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Aston Martin : voiture de prise de fonction

Dernière partie sur l’Aston Martin : comment la voiture introduit l’homme et le film

astons
Dans cette dernière partie de l’article, je vais aborder la façon dont est utilisée l’Aston dans l’intrigue. On a vu qu’elle assurait différentes fonctions pour renforcer l’univers 007, et qu’elle était étroitement liée à Bond. Mais ne serait-elle pas même plus liée à Bond que les acteurs qui incarnent l’agent secret ? Je m’explique : malgré ses changements de gamme (DB5, V8-Vantage, Vanquish, DBS...), l’Aston est fermement établie comme la voiture de Bond dans l’imaginaire populaire. Les acteurs eux, mettent du temps avant de s’imposer dans le rôle. Jouer sur les codes de la saga à travers la façon de présenter l’Aston va être une façon d’introduire l’acteur, et sa façon de jouer le rôle : rétrospective !

De Goldfinger à Lazenby

Je ne reviens pas sur la rencontre entre Sean Connery et la DB5. Mais on peut quand même constater que l’attente du public était si forte que les producteurs se sont efforcés de la faire revenir dans Thunderball. Ainsi, c’est une DB5 un peu fatiguée qui revient en prégénérique, et dans laquelle Bond trouve refuge, c’est Retour explosif pour rentrer dans le filmégalement elle qui lance le thème du film en projetant l’eau qui inaugurera le générique, et sera la thématique récurrente du film.
Comment introduire le transparent Georges Lazenby au charisme si peu convaincant ? Et bien, en ne nous le présentant pas directement, et en laissant l’Aston le faire. La DBS, la cigarette, les anciens gadgets, M, Q et Monneypenny… Tout l’arsenal bondien déployé nous fait donc penser d’abord à Bond, et à la façon dont il manie sa voiture, plutôt que de nous faire nous intéresser à son double menton. On est donc bien en train de penser à Bond quand Lazenby sort enfin de la voiture pour se jeter à l’eau et dans l’action du 6e James Bond.

Moore : une longue absence

Le fait que Connery ne réutilise pas l’Aston à son retour dans les Diamants sont éternels montre que les producteurs essaient d’évoluer vers une nouvelle forme de Bond, ou alors tentent de faire oublier que Sean devient plus vieux que la vieille Aston qui elle, n’a pas pris une ride. Peut-on également imaginer Roger Moore au volant de l’Aston ? Probablement pas. Au contraire de l’acteur, cette voiture a du caractère, est robuste, virile et fortement associée aux folles courses-poursuites de l’ère Connery. La démarcation opérée par Roger Moore va donc s’incarner vers les Lotus : moins élégantes mais plus aptes à la vitesse, flashys et kitshs dans la plupart des cas, mais somme toute moins viriles.

Dalton : un retour mesuré

retourmodereIl faut donc attendre Timothy Dalton pour le retour de l’Aston. Cette fois-ci, pas question d’introduire l’acteur gallois directement par la voiture. La production a décidé de donner de la profondeur et du sérieux à 007, et aussi de le rendre plus humain. Pour cela, il doit pouvoir exister en dehors de la voiture, pour ses qualités propres ! Mais il faut aussi satisfaire le retour affiché vers les romans de Fleming ! Et pour cela, rien de tel que de rappeler les bonnes vieilles valeurs.
On fait alors reprendre du service à l’Aston, mais 007 s’en sert avant tout comme véhicule utilitaire pour ses déplacements (au QG du MI6, pour se déplacer dans Bratislava...). Ce n’est qu’une fois qu’on est rentré dans l’intrigue elle même qu’on va pouvoir sortir la grosse artillerie : l’Aston et tous ses gadgets qui avaient disparu depuis longtemps. Là encore, le véhicule est mise au service de la crédibilité du personnage : Bond ne lui est pas soumis, il ne l’utilise pas à outrance, la manie parfaitement, ironise à son sujet, et n’a aucun scrupule à la faire exploser.

Brosnan : le « vintage » indémodable

Quand Brosnan arrive, c’est un effet vintage qui est recherché : l’URSS est tombée, il est temps de prouver que Bond peut s’adapter à l’époque contemporaine avec les grosses aventures pleines d’explosions. Mais cela, sans tomber dans l’américanisation trop forte ! C’est pourquoi on va essayer de montrer que Bond est moderne, mais garde un pied dans la nostalgie de la vieille Angleterre, de sa classe et de son charme.
La période Brosnan va donc être caractérisée par cette hésitation entre héritage bondien : l’Aston, et le nouveau paysage technologique : la BMW. Ses aventures se feront donc majoritairement dans les voitures allemandes, sans pour autant dédaigner faire un tour dans sa vieille DB5 : Bond montre même qu’il est toujours aussi à l’aise avec son véhicule, et que sa vieille relique de la guerre froide peut encore battre les Ferrari flambant neuves.
L'aston reste furtive dans deux filmsOn revoit furtivement l’Aston par la suite, mais strictement sur le sol anglais dans Demain ne meurt jamais et le Monde ne suffit pas. Mais on a beau faire, la BMW n’arrive pas à prendre la place de cette dernière. C’est pourquoi, après avoir été exclu du service, emprisonné, trahi, dénigré au début de Meurs un autre jour, Bond rentrera finalement au bercail. Quelle meilleure façon de revenir au sein du MI6 que de se faire offrir une nouvelle Vanquish flambant neuve qui réapparaît magiquement après 7 ans de non-utilisation. L’Aston Martin va d’ailleurs servir au côté anniversaire du film, en faisant revenir le siège éjectable. Elle fournit pour l’occasion une confrontation explosive à l’étranger, ou deux marques anglaises s’affrontent sur la glace.

Craig : tradition et rénovation

On arrive finalement à Casino Royale. Les revendications  à s’inscrire dans la lignée sont bien visibles, puisque Bond conduira pas moins de deux Aston dans le film. La première renoue avec la tradition : le chevalier James Bond gagne des lettres de noblesses en combattant un ennemi. il gagne en récompense la voiture et la femme de l’ennemi. Et pas n’importe laquelle, une DB5 comme on n’en fait plus (vous ne pensiez pas que je parlais de la femme tout de même ?).
La DBS va aussi servir à faire rentrer Craig dans la peau de Bond : c’est à l’intérieur de l’habitacle que Bond reçoit son nouveau Walther, c’est là qu’il y est sauvé et guéri, mais c’est aussi à son volant qu’il effectue son plus bel accident de voiture (signe que Bond n’est pas encore prêt pour être définitivement 007 ?)
abimeeDans Quantum of Solace enfin, la DBS se mettra aussi au diapason du film : dans celui-ci, Bond assure niveau action, mais est assez égratigné au cours de sa course poursuite : il en sera de même pour l’Aston. Le film commence d’ailleurs par jouer sur l’identification de Bond à travers l’Aston Martin.

On voit d’ailleurs que les fonctions sont toujours présentes : Bond a toujours la classe, sort toujours victorieux, fait des prouesses inattendues au volant. Même si tout autour, les aventures explosent et Bond évolue, l’Aston Martin reste une valeur sûre et bien utilisée.

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