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[Critique] Kingsman et ce que Bond a abandonné

Ce que Bond a abandonné, Matthew Vaughn l’a récupéré, et enjolivé dans un film euphorisant ! C’est en tout cas ce qu’on se dit en regardant Kingsman, The secret service, sorti il y a quelques mois.
Peut-être les producteurs de James Bond ont fait le mauvais choix en renonçant aux services du réalisateur en 2006 pour Casino Royale… Où peut-être ont-ils bien fait, car en vrai fan de l’agent 007 le réalisateur anglais a pu montrer ce qu’il valait avec des films crypto-bondiens comme X-Men et maintenant Kingsman, the Secret Service.
Alors que Bond devenait blond et sérieux, et que l’on croyait l’art de la parodie morte, il fallait un cinéaste avec un sacré talent pour réactiver les folies du monde des super espions pour notre époque. “Les stylos explosifs ? On ne fait plus trop ça de nos jours“. Kingsman pourrait être résumé en trois mots : “et pourquoi pas ?”.
Il faut dire qu’il est dur de passer après Austin Powers qui avait tourné en ridicule pour notre plus grand plaisir les aventures hautes en couleur de James Bond. Ça l’est encore plus de vouloir susciter la nostalgie de ces films dans un blockbuster, tout en en faisant un blockbuster qui tient parfaitement sur ses deux jambes (de métal).
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Nostalgique, Kingsman l’est et ne s’en cache pas. Une scène du film nous montre Harry Hart joué avec flegme et classe par Colin Firth discuter ouvertement avec le grand méchant au style improbable des mérites des vieux films de James Bond. Il y aurait eu de quoi se casser la figure. En effet, nombreux sont les films qui aujourd’hui récupèrent des succès des années 60s sous couvert de nostalgie, les actualisent, rajoutent un peu d’action, et espèrent avoir le succès. Men from Uncle, Get Smart, Chapeau Melon et bottes de cuir… les résultats sont distrayants quand ils ne sont pas décevants.
Donc qu’est-ce qui fait le succès de Kingsman ? Peut-être le fait qu’il s’engage à fond dans son monde de gadgets, d’action ébouriffante et classe, de sophistication British et d’ambiances colorées, tout en proposant une histoire d’apprentissage jeune-mentor tout a fait autonome et intéressante. Les thèmes musicaux sont entêtants, les décors sont sexy, les personnages hauts en couleur, le méchant dérangé comme il faut, et son garde du corps déformé comme il doit l’être…
Kingsman n’est pas sérieux dans son propos, mais il n’hésite pas à rajouter des éléments de sérieux dans son monde rempli d’ironie. Violence, morts atroces, combats crus et décomplexés… Par moment, on se demande si c’est vraiment correct de prendre du plaisir devant des scènes crues et gratuites. Mais n’en déplaisent à toutes les andouilles qui prétendent que regarder ou jouer à la violence entraine la violence, les scènes de Kingsman sont juste parfaitement filmées, et visuellement jouissives. Les effets spéciaux ne prennent pas trop de place pour laisser de la place aux cascades, le scénario tient la route, les personnages ne prennent pas de décisions absurdes, et les héros ont des sentiments et du cœur.
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On retrouve en fait tout ce qui a fait le succès des vieux Bond : sadisme et exotisme. Une violence crue, mais rafraîchissante. Un monde d’espionnage complètement fou, mais passionnant. Matthew Vaughn n’essaie pas de copier Bond, ou d’en faire un pastiche. Au contraire, il reprend les éléments de X-Men: First Class avec l’apprentissage des jeunes, monte les enjeux avec plus de violence et laisse la rencontre avec le monde des super-espions se faire, assorti d’une parfaite menace planétaire.
Au final, en regardant Kingsman, on peut comprendre le plaisir qu’ont pu avoir les spectateurs dans les années 1970s et 1980s en regardant les aventures d’un Bond joué par un certain Roger Moore.
Alors que les films d’action d’aujourd’hui peinent à sortir de la grisaille, Matthew Vaughn et d’autres réalisateurs talentueux comme Brad Bird avec Mission Impossible, ou James Gunn et ses gardiens de la galaxie, montrent qu’on peut se permettre de la fantaisie dans des aventures incroyables et légères, qui soignent leur réalisation. Nul doute que bientôt, les productions délaisseront la noirceur nolanesques et le sérieux des Jason Bourne qui ont marqué les années 2005-2015.
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Cela n’enlève rien aux mérites des derniers James Bond qui, sous la patte de Martin Campbell et Sam Mendes réinventent la saga James Bond avec tous ses codes de façon réaliste. On revient même à des méchants plus fous comme Javier Bardem, des femmes plus somptueuses comme Bérénice Marlohe ou des scènes d’actions over the top comme les annoncent SPECTRE.
Mais bon sang, une bonne débauche de gadgets, un humour anglais tout en ironie, un Q joué par Mark Strong, un M joué par Michael Caine, un super espion joué par Colin Firth, sans oublier un méchant haut en couleurs par Samuel Jackson et son cheveu sur la langue, le tout dans des décors riches et une caméra qui virevolte pour notre plus grand plaisir de spectateur… bon sang que ça fait du bien !
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