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James Bond, l’âge d’or

Témoignage d’un fan dont la passion passe sur grand écran

Fanart par AgentJamesBond007 du forum MI6-hq
Il y a eu une période, au début des années 2000, où je me suis demandé à quoi pouvait ressembler l’âge d’or de James Bond. Cette époque où le technicolor était roi, mais la télévision en noir et blanc, et où les boulevards brillaient des énormes affiches annonçant le nouveau James Bond au cinéma. C’est une époque qu’on nous présente comme un moment où les aventures de 007 étaient un divertissement populaire partagé par tous. C’était une période où une nouvelle mission sortait tous les ans ou tous les deux ans avec des titres sans signification mais intriguant comme Goldfinger ou Thunderball. On n’avait pas besoin d’attendre puisque déjà, le prochain titre nous était annoncé, et qu’en un instant, Bond était de nouveau présent sur notre écran, avec la fabuleuse musique de John Barry et de nouvelles destinations exotiques.
C’est une époque où il était facile d’être fan, et où Bond était le dernier blockbuster à la mode. C’était une production britannique, flegmatique, qui se différenciait de ses concurrents américains avec un style propre et une décontraction étonnante. En même temps, il s’agissait d’aventures sur-dimensionnées, avec des cascades à couper le souffle pour l’époque. Imaginez vous 50 ans en arrière, avec les décors géants de Ken Adams qui occupent la largeur d’un écran de cinéma. Imaginez les James Bond girls qui ne soient pas des pin up d’un autre temps remplissant une fonction dans un épisode, mais des créatures de rêves qui viennent pimenter des actions toujours plus exotiques; avec un héros dont la classe et le cynisme n’a d’égal que les orchestrations de John Barry : ces mélodies qui jazzent avant d’exploser soudain sous les coups d’un orchestre symphonique.
C’est ce que j’appelle l’âge d’or des James Bond : une époque où les James Bond se vivaient sur grand écran, où les films peignaient un monde à moitié rêvé, à moitié réel, et le mot “espion” au cinéma était associé au seul matricule 007, et à son monde fantasmé et chatoyant.

Cette époque, je ne l’ai pas connue. Je n’étais pas né et mes parents n’étaient même pas en âge d’aller au cinéma. Cette époque un tantinet fantasmée, je l’ai vue dans les récits des avant-premières des films, dans les photos de tournage de l’époque, dans les documentaires montrant les rues illuminées des cinémas annonçant Opération tonnerre, ou les livres sur la saga décrivant la frénésie qui a accompagnée Goldfinger. Un passage dans Arrête moi si tu peux de Steven Spielberg illustre d’ailleurs ce qu’a pu représenter cet âge d’or où Goldfinger passait en boucle dans les salles. Les posters dessinés donnent aussi une idée de l’insouciance du marketing de l’époque, où le film d’espionnage est présenté comme une aventure aussi extraordinaire que sexy.

Si pendant mon enfance, Goldfinger est passé en boucle, c’est seulement sur mes cassettes VHS. J’ai découvert les films au compte goutte, dénichés sur de vielles cassettes entrecoupées de pub ou en attendant patiemment qu’ils passent à la télé. Chaque film sur petit écran me semblait un épisode, avec les aventures d’un agent secret prenant successivement les traits de Roger Moore et de Sean Connery, avec une dose équilibrée de James Bond Girls interchangeables, de méchants impressionnants (les seuls qui perçaient mon petit écran du fait de leur démesure) et des gadgets qui restaient étonnant d’inventivité dans le poste; bien plus que les scènes d’actions cantonnées au petit format disponible dans mon salon.
Puis est venue l’époque de mes premiers Bond au cinéma. Si les aventures continuent à nous amener dans les endroits les plus exotiques et les plus dangereux avec l’ère Brosnan, la frénésie bondienne qui entoure les sorties n’est plus aussi marquée. Les films sortent à Noël dans une atmosphère festive en même temps que les Disney et autres shopping de fin d’année. Si la démesure des scènes d’actions restent de très bon niveau à l’écran, ce n’est hélas que lors d’une durée de 2h ô combien jouissives. Puis la bondmania retombe, et il ne reste qu’à économiser pour les DVDs, pour “Le Bond” en noir et blanc qui diffuse les “le saviez vous” et essaie de refléter l’importance des films pour nous les fans de la province française.

Le panache de l'ère Brosnan : les années 2000 commencent et Bond débouche en bateausur le Millenium Dome
Viennent ensuite ces interminables quatre années qui suivent Meurs un autre jour. Bond n’existe plus. Il est mis en sommeil. À l’écran, les films d’espionnages sont redevenus sérieux avec Jason Bourne qui cavale suivi par une caméra secouée. On a d’un coté les thrillers torturés et sérieux, et de l’autre les héros Marvels qui envahissent les écrans avec tellement d’irréalisme qu’on est loin du subtil équilibre des James Bond. On a beau alors faire tourner en boucle les DVD, découvrir les versions originales et traquer les vieilles affiches, être fan de James Bond est un métier de collectionneur.
Et voici qu’en 2006 sort Casino Royale. À l’époque, le net commence à accompagner les sorties des films. Les anecdotes de tournages sortent avant la première officielle : un Bond blond qui provoque la surprise, un acteur ne conduisant pas autre chose que des voitures automatiques, un bras cassé. Si Casino Royale marque durablement la saga dans le reboot radical qu’il effectue, il prend tout le monde de surprise. Il est de bonne facture, et gagne un succès d’estime. De là à dire que la Bondmania est à son comble, ça va peut-être un peu loin. Si nombre de spectateurs sont agréablement surpris par la qualité de la réalisation et le ton à la fois classique et iconoclaste de ce nouvel opus, beaucoup restent sur le carreau avec l’immuable “je préférais Sin Connerie” (prononciation française oblige).
Mais cela suffit à relancer la bondmania à un niveau personnel. Je commence mon blog et auto-alimente ma passion. Je découvre des films qui forment mon regard de cinéphile et me font voir comment leur construction permet de juger de leur qualité, et surtout de toucher le spectateur. L’arrivée de Quantum of Solace est pour moi un événement énorme, même si les personnes normales ne l’ont pas forcément remarqué plus que ça. Mais je suis tellement occupé par ma passion qui me fait voir et revoir Quantum sous tous les angles, que peu m’importe que la réaction normale des gens soit “tiens, encore un James Bond. Je préférais Sin Connerie même si Casino Royale était très bon”.
Avec les expériences cinématographiques de Martin Campbell et de Marc Forster autour du personnage, l’idée fait son chemin que finalement, le personnage de Bond évolue et a encore quelque chose à offrir. Bond se fait oublier pendant quelques années avec la crise et les difficultés de la MGM. Tout doucement, on arrive en 2012. Les jeux olympiques préparent le terrain en célébrant 50 ans de James Bond au cinéma dans la patrimoine britannique… et Daniel Craig revient.
De façon surprenante, voici qu’arrive le James Bond blond, accueilli cette fois comme l’agent 007 en titre et accepté. Voila qu’on annonce Skyfall non comme la nouvelle aventure de 007, mais comme LE NOUVEAU BOND FILM (avec les capitales nécessaires). Tout dans le marketing vise à annoncer un Bond classique : poster épuré et sobre adoptant le gunbarrel, posters personnages annonçant une james bond girl typique et mystérieuse et un méchant dans la grande tradition des méchants loufoques. La promotion de Skyfall instille aussi une dose de modernité, en annonçant le personnage actif de Eve, des scènes d’actions qui ne font pas mal à la tête, de l’exotisme revendiqué, un réalisateur reconnu et un retour de Bond au cœur des villes (Shanghai et Londres) et non plus au fond de la Bolivie.
Skyfall sort, les critiques ont bien été préparées par le marketing pour crier au “meilleur Bond” au “classique” et à la “prestation des acteurs et du réalisateur” (normal avec Javier Bardem et Sam Mendes à l’affiche). La bondmania elle, explose en l’Angleterre. Le Royaume Uni a répondu présent, qu’il s’agisse des vieux fans, des spectateurs lambas, des stars, des Écossais ou des critiques. Adele pose sur l’enthousiasme général une mélodie entêtante qui raisonne sur tous les médias. Tout le monde crie que Bond est de retour avec le cocktail parfait que tout le monde aime.
Pendant plus de 3 mois, James Bond trône fièrement dans les salles et ramène sans cesse de nouveaux spectateurs. Que s’est-il passé ? Le public a-t-il été intrigué par ce nouvel opus ? L’agent secret a-t-il manqué au spectateur normal ou n’y avait-il tout simplement rien d’autre à voir ? Les gens ont-ils voulu voir ce que Bond avait encore à offrir à 50 ans ou simplement fait confiance à la franchise pour leur faire passer un bon moment ? Ont-ils attendus ce Bond avec impatience, redécouvert Casino Royale, ou été conquis par le bouche à oreille ? Quelque soit les motivations, le public s’est rendu dans les salles, encore et encore. La chanson d’Adele a raisonné encore et encore. Les journalistes s’extasient encore et encore sur les différents ingrédients du dernier James Bond. Skyfall est de toutes les cérémonies, Oscar, Bafta et autres festivals. Leurs acteurs sont dans tous les magazines, et alors que le box office monte et monte encore, le mot “succès” émerge.

Cela va faire 6 mois que Skyfall est sorti, mais avec la sortie DVD et les dernières célébrations des 50 ans de la franchise, Bond est encore présent et indétrônable. Les communautés bondiennes sont au beau fixe, Bond 24 est sur les rails, les acteurs continuent d’être courtisés pour un film tourné il y a plus d’un an. Skyfall a droit à un traitement royal : voici que James Bond refait parti de notre environnement quotidien.
Avec Skyfall, ce n’est pas seulement Bond qui est de retour pour la 23e fois à l’écran. C’est quelque chose de plus gros qui accompagne l’atmosphère de sa sortie en salle, en DVD, et lors des différents événements :  c’est un nouvel âge d’or de la franchise. Qu’importe la concurrence, qu’importent les records battus par le film. James Bond reprend sa place sous les projecteurs en tant que phénomène populaire, accompagné cette fois par un succès d’estime lié à sa qualité.
Cette fois-ci, j’ai vécu cet âge d’or en tant que fan en plein cœur de cette bondmania. J’ai vu Skyfall 7 fois au cinéma et j’ai pu participer à des rassemblements de fans (notamment avec la soirée James Bond du Grand Rex début mars). Ça a été une période où voir un James Bond se fait normalement et en toute simplicité au cinéma, qu’il s’agisse de Skyfall ou des opus plus anciens. C’est une époque où ce n’est pas “un peu abusé d’être fan de James Bond” (comme on me l’a déjà dit). C’est une époque où James Bond s’incarne sur les trains, les murs des métros, les magasins, les devantures des cinémas, bref partout.
Trilogie James Bond au grand Rex
Je ne sais pas comment le spectateur des années 60 a vécu la frénésie bondienne qui a accompagné Goldfinger et Opération Tonnerre. Mais je sais ce que ça fait d’être fan de James Bond en 2012, 50 ans après.
Bon anniversaire 007.

Jamesbonderies

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