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Météo bondienne

Tentative d’explication d’un micro-climat qui empêche la pluie de tomber dans les films de Bond… mais pas toujours.

météo
Il est des détails extrêmement futiles, mais sur lesquels on peut tout de même disserter. Car lorsqu’on veut s’intéresser à James Bond, on peut aussi parler… de la pluie est du beau temps. Dans le cas qui nous occupe, ce sera plutôt du beau temps.
frwlEn effet, l’univers bondien se caractérise par une météo qui, loin d’être capricieuse, nous offre un beau temps quasi-permanent. Cela participe au soucis d’exotisme des films. Les destinations que Bond fréquente doivent faire rêver au maximum, même s’il s’agit d’endroits quelconques (ce qui est rare). Si les romans de Flemings étaient beaucoup plus soucieux du temps, Bond ne se sert pas de la météo, même pour caractériser un paysage ou un ennemi. Les ennemis, en tant qu’alter-ego de Bond, du coté du mal, bénéficient des mêmes conditions météorologiques sans être discriminés par des orages et des éclairs : Stromberg a un calme plat autour d’Atlantis, Blofeld bénéficie d’un soleil éclatant sur des neiges éternelles, et le climat d’Islande est particulièrement favorable au palais de Graves. Cela va jusqu’aux passages à Londres qui sont toujours ensoleillés lorsque Bond se présente au rapport ou fait du bateau sur la Tamise.
Mais tout comme la météo, c’est quand le temps est moins agréable qu’on le remarque, et qu’on peut alors se demander pourquoi, dans ce monde chaleureux où évolue Bond, des intempéries viennent assombrir la pellicule.

Nuages

goldeneyeDans les Bond, les nuages vont êtres synonymes de secret, de camouflage ou plus généralement associés à l’espionnage. Tous les ennemis sont cachés, mais leurs repères sont toujours extraordinaires et bien implantés, car la mégalomanie des ennemis aspire au beau temps. Les nuages sont donc réservés à ces endroits hostiles et discrets, où les sous-fifres cachent leurs secrets. À cet égard, l’Europe de l’Est et la Russie seront spécifiquement dissimulés sous les nuages. Dans les rues de Bratislava dans Tuer n’est pas jouer, ou celles de Saint-Pétersbourg dans Goldeneye, la grisaille domine pour rappeler l’étouffement du régime qui s’y est appliqué, et s’oppose à Bond. À l’inverse, le Monténégro qui faisait parti de cet ensemble va devenir un cadre exceptionnel à partir du moment ou les joueurs capitalistes vont occuper des chambres de luxe, alors que l’Allemagne de l’ouest moderne, semble être considérée encore trop proche de l’URSS pour avoir le droit à une éclaircie dans Octopussy. Munich et ses secrets bancaires ont droit à un temps d’averse (dans les services secrets de sa majesté), et la rencontre de Bond et Osato se fait sous un ciel gris. Il va de soit que la Corée du Nord, communiste, secrète et peu touristique sera plongée dans le brouillard.

Sécheresse

Là encore, cette incommodation est utilisée dans un but spécifique. Le soleil ne semble pas brûler lorsque Bond et l’agent triple X traversent le désert égyptien, tant le cadre est splendide. Il en va de même pour les déserts afghans qui semblent presque hospitaliers et pittoresque. En revanche, les décors boliviens sont beaucoup plus secs et hostiles, reflétant en quelque sorte l’humeur de Bond dans Quantum of Solace. La même impression se dégage d’Haïti, qui malgré la mer reste une destination plutôt sêche. On peut d’ailleurs s’intéresser, dans Casino Royale, à la façon dont sont différenciés les Bahamas et Madagascar (alors que le film a été filmé exclusivement aux Bahamas). Afin de caractériser le pays africain, naturellement plus désertique dans l’esprit du spectateur, il a suffit lors du montage de jaunir les décors.

Pluie

pluieSi James Bond n’est pas né de la dernière pluie, la pluie est née du dernier James Bond. En effet, à la liste des innovations de Casino Royale, il faut y ajouter l’introduction de la pluie, et cela à deux reprises. Tout d’abord, au moment de la présentation de Mr White en Ouganda : c’est une averse qui révèle ce personnage, naturellement fourbe, associé au cliché « sauvage » de l’Afrique, où se terre le révolutionnaire Obanno. À noter que l’arrivée de Le Chiffre, personnage étiqueté  « occidental » suffira à faire cesser les chutes d’eau. La seconde averse sera présente au moment de la « récupération » de Bond à l’hôpital. Plutôt que de réserver les intempéries pour pleurer la mort de Vesper, ce sera une ondée presque agréable qui servira à rincer Bond des tourments et sévices subits au Monténégro, et où naîtra l’amour fou entre les deux agents de sa majesté.
londresQuantum of Solace reprend cette idée de la pluie pour caractériser des humeurs, en rendant à Londres son caractère pluvieux. Pour accompagner les premiers échecs du MI6, la capitale britannique semble se mettre au diapason de l’ambiance triste de M.

Neige

Au contraire des nuages, de la pluie et de la sécheresse, la neige ne fait pas vraiment parti des éléments servant à caractériser des paysages ou des scènes d’actions. Elle va plutôt être utilisée pour accorder un refuge à Bond. La tempête de neige permet en même temps d’isoler Bond et les personnages du reste du monde, pour leur permettre de se poser et se reposer en face à face. Ce sera le cas dans OHMSS où 007 et Tracy se retrouvent enfin ensemble, et pour le dénouement de Quantum of Solace, où la neige « enterre » les amours de Bond.
Reste à savoir si la neige et la pluie seront réservées à ces occasions spéciales, ou si Bond 23 banalisera cette météo plus capricieuse. On guettera le ciel pour vous en informer 😉
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Commenter

  • Bien observé, comme toujours.
    C’est amusant, parce que Fleming, effectivement, montrait le mauvais temps de Londres, par exemple au début de Docteur No, où « M » est plus maussade que jamais. Une des raisons pour lesquelles l’écrivain fait construire sa maison en Jamaïque est qu’il ne veut plus vivre les hivers anglais.
    Là comme ailleurs, le cinéma a transformé le personnage et l’esprit. Tes observations météorologiques soulignent le côté « carte postale » que, parfois (je veux dire : dans les années 60), on a pu reprocher aux films.

  • Merci pour toutes ces prévisions !^^
    Le côté « carte postale » permet de transporter le spectateur sur un lieu où il y a grand chance qu’il n’y soit jamais allé mais qu’il croit connaître par ses clichés, des idées reçues.
    En effet, il n’a jamais plu dans un James Bond avant CR et QOS.

  • Le côté « carte postale » a été un peu reproché au début (pas par moi). Bien sûr, ça permet de faire voyager le spectateur. Encore qu’on pourrait évidemment ajouter qu’on ne montre que ce qu’on veut bien montrer et que le « hors-champ », comme toujours, est ignoré. Et puis, petit à petit, tout le monde a accepté de rêver devant ça, justement.

  • Ce qui est intéressant à voir, c’est que même avec cette météo « réaliste », les destinations continuent d’être attirante : Miami, Londres, Bolivie… La façon dont sont filmés les décors restent beaux et exotiques !!!

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