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James Bond au coeur des Relations Internationales – épisode 3

 Élisa Vera s’est un jour rendue compte qu’elle n’avait jamais vu un James Bond en entier. Décidant de rattraper son retard, le voyage qu’elle a pris l’a amenée à rédiger un grand article intitulé

On Her Majesty’s Secret Service : James Bond dans les Relations Internationales

Elle y aborde l’agent secret au milieu d’un monde conflictuel, les rapports des films aux pays et grandes puissances, et elle explore, dans cette dernières partie de sa chronique, les menaces que Bond affronte à travers les vilains de la saga.

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Pour terminer cette chronique sur l’agent 007 dans le monde des relations internationales, et après avoir parlé de la figure de l’espion, et des méchants qu’il affronte, penchons nous sur les thématiques, les menaces, les technologies habituellement au cœur des relations internationales, et comment James Bond se retrouve impliqué face à celles-ci !

La technologie spatiale

Un exemple de comment James Bond suit l’actualité des Relations Internationales est le film On ne vit que deux fois portant sur la thématique spatiale. Déjà en 1967, le film inclut une scène où a lieu une sortie extravéhiculaire (EVA en anglais). Ce fait est remarquable car la première expérience de ce type avait été réalisée deux ans auparavant par les soviétiques. Par conséquent, il s’agit d’un témoignage contemporain de la course à l’espace. Moonraker, réalisé en 1979 est fondé sur la même thématique spatiale, mais on peut considérer que son influence est plutôt la mode imposée par La Guerre des Etoiles (1977). Cependant ce film est révélateur pour des raisons différentes. Après L’espion qui m’aimait, où Bond fraternise avec son homologue russe, il se retrouve à travailler ici avec une agente de la CIA. Cette fois-ci, la menace est à la privatisation de l’espace, ainsi que l’utopie de créer une civilisation à partir de zéro. En effet, Drax, l’ennemi de cet opus, crée un Arche de Noé pour installer une nouvelle société en dehors de la planète, pendant qu’il détruit la vie humaine.

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Les diamants sont éternels (1971) peut être aussi être considéré comme un film qui explore la technologie spatiale. Par l’accumulation suspecte de diamants sud-africains par Blofeld, c’est une arme laser satellitaire dans l’espace qui menace le monde. L’idée sera reprise 30 ans plus tard dans Meurs un autre jour, avec un peu plus d’effets spéciaux. Avec plusieurs similitudes, GoldenEye aborde également la menace d’une arme spatiale datant de la Guerre Froide à base d’impulsions électromagnétiques capable d’annuler toute sorte de circuits électroniques.

Le trafic de drogues

Un autre problème global abordé dans les films est entamée en 1973 avec Vivre et laisser mourir où le trafic de drogue par Mr. Kananga constitue la menace du film. En effet, l’action du film (tout comme le Bond précédent, Les diamants sont éternels) se déplace aux Etats-Unis. Cette décision ne semble pas être aléatoire si on considère que le Président Nixon a lancé la guerre contre les drogues. En effet, en 1971, il déclare la « war on drugs » et l’identifie comme « l’ennemi public numéro 1 ». Quoique cette décision relève de la politique nationale interne, le film de James Bond sert pour montrer un tournant dans les mentalités après le psychédélisme et le courant hippie de la décennie précédente. De plus, il semblerait que Nixon ai été motivé à prendre ce type de mesures après un rapport montrant la croissante dépendance à la héroïne parmi les soldats américains au Vietnam un mois auparavant. Le sujet réapparaît également en 1981 avec Rien que pour vos yeux, avec un dealer d’héroïne en Grèce, membre du KGB. Les années 1980 seront d’ailleurs l’apogée de la cocaïne.

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En effet, en 1989, Permis de tuer a au centre de son scénario le narcotrafic entre les Etats-Unis et l’Amérique Latine. Ainsi, la Drug Enforcement Administration arrête Franz Sanchez, un baron de la drogue avec un reconnaissable accent colombien et qui, comme Pablo Escobar le fera en 1992, essaie de s’évader. Lorsqu’il tente de soudoyer les agents américains, l’un d’eux lui répond « You think you’re in some banana republic ? ». Il est intéressant de comparer la capacité de Sanchez à corrompre ce même agent avec l’influence des narcotrafiquants des années 1980 sur les forces policières : Escobar s’est fait construire sa propre prison à Medellín, La Catedral, qui comptait de nombreux luxes pour lui et ses associés. De plus, le film montre bien aussi comment les Etats-Unis refusent de l’extrader, alors que le pays, à de nombreuses reprises, a réussi à juger des narcotrafiquants étrangers.

Le film sert également pour montrer les rapports entre la drogue, la société et les conflits internes dans certains pays de l’Amérique Latine. Ainsi, la vente de la cocaïne a lieu à travers un télévangéliste associé à Sanchez. De même, le bras droit de Sanchez, a été expulsé des « Contras » au Nicaragua en raison de sa brutalité. Tuer n’est pas jouer, paru deux ans auparavant, abordait déjà le trafic de drogue comme intérêt dans un conflit armé. En Afghanistan, les moudjahidins vendent de l’opium pour financer leur lutte contre les Soviétiques, même si en l’occurrence, un leader communiste participe dans le trafic afin de financer l’armement dans la guerre. Une caractéristique assez intéressante est le fait que Kamran Khan, chef de la résistance moudjahidin dans le film a étudié à Oxford.

Les ressources naturelles

Parmi les questions qui surgissent comme nouvelles problématiques qui complexifient les relations internationales, il est intéressant de signaler la conscience croissante face aux ressources naturelles et énergétiques. Cet intérêt peut se manifester avec plus ou moins de clarté. Par exemple, dans L’espion qui m’aimait, le pétrole égyptien est mentionné dans une conversation informelle. En revanche, dans L’homme au pistolet d’or (1974), James Bond travaille sur une nouvelle énergie pouvant répondre à la crise énergétique liée à des panneaux solaires. En outre, au cours du même film, l’antagoniste affirme « Le charbon et le pétrole seront bientôt épuisés, l’uranium est trop dangereux, le contrôle géotermique trop cher ». Le plan de Scaramanga, et de l’industriel thaïlandais derrière lui, consistait à monopoliser l’énergie solaire et éventuellement obtenir de l’argent de la part de « cheikhs » pour ne pas commercialiser la source.

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Un quart de siècle plus tard, le pétrole reste, malgré la lucidité de L’homme au pistolet d’or un sujet d’actualité. Le monde ne suffit pas (1999) tourne exclusivement autour des oléoducs entre l’Asie Centrale et l’Europe Occidentale. A travers la destruction des oléoducs russes, l’antagoniste cherche à monopoliser de que le Royaume-Uni qualifie comme « Le pipeline sur lequel l’ouest compte pour approvisionner nos réserves ».

Ce même schéma réapparaît adapté au XXIe siècle avec Quantum of Solace (2008). James Bond découvre un complot contre le gouvernement bolivien afin de contrôler un désert. La CIA soutien le coup d’état pour des raisons pragmatiques, le responsable pour l’Amérique du Sud signale : « Nous ne n’arrêtons pas votre coup en Bolivie, et en échange, le nouveau gouvernement donne à l’Amérique les droits d’exploitation de tout pétrole que vous trouvez. », ce à quoi Dominic Greene, le leader du complot répond : « Venezuela, Brésil, maintenant la Bolivie, vous n’avez pas besoin d’un autre marxiste donnant les ressources nationales au peuple ?». La référence à la géopolitique de la région, qui comptait Hugo Chávez, Lula et Evo Morales comme leaders anti-impérialistes et gauchistes de la région, ne peut être plus évidente. L’intérêt initial du MI6 repose sur la même raison que la CIA, face aux protestations de M, le Ministre des affaires étrangères décrit fidèlement la gravité de la question énergétique : « Le monde manque de pétrole M. Les russes ne collaborent pas, les américains et les chinois se partagent ce qu’il reste ».

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Cependant, ce qui est particulièrement significatif est le basculement de la question du pétrole comme ressource la plus convoitée vers l’eau. Tout en contrôlant la plupart des ressources hydriques du pays, l’organisation Quantum vise à monopoliser l’approvisionnement d’eau en Bolivie, ce qui lui donne la prérogative de fixer le prix. Un autre aspect intéressant est la couverture du complot sous une entité écologique sensibilisée par le changement climatique jusqu’au point de remarque que « Depuis 1945, 17% de la surface forestière de la planète a été irréversiblement dégradée ».

Outre l’inquiétude croissante envers le changement climatique, Meurs un autre jour (2002) explore aussi la possibilité de sources d’énergie alternatives. Le méchant, Gustav Graves offre au monde une source de chaleur et de lumière grâce à un satellite construit avec des diamants, mais qui peut être également comme une arme laser. Comme on l’a déjà observé, cette même idée avait déjà été utilisée en 1971, dans Les diamants sont éternels, mais à l’époque, elle ne présentait pas le satellite comme un instrument philanthropique. De même, le laser est utilisé pour détruire le bloc glace où se trouve James Bond, ce qui montre des images de la banquise qui s’effrondre et provoque un tsunami. Gustav Graves profite pour commenter : « Le réchauffement climatique… un tragédie ».

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Les médias et les technologies de l’information

Dangereusement Vôtre (1985) est le premier film de James Bond à être conscient de la puissance informatique dans les enjeux planétaires. Même si à l’époque spatiale la course aux technologies acquiert déjà un poids sans précédents, l’objet dans le film est spécifiquement une microprocesseurs. Encore à l’époque de la Guerre Froide, Dangereusement Vôtre relie le domaine nucléaire à l’informatique : la menace se déplace de la guerre à la dépendance technologique. Ainsi, le plan que James Bond doit éviter est la destruction de Silicon Valley – considéré la source de 80% du marché mondiale des microprocesseurs -, pour laisser la place à un monopole de la production informatique. Cette destruction prévue par Zorin, cachée comme une catastrophe naturelle sous forme d’un tremblement de terre, serait causée par l’explosion d’une bombe nucléaire souterraine. Cette précision mérite d’attirer l’attention, car un an plus tard, le désastre nucléaire de Tchernobyl intègre, de façon tristement fidèle les conditions d’accident nucléaire et tragédie humaine. Une caractéristique supplémentaire intégrée dans ce film est la notion d’espionnage industriel et inter-étatique. L’URSS déclare qu’elle n’a aucune envie de voir disparaître le principal centre d’innovation technologique américaine, car « Que serait la recherche russe sans la Silicon Valley ? ».

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L’importance croissante de l’informatique dans les rapports internationaux est exprimée dix ans plus tard dans GoldenEye (1995), lorsque la Banque d’Angleterre est attaquée virtuellement par le méchant Alec Trevelyan qui s’infiltre et transfère l’argent de la Banque pour son propre bénéfice. De plus la portée de GoldenEye (1995) et son impact sur les circuits électronique peut être comparable à la crainte produite par le passage informatique à l’an 2000.

Cependant, il faudra attendre deux ans pour que le sujet des nouvelles technologies de l’information et de la communication prenne le rôle principal dans un film de l’agent 007. Ainsi, Demain ne meut jamais (1997) montre l’association entre l’inventeur du techno-terrorisme et un magnat des communications. GoldenEye a ébauché le poids des médias dans l’intelligence, lorsque M commente, à propos de la CIA « A la différence des américains, nous préferons ne pas apprendre les mauvaises nouvelles par CNN », son pouvoir devient omniprésent à travers Carver, décrit comme un « Magnat des Médiat, capable de faire sombrer un gouvernement avec un simple reportage. ». En effet, Carver ordonne le chantage du président des Etats-Unis avec des photos prises avec sa maîtresse (juste un an avant le scandale Clinton-Lewinsky). Non seulement il existe une nouvelle conscience sur l’importance des TIC, selon les mots de Carver « Les mots sont les nouvelles armes, les satellites la nouvelle artillerie », mais l’opinion publique est reconnue comme un acteur à part entière des relations internationales, qui influence les responsables politiques sous pression parce que « La presse réclame déjà du sang ».

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De plus, Carver, a beau convoiter l’exclusivité des droits de diffusion en Chine pour une durée de 100 ans, ce but ne l’empêche pas d’investir dans l’informatique ; en distribuant un software plein de virus, qui oblige les utilisateurs à devoir l’actualiser pendant plusieurs années. Un exemple récent de l’influence des TIC dans la diplomatie et les relations internationales peut se trouver dans Casino Royale. En effet, M blâme James Bond d’être apparu dans la presse international à travers une vidéo qui le montre confronter les gardes de l’Ambassade du Nambutu – pays par ailleurs aussi fictif qu’Isthmus dans Permis de tuer – et de tuer quelqu’un à l’intérieur. L’expression de M est particulièrement intéressante pour son pragmatisme et son approche réaliste : « Vous être entrés par effraction dans une Ambassade, vous avez violez la seule règle absolument inviolable des relations internationales et pour quoi ?  […] Ils n’en ont rien à foutre de ce que nous faisons à part si l’on se trouve photographié en train de le faire ».

Un thématique liée aux nouvelles technologies qui mériterait possiblement de devenir un sujet à part entière est le rôle de la biologie de la génétique dans les questions globales. L’ennemi de James Bond dans Dangereusement Vôtre est le résultat des expérimentations nazies pendant la Seconde Guerre Mondiale – dont les résultats ne sont visibles que 40 ans plus tard -, sujet qui a été repris dans Meurs un autre jour (2002), avec la possibilité de remplacer l’ADN humain pour changer d’identité.

La Mondialisation : une nouvelle forme de menace

Une problématique qui gagne en importance et en ampleur de manière exponentielle à partir des années 1990, est le processus de la mondialisation, dont les conséquences deviennent de plus en plus visibles.

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De cette manière, aussi bien Le monde ne suffit pas que Casino Royale illustrent la portée internationale des conflits internes. Par exemple, dans Le monde ne suffit pas, la scène où James Bond rencontre l’héritière de l’empire pétrolier King, montre également une dispute entre les constructeurs de l’oléoduc et la population locale, qui essaie à tout prix de sauver une église de la destruction. Elektra King, après avoir résolu la dispute en faveur du prêtre local, se tourne vers Bond et lui explique que « Le nouveau pipeline garantira notre futur. Ce serait un crime de détruire ce qu’il nous reste de notre passé». Cette conscience par rapport à l’importance de l’héritage et de l’histoire face aux dynamiques contemporaines représente une nouveauté dans les films. Dans le cas de Casino Royale, l’action initiale a lieu en Ouganda, lorsque l’antagoniste, Le Chiffre offre ses services banquiers et financiers à un leader du conflit. Certes, déjà Tuer n’est pas jouer utilisait le conflit en Afghanistan et montrait l’influence des puissances externes, mais la nouveauté apparaît dans la privatisation et à l’activité clandestine internationale de ces conflits comme objet de préoccupation du MI6.

Étroitement lié à cette réalité, un nouvel élément décisif émerge dans les films. Timidement, Permis de tuer fait référence à l’intention du narcotrafiquant Sanchez d’acheter des missiles pour abattre les avions de la DEA si le département tente de l’arrêter. À l’inverse, Demain ne meurt jamais aborde clairement le sujet avec une vente d’armes à des organisations terroristes. Outre l’activité criminelle à des fins terroristes, le contexte pose également la question de connaître le destin de l’armement et de la technologie soviétique après la fin de la Guerre Froide. Ce sujet apparaît plus régulièrement dans la période actuelle de Daniel Craig. Ainsi, Casino Royale intègre les attentats du 11 Septembre dans le cadre de la spéculation avec le cours des compagnies aériennes. De la même manière, Skyfall va plus loin dans l’approche au terrorisme vers le danger du cyberterrorisme, en faisant prononcer à l’un des personnages« C’est impressionnant la panique qu’il peut provoquer avec un simple ordinateur ».

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Un autre domaine affecté par la mondialisation qui atteint directement les activités de l’agent 007 est le rôle des services d’intelligence au XXIe siècle. En effet, Skyfall montre non seulement la trahison au sein même du MI6 – déjà apparue en GoldenEye avec le personnage d’Alec Trevelyan – mais l’anachronisme que l’espionnage représente pour la classe politique britannique et pour l’opinion publique. Par exemple, l’antagoniste accuse James Bond, car selon lui « Vous vivez aussi dans une ruine. Vous n’en êtes juste pas encore conscient ». Ce même avis est partagé par la Ministre chargée d’enquêter M pour sa gestion de la crise des identités d’agents de l’OTAN. Alors que la ministre l’accuse de « continuer à prétendre que nous vivons toujours à l’âge d’or de l’espionnage où seul les ressources humaines étaient les moyens à disposition ». Si cette perspective est assez représentative de la vision actuelle de la diplomatie, la réponse de M est fort révélatrice des nouveaux enjeux auxquels font face les Etats :

Je suis inquiète parce que nos ennemis ne sont plus connus. Il n’existe pas sur une carte, ce ne sont pas des nations. Ce sont des individus. Regardez autour de vous : de qui avez vous peur ? Pouvez vous voir un uniforme, un drapeau ? Non, notre monde n’est pas plus transparent, il est plus opaque ! Dans l’ombre, c’est là que nous devons mener la bataille !

Ainsi, les films de James Bond sont un témoignage de plus de 50 ans de l’espionnage, ainsi que de la diplomatie et des relations internationales à travers un personnage charismatique et mondialement connu. Si les films représentent une vision générale et plus ou moins vraisemblable de la géopolitique de la part de l’Occident, leur évolution a garantie la suvie des films, en en faisant des thriller toujours d’actualité.

Nous ne sommes plus cette force, qui dans les vieux jours remuait ciel et terre
Ce que nous sommes, nous le restons
Un caractère constant de nos cœurs héroïques,
rendus faibles par le temps et le destin,
mais fort en volonté, de persévérer, de chercher, de trouver
et de ne jamais renoncer.

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Quand M cite Tennyson, c’est afin d’exprimer une certaine nostalgie des services d’intelligence – il serait même concevable d’exporter cette image à l’ensemble du Royaume-Uni, voire de l’Europe, chaque film a, dans une mesure variable, réussi à intégrer ses personnages d’actualité avec les caractéristiques propres des films d’action et aussi le contexte de son époque.

Par conséquent, le fondement des films de James Bond est de recréer pour le public non seulement un monde de fantaisie, comblé d’exotisme, de luxe et de désir, mais aussi un théâtre familier où le spectateur retrouve des personnages et des situations qui lui sont familiers. L’importance des films repose, essentiellement dans le fait d’imaginer, à juste titre, que les prochaines missions de Bond incluront des thématiques comme la crise financière ou les risques sanitaires globaux.

Merci à Élisa Vera pour avoir partager avec nous cette analyse !
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