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Le Nouvel Obs' "James Bond doit-il être misogyne?"

Aujourd’hui, nous reprenons un article du Nouvel Observateur (par Clemence Faber) consacré à ‘Solo’, la nouvelle aventure de James Bond écrie par William Boyd. Alors que le roman vient de sortir en anglais, les premières critiques et réactions sur ce James Bond littéraire s’expriment. Le Nouvel Obs’ nous présente ces réactions… qui reflètent une certaine méconnaissance des livres de Fleming comme nous l’explique Gaspard.
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007 ne meurt jamais. L’écrivain britannique William Boyd avait été choisi en 2012 par les héritiers de Ian Fleming pour écrire la suite des aventures de James Bond. Le livre est sorti cette semaine en Angleterre. Il s’appelle «Solo». Boyd y assigne une mission inédite au plus célèbre agent secret du MI6: stopper une guerre civile qui, sur fond de conflit pétrolier, déchire le petit Etat (fictif) du Zanzarim. Evidemment, ignorant les ordres de M, Bond entreprend de poursuivre son propre idéal de justice, flanqué d’une pulpeuse complice.
Et de l’autre côté de la Manche, une question divise les critiques qui l’ont lu: le Bond de Boyd est-il encore Bond? Revue de presse.
«The Guardian», sous la plume de Robert McCrum, ne tarit pas d’éloges sur le roman: «une aventure afro-américaine qui rivalise triomphalement avec les meilleurs opus, « Casino Royale et Bons baisers de Russie. » (…) Boyd EST Bond.»
Enthousiasme aussi chez Geoffrey Wansell, pour le «Daily Mail»: Boyd a selon lui réussi à ressusciter fidèlement l’agent 007. En choisissant l’année 1969, il rend hommage à Fleming et à ce temps d’un espionnage flamboyant et racé. Enfin, le Bond séducteur est à ses yeux intact. Sa première rencontre avec Bryve Fitzjohn rappellerait celle avec la belle Vesper Lynd dans «Casino Royale». Et Wansell de citer le livre de Boyd: «Le zip en haut de sa robe moulante était comme une provocation, un challenge, suppliant d’être arraché.»
Pourtant, quand on lui a demandé qui était sa Bond Girl préférée dans les livres de Fleming, Boyd aurait répondu: «Je ne suis pas à l’aise avec l’expression ‘Bond Girl’. Je pense que Bond (…) cherche une relation, pas simplement des aventures sans lendemain.» Pas de quoi satisfaire David Black, Président du James Bond International Fan Club, qui a rétorqué: «James Bond ne veut pas être enchaîné par une relation. Il a une mission à remplir.» 
Du coup, du côté du «Telegraph», on n’est qu’à moitié conquis. Le critique Jon Stock donne trois étoiles à «Solo» (sur cinq possibles) et loue les qualités d’écriture de Boyd dans la partie «africaine» du récit: l’auteur, né au Ghana, sait de quoi il parle et le fait savoir. Mais l’intrigue, déplore Stock, s’alambique et s’embourbe. Surtout, lui aussi reproche à Boyd d’avoir dépouillé l’agent 007 de son éternelle misogynie, et de lui donner des scrupules dont Fleming ne se serait pas encombré.
Non seulement le Bond de Boyd serait trop sensible, trop humain («Bond semble plus affairé à sauver des enfants affamés qu’à mener à bien son opération»), mais voilà qu’il aurait toujours cherché une relation stable avec les femmes qu’il a rencontrées. De quoi casser le mythe du tombeur. Damn it. Heureusement que Bond fume et boit toujours.
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James Bond misogyne ? C’est une débat très courant aujourd’hui en ce qui concerne les super héros, notamment James Bond. Mais Gaspard, membre du forum CJB et chroniqueur des livres de Fleming (voir son excellent blog) se permet de faire un rappel :
Je ne connais pas le contenu de Solo mais William Boyd n’a pas tort quand il affirme que James Bond recherche une relation pas simplement des aventures sans lendemain. Je parle du James Bond littéraire, celui créé par Ian Fleming et non du James Bond cinématographique ni ce qui en a été fait dans d’autres romans par d’autres auteurs.
Régulièrement, on peut y voir un James Bond qui s’imagine vivre une longue romance avec les femmes, il s’imagine vivre comme n’importe qui avec certaines d’entre elles. Au début de Bons baisers de Russie, on apprend que Tiffany Case qu’il a rencontré dans Les diamants sont éternels a vécu un moment chez lui avant de partir. James Bond ne parvient pas toujours à « conquérir » la femme du roman. A la fin de Moonraker, Gala Brand repousse ses avances pour s’en aller vivre sa vie avec son fiancé.
James Bond se marie aussi. C’est dans Au service secret de Sa Majesté même si son épouse se fait assassiner.
Il y a aussi L’espion qui m’aimait (dont le film n’a aucun lien avec le roman sauf le titre) raconté à la première personne, celle d’une femme où pendant les deux premiers tiers du livre, James Bond est absent. Toute une partie concerne les pensée et réflexions de cette jeune sur sa vie narrée avec intelligence et subtilité.
Malgré parfois quelques considérations dépassées, Ian Fleming ne témoigne d’aucun mépris vis-à-vis des femmes. Bien au contraire, il y a de beaux portraits de femmes libres et indépendantes. En revanche, là où Fleming est plus critiquable, c’est le racisme dont il fait preuve dans pas mal de ses écrits.

Cliquez ici pour tout savoir sur Solo

Et pour les relations entre James Bond et les femmes dans les livres de Fleming, on vous invite à relire la chronique de Jacques Layani à ce sujet !

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