Qu’écrivait donc Le Monde en octobre 1962 au moment de la sortie du premier volet de la saga des James Bond, James Bond 007 contre Dr No, réalisé par Terence Young avec Sean Connery dans le rôle du célèbre agent secret ? Une question qui paraissait plutôt simple à résoudre de prime abord, mais qui s’est vite transformée en casse-tête après une plongée dans les archives du journal.
Nous reprenons aujourd’hui cet article de Le Monde écrit par Cristina Marino et publié le 25 octobre 2012
Pour les huit derniers épisodes de la saga – sur les vingt-trois « officiels », en excluant Casino Royale (1967) et Jamais plus jamais (1983) –, réalisés entre 1987 (Tuer n’est pas jouer, de John Glen) et 2008 (Quantum of Solace, de Marc Forster), la numérisation des archives du quotidien s’est révélée un atout majeur. Une rapide recherche dans la base de données en ligne du service de documentation a permis de retrouver en un clic les fichiers PDF (pages du journal en fac-similé) des critiques correspondantes. Seule la critique de Permis de tuer, de John Glen (1989) avec Timothy Dalton dans le costume de 007 (soit le 16e opus de la saga) manque à l’appel, soit parce qu’elle n’a jamais été écrite soit qu’elle a échappé pour une raison mystérieuse aux critères du moteur de recherche…
Au-delà de 1987, la recherche dans les archives papier s’est avérée plus compliquée malgré l’aide précieuse de la documentation du journal. D’abord, où chercher concrètement ? Dans le dossier sur Ian Fleming, le père du personnage de James Bond ? Dans les différents dossiers sur les réalisateurs des épisodes de la saga ? Dans ceux des acteurs ayant incarné le personnage de 007 au fil des années ? Une recherche dans ces multiples dossiers a permis de faire remonter six critiques de films. La plus ancienne signée Jean de Baroncelli et datée du 15 octobre 1977 porte sur L’Espion qui m’aimait, de Lewis Gilbert (1977), avec Roger Moore dans le rôle titre (soit le 10e épisode de la série).
Tout cela ne vaut bien sûr que s’il l’on s’en tient uniquement aux critiques parues au moment même de la sortie des films en salles. Un nombre important d’articles et de critiques a été consacré au phénomène James Bond dans le quotidien, le magazine et les différents suppléments à l’occasion des anniversaires divers et variés de la saga cinématographique et à ses innombrables rediffusions sur le petit écran. A signaler notamment un supplément spécial intitulé « Le Monde de James Bond », publié en avril 2007, ainsi qu’une série de vingt livrets destinés à accompagner la diffusion d’un coffret de DVD des aventures de l’agent secret durant l’été 2007.
Que ressort-il à la lecture de cette petite quinzaine de critiques publiées au fil des années sur la saga. Tout d’abord un florilège de jugements plus ou moins cléments sur ces films.
A propos de Quantum of Solace (2008), l’avant-dernier épisode de la saga, signé Marc Forster : « Le titre a priori indéchiffrable du film aurait dû mettre la puce à l’oreille. Quantum of Solace se traduit par « Quantum de réconfort ». Il est emprunté à une nouvelle méconnue de Ian Fleming (…) L’épilogue du film, très moral, montre que le propos de cette suite un peu superflue à Casino Royale était bien d’apporter du baume au cœur meurtri de James Bond. Mais un homme apaisé mérite-t-il encore son permis de tuer ? » (Thomas Sotinel, « James Bond, espion dépassé ? », Le Monde du 31 octobre 2008).
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A propos de Casino Royale, de Martin Campbell (2006) : « Bien au goût du jour, cette surenchère de violence fait mesurer l’évolution des stratégies. De John F. Kennedy (qui s’habillait comme Sean Connery) à George W. Bush, on est passé de la crainte d’un complot soviéto-communiste à l’obsession du cocktail terrorisme-chaos financier. » (Jean-Luc Douin, « Surenchère de violence pour James Bond », Le Monde du 22 novembre 2006).
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A propos de Meurs un autre jour, de Lee Tamahori (2002) : « L’installation de James Bond dans l’univers des effets spéciaux scelle, définitivement semble-t-il, la fin de son statut de héros. (…) N’importe qui peut alors devenir James Bond. Heureuse perspective pour le spectateur, mais qui signe la disparition de l’agent secret imaginé par Ian Fleming. » (Samuel Blumenfeld, « James Bond se perd dans la mise en abyme », Le Monde du 20 novembre 2002).
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A propos de Le Monde ne suffit pas, de Michael Apted (1999) : « Le plaisir que provoque le retour régulier des aventures de James Bond réside essentiellement dans la façon dont les concepteurs parviennent, à chaque fois, à équilibrer répétition et variation, sécurité et surprise. (…) L’insensibilité corporelle du méchant, par ailleurs amoureux fou du personnage incarné par Sophie Marceau (on le comprend) constitue l’inversion précise de la froideur morale de l’agent secret. Cette symétrie est la plus belle trouvaille du film. » (Jean-François Rauger, « L’espion qui était froid », Le Monde du 1er décembre 1999).
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A propos de Demain ne meurt jamais, de Roger Spottiswoode (1997) : « Demain ne meurt jamais ressemble à la chambre d’une chaîne d’hôtels de luxe, c’est-à-dire un produit haut de gamme, mais standardisé. (…) Auparavant, James Bond était commandité pour nous guérir des dangers, aussi nets que le noir et blanc de notre télévision, qui allaient mettre à bas notre civilisation. Cette tâche ne suffisant plus, il se trouve désormais investi d’une autre mission de longue durée, et donc plus rentable : nous informer des malaises de celle-ci. » (Samuel Blumenfeld, « 007 en guetteur des malaises du monde », Le Monde du 17 décembre 2007).
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A propos de Goldeneye, de Martin Campbell (1995) : « Observant scrupuleusement les proportions d’un cocktail aux ingrédients intangibles, Goldeneye prouve qu’une formule supporte mieux le respect de ses équilibres internes que la surenchère à laquelle se livrent ses concurrents. » (Jean-Michel Frodon, « Les James Bond sont éternels », Le Monde du 21 décembre 1995).
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A propos de Tuer n’est pas jouer, de John Glen (1987) : « Que les aventures de l’agent secret 007 n’aient plus depuis longtemps qu’un vague rapport avec les romans de Ian Fleming, personne ne s’en est jamais soucié. L’important était que chaque nouveau film de la série frappe plus fort que le précédent, en rajoute dans les exploits, le spectaculaire, les gadgets, le délire d’imagination. (…) John Glen, du coup, a accommodé le scénario fourre-tout à la manière des aventures de Harrison Ford chez Spielberg. » (Jacques Siclier, « James Bond romantique », Le Monde du 6-7 septembre 1987).
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A propos de Dangereusement vôtre, de John Glen (1985) : « John Glen et son équipe ont mitonné d’époustouflantes scènes d’action (…) De toute façon, les amateurs de James Bond trouvent là ce qu’ils sont venus chercher, un cinéma à gros budget et effets spéciaux. » (Jacques Siclier, « Ouverture avec des étudiants et James Bond », Le Monde du 10 août 1985).
A propos d’Octopussy, de John Glen (1983) : « Le dernier-né des aventures de l’agent 007 est une surprise : filmé par John Glen en demi-sourires, voire en clins d’œil, Octopussy a le charme décontracté et heureux d’une bande dessinée. » (Claude Fléouter, Le Monde du 18 octobre 1983).
A propos de Moonraker, de Lewis Gilbert (1979) : « Pourtant, le courant ne passe pas ou passe mal. Ce n’est pas qu’on s’ennuie. Simplement, on pense à autre chose, aux joyeuses surprises de Docteur Nô, par exemple. Dix-sept ans déjà ! Apparemment, bien sûr, James Bond n’a pas changé (« Je vise, disait Fleming, quelque part entre le plexus solaire et le haut de la cuisse »). C’est sa légende qui a pris un sérieux coup de vieux. » (Jean de Baroncelli, « James Bond appartient au passé », Le Monde du 12 octobre 1979).
A propose de L’Espion qui m’aimait, de Lewis Gilbert (1977) : « James Bond a pris un coup de vieux. (…) Plus grave : le héros lui-même apparaît démodé. Victime de ses émules et de ses épigones, victime plus encore ici d’une histoire calquée à quelques détails près (fin de la guerre froide) sur celle des précédents films. Condamné à se répéter, à se pasticher. Mûr en somme pour le Panthéon des grands aventuriers. (…) James Bond a-t-il fait son temps ? Ou est-ce nous qui avons vieilli ? » (Jean de Baroncelli, Le Monde du 15 octobre 1977).
Un florilège à compléter dès jeudi après-midi avec la critique de Sandrine Marques sur le dernier opus de la saga, réalisé par Sam Mendes, Skyfall, avec Daniel Craig, en salles vendredi 26 octobre.
Pour aller plus loin : trois grands thèmes récurrents dans les critiques du Monde sur les différents opus de la saga des James Bond.
- Le personnage de James Bond et ses différents interprètes :
De Daniel Craig, le dernier acteur en date à incarner James Bond à l’écran, décrit comme « blond, brutal mais un peu cœur d’artichaut » (Thomas Sotinel, « James Bond, espion dépassé ? » sur Quantum of Solace) ou comme « un baroudeur buté ressemblant à Steve McQueen, aventurier de la ‘working class’ tout en biceps et peu à l’aise dans le smoking en alpaga » (Jean-Luc Douin, « Surenchère de violence pour James Bond », sur Casino Royale) ou encore « avec son visage de boxeur, son regard bleu acier et ses pectoraux impeccables, Craig, 38 ans, impose un Bond à la fois viril et sexy. » (Jean-Pierre Langellier, « Daniel Craig, un nouveau 007 voulu ‘plus réaliste' », Le Monde du 22 novembre 2006)…
… à Roger Moore, « James Bond un peu empâté, mais au regard toujours aussi câlin » (Jean de Baroncelli, « James Bond appartient au passé », Le Monde du 12 octobre 1979, sur Moonraker, de Lewis Gilbert). « Pourvu que Bond continue à être le plus malin, le plus fort et le plus séduisant. Roger Moore y arrive encore, malgré ses 55 ans. » (Jacques Siclier, « De James Bond à l’Amérique profonde », Le Monde du 13 septembre 1983, sur Octopussy, de John Glen) ou encore « Roger Moore a le visage un peu fatigué, mais pour le reste, tout va bien. » (Jacques Siclier, « Ouverture avec des étudiants et James Bond » sur Dangereusement vôtre, de John Glen).
En passant par tous les autres : « Dans la peau du héros, on a beaucoup aimé Sean Connery, avec son énergie tranquille et sûre, son ‘look’ années 1960 et ses façons d’espion au service du monde libre. George Lazenby ne fit que passer. Playboy flegmatique qui ne voulait pas vieillir, Roger Moore tint le coup à cause des mises en scène d’attractions sensationnelles dont on l’entourait. » (Jacques Siclier, « James Bond romantique » sur Tuer n’est pas jouer, de John Glen). Et dans le même article à propos de Timothy Dalton : « Timothy Dalton a joué Shakespeare au théâtre et Flash Gordon au cinéma. Il est grand, sportif, mûr juste à point (une petite quarantaine), avec un mâle visage. En toutes circonstances, il reste élégant. Il respire l’intelligence et l’humour. Pour lui, c’est gagné. Il va plaire. »
Au sujet de Pierce Brosnan : « Cinquième interprète de l’agent de sa Grâcieuse Majesté, l’acteur irlandais (…) n’égalera jamais Sean Connery dans le cœur des aficionados. Mais il succède avantageusement à Roger Moore, sans parler des déjà oubliés George Lazenby et Timothy Dalton : port de smoking avec holster irréprochable, prestations convaincantes dans le coup de savate comme dans le baise-main, et un humour disparu depuis que le plus séduisant des golfeurs écossais a renoncé au Martini dry ‘mélangé à la cuiller, pas au shaker’. » (Jean-Michel Frodon, « Les James Bond sont éternels » sur Goldeneye, de Martin Campbell).
Ou encore : « Après les années de disette, symbolisées par le Bond version Timothy Dalton, austère, dépressif, monogame (sida oblige), qui avait failli tuer la série, est arrivé un nouveau 007, extraverti, polygame, converti au luxe et à la luxure. » (Samuel Blumenfeld, « 007 en guetteur des malaises du monde » sur Demain ne meurt jamais, de Roger Spottiswoode).
- Les James Bond Girls :
Un élément incontournable de toute critique d’un James Bond : « Le quota de décors exotiques est respecté, tout comme celui des James Bond Girls, la brave fille sainement sexy (l’Anglaise Gemma Arterton) et la créature exotique et ambigüe (Olga Kurylenko). » (Thomas Sotinel, « James Bond, espion dépassé ? » sur Quantum of Solace, de Marc Forster). « Au fil des castagnes, 007 aura séduit une brune torride et sera tombé amoureux d’une farouche employée du Trésor : les James-Bondettes ne sont plus des créatures alanguies, mais des poupées qui disent non… avant de rendre souffle et de boire la tasse. » (Jean-Luc Douin, « Surenchère de violence » sur Casino Royale, de Martin Campbell). « L’apparition de la plantureuse Halle Berry en bikini sur une plage de La Havane constitue ainsi un hommage à l’irruption tout aussi magique d’Ursula Andress dans James Bond contre Dr No. » (Samuel Blumenfeld, « James Bond se perd dans la mise en abyme » sur Meurs un autre jour, de Lee Tamahori). « Il y aura donc d’ébouriffantes poursuites (en hors-bord et en ski), des gadgets divers, des jolies filles (Sophie Marceau, formidable, apporte une touche « exotique ») et un final riche en suspens (à l’intérieur d’un petit sous-marin nucléaire). » (Jean-François Rauger, « L’espion qui était froid » sur Le Monde ne suffit pas, de Michael Apted).
A propos de l’une des rares James Bond Girls à avoir eu le droit à un portrait dans le journal : Michelle Yeoh. « C’est une sorte de séisme dans la vie de James Bond : pour la première fois, la pin-up de service, plus connue sous le nom de James Bond Girl, n’a pas été retenue seulement pour ses qualités plastiques. Michelle Yeoh, alias Wai-lin, agent secret de Chine populaire dans Demain ne meurt jamais, est une véritable comédienne. » (Marie Colmant, « Michelle Yeoh, James Bond Girl et vraie actrice », Le Monde du 17 décembre 1997, sur Demain ne meurt jamais, de Roger Spottiswoode).
« Les deux James Bond Girls sont, elles, assez mal loties : la gentille semble davantage vouée à la confection du bortsch du guerrier qu’à l’accompagner dans ses exploits, la méchante, dotée de peu recommandables pulsions érotiques, reste trop en retrait. » (Jean-Michel Frodon, « Les James Bond sont éternels » sur Goldeneye, de Martin Campbell). « Mais finis les délassements érotiques et la floppée de James Bond Girls. Le héros s’éprend de Kara Milovy, jeune violoncelliste tchèque qu’il arrache aux pays de l’Est et aux machinations de Koskov le fourbe (Jeroen Krabbé). Kara, c’est Myriam d’Abo, blonde, réservée puis intrépide, rien d’une fille que l’on met dans son lit. » (Jacques Siclier, « James Bond romantique » sur Tuer n’est pas jouer, de John Glen).
Et même dans l’une des plus anciennes critiques d’un James Bond, les personnages féminins sont évoqués : « Du côté des demoiselles, nous ne sommes pas moins gâtés. Le charme pervers de Corinne Cléry, la sensualité de Lois Chiles, la blondeur d’Anne Lönnberg, l’humour de Blanche Ravalec, pour ne parler que de quelques-unes de ces aimables personnes, donnent à rêver. » (Jean de Baroncelli, « James Bond appartient au passé » sur Moonraker, de Lewis Gilbert).
- Le rôle du méchant :
Non moins incontournable que les James Bond Girls, l’adversaire de l’agent 007 (et celui qui l’incarne à l’écran) est souvent au centre de toutes les attentions… et des critiques :
« Prenez le méchant. Il veut bien sûr devenir le maître du monde. Mais il n’est pas psychotique, ni monstrueux physiquement. Bien sûr que non, puisque Dominic Greene, dirigeant d’une multinationale, a les traits de notre Mathieu Amalric. » (Thomas Sotinel, « James Bond, espion dépassé ? » sur Quantum of Solace, de Marc Forster).
« Le cerveau du mal reste un balafré de l’Est, les méchants restent basanés, le plus huppé des agents secrets de Sa Majesté cogne désormais comme Arnold Schwarzenegger. » (Jean-Luc Douin, « Surenchère de violence pour James Bond » sur Casino Royale, de Martin Campbell).
« Plus intéressant est le personnage du méchant, incarné par Robert Carlyle, et dont la principale caractéristique est d’avoir été rendu, à la suite d’une ancienne blessure, insensible à la douleur physique. » (Jean-François Rauger, « L’espion qui était froid » sur Le monde ne suffit pas, de Michael Apted).
« Après s’être débattu dans la confusion de l’après-guerre froide, James Bond s’est trouvé un adversaire de taille, un authentique Docteur Mabuse capable de faire oublier l’affrontement Est-Ouest. Cette créature hybride, fruit de l’union de Rupert Murdoch et de Robert Maxwell, est le patron d’un empire médiatique prêt à déclencher une guerre entre la Grande-Bretagne et la Chine afin de s’en assurer auparavant l’exclusivité sur ses chaînes et ses journaux. » (Samuel Blumenfeld, « 007 en guetteur des malaises du monde » sur Demain ne meurt jamais, de Roger Spottiswoode).
« Rien ne vaut un méchant Russe. (…) Les tentatives d’aller chercher ailleurs des adversaires à sa mesure ayant déçu, on revient aux valeurs sûres : anticommunisme primaire, super-techniques de destruction ourdies dans les tréfonds de la Sibérie par des sbires mégalomanes du KGB. » (Jean-Michel Frodon, « Les James Bond sont éternels » sur Goldeneye, de Martin Campbell).
« N’oublions pas de signaler la beauté diabolique et l’attirance torride du plus coriace ennemi de James Bond dans le film : Necros, autrement dit Andreas Wisniewski, comédien allemand parfait en tueur du KGB. » (Jacques Siclier, « James Bond romantique » sur Tuer n’est pas jouer, de John Glen).
« L’agent secret britannique est cette fois aux prises avec Zorin, grand industriel et propriétaire de haras en France. Homme né des expériences d’un médecin nazi, il a travaillé pour le KGB. Et l’a trahi afin de s’établir à son compte avec des projets de domination insensée. Christopher Walken, que l’on a vu dans les films de Cimino, prête un attrait pervers à ce génie du mal, flanqué d’une splendide femme noire (la Jamaïquaine Grace Jones) aussi dangereuse qu’un cobra. » (Jacques Siclier, « Ouverture avec des étudiants et James Bond » sur Dangereusement vôtre, de John Glen).
« En Inde, en Allemagne de l’Est et de l’Ouest, il affronte un général soviétique volant les bijoux du trésor des Romanoff conservé au Kremlin, pour les écouler à l’étranger (…) Le général soviétique est un vrai ‘faucon’. Il nourrit de noirs desseins pour obliger les alliés à exiger le désarmement nucléaire des bases américaines en Europe. Curieuse résonance politique, par les temps qui courent. » (Jacques Siclier, « De James Bond à l’Amérique profonde », Le Monde du 13 septembre 1983, sur Octopussy, de John Glen).
« Une histoire où James Bond retrouve ses deux irréductibles ennemis, Hugo Drax (Michael Lonsdale) et Jaws (Richard Kiel), le géant à la mâchoire d’acier (…)« (Jean de Baroncelli, « James Bond appartient au passé » sur Moonraker, de Lewis Gilbert).
« D’une drôlerie irrésistible est le principal adversaire de 007, un Goliath-Frankenstein à la mâchoire d’acier, destructeur de pyramides et croqueur de requins, qui survit à toutes les catastrophes. Sans lui, sans les beaux yeux de Barbara Bach, sans quelques trucages qui littéralement nous sidèrent, on s’ennuierait un peu. » (Jean de Baroncelli, Le Monde du 15 octobre 1977, sur L’Espion qui m’aimait, de Lewis Gilbert).
Cristina Marino
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