- Il y a huit personnes qui prennent place autour de la table (au lieu de vingt) et certains sont nommés : Moreau (un français), Kimura (un japonais), Vogel (une allemande), Marshall (un américain), Carlos Francisco Guerra (l’espagnol qui fait « concurrence » à Hinx).
- Contrairement à l’ancien script où seul le leader parlait, ce sont ses hommes qui prennent la parole pendant que leader ne décroche pas un mot et bois du vin. Ils lui font un compte rendu des attentats terroristes avant de parler du Roi Pâle (il n’y a évidemment plus le sceau avec les yeux) :
– Moreau : Commençons, s’il vous plait.
– Kimura : L’attaque du train à grande vitesse de Hambourg à causé 81 victimes et 331 blessées. À T plus 14 jours, il reste 96 différents corps de la presse internationale dans la ville qui diffusent h24, partout dans le monde.
– Vogel : L’explosion à l’usine chimique Sartorius Mechatronics, à 20km du centre de Tunis, a eu lieu à 8h23, heure locale, il y a 8 jours. Quatorze mille habitants ont été hospitalisés, et grâce aux vents prévisible, le côté sud de la ville a été entièrement évacué. La couverture médiatique reste mondiale.
– Moreau : Et en ce qui concerne Mexico ?
– Marshall : L’attaque a Mexico n’a malheureusement pas eu lieu. Avant qu’il n’ait plus accomplir sa mission, notre ami Marco Sciarra a été tué par un assassin inconnu.
– Moreau : Sciarra était un atout de valeur, il va nous manquer. La mort de Sciarra laisse un de ses devoirs en suspend : la neutralisation du Roi Pâle. Qui veut finir le travail au lac de Mondsee ? Qui se propose ?L’espagnol se propose et expose ses faits d’arme, Hinx se contente de lui enfoncer ses pouces dans ses yeux et de lui briser la nuque. Finalement, le leader prend la parole, d’abord en allemand, en demandant s’ils veulent savoir ce qu’il y a de plus drôle. Puis il prononce le reste en anglais (c’est le même dialogue que dans le script d’octobre sauf qu’il utilise « Bond. James Bond » au lieu de « monsieur Bond »). À la fin de la tirade, Bond voit clairement le visage du leader.
- Bond se bat contre Lorenzo pour s’enfuir, il l’envoie par-dessus la rambarde où il tombe sur la grande table.
- Il n’y a plus les méchants qui prennent en chasse le DB10 pour être finalement bloqués à la grille.
- Pendant la poursuite, l’airbag de la Fiat se déclenche et la route de 007 est a un moment bloquée par un camion.
- Les deux scènes à Tokyo sont combinées en une seule.
Autriche :
- Mr. White est sous perfusion intraveineuse de morphine. Il dit qu’il a retrouvé du thallium dans son téléphone.
- White dit que le leader veut le tuer car qu’il a désobéit et ne cautionnait pas les attentats. Dans le script d’octobre, c’était plutôt parce que le leader était plutôt du genre paranoïaque et que White en savait de trop. Par ailleurs, White ne raconte pas l’histoire de la légion (les dialogues sont plus proches du film).
- Le « body and soul spa » a été renommé en « Hoffler klinik ».
- Une scène a été ajoutée où Hinx arrive au chalet de Mr. White et tombe sur son corps sans vie.
- On apprend par Bond que Madeleine a étudié à Oxford et à la Sorbonne, qu’elle est devenue consultante, puis qu’elle a travaillé pendant deux ans à Médecins sans frontières avant de travailler à la Hoffler klinik. Il lui dit qu’il pense que si elle est là, c’est pour se cacher de quelque chose.
- Quand Q rejoint 007 au bar, Bond lui dit que les attentats sont liés et que c’est Franz Oberhauser (et non « le leader », car il sait déjà qui c’est dans ce script) qui en est à l’origine. Étrangement, Q sait qu’il s’agit des gens qui ont « élevé » Bond après la mort de ses parents (pour des raisons obscures, tante Charmian n’est nullement mentionnée dans les scripts…).
– Q : Oberhauser ? Ce n’est pas le nom de la famille qui vous a élevé après vos parents ?
– Bond : Exact.
– Q : Donc vous le connaissez ? Vous vous souvenez de lui ?
– Bond : Il était plus âgé que moi. On se parlait à peine. Mais il me connait. Regardez son nom, et s’il a de multiples identités.
– Q : Et quel est votre plan exactement ?
– Bond : Le trouver et le tuer. - La fin de la scène d’action avec l’avion a quelque peu changée : la voiture de Hinx se crashe dans la carcasse du Land Rover que Bond a embouti avec l’avion (avant, la voiture de Hinx essayait d’écraser Bond et elle se crashait car Bond tirait sur le chauffeur), le moment où la voiture de Hinx fait un tonneau et vole dans les airs par dessus de Bond a donc été supprimé. Le corps de Hinx reste coincé à travers le pare-brise et Madeleine engueule Bond (avec les dialogues du film). De plus, cette scène est désormais relocalisée à Sölden au lieu de Kitzbühel et il n’y a plus la scène dans le bar de rue.
- Lorsque Bond et Madeleine se rendent à l’hôtel de Q, celui-ci est bien présent et n’a donc pas été enlevé :
– Bond : Q – docteur Swann, docteur Swann – Q.
– Q : Enchanté. Bond nous avons besoin de parler, seul.
– Bond : Elle sait…
– Q : Mais…
– Bond : Elle sait. Qu’avez-vous trouvé ?
– Q : Félicitation 007, vous n’êtes pas paranoïaque. Le Chiffre, Quantum, Silva, ils sont tous liés. Tous membres d’une même organisation, dirigée par Oberhauser.
– Bond : Cette organisation, elle à un nom ?
– Madeleine : « Spectre ». Son nom est Spectre.
– Q : Comment elle sait cela ?
– Madeleine : Parce que mon père travaillait pour eux. Il en était le second depuis plus de 20 ans…
– Q : Au fait, vous devriez regarder cela.
[Q allume la télé qui montre un attentat terroriste à Le Cap]
– Bond : Nous devons continuer d’avancer. L’homme, l’Américain, vous avez trouvé quelque chose ?
– Q : Rien, mais j’y travaille.
– Madeleine : Ce n’est pas un homme… mais un endroit. - Apparemment, Bond n’informe pas Moneypenny de ses découvertes puisque le dialogue entre M et celle-ci se termine par « Il [007] a besoin de vous ». Par ailleurs, dans ce dialogue, M ne parle pas de la renvoyé, il lui dit qu’elle a mis le clou final sur le cercueil du programme 00 et lui dit qu’il espère qu’elle est fière d’elle.
– M : Nous avons des accords de confidentialité sur les mensonges et les secrets, mais pas entre nous. Vous avez comploté avec Bond pour saper mon autorité. Oui ? [M tend la transcription que C lui a donnée] J’espère que ce n’est pas une question d’amour. Si c’est le cas, vous êtes le dindon de la farce.
– Moneypenny : Ce n’était pas par amour, mais pas loyauté.
– M : Hé bien félicitation. À vous deux, vous avez posé le dernier clou sur le cercueil du programme 00. J’espère que vous êtes fière de votre travail.
– Moneypenny : Il suivait les ordres.
– M : De qui ?
– Moneypenny : Votre prédécesseur, monsieur. Avant de mourir, elle a fait une vidéo. Elle lui a dit d’aller à Mexico, de tuer Sciarra et d’assister à ses funérailles.
– M : Petite futée…
– Moneypenny : Monsieur ?
– M : Pas vous, elle.
– Moneypenny : Il savait que ce devait gros vu qu’elle s’était donnée autant de mal pour garder le secret. Bond ne savait pas à qui et à qui ne pas qui faire confiance. Comme elle, il n’a fait confiance à personne.
– M : Sauf vous.
– Moneypenny : Monsieur, Bond est sur quelque chose de gros. Et maintenant il a besoin de nous. Il a besoin de vous.
Maroc :
- Les scènes où Moneypenny visite les archives de l’ancien QG du MI6 n’existent plus.
- Dans la chambre de l’hôtel L’Americain, les dialogues on quelque peu changé, Madeleine ne dit notamment pas qu’elle ne boit pas :
[…]
– Bond : À votre père…
– Madeleine : Vous voulez que je porte un toast à ce cet homme ? Il a disparu et ne m’a pas parlé pendant six ans.
– Bond : Hey bien, si vous voulez mon opinion, il était trop effrayé qu’ils puissent vous trouver. Il vous protégeait. C’est grâce à lui que vous êtes toujours en vie.
– Madeleine : Et je suis supposée vous remercier pour cette information ?
[…]
– Madeleine : C’est là que tu m’embrasses ?
– Bond : Je ne te connais à peine. - Le script demande à ce que Bond boive de la Heineken pendant que Madeleine dort et qu’il parle à la souris.
- Dans la pièce secrète, 007 tombe sur une vidéo intitulée « interview avec Vesper Lynd » qu’il décide de ne pas regarder, mais ne trouve pas de photo des Oberhauser.
- Madeleine vide son chargeur pour abattre Hinx (mais il se cache derrière des caisses).
- La scène du restaurant italien a été modifiée par une autre scène entre M, Q et Moneypenny. Q montre que 007 est dans le désert grâce à l’implant mais M lui dit que s’il peut le savoir, C aussi. Il demande à Q d’effacer toutes traces de l’implant et précise que Bond est livré à lui-même. Cependant, Bond reçoit un télégramme de M dans le train qui dit : « La section 00 a été fermée – stop – bonne chance – stop ».
- Oberhauser n’envoie plus une vieille Bentley pour chercher Bond et Madeleine mais une vieille Rolls Royce.
- Le personnage d’Irma a été complètement supprimé du script.
- 007 ne trouve qu’une seule photo de lui enfant dans sa chambre (la même que celle de son appartement) en plus du costume.
Le reste du script :
- Dans la mesure où le dernier acte a subi de très gros changements à partir des scènes de la découverte des chambres, nous allons repasser dans un format résumé détaillé :
Les deux compères partagent leurs avis sur leurs chambres lorsque le majordome leur demande de le suivre. Ils traversent la base jusqu’à un observatoire faiblement éclairé dans lequel se trouve une météorite. « Qu’est-ce que les gouts artistiques de notre hôte disent de lui ? », « rien de bon ». Soudain une voix distante se fait entendre, « Vous pouvez la toucher », et un homme sort de l’ombre ; il s’agit de Franz Oberhauser (simplement Franz Oberhauser, il n’est plus du tout appelé Heinrich Stockmann dans ce script et il n’y a pas le chat blanc).
– Oberhauser : Le Kartenhoff. La plus vieille qu’un humain possède. Plus vieille que la planète sur laquelle nous nous trouvons. La même météorite qui a creusé ce cratère.
– Bond : Tu dois être vraiment fier. As-tu d’autres cailloux à montrer à la classe ?
– Oberhauser : Cet humour caustique anglais, comment cela m’a manqué.
La suite du dialogue est fidèle au film et à l’autre script (force inarrêtable, cela s’est pourtant arrêté juste ici, vous connaissez peut-être ma taille de robe, …), puis Oberhauser les mènes à son centre de contrôle. Il demande à ses deux invités d’observer le camion (qui va exploser) sur l’écran :
– Oberhauser : Observez… Le monde est sur le point de changer… [Explosion du camion] L’humanité à l’état pur. Une réflexion sur le caractère délibéré de la cause et effet. Une ondulation ici… devient un raz de marée là. Cette « abomination » est simplement le pouvoir de modeler intelligemment notre histoire. Ce n’est pas du terrorisme. C’est du renseignement : la plus puissante force de l’histoire du monde.
– Madeleine : Vous pensez pouvoir redessiner le monde ?
– Oberhauser : Et pourquoi pas ? Quelle est la différence entre ceci et un tremblement de terre, docteur ? La réponse est aucune. La raison pour laquelle nous existons est simplement les événements cataclysmiques de la nature. Tremblement de terre, inondations, sècheresse. Cause… Et effet…
Les images des écrans montrent maintenant le QG du MI6 de Whitehall où les gens font leurs cartons :
– Oberhauser : Un monde de pluie grisâtre secoué par des événements qui se trouvent bien loin.
– Bond : Donc… Tu t’es construit ta propre agence de renseignement. Toutes ces bombes mettent C au pouvoir.
– Oberhauser : J’ai accès à tout maintenant. C’est au-dessus de nous, dans l’air… Tous les individus et leurs secrets. N’importe qui, n’importe où, n’importe quand. Le président accro à la cocaïne, le capitaine d’industrie qui économise l’agent pour être fait chevalier. La coercition est juste une matière de connaissances bien appliquées.
– Bond : Ou juste un autre mot pour chantage.
– Oberhauser : Je préfère le terme d’effet de levier biographique. Tout le monde est disposé à cela, à certains niveaux. L’homme qui prend les filles et qui les oublie une fois que l’acte est terminé…
Les images des écrans montrent désormais la vidéo que M (Judi) a laissé à Bond :
– Oberhauser : J’ai mis la main dessus un peu trop tard. La fille que tu as divertie avec tant d’ardeur dans ton appartement était de celles sur lesquelles j’ai mes griffes. Crois-moi, tu ne veux pas savoir…
Les images des écrans montrent maintenant une vidéo de Bond et White au chalet :
– Bond : Éteint ça.
– Oberhauser : Est-ce que le Dr. Swann ne veut pas avoir un dernier aperçu de son père ? L’homme qu’elle a condamné quand elle l’a sortie de sa vie ? [À Madeleine] C’est lorsqu’il est devenu faible et une mauvaise chose pour moi, vous lui avez fait cela. [White lève le pistolet vers sa tête, mais Oberhauser stop l’image] Je peux avoir n’importe qui. N’importe qui qui a une mère, ou un ami, un amant, ou un enfant. Vesper, Silva. M… sa faiblesse c’était toi. Alors, qui a faim ?
C’est donc le moment de dîner, cela se fait dans une salle à manger. Au début, tout se passe comme dans le script du 17 octobre : Madeleine refuse de manger, Bond insiste sur le fait qu’elle a dit qu’elle n’avait pas faim mais il attrape soudainement la tête du serveur et la claque dans la soupe. Des points rouges apparaissent sur le front et le cœur de Madeleine, Bond se calme. Oberhauser réplique :
– Oberhauser : Vous savez quoi ? Je n’ai plus très faim non plus. Si on jouait à un autre jeu ? Le dernier était si stimulant.
– Bond : Que dirais-tu d’un vieux jeu ?
– Oberhauser : Quelle excellente idée !
Un serveur entre et place un plateau contenant un jeu de carte sur la table et Oberhauser se lance sur son monologue : C’est si injuste que tout ce qui tourne mal dans la vie remonte à l’enfance docteur… j’aimais follement mes parents… le cuckoo… ils jouaient pour des noisettes… paire de trois… blablabla (la seule phrase qui manque c’est « Mon père a dit que l’excitation ne serait pas bonne pour mon cœur »). Finalement les choses changent :
– Oberhauser : C’est comme si c’était hier, n’est-ce pas, cuckoo ?
– Bond : Désolé, je ne m’en souviens pas. J’ai bien peur de ne pas vraiment me souvenir de toi non plus. Désolé…
– Oberhauser : Le jeu est le hold’ em. Si je gagne, vous mourrez tous les deux. Mais si tu gagnes monsieur Bond, si tu gagnes, je laisserais le docteur Swann partir. Tu as ma parole. En tant que frère. Ok ?
– Bond : Ça marche.
– Oberhauser : Surblind à quatre, petite blind à deux. Distribuez docteur je vous en pris, deux cartes chacun, faces retournées.
– Madeleine : Je sais comment distribuer au hold’ em…
– Oberhauser : Bien sur.
Madeleine distribue. Bond regarde ses cartes : un 2 de pique et un 5 de coeur. Oberhauser fait de même : un roi et une reine de coeur. Il parie ses noisettes (un serveur en avait apporté une vingtaine à chacun durant le monologue).
– Oberhauser : Cinq.
– Bond : Passe.
[Oberhauser collecte la surblind de Bond]
– Oberhauser : Un voyage dans le passé, non ? Pour moi, c’est comme si c’était hier.
[Madeleine distribue encore, Bond a un 7 et un 5]
– Bond : Passe.
– Oberhauser : Allez Bond, tu n’a pas peur de jouer avec moi tout de même ?
[Madeleine distribue, Bond a un 2 et un 3]
– Oberhauser : Cinq.
– Bond : Suivi.
[Madeleine retourne les cartes : reine de pique, 4 et 7 de coeur. Oberhauser à une paire de rois]
– Oberhauser : Cinq.
– Bond : Suivi.
[Oberhauser retourne une quatrième carte commune, c’est un roi]
– Oberhauser : Dix…
– Bond : Suivi.
[Madeleine retourne un autre carte commune, encore un roi]
– Oberhauser : Check/Parole.
– Bond : Tu sais… Je crois que je me souviens de toi. Cela me revient. Un garçon silencieux. Toujours dans sa chambre. Criait beaucoup la nuit. C’est à peu près tout ce dont je me souviens. À l’exception que tu as aussi été adopté. Tu m’as dit que tu étais son vrai fils, son seul fils [le prénom « Hannes » n’apparait à aucun moment de ce script]. Mais tes parents étaient des diplomates roumains. Le gouvernement les a attrapés en train d’espionner pour les Allemands. Ils les ont torturés à mort et ont fait en sorte que tu regardes. Tu as été clandestinement sorti et amené dans une famille autrichienne qui pourrait s’occuper de toi comme leur propre fils. Ton nom n’est pas Oberhauser. Ton nom, ton vrai nom est… Ernest Serban. Qui est le cuckoo maintenant ?
[Bond pousse toutes ses noisettes sur la table]
– Bond : Tapis.
– Oberhauser : Très habile, monsieur Bond. Très habile, mais très idiot.
– Bond : Suivi ou passe, Oberhauser ?
– Oberhauser : Tu bluff.
– Bond : Alors suit. Suivi ou passe.
– Oberhauser : Suivi.
[Oberhauser retourne ses cartes].
– Oberhauser : Quatre rois.
[Bond sourie d’un air mécontent]
– Bond : Tu m’as eu…
[Bond jette ses cartes et Oberhauser sourie]
– Oberhauser : Le jeu est fini.
– Bond : [À Madeleine] Je suis désolé…
– Madeleine : James…
– Bond : Je suis désolé de t’avoir amené avec moi. C’était une erreur.
– Madeleine : J’ai peur James.
– Bond : Tu as mes félicitations Oberhauser.
– Oberhauser : [À un garde] Tuez la fille.
[007 retire sa montre]
– Bond : Attend. J’ai quelque chose pour toi.
[007 lance la montre sur la table qui glisse jusqu’à sous le menton d’Oberhauser]
– Bond : Pour guérir les vieilles blessures.
BOUM ! La montre explose, Oberhauser est projeté comme un mur, du sang coule de son visage. Bond se relève, maitrise un garde et lui prend son arme. Il tue trois gardes et se dirige dans la fumée vers où Oberhauser se tenait mais il n’est plus là. 007 tue un autre garde, attrape Madeleine et sort. Ils sont dehors, d’autres gardes arrivent et tirent vers eux, les deux compères entrent dans le centre d’opération. 007 prend un disque dur et finit par ressortir avec Madeleine. Une fois à l’extérieur il tire dans un réservoir de carburant, tout commence à prend feu. Bond et Madeleine se dirigent vers un hélipad, montent dans l’hélicoptère et s’éloignent avec alors que tout le complexe explose, « l’endroit n’a jamais été aussi beau » commente Madeleine…
M et Q sont dans une caserne militaire. Q explique à M qu’il n’a pas effacé toutes les traces de l’implant comme il lui avait ordonné, et que grâce à cela, ils ont retrouvé Bond en compagnie de Madeleine.
– M : Comment l’avez-vous trouvé ?
– Q : J’ai utilisé la nanotechnologie qui était dans son sang. Officiellement j’aurais dû supprimer ces fichiers, mais j’ai pensé que…
– M : Ne vous inquiétez pas Q, ce n’est pas la première fois que vous enfreignez la loi de manière flagrante.
– Q : Il a quitté l’Afrique il y a seize heures. A fait le plein à Gibraltar. Nous l’avons suivi à la trace à travers l’Europe jusqu’à cette caserne…
– M : Qui est la fille ?
– Q : Docteur Madeleine Swann. La fille de White.
– M : Merci Q, je vais prendre le relais.
M entre dans une pièce de la caserne :
– M : Docteur Swann. Gareth Mallory.
– Madeleine : Ravie de vous rencontrer.
– M : Moi de même. Alors, Bond, comment ça se passe le chômage ?
– Bond : C’est stimulant.
– M : Vous avez trouvé de quoi vous occuper, je suppose ? [Bond lance le disque dur sur la table] Qu’est ce que c’est ?
– Bond : Tout. Le Chiffre était le trésorier, Silva dans la technologie de l’information.
– Madeleine : Mon père était le chef des opérations.
– Bond : Devinez qui est à la tête du renseignement.
– M : Ce petit bâtard. Je savais qu’on ne pouvait pas lui faire confiance. Et à propos d’Oberhauser ?
– Madeleine : Oberhauser. Son vrai nom est Oberhauser. Il est mort.
– Bond : Nous n’en savons rien. Et s’il est toujours vivant, ce n’est pas terminé.
– M : Alors, allez-vous me dire pourquoi nous nous retrouvons dans les casernes de mon ancien régiment ?
– Bond : Je vais rendre une visite à C, j’ai besoin de soutien.
– M : Est-ce que vous suggérez ce que je pense que vous suggérez ?
– Bond : Oui.
– M : Ça, Bond, c’est appelé coup militaire.
– Bond : C’est après Oberhauser que je suis. Si il est en vie, il viendra à moi. Et il ne viendra pas seul. Donnez le disque à Q, dès que vous aurez vu ce qu’il y a dessus…
– M : Je n’ai pas besoin de voir. Je vous fais confiance. Je contacte le régiment immédiatement.
– Bond : Merci, monsieur. N’espérez pas que je vais les attendre.
– M : Je n’y comptais pas.
– Bond : Comment c’était, monsieur ? La retraite ?
– M : J’ai joué au golf. C’était affreux.
Bond et Madeleine sortent dehors :
– Madeleine : Tu n’en a pas fait assez ? Laisse tes amis prendre le relais.
– Bond : Je ne peux pas, le travail n’est pas terminé.
– Madeleine : Je ne veux pas voir quelqu’un d’autre mourir, James. J’ai laissé cette vie de côté. Je ne peux pas y revenir. Rappelle-toi de ce que j’ai dit : ta vie est un choix.
– Bond : Je sais. C’est mon choix. Désolé.
[Madeleine lui donne un « dernier » baiser et il s’en va]
Plus loin, des militaires se rassemblent autour de M qui leur dit : « Bien messieurs, content que vous ayez plus venir. Ça faisait longtemps… ». Moneypenny se joint à eux, « vous ne m’auriez pas oublié, n’est-ce pas ? ».
Au CNS building, C se dirige dans son bureau mais ne remarque pas que 007 s’y trouve avant que ce dernier ne prenne la parole :
– Bond : Je ne pense pas que les gens aiment vraiment être espionnés. Mais clairement, parfois c’est pour le mieux.
– C : Que faites-vous là bordel ?
– Bond : Je pensais venir vous féliciter. Pour tout ce que vous avez accompli. C’est un beau bureau, vous devez être très fier.
– C : Peut-être que vous n’avez pas lu le mémo, la section double zéro est de l’histoire ancienne. Vous êtes sur une propriété privée. Maintenant foutez-moi le camp de mon bureau.
– Bond : J’aimerais bien, mais je ne travaille plus pour vous maintenant.
– C : Alors pourquoi êtes-vous ici ?
– Bond : Pour vous amener ou vous supprimer, votre choix.
– C : Et pour quel motif exactement ?
– Bond : Amis de mauvais gout ? Je sais tout.
– C : Tout ? Comme les données d’empreintes que nous avons créées ? Laissez-moi vous dire ce qu’il va arriver… Demain, le Foreign Secretary va recevoir un dossier, qui selon nos enregistrements de données, lie un homme à tous les récents attentats terroristes. Un certain agent du MI6… Quelques jours plus tard, on me fera des éloges pour avoir tué le traitre, puis on arrêtera votre stupide boss. [Denbigh sort soudainement une arme d’un tiroir] On sait ce que M veut dire, Moron (crétin).
[C appuie sur la détente mais l’arme est vide]
– Bond : Et maintenant nous savons ce que veut dire C. [Bond tient le chargeur (clip)] Certains n’apprennent jamais…
– C : Vous pensiez qu’en détruisant l’une de ces bases vous avez accompli quelque chose ? Il en a partout à travers le monde. Cet homme est un génie, il a le contrôle. Admettez le Bond, vous n’avez plus aucune importance.
– Bond : Je sais, mais il y a quelque chose qui en a.
Pan ! Bond tue C de sang-froid ! Soudain tout l’immeuble est plongé dans le noir et le courant revient, tous les écrans de surveillance montrent maintenant Oberhauser qui applaudit. Il est « salement défiguré » :
– Oberhauser : Merci Mr. Bond. Tu m’as débarrassé d’un souci. Dis-moi, tu es sûr de ne pas travailler pour moi après tout ? Maintenant, tu ne veux pas te joindre à moi pour une dernière main ? Viens seul, ce sera juste toi et moi. Sors, je suis sûr que tu peux deviner où je me trouve…
Les écrans s’éteignent et 007 court pour rejoindre la sortie du CNS building. Une fois à l’extérieur, il voit que dans l’ancien bâtiment du MI6 une seule lumière est allumée, celle du bureau de M. Bond se dirige vers l’entrée de ce bâtiment, des panneaux disant que le site est en démolition et ne pas utiliser de signal radio ou téléphonique ornent l’endroit. Bond presse deux fois un bouton de son téléphone.
Pendant ce temps, un un APC (véhicule de transport de troupes) roule dans les rues de Londres. À son bord se trouve Moneypenny, M et les militaires. M dit que la cible est morte mais Moneypenny se demande ce 007 fait au vieux MI6…
Bond entre, l’arme à la main, et voit son nom inscrit le mur commémoratif. Il continu de progresser dans le bâtiment en ruine, lorsque la voix distante d’Oberhauser se fait entendre : « Bienvenue à la maison, Mr Bond… Cela fait du bien de revenir ? Voici ce qu’il reste de ton monde ! ». 007 passe divers câbles et charges explosives, « C’est cela, chauffe… Tu chauffes… ». 007 passe le sous-sol où il y a deux bateaux semi-rigides et arrive dans le stand de tir où des photos de son visage ont été collées sur des cibles. Il se fait surprendre et tire trois fois en tout sur les cibles mouvantes. « Encore aussi bon tireur, tu as toujours été si pathétiquement fier de ton adresse au tir. Écoute cela, l’écho des coups de feu… C’est tout ce que tu laisses derrière toi Mr Bond. Ton héritage… ».
Bond voit soudainement Oberhauser devant lui qui lui tourne le dos dans l’ancien Q lab, il n’hésite pas et tire dans sa direction, mais il se trouve qu’il y a une vitre blindée entre les deux hommes. Oberhauser est défiguré, une grosse brulure sur l’un des côtés de son visage, du front à la bouche, l’œil n’est plus là.
– Oberhauser : Ah, nous y sommes. Tu avais oublié le chemin ? Comme je te l’ai promis, un dernier jeu… Le bâtiment doit exploser dans trois minutes. Je peux en sortir à temps, le peux-tu ?
– Bond : Où est le défi?
– Oberhauser : Parce que les cartes sont en ma faveur, le jeu s’appelle « Trouve la fille »… On l’a surprise à Charles de Gaulle, en train de changer d’avion. Elle était partie pour commencer une nouvelle vie. Tu as oublié Mr Bond, j’ai des yeux absolument partout. Maintenant… tu peux mourir en essayant de sauver la femme que tu aimes, ou te sauver toi et avoir cela sur la conscience jusqu’à la fin de tes jours… « Puis-je la sauver ? ».
– Bond : Comment je sais que tu ne bluffes pas.
– Oberhauser : Tu ne peux pas savoir.
– Bond : Où est-elle ?
– Oberhauser : Tu devrais peut-être commencer par où ton ancien boss imaginait ses cauchemars. Bien sûr, tu as échoué avec toutes les autres. Pourquoi ce serait différent cette fois ? Prêt… feu… [il appuie sur un bouton] partez. Trois minutes !
James Bond recherche donc désespérément Madeleine et hurle son nom dans les entrailles de l’ancien MI6 pendant qu’Oberhauser se dirige vers un hélicoptère pour fuir et regarder le feu d’artifice. Bien évidemment, 007 trouve Madeleine dans le bureau de M, ils plongent dans le vide où ils tombent dans un filet de sécurité, cours et parviennent à se réfugier dans le sous-sol avant que tout le bâtiment n’explose !
Depuis son hélicoptère, Oberhauser observe ce tsunami de poussière et débris d’un air fasciné. Soudain, Bond et Madeleine sortent de la poussière dans un bateau semi-rigide hors de la vue d’Oberhauser et poursuivent l’hélicoptère.
007 tire et parvient à toucher le moteur de l’aéronef, celui-ci perd désormais de l’altitude. L’hélicoptère se crashe sur le pont de Westminster. Oberhauser en sort, tue le pilote qui lui demande de l’aide et abat deux policiers qui arrivaient sur place. À l’autre bout du pont, l’APC arrive tout comme des hélicoptères militaires ; Oberhauser tire aveuglement dessus.
Bond a rejoint le pont, il pose un genou à terre, vise, et tire trois fois. Les balles touchent Oberhauser à la poitrine, à la hanche et au cou ; celui-ci lâche son arme et tombe. Alors que M ordonne à ses hommes de ne pas tirer, Bond approche de son némésis.
– Oberhauser : Il semble que tu aies l’avantage cuckoo. Est-il possible que je t’aie sous-estimé ? Surement pas. Dis-moi… Tu ne crois pas, qu’après tout ce temps, on pourrait peut-être…
Soudainement Oberhauser sort un Derringer et tire une balle dans l’épaule de Bond (comme Francisco Scaramanga dans le roman L’Homme au pistolet d’or). 007 parvient à le désarmer son ennemi d’un mouvement et pointe maintenant son PPK sur sa tête.
– Oberhauser : Qu’est-ce que tu attends ? Tue-moi. Mais ma mort ne soignera jamais toutes les souffrances que je t’ai causées. Mon travail est fini ! J’ai gagné. Je t’ai arraché le cœur cuckoo… je t’ai arraché le cœur … Maintenant, TUE-MOI !
– Bond : Par le Special Measure Act de 2001, je te mets en détention sous l’autorité du gouvernement de Sa Majesté.
– Oberhauser : TUE-MOI lâche ! TUE-MOI !!
– Bond : Où serait le plaisir/fun là dedans ?
Bond frappe Oberhauser de son arme, fait un signe à M qui veut dire « il est à vous », et s’éloigne avant de jeter son PPK dans le fleuve et de retrouver Madeleine. Elle lui demande pourquoi il a jeté son arme, il lui répond « qu’il n’en a plus besoin désormais » et s’éloigne avec elle.
Une semaine plus tard, Bond s’introduit dans l’atelier de Q mais tombe sur ce dernier… Le James Bond Theme… Q lui jette des clefs… Bond est dans le siège conducteur de la DB5 et se tourne vers Madeleine qui est dans le siège passager… We have all the time in the world…
FIN
Épisode 5 : Les scripts du 8 octobre et du 9 novembre.
Épisode 6 : Les autres scripts.
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