Bien que Dangereusement Vôtre ait eu, à l’origine, la folle idée de confronter James Bond à un certain Zorin essayant d’altérer la trajectoire de la comète Halley pour qu’elle aille se crasher directement sur la Silicon Valley (rien que cela !), les scénaristes ont commencé à changer d’approche pour revenir à une formule moins « fantastique ». Le script final que l’ont « connait » tous est cependant resté très similaire à celui du 20 juin 1984 (145 pages) qui fut révisé plusieurs fois au cours des mois suivants : le scénario est resté le même, tout comme les personnages et la plupart des dialogues. La principale différence (et la seule vraiment intéressante) se trouve dans une scène alternative qui n’a jamais été filmée… Un article signé l’ancien 007Forever et CJB :

Le script s’ouvre de la même manière que le film : 007 est près de la péninsule de Kamchatka où il récupère une puce sur le corps de 003. Les seules différences notables résidentes dans le fait que Bond jette un piolet sur un soldat soviétique et que « Kimberley Jones » (il est précisé que c’est une « agent ») tombe tout simplement dans le lit, sans signe de protestation (dans le film, elle tombe car Bond accélère le sous-marin et lâche un « Commander Bond ! ») :
– Kimberley : J’ai cru que vous ne reviendriez jamais.
– Bond : Je suis tombé sur quelques indigènes hostiles.
(Dans le film, Bond répond « qu’il y avait la foule des grands jours sur la piste »).
Le script demande également un plan où des soldats Russes stupéfiaient regardent l’iceberg-submersible de Bond s’en aller…
Lorsque l’action se déplace à l’hippodrome d’Ascot, les choses deviennent intéressantes. Tout d’abord la description de Zorin : « dans la fin de la trentaine, grand, mince, impeccablement habillé, exceptionnellement beau avec un œil gris et l’autre bleu », rappelle un certain David Bowie. Celui-ci avait été approché pour le rôle, mais il le refusa en disant qu’il « ne voulait pas passer cinq mois à regarder sa doublure tomber des falaises »…
En revanche, presque rien n’aiguille le lecteur vers le choix de Grace Jones dans le rôle de May Day : « Assise à côté de lui (Zorin) se trouve MAY DAY, une grande femme bien roulée de 28 ans, un peu étrangement vêtue aux cheveux courts avec un visage à la fois magnifique, calme, mais sévère ».
Un dialogue entre Sir Aubrey et Zorin était également prévu après que son cheval ait gagné la course :
– Sir Aubrey : Cela devient une habitude, Mr Zorin.
– Zorin : Chaque fois me rend plus fier, Sir Aubrey.
Vient ensuite la partie parisienne du script qui ne diffère pas du film (Aubergene, tour Eiffel, May Day, parachute, poursuite le long de la Seine) sur laquelle je ne vais donc pas m’attarder. En revanche, je ne pouvais pas faire un article sur un script sans parler du roman (ou de la nouvelle) dont il tire son nom (ou du moins, une partie de celui-ci) :
From a View to a Kill (1960), publiée en France sous le nom de Bons baisers de Paris, est une nouvelle dans laquelle James Bond enquête sur le meurtre d’une estafette (un « messager » militaire) qui transportait des documents importants. Autant le dire d’emblée, le script ne reprend que la ville de Paris, où une partie de l’action se déroule, et le personnage de James Bond ! Mais bon, il faut dire qu’il aurait été très difficile d’adapter une telle nouvelle tout en donnant au public ce qu’il attendait d’un film de 007. Pour plus d’infos sur les liens qui existent entre le film et la nouvelle, je vous renvoie à un très bon article ayant été publié dans le n°21 du magazine Le Bond, page 31 (consultable ici).
Cette parenthèse étant fermée, nous arrivons à l’une des fameuses scènes qui fut tournée mais coupée au montage : celle du commissariat français (prenant place après la fuite en bateau de May Day). Je ne vais pas m’éterniser sur le sujet, voici donc une vidéo qui regroupe la plupart des scènes coupées du film (voir notre dossier sur les scènes coupées du film) :
On notera tout de même quelques petites modifications pour cette scène :
– Stg : Une montre…
Une tige se détache et se révèle être l’extrémité d’une sorte de corde à étrangler sortant de la montre. Surpris, le Sergent lâche la corde qui se rembobine dans la montre. Bond la prend et l’attache à son poignet.
– JB : Un vieil héritage familial.
Le policier prend un stylo plume et en dévisse le sommet.
– Stg : Un stylo…
Il griffonne avec sur un papier, le revisse et le tend à 007.
– Stg : …en état de marche
Le papier commence à fumer et à se froisser, énervant légèrement le Sergent qui ramasse un briquet.
– Stg. Un briquet…
Il lui donne un petit coup. Le briquet se révèle être un chalumeau miniature, une grande flamme en sort, brûlant les sourcils du sergent. Il lâche le briquet et pousse les affaires restantes.
– Stg : Prenez-les ! Signez ici.
Le dialogue qui suit entre Bond, Tibbett et M a également subi quelques modifications :
M : Votre libération me gratifie 007. Il a fallu payer 600 000 francs de dommages et intérêts pour avoir violé la plupart du code napoléonien. Puis-je vous rappeler que cette opération devait être menée avec discrétion ?
– JB : Compte tenu des circonstances, Monsieur, j’ai cru qu’il était plus important pour nous d’identifier l’assassin.
– M : Une idée ?
– JB : Aucune qui fait du sens, Monsieur. Qu’est-ce que Aubergene espérait apprendre à la vente de pur-sangs de Zorin ?
– Tibbett : Je pense pouvoir obtenir une invitation monsieur. Un peu court comme délai mais je pense pouvoir trouver une petite place pour Bond.
– M : Bien, et essayez d’éviter les incidents diplomatiques ; le trésor ne peut pas se le permettre.
L’action bouge alors jusqu’à un château du 17e siècle où Bond et Tibbett sont accueillis par Pan Ho et Scarpine. Dans le script, c’est Pan Ho qui prononce toutes les répliques qui ont finalement été distribuées à Scarpine jusqu’à la ligne « Non, ça ce sont les appartements des domestiques ». Curieusement, Scarpine est décrit comme « un homme basané, d’un âge moyen, d’origine corse, trompeusement grassouillet et au look aimable ».
Après quelque temps, Bond et Tibbett montent finalement dans leur chambre (les allusions sexuelles entre 007 et Jenny Flex n’existent pas dans le script). Sur le balcon, les dialogues entre les deux protagonistes diffèrent du film lorsque Stacey arrive en hélicoptère :
– Tibbett : Une autre riche propriétaire ?
– Bond : Ou une amante de Zorin ? Qui qu’elle soit j’aime son style, peut-être que mon séjour ici ne sera pas qu’affaires officielles.
– Tibbett : Nous sommes en mission.
– Bond : Et elle en fait partie.
Bond est plus tard accosté par Scarpine :
– Scarpine : Vous aimez notre réception, Mr. Sinjin-Smythe ?
– Bond : Beaucoup. J’ai toujours adoré les bonnes sauteries.
Et Bond rencontre Zorin. Si celui-ci reste plutôt évasif dans le film lorsque 007 lui demande s’il s’intéresse à la pêche à la mouche, dans le script sa réaction est plus cool :
– Zorin : Un passe-temps délicieux. Je devrais le faire plus souvent. Mais je délaisse mes autres invités, amusez-vous bien, vous vous trouverez en stimulante compagnie aux côtés des jeunes femmes.
Puis lorsque Bond rencontre Stacey :
– Stacey : Non, je ne suis pas intéressée par les chevaux de course.
– Bond : Tant que vous ne ressentez pas le même désintérêt pour les célibataires anglais qui aiment les Américaines.
Aiment pouvant aussi se traduire par « avoir envie ». Une réplique qu’ils ont sans doute bien fait de supprimer…
Les scènes de combat dans l’entrepôt et l’entraînement de Zorin avec May Day sont assez fidèles au film. La seule petite différence provient du fait que May Day prononce le nom de Bond lorsqu’elle le trouve dans sa chambre et que Zorin sait ainsi ce qu’il se passe. De même il devait y a avoir une très courte scène où Zorin demandait au garde, que Bond avait fait empaqueter durant le combat dans l’entrepôt, qui l’avait agresser.
Lorsque Zorin voit Bond le lendemain, celui-ci lui dit « Bonjour. Bien dormi ? », ce à quoi 007 répond « Jamais aussi bien » (la réplique « Agitée, mais à la longue j’ai pu jouir d’un repos bien mérité » n’existe pas dans le script).
Viennent ensuite les scènes de la station de lavage, celle de la course en chevaux et de la Rolls « sous-marine » qui ne diffèrent quasiment pas du film, excepté le fait que c’est Pan Ho et non Scarpine qui désarme et assomme Bond. De même il n’y a pas la réplique « la réciproque est fausse » de Bond après le « vous m’amusez, Mr. Bond » de Zorin.
Après la rencontre avec Gogol, le film et le script enchaînent sur la scène de la réunion dans le dirigeable sur lequel il est inscrit « ZORIN OIL » et non « ZORIN INDUSTRIES ». Une première ligne, renvoyant probablement à l’espionnage industriel, a été coupée du script. Zorin disait :
– Zorin : Messieurs, vous pouvez trouver que le lieu de notre rencontre est non-conventionnel, mais je vous assure que nous ne serons pas entendus.
Le Taïwanais décide de ne pas prendre part à l’opération Le Filon (Mainstrike) et Zorin le congédie en lui disant que May Day va lui « offrir un rafraîchissement ». Après qu’elle l’ait jeté dans la baie de San Francisco, Zorin avait une réplique où il demandait à May Day : « A-t-il eu son rafraîchissement ? », qui fut changée en « Alors ? Y en a-t-il un autre qui veut quitter le navire ? » dans le film.
Par ailleurs la réplique qui donne son nom au film « What a view ! » (May Day) « To a kill » (Zorin), traduite dans la version française par « Quelle vue, de la mire… à la mort », n’existe pas dans le script.
Après la scène coupée de la manifestation Anti-Zorin, James Bond décide de s’introduire dans la station de pompage. Dans une première version du scénario, 007 le faisait grâce à du matériel de plongée où il échappait de justesse à une hélice en y laissant sa bouteille d’oxygène. May Day pensait alors que la bouteille appartenait à l’espion soviétique (Klotkoff) et celui-ci était ensuite jeté dans l’hélice. Ce fut cette version qui fut retenue pour le film.
Cependant, le script offre une seconde version du scénario dans laquelle les choses étaient légèrement différentes : Q venait à San Francisco pour aider Bond à infiltrer la station de pompage grâce à Snooper, le petit « chien » robot :
Q et un premier garde (1G) sont penchés sur une carte près d’une guérite.
– Un second garde (2G) : Revenez aux lumières et prenez à gauche.
– Q : Prenez à gauche ?
Un chien de garde, attaché par une laisse, voit Snooper et se met à aboyer furieusement. Snooper se dirige précipitamment derrière des tuyaux.
Q et les gardes se tournent vers le chien.
– 2G : Ferme ta gueule, cabot.
Le chien continue à aboyer. Le second garde tend la carte à Q et se dirige vers la guérite pour le calmer.
– Q (confus) : Un virage à gauche…
– 1G : Soyez cool. Oubliez ce que Jim a dit, il y a un moyen plus simple, passez Gus’ à environ un miles du McDonald’s…
Sur la jetée, Snooper file sous les tuyaux où il est bien caché.
Q et le chien sont calmes à présent. Le second garde les rejoints.
– 2G (à 1G) : Non, virage à gauche à (un nom incompréhensible), puis à droite.
– 1G : C’est un long chemin. Allez à Van Ness puis prenez à gauche.
– Q : Merci beaucoup, jeunes gens.
Q les laisse se disputer et monte dans un van Volkswagen. Le van avance sur quelques mètres, dépasse une voiture garée (dans laquelle on ne voit pas qui est dedans) et s’arrête quelque part. À l’arrière-plan nous voyons la jetée de la station de pompage.
Un garde est posté près du portail principal de la jetée, dos à celle-ci. Snooper s’éloigne du garde en continuant de progresser entre les tuyaux.
À l’intérieur du van, Q et James Bond manipulent les contrôles du Snooper. Le point de vue du robot est visible sur un moniteur de télévision.
Snooper approche d’une rampe qui le mène près d’une station. Le son du pompage devient de plus en plus fort alors qu’il s’approche du pont.
Snooper s’arrête sous une fenêtre d’une salle de contrôle et une tige télescopique s’étend de sa tourelle pour se placer au niveau de la fenêtre. Du point de vue Snooper nous voyons Zorin, May Day, Conley et des techniciens qui regardent un tableau de commande.
– Conley : Les niveaux de porosité sont encore faibles.
– Zorin : Augmentez les.
Dans le van, Q et Bond les regardent et les écoutent. Les voix sont faibles et quelque peu masquées par le son du pompage.
– Conley : Nous pompons au maximum maintenant…
– Zorin : Nous avons une date limite. Je vous tiendrai personnellement pour responsable si nous la manquons.
Un son de grognement se fait soudainement entendre. Q s’avance vers l’unité de contrôle avec hâte.
À la fenêtre, la tourelle de Snooper pivote. Un chien de garde se tient là et aboie vers le robot. La tourelle revient à la fenêtre et l’on voit May Day qui réagit aux aboiements, elle sort de la pièce.
La tige du Snooper se rétracte alors que le chien s’approche de plus en plus près, en continuant d’aboyer.
Dans le van, Bond est embarrassé. Q appuie sur un bouton.
– Q : Répulsif.
Le Snooper envoie du liquide sur le chien qui jappe, recule, et aboie à nouveau. Snooper s’éloigne de lui et disparait dans un coin.
– Q : Un truc puant.
Un peu plus loin, la tourelle du Snooper pivote à nouveau et May Day réagit à l’odeur du chien. La caméra du robot se braque sur un microphone qui se situe sous le plancher de la salle de contrôle, positionné là grâce à un bras articulé. La caméra se dirige maintenant vers un trou du plancher.
– Bond (secouant la tête) : Trop sombre.
– Q : Essayons l’infrarouge.
Soudain deux Hommes se trouvant dans un canot pneumatique situé sous la jetée apparaissent sur le moniteur de télévision. L’un d’eux s’appelle Klotkoff, l’autre semble être un autre agent soviétique, maigre, on ne voit pas son visage. Ils sont équipés d’écouteurs et d’un magnétophone waterproof.
– Q : Une RM 214, sonde sonore russe. Nous avons mis la main sur l’une d’elles à Istanbul, il y a six mois.
– Bond (perplexe) : Les Russes écoutent aussi Zorin ?
Un son de grognement se fait soudainement entendre. Le chien apparaît de sous la rampe, Snooper se cache précipitamment sous celle-ci, hors de vue.
May Day jette un coup d’œil sous la rampe, elle ne voit pas Snooper mais aperçoit le microphone. Elle se dirige rapidement vers le pont.
Dans le van, l’image du moniteur est assombrie.
– Bond : Où est Snooper ?
– Q : Coincé quelque part sous la rampe.
Sous la jetée, Klotkoff prend des petites rames en bois et pagaie tranquillement lorsqu’il se retrouve soudainement éjecté du bateau.
Sur un autre plan de caméra nous voyons que Klotkoff est suspendu par la peau du cou, tenu par May Day qui se trouve au-dessous des poutres de la jetée. Elle ne peut pas voir l’autre agent soviétique sur le bateau.
Le second Soviétique prend donc le magnétophone waterproof et se glisse silencieusement sur le côté, dans l’ombre.
May Day et Klotkoff sont rejoints par Zorin, Scarpine et des gardes.
Dans le van, Q essaye de localiser Snooper. Bond se lève.
– Bond : Snooper est hors-service.
– Q (obstiné) : Je n’abandonne jamais un collègue sur le terrain, double-zéro sept.
Bond prend des jumelles sur un mur et sort du van.
Klotkoff, tenu par des gardes, se tient près d’une trappe de service. Il supplie Zorin en russe, mais celui-ci reste impassible et fait un signe à Scarpine qui ouvre la trappe. Les gardes jettent Klotkoff dedans où il se fait hacher par l’hélice avant que la turbine ne reprenne un son normal.
Bond est debout près du van, il regarde la jetée avec les jumelles. Q le rejoint et 007 voit quelque chose à sa gauche.
À travers les jumelles nous voyons une silhouette noire patauger à travers les vagues.
– Bond : Au moins un s’en est sorti. C’est leur voiture en bas de la route, je veux cet enregistrement.
Il passe les jumelles à Q et part en courant…
La suite du script est similaire au film : Bond partage un moment de plaisir dans les bains avec Pola Ivanova puis questionne Mr. Howe à l’hôtel de ville où il aperçoit Stacey. Il la suit jusque chez elle où s’engage un combat contre des sbires de Zorin.
Pendant le dîner Bond suggère qu’il pourrait rester pour la protéger :
– Bond : Écoutez, ce ne serait pas une mauvaise idée si je restais ici ce soir.
Elle se tourne pour le regarder en face, presque dans ses bras.
– Stacey : Pour me protéger ? (Avec un léger sourire)
– Bond : Ils pourraient revenir.
– Stacey : J’espère que non. (En souriant)
Le jour suivant, Bond et Stacey se rendent à l’hôtel de ville où elle se fait virer ; Chuck Lee se fait tuer par May Day. Ils retournent à l’hôtel de ville que Zorin incendie et à cette occasion une didascalie confirme que Zorin est bien le fruit d’une expérience scientifique :
– Bond : Le docteur Mortner peut être fière de sa création.
Le visage de Zorin s’assombrit soudainement alors qu’il réalise que Bond sait à propos de ses origines.
Bond et Stacey échappent à l’incendie puis au capitaine de la police en camion de pompier (il n’y a pas la ligne « Dick Tracy » du capitaine). Dans le script, cette poursuite est beaucoup plus « minimaliste » (seulement quatre pages !), il n’y a notamment pas la partie où l’échelle se balance.
Par ailleurs, si Stacey dit dans le film : « C’est vrai ce que vous venez de dire, à propos des services secrets britanniques ? », il y avait à l’origine une ligne beaucoup plus maladroite (dont il reste tout de même une trace dans le film) :
– Stacey : Vous êtes vraiment James Bond ?
– Bond : Tu ferais mieux de le croire.
Pourquoi lui demande-t-elle cela ? Connait-elle un autre James Bond ou veut-elle savoir si c’est son vrai nom après Sinjin-Smythe et James Stock ? Elle lui pose la question comme s’il était un héros légendaire tel que Batman ou Superman. Deux lignes que l’on ne regrettera pas…
De même, à la fin les policiers Harris et Miller devaient répondre à leur capitaine :
– Capitaine : Harris, vous pouvez oublier cette promotion de de Sergent. Vous allez payer pour ce véhicule, cent biftons par mois sur ta paye.
Par dessus l’épaule du capitaine, Harris et Miller voient la voiture du capitaine se faire écraser par le contre-poids du pont.
– Harris : J’espère que vous portez une paire de chaussures confortable capitaine.
– Miller : Car il semble que vous allez rentrer à pied.
Après s’être enfui, Bond et Stacey se rendent à la mine où ils se font passer pour des mineurs. La plupart des séquences qui suivent sont très similaires au film, Zorin trahit May Day, Jenny Flex, Pan Ho, Conley et ses hommes ; May Day se sacrifie… En revanche il n’y a pas la scène où Zorin et Scarpine mitraillent les ouvriers à coup de Uzi, ni la blague avec le pêcheur qui est sur sa barque.
Le script indique que l’explosion secoue le dirigeable et que Zorin, Scarpine et Mortner doivent reprendre leurs esprits. Zorin enlève Stacey (celle-ci se retourne dans le script lorsque Bond lui dit « Derrière vous »), et Bond s’accroche à une amarre.
Elle est maintenant assise aux côtés de Mortner (Zorin va lui-même piloter le dirigeable) :
– Stacey : Zorin est fou, il va tous nous tuer !
– Mortner : Reste assise là et tais-toi.
Après que le dirigeable se soit crashé dans le Golden Gate Bridge, Stacey fonce vers la porte, Scarpine l’attrape et elle saisit un extincteur sur un mur pour l’assommer ; cela contraste avec le film où elle l’assomme par surprise.
Le grand final comporte aussi deux petites différences : si au premier abord Stacey reste sous le tuyau, elle remonte ensuite jusqu’au pilier. Quand Zorin tombe sur le pont plein de trafic (et non dans l’eau), Mortner est à la porte et sort une arme qu’il pointe vers Bond… soudain Stacey fend le ballon du dirigeable à l’aide d’une sorte de couteau/poignée d’urgence. Si vous faites un arrêt sur images sur le dirigeable du film, vous pouvez notamment lire une inscription de danger concernant cette « poignée » à côté de la porte de l’aéronef. Le dirigeable commence donc à se dégonfler et s’éloigner du pont avant de tomber dans la mer…
Pour terminer, dans le script ce n’est pas le général Gogol qui vient remettre l’ordre de Lénine à Bond dans le bureau de M, mais un ambassadeur des États-Unis qui vient lui remettre la Médaille d’Honneur.
Trivia (The James Bond Archives) :
- Beaucoup des différences avec le film que ce script contient se retrouvent dans l’adaptation du film en BD par Semic.
- Dans le premier scénario de Richard Maibaum daté du 16 octobre 1983, James Bond est envoyé via une torpille sur le rivage d’une ile (Grenade ou le Nicaragua) pour la séquence du prégénérique. Il doit y sauvé une jeune agent britannique retenue prisonnière à la suite d’un coup d’État. Le méchant qui veut détruire la Silicon Valley s’appelle Zorn et a non seulement une compagne créatrice de mode, Viola Havel, blonde, mais aussi un garde du corps amérindien du nom de Standing Bull. Zorn et Viola sont le fruit de manipulations génétiques menées par les docteurs Mengele et Aschenhaus en Amérique du Sud. Le contact de bond à San Francisco est l’agent chinois Ti Li et Bond rencontre une géologue nommée Bonnie Lissmon.
- Dans un second scénario, l’élevage de chevaux de Zorin ne se trouve pas encore en France, mais dans un ranch mexicain.
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Source : 007Forever et le script.
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