CJB espère que vous aimez Opération Tonnerre car les prochaines semaines seront consacrées à l’évolution du script de ce film. Depuis la première tentative d’en faire le tout premier film de 007 en 1959-60, à un roman en 1961, jusqu’au gigantesque hit de Noël 1965, le chemin fut long pour Thunderball ! Venez l’explorer avec nous et nos amis de Mr. Kiss Kiss Bang Bang, The Spy Command, Agent007.nu…
Épisode 1 : James Bond of the Secret Service
Épisode 2 : Les idées de Fleming pour le cinéma
Épisode 3 : Longitude 78 West
Épisode 4 : Quand Thunderball devient un roman
Le premier script d’EON
En mars 1961, Kevin McClory et Jack Whittingham sont occupés à intenter un procès à Fleming contre la publication du roman qui est largement fondé sur les anciens scripts, et qu’il a écrit sans même les créditer. On imagine la surprise quand McClory lit enfin le roman.
« Bryce m’avait indiqué [en décembre 1960] que Fleming dans son roman allait reconnaître l’utilisation du script et de l’assistance rendue par moi-même et Whittingham et qu’il allait aussi me payer pour cela de manière appropriée. J’avais compris à cette époque que seule une petite partie du script était utilisée dans son roman », a déclaré McClory.
Vu qu’un nombre considérable de 32 000 exemplaires avait déjà été expédié à diverses librairies et que 2000 £ avaient été dépensées en publicité, le juge a décidé d’autoriser la publication du roman malgré les accusations de plagiat du camp McClory (une porte est toutefois laissée ouverte pour que McClory puisse poursuivre son action en justice à une date ultérieure, chose qui sera faite en 1963). Ainsi Opération Tonnerre est publié le 27 mars 1961, et avec la pub ajoutée par le procès, le roman se vend bien.
Vers cette époque, Fleming a vendu une option sur ses romans bondiens (sauf Casino Royale) à Harry Saltzman pour qu’il en fasse des films. Albert Broccoli rejoint bientôt Saltzman et le 21 juin 1961, un accord est scellé avec United Artist. Les producteurs pensent d’abord à filmer Opération Tonnerre, mais pour des raisons financières, ce sera finalement Dr No qui sera choisi à la place (en effet le tournage de Dr No reviendrait moins cher que celui d’Opération Tonnerre). (Une autre version des événement donne Dr. No choisi à la place d’Opération Tonerre à cause des litiges sur les droits de ce dernier). Le 21 juillet ils embauchent officiellement Wolf Mankowitz pour écrire le script de Dr No et Richard Maibaum pour écrire celui d’Opération Tonnerre (dans le but d’en faire le second film de James Bond).
Maibaum lit alors le roman et envoie ses remarques aux producteurs. Le 18 août 1961, il termine le premier script d’Opération Tonnerre pour EON Productions.
L’histoire est (très fidèlement) adaptée du roman de Fleming (Maibaum a d’ailleurs toujours maintenu qu’il n’avait jamais lu les scripts de Whittingham, bien que certaines idées de Whittingham non présentes dans le roman se retrouverons étrangement plus tard en 1965 chez Maibaum comme la mort de Petachi/Derval en sectionnant son tuyau d’arrivé d’air ou encore le fait que ce personnage soit remplacé par un double qui a subi de la chirurgie esthétique).
Ce script de 1961 pèse 128 pages et commence par une séquence de pré-générique qui se déroule en France. Ici pas de château, ni de jetpack ; nous sommes sur le boulevard Haussmann à Paris et nous voyons Ernest Stavro Blofeld qui rejoint le quartier général du SPECTRE, un bâtiment dont la devanture indique Fraternité Internationale de la Résistance Contre l’Oppression. Le script (tout comme le roman) nous le décrit notamment comme un homme de 53 ans, mesurant plus d’un mètre quatre-vingt et pesant environ 130 kilos qui étaient autrefois que du muscle. Son visage est visible. « Tout dans Blofeld reflète la décision et l’indépendance ». En réalité la plupart des dialogues et des descriptions de ce script de 1961 sont directement paraphrasés du roman (avec quelques raccourcissements) !
La séquence qui se déroule est assez similaire à celle du film de 1965 : nous arrivons au début de la réunion du SPECTRE, il y a 20 membres autour de la table. Blofeld provoque une petite frayeur à l’un de ses sujets (en tuant n° 12 après avoir mis n° 7 sous les projecteurs). La raison ? Une jeune femme (nommé « Della » Blomberg) a été enlevée par le SPECTRE mais un membre de l’organisation s’est « conduit d’une manière totalement inacceptable ». La fille, nous dit Blofeld, « est actuellement sous traitement médical intensif et psychiatrique ». Après que n°12 ait été électrocuté, le générique commence. (On constate que ce script posséde déjà une séquence de prégénérique, élément qui deviendra intégrant aux films Bond).
Mais après cela nous sommes toujours à la réunion du SPECTRE, « les autres se tournent vers Blofeld, ignorant le cadavre de n° 12, qui est un grotesque tas au bout de la table ». Blofeld demande au n° 7 de se rasseoir puis nous dit qu’il a demandé au trésorier de rendre 300 000 $ (la moitié de la rançon) à la famille de la jeune fille. Puis nous passons aux rapports financiers qui seront similaires à ceux du roman mais avec toutefois quelques changements : par exemple on nous dit que le SPECTRE fait chanter un ancien officier SS qui vit à La Havane sous un faux nom. L’organisation a seulement obtenu 240 000 pesos de sa part, « tout ce que l’homme avait », alors que dans le roman le SPECTRE a obtenu 100 000 $ de lui (une note illisible écrite à la main sur le côté du script fait notamment figurer « 240.000 » et « !! », ce qui laisse suggérer que quelqu’un n’était pas entièrement d’accord avec ce changement). Autre changement par rapport au roman : c’est à Acapulco (et non Naples) que SPECTRE a intercepté 28 kg d’héroïne.
On nous apprend également que Blofeld touche 10% des revenus totaux et que les autres membres touchent chacun 4%. Finalement le plan Omega avec le vol des bombes atomiques est évoqué. Durant ce passage Blofeld est mentionné comme « numéro 1 » (alors que c’est Largo qui est désigné comme n° 1 dans le roman) et il est dit que la rançon sera déposée par un membre du SPECTRE dans un dépôt de Tétouan (au lieu de Catane comme dans le roman : quelqu’un a d’ailleurs entouré « Tétouan » sur le script et a écrit un « ? » à côté).
À la page 10 on nous présente Shrublands et Patricia Fearing (description similaire/paraphrasée du roman). À la page 11, Patricia Fearing se fait presque écrasée par une Bentley conduite par le comte Lippi (au lieu de Lippe), mais Bond l’attrape par la taille afin de la sauver de la voiture :
Elle reprend son souffle alors que la Bentley dérape jusqu’à l’arrêt et regarde avec une stupéfaction effarée le visage de James Bond, dont la main droite s’ouvre momentanément sur l’un de ses magnifiques seins. Il est dans la moitié de sa trentaine, avec un beau look plutôt obscur et cruel à l’exception de ses yeux bleus-gris. Une cicatrice court le long de sa joue droite. Il porte d’excellents vêtements de sport.
Tel est la première scène qui fait figurer Bond dans ce script, dont la description physique provient de l’œuvre littéraire. Lippi s’approche d’eux et il y a des dialogues similaires au roman au détail près que Maibaum se permet d’ajouter l’introduction type de Bond durant ce passage :
ROMAN :
« Vous devez vraiment faire preuve de prudence, comte Lippe. Vous savez qu’il y a toujours des patients et du personnel qui descendent ce chemin. S’il n’y avait pas eu ce gentleman » – elle sourit à Bond – « vous m’auriez roulé dessus. Après tout, il y a un grand panneau demandant aux conducteurs d’être prudents ».
SCRIPT :
– Patricia : Vous devez vraiment faire preuve de prudence, comte Lippi. Vous savez qu’il y a toujours des patients et du personnel qui passent par là. Si il n’y avait pas eu ce monsieur, monsieur…
– Bond : Bond. James Bond.
– Patricia : (souriante) M. Bond, vous m’auriez roulé dessus. Après tout, il y a un grand panneau demandant aux conducteurs d’être prudents.
Bond fait plusieurs phrases humoristiques absentes du roman :
– Lippi : Merci de l’avoir sauvé. Vous avez des réactions rapides.
– Bond : Pas mauvaises… après six jours au bouillon de potassium, concassé de noix, et orme glissant non malté.
– Lippi : Je partage votre répugnance pour la cuisine. […][…]
– Patricia : Je vais à la campagne assez souvent. Et il y a de belles balades.
– Bond : Dans mon état présent je devrais essayer d’en faire en fauteuil roulant. Ça vous dirait de pousser ?
La présence de Bond à Shrublands est expliquée au détour d’un dialogue (à noter qu’il n’est pas précisé dans le script que Bond consommait environ 60 cigarettes et une demi-bouteille d’alcool par jour avant d’être envoyé à Shrublands) :
– Patricia : Combien de temps vous restez ?
– Bond : Ça dépend de mon boss. Il m’a condamné, m’a envoyé ici. Les rapports médicaux disaient quelque chose à propos de nodule de fibrose. Recommandant un régime plus sobre. Je suis un fonctionnaire.
Lorsque Patricia s’en va :
D’un air malheureux il la regarde s’éloigner et devient de plus en plus conscient du creux qu’il ressent dans son estomac, […] et prend automatiquement une cigarette, commence à l’allumer, lorsque son attention est retenue par quelque chose hors-champs. La caméra montre un panneau sur lequel il est écrit : « Pas de cigarettes, s’il vous plaît ». Il fronce les sourcils et remballe son paquet.
James Bond a ensuite droit aux soins d’un masseur qui est intrigué par toutes les cicatrices qui recouvrent son dos et sa poitrine (007 les explique par : « Tirs de fusils. Braconnage de lapins »). Bond voit le tatouage de Lippi et appelle Moneypenny pour se renseigner et se plaindre (à noter que dans le roman Bond demande son renseignement à une personne chargée des dossiers du Service et non à Moneypenny). Le dialogue est plus long que dans le film :
– Moneypenny : Terriblement désolé, James. […] Vous savez que M pense fortement que ses membres de la section double-zéro doivent être à 100% en forme…
– Bond : Penny, ça me rend absolument fou. Dites-lui que je vivrais de yaourts, de légumes non cuits et de noix. J’abandonnerais l’alcool, le tabac, les heures supplémentaires, tout, même l’amour !
– Moneypenny : Qui avez-vous dit que vous étiez ?
– Bond : Je promettrais n’importe quoi. Penny, chérie, débrouillez vous pour que M me sorte d’ici et je serais votre ami pour la vie.
– Moneypenny : Mais nous sommes amis, James… Malheureusement. Eh bien une fille peut rêver, non ? Oh, j’ai oublié. C’est sur la liste, aussi… Merci, James vous êtes vraiment sympa, mais on ne peut pas faire d’exception pour vous… Ou bien le pourrait-on ?
– Bond : Moneypenny vous me tuez. Ramenez-moi à la civilisation ou la prochaine fois que je vous voit, je vous mettrai à genoux.
– Moneypenny : Avec des noix et des yaourts ? Je peux difficilement attendre ! […] [Bond demande à Moneypenny de se renseigner sur le tatouage].
Dans sa Bentley, Lippi rejoint le Colonel Guiseppe Petacchi qui se trouve à un endroit nommé The Honey Bee Tea Shop en compagnie d’une fille nommée Polly Grace. Bond n’est pas loin derrière en taxi. Lippi discute un peu avec Polly puis avec Petacchi :
[…]
– Lippi : Vous êtes une hôtesse parfaite, Polly.
– Polly : (servant un expresso) Je n’ai pas eu beaucoup de réclamations. Le Colonel me fascine depuis la guerre. Il a tué ce pilote et son navigateur et ramené un nouvel avion secret Eye-tio de notre côté. On lui a donné une médaille et 10 000 £. Merci !
– Lippi : Merveilleux.
– Polly : C’était un vrai héros…
– Petacchi : (Avec un accent italien) Mais vous avez si tord, Polly mia. Nous perdions la guerre. Continuer de se battre aurait été… totallement ennuyant.[…]
[Une fois Polly sortie].
– Petacchi : J’aime les choses coûteuses. En ce moment mes yeux sont rivés sur une Maserati 3500 G.T.
– Lippi : Vous pouvez acheter un tas de Maserati pour un million de livres sterling.
Lorsque Petacchi sort du The Honey Bee Tea Shop, il tombe sur Bond qui cherche un taxi. Tous deux font signe au même taxi mais 007 le laisse à Petacchi ; Lippi voit cela par une fenêtre. « À la base aérienne » dit Petacchi au chauffeur de taxi devant Bond.
De retour à Shrublands, Bond se fait examiner par Patricia ; il l’embrasse :
– Bond : Je devais le faire. Aucun ostéopathe ne devrait avoir une telle bouche.
– Patricia : (froidement) La dernière fois que cela est arrivé, on a demandé à l’homme de partir par le prochain train.
– Bond : (les yeux brillants) Il l’ont réellement mis dehors ?
Bond essaye de l’embrasser à nouveau et elle le place sur une table de traction, « si vous me tuez, je vous poursuis en justice » dit Bond. Là comme dans le film et le roman, Lippi essaye de tuer Bond en modifiant le rythme de la machine. Bond fini par perdre connaissance et lorsqu’il ré-ouvre les yeux, il entend Patricia et le docteur Wain parler entre eux de l’incident à côté de lui. Il reperd connaissance et se réveille alors que Patricia le masse. Un peu plus tard, Bond va se venger de Lippi qui se trouve dans une sweat box :
– Lippi : Sortez moi de là. Je transpire comme un porc.
– Bond : (imitant un accent cockney) Vous vouliez chaud, Guv’ner.
– Lippi : Ne discutez pas avec moi, Beresford. Laissez-moi sortir de là.
[…]
– Bond : 120 degrés. Pourquoi c’est ifficilement plus qu’une brise chaude. Comme un zéphyr je dirais. On peut fait faire mieux qu’ça, non ? Voyons voir, 200 degrés ? Non, ça pourrait vous rendre croustillant et nous ne voulons pas d’ça. Et 180 ? (Reprenant sa voix normale) 180 ce serait exactement parfait, monsieur. Pendant environ une demi-heure, bon rôtissage, Compte.
– Lippi : Je vous donne 1000 pounds et on est quitte. 10 000… Okay 500… [Mais Bond est déjà parti].
Dans la scène suivante nous retrouvons Blofeld au QG du SPECTRE à Paris : il ordonne l’élimination de Lippi (qui est hospitalisé pour brûlure au second degré) car il est jugé comme non fiable. 007 est quand à lui dans une voiture dans laquelle il masse le dos de Patricia ; pendant ce temps un bombardier décolle de la base de Boscombe :
– Bond : Le nouveau Vindicator. Un avion magnifique, tu ne trouves pas ?
– Patricia : Pour le moment, je m’en moque éperdument.
Ils continuent de s’embrasser pendant que la caméra suit le Vindicator dans lequel se trouve Petacchi. Bien entendu SPECTRE réussi à détourner les bombes atomiques (et tuer l’équipage de l’avion) grâce à Petacchi. À un moment le script demande à ce que Petacchi appuie sur un bouton qui relâche du carburant en plein air (une note écrite à la main à côté du script demande pourquoi il fait une telle action). Après avoir amerri, ce n’est pas Largo qui tue Petacchi, mais Vargas avec un stiletto, alors que l’avion n’a pas encore coulé (Petacchi n’est pas coincé dans le cockpit). En fait, Largo (n° 2) n’apparaît pour la première fois qu’à la page suivante (et il n’est pas demandé à ce qu’il porte un bandeau cache-oeil dans ce script).
Le script précise que le prénom du scientifique Kotze est « Ladislav » :
– Kotze : Un nouveau dispositif de sécurité, un contrôle secret…
– Largo : Qu’est ce qu’il pourrait y avoir que le grand Ladislav Kotze ne peut s’occuper ?
– Kotze : Vous me donnez trop d’importance. Mon laboratoire à Varsovie, la vie était plus simple là-bas.
– Largo : Votre participation gagne en importance, combien de Prix Nobel ? Une centaine ? Pensez-y.
Suite au vol des bombes, nous retrouvons Bond qui passe devant Moneypenny et le Chef d’État Major pour voir M. Il y a quelque chose d’intéressant : dans un dialogue qui fait écho au roman, le Chef d’État Major et Moneypenny sont en train de faire une sorte de liste des agences et des personnes qu’ils ont à contacter et dans laquelle on retrouve un certain « Mathis… Deuxième Bureau ». Bond entre dans le bureau de M :
– M : Asseyez-vous, 007. Comment se porte votre santé ?
– Bond : Elle n’a jamais été mieux.
– M : Vous pouvez fumer si vous le souhaitez.
– Bond : Merci monsieur, mais j’essaye d’arrêter.
M révèle à son agent qu’il va « briser la confiance du Premier ministre » en lui faisant écouter un enregistrement dont il a fait le serment de ne faire écouter à personne. Dans cet enregistrement Blofeld fait ses revendications et Bond se décide de finalement allumer une cigarette. M explique que toutes les agences alliées sont désormais sur l’« Operation Thunderball » qui vise à récupérer les deux bombes. 007 pense que les bombes ont besoin d’être largués d’un avion pour être activées mais M lui dit que non :
– Bond : Alors ça arrive. L’anonyme avec sa grosse valise à l’arrière d’une grosse voiture. Il a juste à la conduire en ville et de la garer avec un détonateur à retardement fixé. Un couple d’heures pour se mettre hors de portée et c’est tout. À moins que nous ne payions. Où j’interviens là-dedans, monsieur ?
M lui dit que le bombardier a peut-être volé vers l’Europe et demande à son agent d’enquêter en contactant toutes les stations du Service à l’Est, en commençant par celle de Budapest. Le chef du MI6 fait à ce moment-là une remarque intéressante : « Une dernière chose. Le permis de tuer de la section double-zéro a fait l’objet de nombreuses critiques. À exercer avec une extrême précaution. Les démentis habituels de responsabilité du Service seront plus catégoriques que dans le passé ». Intéressant, mais cette notion ne sera pas vraiment développée dans le script, ni vraiment dans les autres films de James Bond. Cela ressemble à du Mission Impossible en quelque sorte : Le département d’État niera avoir eu connaissance de vos agissements.
Bond sort du QG des services secrets avec un sac (contenant une machine à chiffrer « Triple X » pour pouvoir informer M des progrès de son enquête) et monte dans une Bentley. Une Wolkswagen conduite par Lippi démarre et suit Bond, tout comme une moto Triumph 500cc conduite par le n°5 du SPECTRE. Lippi rattrape la Bentley de Bond et sort un pistolet pour le tuer, Bond le remarque et accélère. Lippi manque son tir et le motard rattrape la Wolkswagen et lance une grenade à l’intérieur. La voiture de Lippi explose et Bond s’arrête.
Bond retourne voir M et lui demande d’être affecté à Nassau plutôt qu’à Budapest : il a vu quelqu’un ressemblant à Petacchi prendre un taxi lorsqu’il suivait Lippi près de Shrublands. Bond pense que Lippi est du SPECTRE vu la somme d’argent qu’il lui a proposé pour le laisser sortir de sa sweat box. Il a fait des recherches et a découvert que Petacchi avait déjà détourné un avion pendant la Guerre et qu’il a une sœur qui est à Nassau aux Bahamas. M n’est pas de trop partant (003 est déjà assigné à Nassau) mais reçoit pile à ce moment-là un coup de téléphone disant que de nouveaux éléments montrent que le bombardier a volé vers cette direction. (Curieusement, les notes manuscrites sur le script disent qu’il y a trop de coïncidences à ce point et suggèrent d’envoyer Bond à Nassau tout simplement parce qu’il a récemment effectué une mission en Jamaïque, Dr. No !).
[Dans le roman], le choix de M d’envoyer le héros aux Bahamas me chiffonne. Le meilleur agent des services secrets, il serait envoyé là-bas un peu par hasard, d’après une simple supposition ? Ça ne tient pas debout. Si les services de renseignement avaient fait un tant soit peu de recherches sur Petacchi, ils auraient découvert l’existence de sa sœur. Son unique parente en vie, une actrice sans succès. Ils auraient appris qu’elle était aux Bahamas avec un certain Largo qui possède un yacht hors du commun, le Disco Volante, et auraient tout connu de son équipement. Là, on a une bonne raison d’envoyer Bond aux Bahamas.
– Richard Maibaum
M accepte et Bond lui dit : « Merci, monsieur. Le surf est mon sport favori » (une note écrite à la main propose de remplacer le surf par du « ski nautique »).
À la page 58 nous rencontrons enfin Dominetta Vitali, la sœur de Petacchi. Elle est au volant d’une MG deux places (bleue) qu’elle conduit d’une manière peu prudente et qu’elle arrête devant un magasin de tabac. Bond et Dominetta se rencontrent à l’intérieur et il y a beaucoup de lignes de dialogue tirées du roman. Elle l’amène en M.G. dans un restaurant :
– Bond : J’aime la façon dont vous conduisez.
– Dominetta : Ah oui ?
– Bond : Comme un homme. Les yeux sur la route. Les femmes regardent toujours votre visage quand elles parlent. [Il voit un ruban écrit Disco Volante sur son chapeau].
Pendant le trajet et au restaurant, les dialogues sont repris de l’œuvre littéraire. Elle lui dit notamment qu’elle sera peut-être présente au casino dans la soirée et qu’elle préfère être appelée « Domino ». Ils repartent chacun de leur côté, Bond va donc devoir prendre un taxi, et après que Domino soit partie il y a une indication scénique assez amusante sur un mot repris du roman :
– Bond : (Si la censure le permet) Salope (Bitch).
Bond retourne à son hôtel où quelqu’un l’attend :
– Voix depuis l’intérieur de la chambre : (Très américaine) Ne tirez pas 007. C’est 000.
Il s’agit bien évidemment de Felix Leiter qui est « une version américaine de Bond, sauf qu’un crochet en acier remplace sa main droite », selon les indications de Maibaum, en référence au roman Vivre et laisser mourir (crochet existant aussi dans le roman Opération Tonnerre). Les deux hommes sont dépeints comme étant de vieux amis. Leiter a amené avec lui un appareil photo caché dans son manteau et des compteurs Geiger dont un déguisé en montre. Ils décident de mener l’enquête ensemble et Bond insiste sur le fait d’être prudent :
– Bond : On marche sur des œufs. Des œufs en plutonium. Je cite ces enregistrements mot pour mot : « Toute initiation de contre-mesure provoquera la détonation des armes atomiques n° 1 ou n° 2 selon les circonstances ».
Le duo sort pour se rendre sur le yacht de Largo, le Disco Volante. Bond se présente à Largo comme quelqu’un qui est intéressé par Palmyra, « la propriété que vous louez à M. Bryce je crois ». Il s’agit vraisemblablement d’une référence à Ivar Bryce, l’ami de Fleming (la même phrase est présente dans le roman). Vargas est visible dans le fond alors que Bond, Largo et Leiter discutent avec des dialogues tirés du roman (Vargas n’est cependant pas aussi présent dans l’œuvre littéraire dans laquelle il n’a, en fait, qu’une seule scène).
Une comparaison qui est représentative de la manière dont ce script a été écrit : à gauche un extrait du roman de Fleming (chapitre 13), à droite son équivalent dans le script 1961 de Maibaum (pages 70 et 71).
Après leur visite à Largo, Bond et Leiter se rendent au QG de la police à Nassau. Bond dit notamment que la couverture de Largo comme chasseur de trésor est « parfaite » et Leiter qu’ils n’ont trouvé aucun signe probant de radioactivité sur le Disco Volante. Ils se rendent ensuite au casino où Bond joue contre Largo au chemin de fer (quelqu’un a écrit à la main sur le script : « Casino Nassau ? »). 007 gagne contre Largo :
– Dominetta : Vous avez rencontrer votre maître, Emilio. Devrais-je venir à votre rescousse en demandant à M. Bond de danser avec moi ?
Largo accepte et ils dansent (une note manuscrite dont la signification est obscure dit seulement : « Casino – Junkanoo »). Maibaum fait un changement par rapport au roman : durant cette scène de danse, Domino dit à Bond qu’elle a rencontré Largo grâce à son frère, Giuseppe Petacchi. Soudain tout se met en place pour la suite ; Largo savait à propos de de la relation Domino/Giuseppe mais a fait tout de même tuer ce dernier :
– Bond : Où l’as-tu rencontré [Largo] ?
– Dominetta : À Capri, il y a environ un an. J’étais là-bas avec mon frère, Guissepe. Il été en congé, il est pilote. Largo l’aimait bien, comme tout le monde. Il m’a présenté à Emilio.
Comme dans le roman Dominetta explique ensuite à Bond que son vrai amour est le marin dessiné sur son paquet de cigarettes Players, puis Bond quitte le casino avec Leiter pour inspecter la coque du Disco Volante. 007 plonge et fini par tomber sur une sentinelle qui l’attaque : les deux hommes se combattent sous l’eau et la sentinelle finie mangée par un barracuda. On envoie des grenades vers Bond mais il réussit à s’en sortir.
Un peu plus tard Bond et Leiter sont dans un avion amphibie Grumman avec lequel ils cherchent l’épave du bombardier. En survolant Palmyra, Bond voit des traces sur le sol près d’un hangar à bateau : Leiter répond qu’ils perdent leur temps car si c’était des traces faites en déplaçant les bombes, les méchants les auraient effacés « pronto ». Maibaum écrit alors une scène absente du roman dans laquelle Bond et Leiter visitent Palmyra en présence de Largo :
– Bond : C’est un endroit magnifique, M. Largo. Exactement ce que je cherche. Quand quittez-vous ?
– Largo : Ça dépendra du résultat de notre aventure, M. Bond. Quelques jours, peut-être des semaines.
Dominetta, en bikini, les rejoints :
– Largo : Ma nièce n’attendait pas de visiteurs.
– Dominetta : (À Bond) Je vous devais un paquet de cigarettes.
– Bond : Nous fumons la même marque. Au passage, comment vous en êtes-vous tiré la nuit dernière ?
– Largo : Très bien. Quand vous êtes parti, mon Spectre [de la défaite], comme vous l’appeliez, est parti avec vous.
[…]
– Dominetta : Je vais faire visiter les lieux à M. Bond.
– Largo : Ce ne sera pas nécessaire Dominetta. Vargas.
Vargas les rejoint.
– Largo : Prenez tout le temps que vous voulez, gentlemen. Vous trouverez tout en excellente condition. Le hangar à bateau, malheureusement, est fermé. Il y a des rôdeurs. […] La nuit dernière il y a eu un étrange incident au port. Au Disco.
– Bond : (Avec le sourire) Des rôdeurs sous-marin, M. Largo ?
– Largo : Nous n’en sommes pas sûrs. Mais nous sommes bien protégés ici. M. Bryce a une alarme anti-cambrioleur très efficace d’installée. Et maintenant je vous laisse entre les mains de Vargas.
[…]
Vargas leur fait visiter, ils passent notamment près du hangar à bateau où les traces dans le sable ont été effacées. La caméra fait un plan sur la porte du hangar où l’ont voit le système d’alarme. On enchaîne sur un plan de la même chose mais de nuit cette fois. Bond demande à Leiter si tout a été arrangé et Leiter lui répond que oui : puis toutes les lumières et le courant de l’île se retrouvent soudainement coupés. Leiter essaye alors plusieurs instruments sur la serrure du hangar tandis qu’un peu plus loin dans la propriété Largo et Vargas se demandent ce qu’il se passe.
Bond et Leiter pénètrent à l’intérieur du hangar et tombe sur des caisses dans lesquels se trouvent des doublons espagnols. Bond et Leiter sont en train de sortir du hangar lorsqu’ils tombent sur Vargas et d’autres hommes. Les hommes du SPECTRE ouvrent le feu et Bond et Leiter prennent la fuite en courant vers leur voiture. Dans la voiture, en sûreté :
– Bond : M. Largo a encore des problèmes de rôdeurs.
– Leiter : Où est la pièce ?
– Bond : Dans ma poche.
– Leiter : Doublon espagnol. Pièce de huit. Ça semble être un vrai.
– Bond : C’est probablement le cas. Ou c’est une contrefaçon si bien faite que l’on ne peut pas le différencier d’un vrai.
– Leiter : Ces coffres en étaient remplis. Largo a trouvé ce qu’il cherchait dans sa chasse aux trésors, avant même de chercher. Pourquoi ?
– Bond : Ça fait partie de son alibi. Si jamais il en besoin d’un.
Bond et Leiter font une autre reconnaissance aérienne pour trouver le bombardier et celle-ci s’avère fructueuse. 007 tue quelques requins et plonge explorer l’épave dans laquelle il trouve la plaque d’identification de Petacchi. Après cela ils retournent au QG de la police de Nassau (un des membres de la police a un nom qui fait aujourd’hui sourire : « Sergent Garcia ») ; on leur dit qu’ils ont ordre de rédiger un rapport :
– Bond : Pas moyen. On ne peut pas perdre de temps à envoyer des rapports.
– Hardling : Messieurs, vos ordres…
– Leiter : On a déjà désobéis aux ordres par le passé, monsieur.
– Bond : Mais jamais à ceux du Premier ministre et du Président en même temps.
Comme dans le roman, Bond retrouve Domino sur une plage, sauf qu’il y a là une fioriture qui apparaitra dans le film 1965 : Vargas. Bond retire les épines d’oursin du pied de Dominetta puis la porte jusqu’à une hutte. Pour le prochain plan de caméra : « Les vêtements de Bond et le compteur Geiger appareil-photo sont sur une chaise ». Bond embrasse Dominetta mais celle-ci le stop en lui révélant :
– Dominetta : Non s’il te plaît… Emilio m’a demandé de t’appeler. Il voulait que je découvre si tu cherchais aussi le trésor. Est-ce le cas ? Il a envoyé Vargas avec moi, au cas où j’aurais besoin de lui, il a dit.
– Bond : Où est-il ?
Bond explique à Domino que son frère est mort, que Largo en est responsable et qu’il a besoin de son aide (les dialogues sont comme d’habitude repris du roman) ; pendant ce temps Vargas est accroupi derrière la MG de Domino à l’extérieur de la hutte.
– Dominetta : À une condition. Quand vous aurez Largo vous devrez le tuer.
– Bond : Je m’occupe de cela. Personnellement. Maintenant appelez ce singe là-bas. Allez, criez à l’aide.
– Dominetta : Vargas !… Vargas !
À travers une fenêtre de la hutte, Vargas voit Bond maltraiter Domino et s’approche. « Bond est debout à côté de la chaise sur laquelle se trouve les vêtements, un bras autour de Dominetta. Alors que Vargas, sortant son stiletto, apparaît dans l’embrasure de la porte, Bond prend son Walther de sous les vêtements et le tue de sang-froid avec efficacité. Vargas chancelle, lâche le stiletto, agrippe son ventre et tombe au sol. Bond le tire à l’intérieur de la hutte et s’agenouille pour s’assurer qu’il est mort ».
– Bond : Je vais l’enterrer dans le sable. Si Largo demande où il est, dites-lui qu’il vous a dit de revenir sans lui. (Lui donnant l’appareil-photo Geiger) Dépêchez-vous.
Bond et Leiter embarquent dans le sous-marin nucléaire américain Manta, dont le commandant est un certain Pederson (et non Pedersen). Pederson dit qu’il est à leurs ordres et Leiter répond par : « le dernier bâtiment que j’ai commandé était dans une baignoire ». À bord du Disco Volante, Largo découvre que Dominetta a un compteur Geiger ; cette scène est différente du roman (dans lequel elle est découverte par n° 17) :
– Largo : Que fais-tu ici ?
– Dominetta : Tu pensais que j’allais louper la grande nuit ? Je suis venu ici avec un bateau loué.
– Largo : J’ai strictement donné l’ordre que personne ne monte à bord sans ma permission.
– Dominetta : Je leur aie dit que j’avais ta permission, chérie, et ça me blesse vraiment que tu voulais me laisser à l’écart.
– Largo : Est-ce que Vargas est revenu avec toi ?
– Dominetta : Non. Il n’est pas ici ?
– Largo : J’appelle un bateau pour te ramener à terre. Reste dans ta cabine jusqu’à temps qu’il arrive.
– Dominetta : Elle est mal ventilée. À côté de cela je veux prendre des photos d’adieu. Tu sais comme je suis sentimentale…
– Largo : J’ai dit dans ta cabine !
– Dominetta : Ne sois pas stupide, chéri.
Elle essaye de le passer mais alors qu’il la pousse contre le mur, l’appareil-photo tombe des mains de Domino. Largo constate qu’il s’agit en fait d’un compteur Geiger et frappe brutalement Domino. Bond et Leiter apprennent que Domino n’a pas fait signe que les bombes sont à bord et que le Disco Volante a levé l’encre ; le Manta part en direction de la première cible supposée du SPECTRE, (une base de fusée à Grand Bahama), pour l’intercepter (des bombardiers sont aussi à la recherche du yacht).
Pendant ce temps Largo interroge Domino à l’aide d’un cigare et des glaçons (mais il est précisé que la torture se fait hors du champ de la caméra). Finalement le Disco Volante n’étant pas en vue à Grand Bahama, les protagonistes émettent la supposition que la cible du SPECTRE pourrait être une base de missiles à Cape Canaveral. Le Manta s’y rend et le yacht de Largo y est repéré. Bond, Leiter et des plongeurs alliés sortent du sous-marin et vont à la rencontre des plongeurs du SPECTRE et Largo. Il y a là une bataille sous-marine de quatre pages à la fin de laquelle Dominetta (en bikini) apparaît soudainement et sauve la vie de Bond en tuant Largo avec un fusil à harpon (sous l’eau, comme dans le roman). Le Disco Volante est coulé par le sous-marin pendant ce temps.
Bond et Dominetta font surface, la bombe est récupérée. Le final est diffère du roman : le capitaine Perderson dit à Leiter qu’il n’a pas le temps de le faire remonter à bord du Manta et s’en va avec son sous-marin (13 pages plus tôt, Kotze disait à Largo qu’une fois la minuteries des bombes activée, il « sera presque impossible de stopper la détonation »). Bond et Dominetta sont eux aussi toujours dans l’eau tout comme d’autres hommes qui nagent en direction du rivage. Bond dit :
– Bond : Tu peux atteindre la côte, vas-y…
– Dominetta : Je veux rester avec toi… Toujours.
Bond et Domino montent dans un bateau gonfable. Plan sur le Manta qui détache le charriot qui contient la bombe et qui était traîné derrière le sous-marin. Le Manta s’éloigne et la bombe explose sous l’eau tel « l’éruption d’un millier de volcans » et forme un nuage en fome de champignon. Bond se tourne vers Domino :
– Bond : Ça va être une belle journée…
FIN.
Maibaum a aussi su comment couvrir les faiblesses de Fleming durant ce script. Il glisse habilement des informations intéressantes dans les dialogues là où Fleming peut utiliser de longs discours maladroits. Par exemple, dans le roman Bond note que personne dans l’équipage du Disco Volante ne semble boire ou fumer, et suppose alors que les hommes sont des professionnels disciplinés. Maibaum incorpore ce passage en douceur dans le personnage Vargas. Largo demande : « Vous ne fumez pas, Vargas. Vous ne buvez pas. Vous n’aimez pas les femmes. Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? ». Autre exemple :
ROMAN :
L’impression générale qui s’en dégageait, décidait Bond, était celle d’une fille sensuelle, avec un fort tempérament et entêtée – une magnifique jument arabe qui ne se laisserait monter que par un cavalier aux cuisses d’acier et aux mains de velours, mais seulement avec le mors et la gourmette, et après qu’il l’ait obligée à supporter la bride et la selle.
SCRIPT :
– Bond : Vous voulez savoir ce que vous me rappelez ?
– Dominetta : Votre premier amour.
– Bond : Une magnifique jument arabe, celles qui prennent cuisses d’acier et mains de velours.
– Dominetta : Vous vous améliorez.
L’intrigue est si originale et si palpitante qu’il est dommage que l’auteur ait ajouté autant d’éléments superflus. Cela dit, en élaguant et en accentuant le suspense, on peut obtenir un film absolument captivant.
– Richard Maibaum
Notes d’en haut
Comme vous avez plus le remarquer, la copie du script de Maibaum que nous avons à CJB est couverte de commentaires écrits à la main. Certaines sur la page de couverture disent : « nous n’aimons pas la fin du tout » ou encore « qu’est-il arrivé à tout le sexe associé à Bond ? ».
Dans ce script de Maibaum, Petacchi vole lui-même les bombes pour de l’argent mais des notes manuscrites proposent plutôt qu’un double du SPECTRE prenne sa place sur le vol. Des scènes montrant l’acteur jouant Petacchi avec sa voix réenregistrée sont proposées, de même que des scènes impliquant la chirurgie plastique du double avec une éventuelle mise à mort du chirurgien : « le chirurgien devrait être accro à la drogue et on devrait se débarrasser de lui avec une seringue hypodermique ». Il est également suggéré que le double soit seulement vu enveloppé de bandages jusqu’à sa confrontation avec le vrai Petacchi : la solution que l’on retrouvera dans le film.
Observateur de l’.O.TA.N. :
1 – Devrait être photographié.
2 – Sa voix enregistrée.
3 – Vêtements copiés.
4 – Chirurgie plastique.
5 – Mort du chirurgien.
6 – Le double seulement visible avec des bandages.
Entre la fin de la réunion du SPECTRE et le premier plan de caméra sur Shrublands, il est écrit à la main que « Paris peut contacter Largo par radio – pour établir le payement de Pettachi + [illisible] ». Apparemment il fut aussi envisagé de (re)nommé Petachi ou son double en « Braun ».
D’autres notes suggèrent que Petacchi (ou son double) devrait empoisonner l’approvisionnement en oxygène du bombardier avec du cyanure, au lieu de se contenter de laisser une cartouche cylindrique de gaz dans le cockpit comme il le fait dans le roman et ce script. Quelqu’un demande pourquoi, si le Disco Volante a une trappe sous-marine, Largo risquerait-il d’attirer l’attention en envoyant un bateau vers l’avion submergé au lieu de plongeurs ? Un détail est noté : « Des sous-marins sont peu plausibles dans les eaux de Nassau. Utilisez des troupes parachutées ».
Richard Maibaum remet donc ce script le 18 aout 1961. EON qui est au courant que McClory a poursuivi Fleming en justice avec l’aide de Whittingham, reçoit l’assurance d’une issue prochaine. Mais après une réunion avec McClory, les producteurs comprennent que le litige sur les droits d’Opération Tonnerre n’est pas près d’être réglé et que McClory demande trop d’argent pour lâcher ses droits à EON. EON préfère alors concentrer tous ses efforts sur le film Dr No ; Richard Maibaum rejoint alors Wolf Mankowitz à l’écriture de l’aventure jamaïcaine de Bond.
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Épisode 6 : Un scénario de blockbuster
Épisode 7 : La fin de la route
Sources et articles de référence sur le sujet : Mr. Kiss Kiss Bang Bang (Inside Thunderball par John Cork), The James Bond Bedside Companion de Raymond Benson, The James Bond Archives de Paul Duncan, The Battle for Bond de Robert Sellers, James Bond : Le dossier secret de 007 de Kevin Collette, The Spy Command (hmss weblog), Agent007.nu, The Spy Who Thrills Us, mi6-hq (1), abj007, James Bond Radio (1), Thunderball-Artworks, Sylvan Mason, James Bond Radio (2), mi6-hq (2), 007 Magazine, Sabotage Times, Thunderball Obsessional, KevinMcClory.com, Ciné Magazine hors série N° 1, Bonhams, Dailymail.
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