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Eva Green : Interview lors de la promo de Casino Royale

Eva Green

Une fois n’est pas coutume, nous repartons dans le passé avec une interview de la ravissante Eva Green (Vesper Lynd) parue dans le magazine Ciné Télé Revue à l’occasion de la sortie de Casino Royale (2006).


INTERVIEW : FRANK ROUSSEAU

C’est Eva Green, 26 printemps, fille de Malène Jobert, qui aura finalement été choisie pour bécoter en (quasi) exclusivité Daniel Craig, le nouveau 007 au service de Sa Gracieuse majesté, et ce depuis l’éviction de Pierce Brosnan, jugé trop vieux, paraît-il, par les ayants droit de la pétaradante franchise…En attendant, sacrée promo pour l’héroïne d’Innocents, de Bertolucci !
En misant sur le double zero seven dans cette version de Casino Royale moins tartignole que celle de la période Peter Sellers-David Niven, la belle devrait, en effet, non seulement entrer dans le panthéon des girls allongées par le sémillant espion, mais en prime voir sa carrière faire un gros… »bond » en avant dans les mois à venir.

Qu’est-ce qui vous a plu dans le rôle de Vesper Lynd ?
Ce n’est pas une fille facile à décrypter, une énième nénette tout juste bonne à tomber en pâmoison dans les bras du héros de service. Soyons clair, si la production m’avait uniquement demandé demandé de jouer la poulette en bikini qui ramène ses cheveux en arrière au ralentit en sortant de l’eau, j’aurais décliné l’offre. Je ne me voyais pas non plus avoir des dialogues se résumant à des « Oh oui, James ! Encore ! C’est si bon ! »…Certes Vesper est sexy, attirante, mais elle ne sonne pas creux.

Dans Casino Royale, c’est une femme forte. Une fille qui n’est pas dépourvue de matière grise.
Ce qui m’a plu également dans ce film, ce sont les différentes facettes de Vesper. Elle est imprévisible, insaisissable. Elle peut être tour à tour cassante et désarmante, accessible et touchante, réfrigérante et entreprenante…

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« Ce n’est pas parce que l’on est sexuellement désirable qu’il faut vous prendre pour une demeurée ! »

C’est la première fois que Bond est aussi amoureux…
Oui, notre traditionnelle brute, véritable concentré de virilité, se montre très attentionnée, très romantique, très douce à l’égard de Vesper. Ça nous change. Nous qui, d’ordinaire, étions des mets consommés et jetés aussi sec par OO7 ! Dans ce film, je lui brise le coeur, le pousse à exposer ses failles, à exprimer ses doutes et, par conséquent, dévoiler son humanité.

Daniel Craig est un Bond crédible à vos yeux ?
Et comment ! Il l’est d’autant plus qu’il incarne un espion faillible, non pas dans sa mission, mais dans ses rapports amoureux. J’ai toujours été, en outre, une grande admiratrice de Daniel. Il dégage quelque chose d’animal. Il y a surtout chez lui un côté mystérieux, insondable. Les femmes s’extasient beaucoup sur ses yeux bleus, sa mâchoire carrée et ses épaules bien bâties, mais moi, ce que j’apprécie surtout chez lui, c’est son sens de l’humour. Un humour qui tue !

C’est le genre de mec qui vous ferait chavirer si vous le rencontriez dans la vrai vie ?
Probablement. Je préfère néanmoins les hommes encore plus introvertis. Vous savez, ceux que vous devez quasiment cuisiner pour qu’ils sortent un mot. Je ne suis pas contre une bonne dose d’humilité, de discrétion et de féminité, non plus…

Vous pourriez vous mettre en ménage avec un agent secret ?
Ouais, s’il me dit où il va ! (Rires.) Je me fiche du pedigree et des états de service. Je peux très bien vibrer pour un homme venant de la Lune ou du trottoir d’en face. Ce qui est vital pour moi, c’est la capacité à me faire rire et à m’émouvoir.

Et vous reconnaissez avoir des points commun avec Vesper ?
Je peux, comme elle, être très distante, très mutine aussi. Par contre, il y a une qualité que Vesper a et que j’aimerais bien avoir : lorsqu’elle est en face d’un homme, elle est beaucoup plus éloquente que moi, beaucoup moins inhibée. Les gens pensent que je suis mystérieuse. En fait, c’est plus simple que ça, je suis quelqu’un de très timide, de très réservé !

Seriez-vous encore plus secrète que notre célèbre agent secret ?
Oui ! Je suis le contraire d’une exhibitionniste. J’essaye toujours de cacher le moindre détail de ma vie. Je n’aime pas dire où je vis et qui je fréquente. C’est mon côté pudique…

Où aimez-vous vivre et qui fréquentes-vous en ce moment ?
(Rires.) Touché ! Je vis à Londres.Mais pour le reste, vous ne saurez rien de plus !

Pourquoi Londres ?
Parce que j’ai un chien et qu’à Londres, il y a beaucoup d’espaces verts pour qu’il puisse soulager sa vessie ! (Rires.)

Vous avez un autre point commun avec Vesper : une grâce naturelle…
Oh, vous savez, n’importe quelle femme qui passe dans les mains d’un bon maquilleur et d’un bon coiffeur peut accrocher la lumière. Vous vous doutez bien que pour la promo de Casino Royale, j’ai fait quelques efforts sur mon look.

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Vous venez de dire que vous êtes pudique et en aucun cas exhibitionniste. Pourtant, dans Innocents, de Bertolucci, vous étiez beaucoup moins timide !
Dans ce film, j’étais tout le temps nue, je l’admets. Mais on n’y trouvait rien de graveleux, de gratuit, de sordide. Je suis en outre très à l’aise avec ma sexualité. La nudité dans cette oeuvre était davantage une métamorphose, une illusion, qu’une représentation du corps. Les gens ont coutume de me demander comment j’ai eu le courage de tourner dans le plus simple appareil pendant tout le film. Je leur réponds que je ne vois pas les choses ainsi. A mes yeux, ma nudité était une sorte de costume. Je dois dire que ce sont surtout les Américains qui se sont offusqués de me voir ainsi. Aux Etats-Unis, on ne s’étonnera pas de voir un gosse de 5 ans manger du pop-corn en regardant une série où il est question de meurtres ou un soldat en Irak baignant dans une mare de sang. La nudité, en revanche, reste taboue ! C’est le problème de ce pays : il fait un gros complexe avec tout ce qui touche au sexe.
Pour en revenir à Bernardo Bertolucci, je savais pertinemment qu’il avait réalisé Le dernier tango à Paris. J’étais pleinement consciente de ce qui m’attendait…

Vous êtes la cinquième Française à jouer les James Bond Girls. Comment expliquez-vous que vos compatriotes aient à ce point la cote ?
Peut-être parce qu’elles ont un vrai désir de dépasser le rôle de potiche, parce qu’en France, les femmes ont du cran et une envie de montrer qu’elles ont aussi leur mot à dire. Les Françaises ont, enfin, la réputation de faire subir plus que de subir. C’est ce qui les rend peut-être encore plus sexy !

Vous n’avez pas peur d’être étiquetée à vie James Bond Girl ?
Non, parce que je suis capable de jouer autre chose. Je me doute que sans ces jolies filles à ses pieds, Bond ne serait rien. D’un autre côté, ce n’est pas parce que l’ont est sexuellement désirable qu’il faut vous prendre pour une demeurée !

Votre mère, l’actrice Marlène Jobert, a dû être enchantée que vous décrochiez ce rôle, non ?
Très ! Mais elle m’a aussi mise en garde contre les pièges que l’on me tendrait. Le principal conseil qu’elle m’a donné, c’est : « Fais ton boulot le plus sérieusement possible, mais ne te prend jamais au sérieux ! »
Les acteurs évoluent dans un monde cruel, où tous les coups sont permis. Y compris celui de vous jeter après vous avoir encensée. Ce métier est dépendant du désir des autres. En d’autres termes, soit vous êtes « hot », soit vous ne l’êtes pas ou plus. C’est aussi simple, aussi basique, que ça !
Si vous plaisez, on vous garde, si vous ne plaisez plus, on vous largue !

Pourquoi exercez-vous cette profession, alors ?
Parce que je n’aurais pas supporté la perspective de voir les mêmes têtes, tous les matins, dans le même bureau ! (Rires.)

Votre maman a été, dans les années 1970, un sex-symbol. Vous a-t-elle briefée sur les hommes et leurs attentes, leurs espérances ?
(Rires.) Non, ma mère ne m’a jamais fait un topo sur les hommes. Et c’est tant mieux. Déjà parce que j’ai aimé découvrir ces choses-là par moi-même. Ensuite parce que je ne supporte pas ces mères qui se la jouent copines de leurs filles !

Maman vous a-t-elle déjà pistonnée ?
Jamais ! J’ai toujours dû lui prouver et me prouver que je savais jouer.
Par contre, elle répond présent lorsqu’il s’agit de me faire réviser mon texte. Elle est d’ailleurs très patiente avec moi.
Je ne vous cache pas non plus qu’elle est vraiment effrayée par mon orientation de carrière. Elle sait à quel point le monde du cinéma peut être chien.

Le public américain vous a découvert grâce au film Kingdom of Heaven. Était-ce votre première expérience américaine ?
Oui et non…J’avais passé une audition pour un film d’Oliver Stone, mais ça s’était très mal déroulé. Il m’avait demandé d’apprendre un texte par coeur. J’ai choisi Mademoiselle Else, de Schnitzler. Alors que je déclamais mon monologue, j’ai entendu Stone hurler : « Plus fort! Je ne comprends rien! »
Je n’ai même pas eu le temps de lui répondre. Il s’est tiré. A vous dégoûter à vie du métier…

Votre mère ne vous avait pas informée ?
De son temps, on respectait les acteurs. On leur faisait confiance. Aujourd’hui, c’est un peu l’usine.
Et puis, ma mère avait des couilles. Je peux vous assurer que si on lui parlait mal, elle savait se défendre…

Au fait, Orlando Bloo dans Kingdom of Heaven, il embrassait bien ?
Il savait s’y prendre…A ses côtés, j’ai découvert l’hystérie collective. Ce gars-là à un tel pouvoir de séduction qu’il pourrait demander à toutes les filles de faire le pélerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle à cloche-pied ! Et le plus dingue c’est qu’elles reviendraient vers lui en marchant sur les mains sans broncher !

Et Daniel Craig/Bond, qu’en pensez-vous ?
C’est embarrassant…Je ne peux pas répondre. Comparer deux acteurs, cela ne se fait pas !

Sur 10, vous lui mettriez combien ?
11! Et encore, je suis sûre qu’il ne s’est pas donné à fond !

On parle du tournage d’un prochain « James Bond » avec « again » Eva Green, vous confirmez ?
Je n’ai pas le droit d’en parler. Secret-défense.

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Article retranscrit par Gregory Bertrand
En provenance du magazine Ciné Télé Revue.

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