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L’acteur britannique Clive Owen, aujourd’hui très connu, n’a jamais eu l’honneur de tourner dans un James Bond. Pourtant, il a tenté par bien des moyens de s’en rapprocher, et d’autres fans l’auraient bien vu dans le rôle de l’agent secret : chronique de celui qui aurait voulu être Bond… et ne s’en est pas encore remis.
Un profil bondien
En effet, Clive a un profil qui ne demanderait qu’à s’adapter à notre agent secret international : anglais, jeune (c’est à dire dans la moyenne d’âge pour être Bond), cheveux noirs et courts, ténébreux, beau gosse, physique fort et musclé, adapté pour l’action comme pour la drague. Ces caractéristiques sont renforcées par une personnalité qui rappelle celles du Bond décrit par Fleming. Il a un visage plutôt dur et sévère, un regard imposant, il est loin d’être aussi « lisse » que Brosnan qui faisait plus penser à un mannequin qu’à un tueur. Lui fait plus abrupt, froid, professionnel, tueur, sans pour autant perdre de son charisme.
Quand je compare son visage avec celui qu’avait fait dessiner Ian Fleming, je trouve qu’il y a une ressemblance considérable, et les capacités de l’acteur renforcent mon sentiment à cet égard.
Digne successeur de Brosnan
Lorsque l’on a parlé de changer d’acteur, après Meurs un autre jour, les regards de nombreux fans se sont tournés vers Clive Owen. Ce plébiscite bondien était tout ce qu’il y a de plus logique.
Tout d’abord, il ne faut pas perdre de vue l’influence de Pierce Brosnan. Pendant presque 10 ans, celui-ci a contribué à faire renter Bond dans la modernité en assurant la transition après la guerre froide. De plus, il a réellement fait de 007 un héros de blockbuster moderne, après que Roger Moore ait fait perdre de son souffle au personnage, et que Timothy Dalton l’ait assombri. Pierce nous avait habitué à un Bond plus jeune, lumineux, très actif, mais surtout très « classe ». Les actions devenaient de plus en plus explosives, et lui assurait, devant ces chaos un style et une attitude inébranlable et sexy. En quatre films, il avait imposé ce Bond rassurant et « super-agent ». Dur alors de se détacher de l’ère Brosnan pour faire quelque chose d’autre.
À coté, l’idée de retour aux sources annoncée supposait le choix d’un acteur plus dur, plus frais, plus sombre, comme la plupart des héros créés au début des années 2000. Clive Owen assurait un bon compromis entre la classe de Brosnan et un environnement plus trouble. Il était facile de l’imaginer, reprenant le caractère de Fleming, le style de Brosnan, et d’évoluer dans un univers plein de flingues et d’actions plus rudes, en y apportant une bonne dose de charisme.
Un choix impossible
Hélas, la franchise a ses principes, et malgré ses prédispositions et ses caractéristiques, Clive Owen est resté sur le carreau.
La production des films a presque toujours choisi un acteur peu connu du grand public, pour endosser le smoking de l’agent secret. Depuis qu’il a fait Sin City, Clive était condamné. La renommée qu’il a accumulée l’a forgé pour devenir Bond, mais c’est à la personnalité de Bond de s’incarner dans l’acteur (exception faite de Roger Moore). S’il avait été choisi, c’est Clive Owen, habillé en James Bond et non James Bond qu’on aurait vu à l’écran.
De plus, personne ne pouvait le savoir à l’époque, mais pour correspondre au scénario présentant un 007 inexpérimenté et faillible, Owen rentrait moins dans le personnage. La faute ne va pas à ses qualités d’acteurs (qui lui auraient sûrement permis de composer le personnage), mais pour « redécouvrir » Bond , il fallait une personnalité moins établie que celle de Clive. Dans ma tête, je pense que son interprétation nous aurait montré un agent qui même s’il s’engueule avec M, et bourrine à tout va, aurait d’abord été une machine a tuer et à draguer, moins faillible au plan émotionnel, que ce que nous a montré Daniel Craig.
De nombreux fans manifestaient déjà en sa faveur, plusieurs vidéos circulaient sur le net, montrant à quel point Clive était tout désigné. La vidéo ci-dessous est une d’elles. Ce montage réalisé avec ses précédents films montre que l’acteur britannique est celui qu’il faut : classe, super doué pour conduire une voiture, en s’adressant quasiment au spectateur. Ça, c’est Brosnan, mais avec des traits plus durs, et un environnement plus sombre.
Clive Owen se présentait donc comme l’acteur intermédiaire entre l’héritage de l’ère Brosnan, et le Bond de Daniel Craig. La production elle, a choisit de passer directement à l’étape suivante.
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