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Malédiction bondienne

Le rôle de James Bond ne colle-t-il pas à la peau des acteurs ? Daniel Craig arrivera-t-il à s’en détacher ?

Daniel Craig n’est pas le premier à être victime de la malédiction bondienne. Tout les acteurs ayant incarné le célèbre agent ont eu du mal à survivre à leur personnage. Car il faut le dire : le rôle de James Bond colle à la peau de celui qui endosse le smoking.


Un rôle envahissant

Souvent, les interprètes de 007 arrivent sous les yeux du grand public qui découvrent l’acteur, en même temps qu’ils découvrent le nouveau Bond. Difficile alors, quand on a fait irruption dans la vie de millions de personnes comme « le gars qui fait James bond » de prouver qu’on a existé avant, et qu’on peut se diversifier dans d’autres rôles après.


 Ce n’est pas non plus une règle générale. Roger Moore était bien connu avant de prendre la place de Sean Connery, à travers Amicalement Votre et le Saint. C’est d’ailleurs une continuation puisque Roger Moore a importé une partie des attitudes des héros de ces séries, dans le personnage de Bond. Ensuite, les autres acteurs ont réussi pour la plupart, à revenir au cinéma sous une autre forme. Sean Connery a d’ailleurs été le plus efficace, puisqu’il a attendu de bien vieillir, pour refaire son entrée théâtrale dans des rôles de vieux sympathiques. Il a ainsi réussi a survivre à une période Bond, avant de se réincarner dans les Incorruptibles et les autres blockbusters où il impose une classe différente de celle de 007. Le résultat est maintenant sans égal vu le très bon niveau de ses dernières interprétations (sauf exceptions…).


Pierce Brosnan également a eu du mal a sortir du smoking bondien. Sa classe sans égal a, en quelque sorte, « icônifié » l’agent secret, et il est dur de ne pas voir en lui le Bond de Goldeneye, quand on le voit dans les autres films. Le récent Mamma Mia ! montre à quel point il lui est difficile de lâcher cette classe bondienne qu’il avait si bien assimilée. Il a pourtant essayé de rompre avec l’agent secret. Tout d’abord avec Le tailleur de Panama, où son rôle d’espion se situe aux antipodes de celui de 007, puis avec des films comme Le Matador, où il essaye de faire l’opposé de l’agent raffiné qu’il était.


Un potentiel pour se tenir à distance

Daniel Craig lui, a beaucoup d’avantages par rapport à ses prédécesseurs. Tout d’abord, D.C. est réellement un acteur professionnel, qui s’est tourné très tôt vers le cinéma (et peu dans des séries comme Moore ou du théatre comme Dalton). Son impressionnante filmographie, peu connue du grand public, lui a conféré un statut dans le cinéma d’auteur. Bien avant d’incarner Bond, il était reconnu pour sa capacité à composer des rôles complexes, en dépit de sa carrure athlétique, et également une aisance dans les blockbusters (même s’il s’agit de Tomb Raider).


Ensuite, Daniel Craig a pour l’instant orienté le personnage de Bond dans une personnalité moins fixe que les anciens Bond ne l’étaient. En effet, il est plus facile de se détacher du personnage, si celui-ci est moins ancré dans l’imaginaire collectif. En deux films, le Bond de Craig évolue, mais sans atteindre un comportement fixe. Ainsi, on ne peut pas lui reprocher de n’être capable de jouer que le rôle de James Bond, puisque celui-ci n’a pas, en ce qui le concerne, de répertoire posé définitivement.


Enfin, le professionnalisme de l’acteur britannique l’a poussé dès le début à ne pas s’engager directement (il avait au départ signé pour 3 James Bond). De plus, il s’est réservé le droit, par rapport à la production, de tourner d’autres films.


D.C. vs J.B.

Cependant, sa prestation dans la saga l’a lié de manière centrale dans nombres d’esprits comme James Bond (quoiqu’on pense de la façon dont il joue). C’est pourquoi on peut voir que Daniel Craig essaie déjà de prendre ses distances par rapport au rôle. Quoi de mieux pour cela que de se diversifier un maximum devant le public pour lui montrer l’étendue de ses compétences.


Hélas, on ne peut pas dire que ce soit toujours efficace. Une première façon de s’éloigner du rôle a consisté pour lui, à profiter de l’ouverture sur les grosses productions que lui conférait le rôle. Le but était sans doute de prouver ses compétences dans des registres très différents offerts par les grosses productions, devant le public le plus large possible. Il a ainsi tourné dans Invasion, La croisée des mondes, et actuellement dans Les insurgés. Les critiques ont presque à chaque fois salué unanimement ses capacités d’acteur, et cela particulièrement dans Les insurgés. On assiste à une reconnaissance des média qui tout en voyant physiquement Bond, assistent à l’action d’un autre personnage bien composé.


Manque de chance pour lui, Daniel Craig a fait les mauvais paris. Non pas qu’il ne soit pas au point pour les rôles, mais les grosses productions dans lesquelles il a tourné depuis Casino Royale se sont soldées par des échecs : Invasion avec Nicole Kidman, a fait un flop monumentae au box-office, doublé de critiques tièdes sur l’aspect du film. Cela a aussi été le cas de La croisée des mondes, film sans ambition filmographique, qui, à part regrouper un casting de rêve et des effets spéciaux étoilés, n’a drainé que peu de spectateurs, en créant un film illustratif et sans profondeur (Dommage car Daniel Craig s’y révélait admirablement bourru et mystérieux). Enfin, le cas des Insurgés est encore trop récent pour voir sa performance en terme de spectateurs. Mais les critiques s’accordent à dire que, en dépit de la composition des personnages, le film rate sa cible (de la part du réalisateur de Blood Diamond, ont pouvait évidemment s’y attendre). Apparemment (je ne l’ai pas vu), le film ne serait qu’un enchaînement de beaux discours sur l’héroïsme, et d’action inégales, alors que l’histoire aurait mérité plus de réflexion. Difficile alors, même pour Daniel Craig / James Bond et les acteurs, de rattraper un film trop porté sur Hollywood et à la réalisation plate.


Bond contre l’éclectisme ?

Cela me désole de ne pas voir le film où Daniel Craig se décortique, être plus reconnu. Mais quand un film est mauvais… Cependant, depuis Casino Royale, Daniel Craig a aussi tourné des film à petits budgets, qui ont le mérite d’exister ! Scandaleusement célèbre a été salué par les critiques, et il semblerait que D.C. y soit très convaincant. Un autre film est sorti en catimini en 2008, mais le public y est resté sourd. Il s’agit de Flashbacks of a fool, où un acteur célèbre et vaniteux (Craig of course), qui voit sa carrière ralentir après le passage de la quarantaine, revient sur ses souvenirs d’enfance. La bande annonce est alléchante, mais le peu de succès rencontré aux USA a fait qu’il n’est même pas sûr qu’il sorte un jour en France.


Pourtant, comment ne pas y voir un échos par l’acteur à l’excitation bondienne du moment, qui le propulse sous les projecteurs. Daniel Craig se débat donc pour ne pas s’attacher définitivement à la silhouette de 007, mais manque son objectif faute de succès en salle, ou de qualité du film. C’est pour cela que je n’irai pas voir Les insurgés, préférant me réserver pour les bons films avec cet acteur fantastique, quitte à revoir ses anciennes performances, où à attendre celles à venir : Les mémoires d’Adrien (très bon potentiel que j’attends avec impatience), et « I, Lucifer » qui peut être intéressant.


Et de toute façon, il y a encore quelques James Bond annoncés avec Daniel Craig, ce qui réserve du plaisir en perspective aux fans !!!


Voir la Bande annonce de Flashbacks of a fool

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