Surf et hovercraft hors piste
[BA/V/P] Puisque l’on profite des plus grosses vagues de la planète, autant multiplier les plans. Les bandes-annonces nous révèlent quelques acrobaties pendant lesquelles l’un ou plusieurs espion(s) surfer(s) tomb(ent) de leur planche. Si l’on pourrait se dire « Ok, ils ont inclus des rushs ratés dans le trailer pour faire plus spectaculaire », il n’en est en fait rien : selon un documentaire Lee Tamahori voulait qu’ils chutent volontairement, propos aussi confirmées par le surfeur Laird Hamilton. Que disait le script déjà ? « Tous les trois (surfeurs portant des lunettes de vision nocturne) réussissent à se mettre debout, mais pas pour longtemps. La vague en anéantie rapidement deux d’entre eux. Mais l’autre homme parvient à garder l’équilibre… ».
Cela n’aurait-il donné des idées aux pilotes des hovercrafts (dont Bond) comme on peut le voir dans un making-of et sur des images ? Dommage que cela ait quitté la version finale. En maigre lot de consolation, la séquence des hovercrafts est partiellement disponible en multi-angles dans les bonus du DVD.
Un lance flamme, ça brule comme le montre cette photo d’un passage qui n’apparait pas dans le film. Accident sur le tournage ? Pyrotechnie délibéré ? Mystère.
D’autres plans sont présents dans une bande-annonce mais absents du film comme un clin d’œil de Pierce ou la Ferrari montant la rampe de l’Antonov.
Ce plan rapproché sur Bond après avoir remis son Aston les roues en bas est un poil plus long dans le trailer :
Selon cette photo, un autre passage sur la rampe de l’avion avec le Général Han aurait été vraisemblablement coupé :
Quoi de neuf docteur ?
[T] L’acteur Paul Darrow, qui joue brièvement le médecin de Bond au début du film, se souvient avoir tourné une scène avec Judi Dench (M) qui fut coupée au montage.
Souvenirs au-dessus de la ville
[R] Si le personnage de Raoul vous a paru sympathique, mais que vous êtes un peu déçu de voir son intérêt limité (au fond, il ne donnera à Bond qu’une paire de jumelles, un revolver et une vieille Ford), vous pouvez vous consoler en vous disant qu’il avait à la base un rôle bien plus conséquent. En effet, Raoul et Bond devaient avoir une scène de dialogue bien plus longue, à un point culminant de la ville cubaine. Cette scène, tournée en Espagne (ce qui est plus simple que de tourner directement à Cuba) ne sera finalement pas gardée.
Manoeuvres cubaines
[R] À ce point du dossier, vous savez désormais la raison principale derrière une suppression de scène : le gain de temps et de dynamisme. Et c’est le cas ici : quand Bond conduit sa sublime Ford Fairlane le long d’une route cubaine, un plan devait montrer plusieurs manœuvres militaires sur le côté de la route.
Voleuse de CD
[P/T] Même si la scène reste facile à imaginer, elle reste mystérieuse dans le film en lui-même. Après avoir tué le Docteur Alvarez dans la clinique de Los Organos, Jinx force la porte de son coffre-fort, et y vole un CD, qu’elle accroche sous sa robe. Mais, non seulement nous n’avons pas vraiment d’idée de ce que ce CD renferme (probablement les noms des patients de la clinique), mais en plus, on ne le voit plus au moment où elle saute dans l’eau. La scène a-t-elle été refaite ou le CD a-t-il été enlevé numériquement ? Le mystère reste entier…
Par ailleurs, dans le commentaire du DVD, Lee Tamahori et Michael G. Wilson racontent qu’ils ont dû remanier la scène où Jinx tirait sur le Dr. Alvarez à cause de la censure.
Passeport, s’il vous plaît ?
[P/DVD/T] Bond, étant devenu une sorte de paria en Grande-Bretagne, décide au cours de cette scène de descendre de l’avion qui le ramène au pays d’une manière peu conventionnelle : afin d’éviter tout contrôle d’identité, Bond abandonne son siège et décide de se faufiler dans le train d’atterrissage, et d’en sauter une fois l’avion à l’arrêt. Cette scène n’est visible que via une série de photos excepté pour un tout petit passage où l’on voit l’hôtesse trouver le siège de Bond vide (à l’exception d’un magazine), trouvable dans un making-of du DVD.
Selon Lee Tamahori, nous devions carrément voir Pierce Brosnan survoler Londres sur le train d’atterrissage. Dans la novélisation de Raymond Benson, nous pouvons lire que :
— Couchettes à la verticale, je vous prie, annonça-t-elle. Nous allons atterrir.
Elle se retourna pour regarder encore une fois le séduisant homme amateur de martinis et fut surprise de voir sa place vide. Elle s’y rendit et trouva l’exemplaire de High Life abandonné sur le siège.
Alors que l’avion s’alignait sur la Tamise pour l’approche finale, le train d’atterrissage avant sortit de son logement sous le fuselage. James Bond y était cramponné. Le vent le giflait impitoyablement, mais la vue lui plut : Big Ben d’un côté, le siège du MI6 de l’autre.
C’était une astuce qu’il n’avait essayée qu’une seule fois sur un petit avion. Le mécanisme était cependant le même. La plus difficile était de passer de la cabine dans le fuselage. En dehors du personnel aérien, peu de gens connaissent le compartiment dans la galée qui permet un accès d’urgence aux entrailles de l’avion. Quand l’hôtesse avait eu le dos tourné, il s’y était glissé, avait ouvert la trappe et était descendu.
Dieu merci, le temps était agréable et chaud.
L’avion atterrit à Heathrow sans problème. À peine avait-il quitté la piste pour gagner le satellite de débarquement que Bond détacha sa ceinture et sauta. Personne ne le vit. Nonchalamment, il quitta l’avion alors que les bagagistes arrivaient.
La scène fut coupée car jugée trop « désinvolte » et trop « déroutante » vis à vis de celle qui la suit, à savoir Graves qui saute en parachute.
La vérité sur Verity
[R/T] Le caméo de Madonna en tant que Verity n’a pas échappé aux coupures. Lorsque James Bond devait se présenter à Graves, c’est elle qui faisait originellement les présentations en utilisant la fameuse réplique « Bond, James Bond ». Cependant il fut plus tard décidé que les fans préféraient que la ligne soit prononcée par Pierce et non par Madonna.
Selon Lee Tamahori, une autre scène a été coupée où Verity était un peu plus proche de Miranda : « J’ai filmé quelques moments où Madonna faisait quelques petits attouchements à Rosamund, mais je ne voulais pas que le film tourne à un genre de fantasme masculin. […] Madonna fait déjà ses petits regards à Rosamund, ce qui est suffisant ».
Golf sur glace
[R/T/P] Rappelons que Meurs Un Autre Jour joue énormément sur la carte des clins d’œil et références aux autres James Bond. Et difficile de faire des références aux autres films sans passer par Goldfinger. Ainsi, l’ancien site officiel de Meurs un autre jour (consultable en archive ici), nous montre l’équipe technique en train de construire un terrain de golf en Islande qui aurait dû apparaitre seulement quelques secondes à l’écran (comme dans la novélisation) :
Côté coulisses 11 : construction d’un terrain de golf… en Islande !
Prenez par exemple la séquence qui nous fait découvrir l’Islande. Bond s’y rend pour assister à une grande soirée médiatique que Graves donne au milieu des terres gelées d’Islande. En arrivant au volant de son Aston Martin, 007 croise d’autres invités jouant au golf sur la glace. Là où d’autres productions auraient recours à de grossières images de synthèse, l’équipe d’un Bond se retrousse les manches et construit tout un terrain !
Ce plan durera quelques secondes, mais c’est ce sens de l’humour et du détail qui permettent à de telles scènes de largement contribuer à la longévité de la saga.
James Hambidge, directeur artistique de la Action Unit, et Rob Cowper, son directeur artistique adjoint, se partagent la lourde tâche de construire l’un des terrains de golf les plus septentrionaux de l’hémisphère. D’autant plus délicat que s’ils n’ont rien de golfeurs chevronnés, ils savent qu’il y a parmi eux un vrai pro : Vic Armstrong qui dirige l’Action Unit … Seule certitude : le terrain de golf devra être à la hauteur ! »
Bizarrement, ce premier plan nécessitait de faire venir plus de neige. Bien que l’Islande ne souffre d’aucune pénurie de ce côté là, des vents cinglants avaient emporté la neige , laissant le sol à nu là où nous allions tourner. Le temps, quant à lui, restait clément. Finalement, une brusque chute de neige ayant recouvert la terre de dix centimètres, cette précaution s’averra inutile. […]
Après tout, pas question d’abîmer le terrain de golf !
Pour l’anecdote, dans la novélisation ce parcours de golf avait une autre utilité. En effet, 007 lançait une balle de golf pour distraire un garde pendant une séquence d’infiltration.
Miranda moins froide que d’habitude
[P] Il n’existe que des photos de cette scène qu’on suppose “torride”. Bond et Miranda Frost sont occupés dans la serre tropicale de Gustav Graves quand celui-ci vient interrompre les tourtereaux, commentant « l’excitation semble vous suivre où que vous alliez Mr. Bond ».
Cette scène fut remplacée par l’embrassade contre un Range Rover… ce qui est tout de suite moins torride.
Enfin, il existe aussi une photo où Miranda pointe un P99 vers Bond. Selon la novélisation, ce passage précédait le bain chaud, Miranda demandait alors à Bond de se déshabiller en pointant l’arme vers lui.
Ci-dessous un extrait de la novélisation qui contient les dialogues probables :
Grâce à son excellent sens de l’orientation, il parvint devant le dôme et entra dans le tunnel, où il tomba nez à nez avec Miranda Frost, qui braqua un pistolet sur lui de ses deux mains.
Miranda : Ôtez vos vêtements.
Dans le dôme, Kil et des gardes avaient du mal à retenir les chiens. Les deux dobermans noirs avaient flairé une piste et tiraient sur leurs laisses en direction du palais. Kil braqua sa torche sur le sol et vit des traces dans la neige menant au lac d’eau chaude.
Kil : Par là.
Ils coururent derrière les chiens dans le brouillard et arrivèrent au bassin d’eau fumante. Bond et Miranda étaient dans l’eau, nus, tout près l’un de l’autre, et parlaient à voix basse entre deux baisers.
Miranda : M m’avait avertie que cela arriverait.
Bond : Vous êtes moins douée pour jouer la comédie que vous ne le pensez.
Miranda : C’était si évident que cela ?
Bond : Vous vous acharniez trop à me témoigner votre manque d’intérêt.
Miranda : Mon Dieu, vous êtes encore pire que le dit votre dossier. J’aurais dû les laisser vous attraper. Maintenant, ma couverture est fichue.
Elle aperçut Kil qui sortait de la brume et l’embrassa de nouveau.
Bond : Vous ne trompez personne. Mettez-y un peu du vôtre.
Miranda obéit et se mit à l’embrasser fiévreusement avec des gémissements passionnés. Kil renonça, dégoûté, et renvoya les gardes avec les chiens. Les alarmes s’éteignirent peu de temps après.
Miranda : Je sais tout de vous, double-zéro-sept. Sexe au dîner, mort au petit déjeuner. Eh bien, ça ne marche pas avec moi .
Bond : C’est mieux.
Entre baisers et chuchotements amoureux, Miranda redevenait professionnelle.
Miranda : J’admire tellement votre retenue. Vous êtes resté tranquille pendant deux bonnes heures avant de tout faire sauter. Que faisiez-vous à la mine ?
Bond : Je lâchais un peu de pression. Vous ne vous étiez pas trompée concernant la sécurité.
Miranda : Vous auriez dû m’écouter, vous auriez pu vous faire tuer…
Elle lui mordilla l’oreille et enroula ses jambes contre la taille de Bond.
Bond : Vous faites des progrès.
Miranda : Mmm, vous aussi. On nous surveille toujours ?
Bond : Oh, nous l’avons berné. Cela fait longtemps.
Miranda : Et il ne pouvait même pas voir ce que vos mains faisaient.
Bond : Tout est dans l’attention aux détails.
Bond remarqua alors une nouvelle silhouette qui les observait dans la vapeur : Gustav Graves. L’homme s’approcha du bassin.
Graves : L’excitation semble vous suivre où que vous alliez Mr. Bond.
Miranda laissa échapper un petit cri gêné et plongea sous l’eau.
Graves : Miranda, vous donnez un sens nouveau au terme « relations publiques ». Que votre dévouement à votre tâche ne vous mette pas en retard demain.
Elle sourit faiblement à son patron qui tourna les talons et s’éloigna vers l’atelier de Vlad.
Préparatifs ?
[P] Il existe une photo où l’ont voit 007 ajusté la manche de sa veste alors qu’il se trouve à coté du coffre ouvert de son Aston Martin. Était-il en train se préparer en vu de faire un trou dans la glace avec sa montre ? Mystère.
Promenade
[V/P] Une courte scène où Jinx marchait dans le palais de glace en tenue de cuir a été coupée. Elle peut être vue dans un making-of.
Toi aussi, mon fils ?
[R] Le moment où le Général Moon découvre la véritable identité de Gustav Graves reste un moment important du film. Dans la version finale, cette scène a lieu face à son fils. Il semblerait que cette révélation aurait dû avoir lieu bien plus tôt dans le film : dans l’avion, Bond devait repérer le général qui se disputait avec un garde, maitriser ce garde et dire au général que son fils n’était pas mort, s’en faisant, par la même occasion, un allié. 007 lui confiait alors une arme et partait avec Jinx vers cockpit pendant que le général allait à la rencontre de son fils. Malheureusement, l’intégralité de cette scéne, a été coupée, pour préférer une révélation plus “directe”.
Ci-dessous un extrait de la novélisation qui contient les dialogues probables :
Dans les cabines. Bond et Jinx continuaient leur exploration des couloirs et parvinrent à la salle qu’ils espéraient trouver. Un bruit de pas les obligea à se tapir dans l’ombre et ils virent un soldat entrer.
Garde : Général Moon, veuillez me suivre.
Moon : Dites au général Han que je refuse. Son complot va échouer.
Bond s’avança sans un bruit. Il frappa le garde par-derrière, l’attira dans la pièce et referma la porte. Le général Moon le dévisagea, incrédule.
Bond : Ce n’est pas comme la prison où j’étais.
Moon : Comment êtes-vous arrivé ici ?
Bond : Le général Han n’est qu’une marionnette. C’est votre fils qui tire les ficelles.
Moon : Mon fils est mort, grâce à vous.
Bond soulagea le garde assommé de son arme et tira le corps derrière une table.
Bond : Non, il a survécu. Il a changé d’identité, même de visage. Mais il a survécu.
Moon : Vous êtes fou.
Bond : Vous allez voir qui est dérangé.
Moon : Depuis tout ce temps que je porte son deuil. Mon fils ne me laisserait pas souffrir ainsi.
Bond : Oh, il prévoyait ces retrouvailles depuis quelque temps ! Quatre de vos divisions sont massées à la frontière.
Moon en plissa les paupières.
Moon : Les troupes me sont encore fidèles. Je vais mettre un terme à tout ceci.
Bond réfléchit à la situation, puis il confia l’arme du garde au général.
Bond : Vous feriez bien de prendre ceci.
Les deux hommes se dévisagèrent. Moon avait laissé torturer Bond… et à présent, l’espion anglais lui faisait confiance. Le général prit le pistolet, encore un peu perplexe. Puis, finalement, il sortit, suivi de Bond. Le général traversa le gymnase aménagé dans l’avion pour gagner l’avant. […] Le buste du colonel Moon trônait sur un piédestal, tout comme dans la salle de sport de Moon en Corée. Le général s’arrêta un instant pour contempler l’image de ce qu’avait autrefois été son fils… Il continua son chemin et croisa un garde qui l’escorta jusqu’au poste d’observation.
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