Commander James Bond France

Project 007 (IOI) – Parlez-vous le marketeu ?

Parmi la flopée d’articles insipides et opportunistes qui paraissent chaque jour sur le saga James Bond (films ou autres), il y en a un qui a capté mon attention ces dernières semaines.
Non pas que cette interview nous apprenne quoi que ce soit de nouveau sur le prochain jeu vidéo James Bond développé par IO Interactive, mais le point de vue choisi ici sort un peu de l’ordinaire.

Si, d’habitude, on laisse la parole aux directeurs créatifs ou autres artistes, le site Gamekult à choisi de donner la parole à Olivier Perbet, directeur du marketing chez Io (ancien de chez Disney entre autres). De ce fait, le point de vue exprimé ici change du langage que l’on voit habituellement utilisé pour parler d’œuvres culturelles.

Ici, on cause études de marché et publics cibles.

Dans ma tête, c’est lui qui parle.

Si vous êtes comme moi, ce genre de langage vous filera des boutons. Il n’est en effet jamais très agréable de voir les costards-cravates prendre notre franchise chérie et la passer à la moulinette marketing. Non sans, au passage, reléguer les fans au rang de statistiques plus ou moins flatteuses (apparemment, on est vieux messieurs dames, c’est pas moi qui le dit).

Mais lisons plutôt l’extrait de l’article qui nous intéresse :

[…], j’avais des questions sur le sujet. C’est la première fois que IOI va travailler sur une franchise extérieure. Comment s’est passée cette collaboration avec la MGM ? Y-a-t-il une pression particulière à traiter un matériel aussi iconique ? Au niveau de l’industrie du divertissement, James Bond, c’est un objet de culte. Comment est-ce que vous abordez ce nouveau défi ?

C’est une très bonne question. Après 25 ans d’expérience sur l’agent 47, je pense qu’on a développé une certaine expertise de tout ce qui est stealth [furtivité – NDLR] et je pense qu’on était les mieux positionnés pour retravailler la licence Bond dans le jeu vidéo. On n’a pas vu d’excellents jeux James Bond depuis peut-être 20 ans.

Depuis GoldenEye 64 (sorti en 1997) ?

Voilà. C’est un challenge qui n’est pas négligeable puisque aujourd’hui, la cible de la licence Bond est relativement âgée. Nos données montrent que c’est à peu près 35 ans d’âge moyen. Alors que l’âge moyen de l’audience des jeux PEGI-16+, est aux alentours de 16 ans et plus. Le challenge c’est : comment on fait pour développer un jeu Bond qui est en adéquation avec une cible gamer ? La franchise n’est pas en adéquation avec cette cible, et le meilleur moyen pour s’assurer qu’on vise la bonne audience, c’est d’offrir quelque chose qui n’a jamais été fait. C’est se concentrer sur l’origine de James Bond. Donc on va démarrer aux origines, ce qui n’a jamais été fait dans les films. Et c’est super ambitieux de notre part. On travaille avec EON [EON Productions – NDLR], qui sont détenteurs de la licence, et ils nous aident à travailler le script.

Ça sera le James Bond le plus jeune de l’histoire de Bond. Et ça sera une mission originale, quelque chose d’unique. Mais il y a aussi notre savoir-faire, qu’on a développé ces 25 dernières années, et qui rend cette mission faisable de notre côté. Encore une fois, on passera de l’agent 47 à l’agent 007…

Je pense que les millennials et générations Z, qui n’ont pas forcément consommé de Bond, seront davantage curieux de commencer depuis le début avec un jeune James Bond et une nouvelle histoire. Je pense qu’ensuite elles basculeront naturellement sur les films et autres projets dérivés que fait EON, ou que fera EON dans le futur.

Mais au lieu de nous indigner, pourquoi ne pas prendre le temps de digérer l’information ? Car il est ni plus ni moins question ici que de la pertinence de la saga James Bond pour les jeunes générations. A qui s’adresse la franchise aujourd’hui ? A des trentenaires (coucou) ? Des quarantenaires ? Des anciens fans ? Les films de Craig ont-ils rapporté de nouveaux adorateurs de l’agent secret ? Au joueurs de jeux vidéo plutôt qu’aux cinéphiles ?

Le fan de James Bond pour Patoche du marketing.

Dans le cas d’un jeu vidéo, média oh combien stratégique dans la survivance des franchises aujourd’hui (coucou Indiana Jones et Star Wars), la question est d’autant plus légitime. J’avoue humblement que, malgré un amour toujours aussi sincère pour le jeu vidéo, je peux moins y passer de temps que dans ma prime jeunesse, et mon cas est loin d’être unique. Il est donc légitime que des développeurs se posent la question de la cible marketing, avant d’entamer la production d’un projet à plusieurs centaines de millions d’euros*.

Le sauveur de la franchise.

 

Si les propos d’Olivier Perbet pour Gamekult m’ont énervé au premier abord, c’est bien parce qu’il met en avant une réalité toute simple. Quoi qu’il arrive dans le futur pour notre saga chérie, les choses doivent évoluer, et cette évolution pourra (devra ?) nous laisser nous, fans de longue date, sur le carreau. C’est le seul moyen pour une franchise de s’assurer une place dans le cœur des générations actuelles et à venir. Star Wars, Indiana Jones et, dans une moindre mesure, les derniers James Bond soyons honnêtes, essayaient de contenter tous les publics. Cela aboutissait à des films qui oubliaient trop souvent de créer leurs propres références. J’espère aujourd’hui sincèrement que, si prochain film il doit y avoir, il parlera à mon fils et à ses camarades, autant que les films de Brosnan ont pu me faire rêver moi et faire naître cette belle passion.

Très réaliste comme scène pour le coup.

*Si on prend le cas du dernier film Indiana Jones, il y avait une incohérence flagrante entre le budget alloué au projet et la cible de ce dernier. Pourquoi investir près de 400 millions de dollars (hors marketing) dans un film qui n’est destiné qu’à séduire les fans les plus durs de la saga et du père Ford ? Les résultats décevants au box-office du film ne s’expliquent que par ce budget astronomique. No Time To Die, a coûté environ 300 millions hors marketing, et le film s’en est tiré plus qu’honorablement au box-office. Il faut dire que James Bond à l’avantage d’un interprète plus jeune et ne souffre pas d’un épisode 4 devenu un marqueur de déception pour beaucoup de fans.

Paul Darbot

Si vous n'êtes pas intéressé par le sujet, il est probable que ce soit l'une des passions de Paul. Passionné de musique, de cinéma et de l'univers de James Bond, il pourrait vous en parler pendant des heures. Donc, si vous décidez d'aborder ce sujet avec lui, faites-le en connaissance de cause ! Vous pouvez écouter ses compositions musicales sur son site web : https://pauldarbot.com

Commenter

Bienvenue sur CJB

Translate the page with Google Translate :


Catégories

Nos partenaires du Club James Bond France

Notre Facebook :

Parce qu’un petit like/commentaire fait toujours plaisir ! 😉

Bienvenue sur CJB

Translate the page with Google Translate :


Catégories

Nos partenaires du Club James Bond France

Notre Facebook :

Parce qu’un petit like/commentaire fait toujours plaisir ! 😉