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[Contribution Extérieure] Martine Beswick se raconte

Aujourd’hui, nous partageons un article de Luimagazine consacrée à la deux-fois James Bond Girl, Martine Beswick, qui est apparue dans Bons baisers de Russie et Opération Tonnerre. Nous avions déjà traduit une courte interview publiée par 007.com. Le magazine sexiste Lui nous permet de mieux connaitre l’ancienne Bond Girl et l’actrice qui est derrière. Morceaux choisis

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Itinéraire d’une James Bond girl

Sculpturale, élancée et d’un tempérament de feu, l’actrice anglaise d’origine jamaïcaine Martine Beswick n’a pas tardé à dériver des shootings de mode vers le 7ème Art, où les professionnels du métier ont succombé à son charme exotique.

Martine-Beswick-08Au fil d’une carrière riche et longue de 32 ans, l’Amazone de Port Antonio a frayé avec l’agent 007 (Bons baisers de Russie, Opération Tonnerre), porté la peau de bête comme personne (Un million d’années avant J.C., Les femmes préhistoriques), côtoyé d’intraitables pistoleros (El chuncho, Johnny le bâtard) et brillamment tenu le premier rôle féminin d’un des chefs-d’œuvre tardifs de la Hammer – l’horrifico-transgenre Dr. Jeckyll et sister Hyde -, avant de se diriger vers la petite lucarne (des épisodes de L’homme qui valait 3 milliards, Pour l’amour du risque, voire Santa Barbara …) et de prendre officieusement sa retraite en 1995.

Nous avons rencontré Martine Beswick au festival bruxellois Offscreen, qui la mettait à l’honneur durant un cycle dédié au cinéma culte britannique. Un entretien à la cool devant un cappuccino et propice à se remémorer les fastes des années 60 et 70.

Comment avez-vous été choisie pour Bons baisers de Russie (From Russia with Love, Terence Young, 1963) et Opération Tonnerre (Thunderball, Terence Young, 1965) ?

Martine-Beswick-09-635x650Curieusement, lorsque je résidais encore en Jamaïque et que je débutais dans le mannequinat, un producteur a débarqué à la recherche d’une nouvelle star et décidé que ce serait moi. Il m’avait filmée et avait montré ces bobines à de nombreuses personnes du métier aux États-Unis et surtout en Angleterre, y compris à la MCA, qui était alors la plus grande agence artistique du Royaume-Uni. Ils m’ont écrit et je n’avais aucune idée de ce qu’était le rôle d’un agent… j’étais encore très tendre ! J’ai accepté leur proposition et quelques mois plus tard, quand je suis arrivée à Londres, je les ai appelés. Notre premier rendez-vous fut bizarre, car je débarquais tout droit de Jamaïque et je n’étais pas du tout habituée à ce genre de situations.

Je suis entrée dans une grande pièce où trônait une table gigantesque, à laquelle étaient assis des tas d’hommes en costumes qui me dévisageaient. J’ai pensé : « Oh, mon Dieu, dans quoi ai-je mis les pieds ? ». Ils m’ont à peine calculée et ont commencé à discuter entre eux. Finalement, ils ont dit : « On devrait la choisir pour le Bond. » Je ne savais même pas qui était James Bond… Nous, Jamaïcains, n’en avions jamais entendu parler, pas plus que du romancier Ian Fleming. Ils ont décidé de me caster pour le premier Bond (James Bond 007 contre Dr. No, donc) et j’ai rencontré Terence Young, mais je n’avais toujours aucune idée de ce dans quoi je m’impliquais. Ils me voulaient pour le rôle de Honey, qui serait finalement tenu par Ursula Andress.

Martine-Beswick-11-985x1024Terence Young était très doux. D’emblée, il m’a pris sous son aile et avoué qu’il faudrait que j’acquière de l’expérience. L’agence m’a donc envoyée sur des tournages de séries faisant appel à des modèles comme figurantes, pour remplir l’arrière-plan de jolies filles. Dans ce cas, vous finissiez souvent par obtenir vos premières répliques. Les miennes étaient pour Danger Man (série d’espionnage britannique des 60’s-ndr) et petit à petit, j’en ai obtenu de plus en plus. En même temps, je me suis mise à côtoyer Terence Young, par l’entremise de mon ami Christopher Blackwell, qui avait fait plein de choses sur Dr. No (en plus d’une apparition non-créditée, Chris Blackwell s’était – entre autres – chargé de repérages de décors-ndr). On sortait tous ensemble et Terence Young m’avait confié que je serais dans son prochain film : « Tu seras ma bohémienne ! ». Et effectivement, il a tenu parole. J’ai été très chanceuse durant ma carrière, car quelques réalisateurs me voulaient absolument pour leur film. C’était assez inhabituel. Terence fut un véritable héros pour moi et un de mes plus chers amis. C’est lui qui m’a imposée sur Bons baisers de Russie et Opération Tonnerre.

Martine-Beswick-12-811x1024En fin de compte, qu’est-ce qui faisait de vous la parfaite James Bond girl ?
Eh bien, j’étais absolument parfaite (Rires) ! Plus sérieusement, même si beaucoup de personnes disent que les rôles de James Bond girls sont sexistes, je ne suis pas du tout de leur avis. Nous étions toutes des femmes très fortes, avec chacune sa personnalité propre. Nous sommes enchantées de nous revoir très souvent lors de conventions et – je sais que ça sonne un peu niais – il y a James Bond qui nous lie. Nous étions de la fête et avions expérimenté les mêmes choses : nous savons ce que c’est que d’être une Bond girl. Et nous avions toutes nos particularités, éloignées du cliché de la potiche écervelée servant de faire-valoir au héros.

Une fois pour toutes, est-ce bien vous qui apparaissez en silhouette dans le pré-générique de James Bond 007 contre Dr. No. (Dr. No, Terence Young, 1962) ?
Non, ce n’était pas moi. C’est un mensonge colporté sur Internet et je ne sais pas qui en est à l’origine. Si cela avait été le cas, je l’aurais avoué !

James Bond Girl, et après ?

Martine-Beswick-03-635x610Après Opération Tonnerre, les portes se sont grand ouvertes. Évidemment, j’avais continué à tourner entre Bons baisers de Russie et Thunderball – essentiellement pour la télévision -, mais par la suite, on m’engageait directement sans que je doive passer de casting. Ce que j’appréciais beaucoup (Rires) ! J’ai donc décroché un rôle dans One Million Years B.C., sans même devoir passer d’audition. Ils m’ont dit : « Toi, tu seras Nupondi ! » et c’était réglé ! Ce fut mon premier contact avec la Hammer. Je suis aussi devenue très proche de Michael Carreras (un des tauliers de la Hammer Film, scénariste d’Un million d’années avant J.C. et réalisateur des Femmes préhistoriques -ndr), un gars génial et un des héros de ma vie… du moins, jusqu’à ce que l’on fasse Slave girls (Les femmes préhistoriques) (rires) ! Mais ceci est une autre histoire.

Quelques mots pour les lecteurs du magazine Lui ?

Martine-Beswick-02-635x694Vous savez, les gens me demandent constamment pourquoi je ne fais plus rien et que j’ai arrêté de tourner. Eh bien, tout simplement parce que je n’ai plus le feu sacré… Quand vous perdez la passion, vous devez vous éloigner et prendre du recul… sauf que ma passion pour la vie est tellement énorme que je l’étreins sans retenue. J’adore aller à la rencontre de mes fans et me déplacer dans des festivals ou conventions. C’est ce que j’ai toujours aimé dans le cinéma : les relations intenses que je nouais avec les personnes avec qui je travaillais. Peu importe que ce soit pendant une semaine, un mois ou plusieurs, c’était immédiatement intense et ces rapports humains allaient parfois au-delà des plateaux de cinéma ou de télévision.

C’était le carburant de ma passion d’actrice ; le cœur de mon métier et ce qui me permettait de donner vie à ces personnages. Alors, quand l’importance de mes rôles a commencé à diminuer et leur qualité à décliner, j’ai réussi à remplacer cela par autre chose : la camaraderie de plateau et la passion qui m’animaient ont laissé place au bonheur de rencontrer les fans et les journalistes. Ainsi, je ne suis pas forcée d’accepter des rôles médiocres, avec seulement deux ou trois lignes de dialogue ! (rires) Je prend du bon temps et la vie m’est douce, même si je ne suis pas riche, car je ne touche plus rien pour tous ces films et apparitions télévisées. C’est loin derrière moi, mais je ne m’en plains pas : je rencontre plein de gens, je visite des tas de villes… Je suis une femme comblée (rires)

Pour lire toute l’interview, rendez-vous sur le site de Lui.

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