Commander James Bond France

007 questions à Bastien Rouland, sur sa série de vidéos James Bond – Blockbasters

Sur CJB, on aime quand les fans francophones prennent du temps et de l’amour pour partager leurs avis et leurs points de vue sur notre espion favoris. Nous avons donc eu envie de vous faire découvrir Blockbasters, la chaine Youtube de Bastien Rouland, qui en 14 vidéos décrypte l’univers James Bond avec des montages illustratifs vraiment réussis.

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Commander James Bond France : Bonjour Bastien, depuis avril 2019, tu publies régulièrement sur Youtube des vidéos sur les dessous de la saga James Bond. Peux-tu nous dire qu’est-ce qui était derrière ton projet ?

Bastien Rouland : A la base du projet, il y avait mon mémoire de fin d’études en école d’Audiovisuel ; j’y abordais la question de l’évolution des blockusters à travers une étude de cas, la saga James Bond. J’ai tellement aimé ce travail que je n’avais pas envie de le laisser simplement où il était, c’est à dire comme un devoir d’école. L’idée d’en faire une série documentaire est donc née, idée supportée par ma professeure qui a suivi mon mémoire, Dominique Moullée.

C’était un exercice passionnant, car je pouvais reprendre ce que j’avais écrit sur James Bond, tout en y apportant une nouvelle dimension grâce au montage : j’ai pu donner un rythme à ce que j’avais écrit, rendre plus attrayant mon propos avec les extraits des différents films, jouer un peu plus la carte de l’humour… Sachant que je ne maîtrisais pas du tout l’exercice du montage avant de faire ma série, c’était très motivant de pouvoir essayer de nouvelles choses tout en restant dans le cadre de James Bond et de ce que j’avais écrit. J’ai finalement eu l’impression d’écrire mon mémoire une deuxième fois, en plus poussé !

CJB: Tes vidéos traitent de sujets aussi différents que les difficultés dans la production des James Bond, des comparaisons entre Meurs un autre jour et Casino Royale, les romans de Ian Fleming ou encore les actualités du prochain Bond. Comment choisis tu les sujets de ces vidéos et quelle est ton approche pour les développer ?

B.R.: Pour ma série principale, constituée de 14 parties, j’ai directement découpé mon mémoire en épisodes. Le sujet de ces derniers étaient donc tous pré-existants à l’écrit. Mais ce n’était pas si simple : il fallait réussir à trouver où et comment commencer un épisode, comment le terminer, pour essayer d’intéresser un publique dès le début et lui donner envie de voir la suite. Mais une fois que le découpage est fait, le résultat obtenu n’est pas définitif : je me suis enregistré en train de lire mon texte, en essayant d’être le moins barbant possible.

Une fois enregistré, j’écoutais pour voir ce qui fonctionnait, ce qui ne passait pas… Ainsi, j’ai inversé certaines parties par rapport à l’écrit de base, j’en ai raccourci d’autres, je me suis réenregistré plusieurs fois… J’ai enregistré certains épisodes 4 fois ! Pour l’épisode hors-série (« Qui veut la peau de James Bond ? ») qui parle du prochain film, j’avais juste envie de faire une pause dans le montage de ma série principale ; mais je voulais quand même monter quelque chose, en rapport avec James Bond. Une série d’incident étant juste survenue sur le tournage de Mourir peut attendre, et avec tous les soucis que la production avait traversé, l’idée d’écrire un petit épisode sur l’enfer de développement du prochain film est venue. Pour m’amuser un peu, j’ai cette fois ci tourné quelques scénettes avec des amis afin de donner un léger ton « enquête de détective ». Cela me permettait d’essayer d’autres choses au montage, ça donnait une direction particulière à prendre.

CJB: On sent que tes vidéos ont demandé beaucoup de travail, avec un montage très élaboré et beaucoup de soins sur la sélection des musiques. A une époque où les vidéos youtube sont surtout des discussions face caméras, pourquoi as-tu choisi cette approche plus compliquée ?

B.R.: Je ne suis pas sur que cela soit plus compliqué. Je pense juste que c’est différent : si j’avais tout tourné en me filmant, puis monté avec des extraits de films entrecoupés de moi parlant « en vrai » devant une caméra, ça aurait donné plus de matière au montage, c’est sur, mais je ne sais pas si c’est une très bonne chose. J’avais déjà un large choix d’extraits avec les 26 films estampillés James Bond, je m’amusais à trouver une ligne directrice avant chaque épisode (tel épisode se fera avec tels films, tel épisode ce fera avec tel thème visuel…), cela donne une contrainte certaine qui est d’effectuer un travail de recherche assez long au sein de chaque film, mais finalement avoir une contrainte est assez agréable, ça pose des limites.

Il n’y a aucun épisode que je regrette d’avoir fait de telle où telle manière. Même si quelques proches m’ont fait remarquer que, de ne voir que des extraits de films, et ne jamais me voir en train de parler face caméra, cela pouvait détourner l’attention au bout d’un certain temps, on pouvait s’ennuyer. Mais je suis resté, pour ma série principale en tout cas, dans cette idée de ne jamais me montrer. Cela fonctionne assez bien avec Blow-Up, l’émission d’Arte ; finalement en terme de montage je me rend compte que je m’en suis pas mal inspiré. Et puis pour se montrer, il faut avoir un bon décors, un bon éclairage… C’était compliqué. En ce qui concerne les musiques, c’était le plus dur et le plus satisfaisant à la fois : c’est toujours la première chose que je décidais en commençant le montage d’un épisode. C’est cette musique qui va me donner le rythme, le ton pour mon montage. Il faut bien la choisir, car une fois le montage commencé sur ce rythme, cette musique, difficile de faire machine arrière ! Mais c’était tellement amusant.

Au début, je ne voulais mettre que des musiques issues de James Bond. Puis rapidement, j’ai élargi à un panel un peu plus large, à savoir les musiques qui étaient potentiellement des génériques de James Bond (comme ‘Mr Kiss Kiss Bang Bang’) mais qui ne sont jamais arrivées dans le film. Puis j’ai élargi à des musiques qui ressemblaient simplement à une musique de James Bond, comme ‘Supremacy’ de Muse, avant d’aller plus loin ; vers la dernière partie de ma série, je suis vraiment allé chercher dans le compliqué… Par exemple, dans le dernier épisode, j’ouvre sur une musique de Amy Whinehouse, ‘You Know I’m no Good’ . Amy Whinehouse était prévue pour interpréter la chanson du générique de Quantum of Solace, mais suite à ses soucis personnels, ce projet est tombé à l’eau. Pour le dernier épisode, qui parle de Quantum of Solace, j’ai décidé de mettre une chanson de cette artiste, comme hommage mais aussi comme clin d’œil pour les quelques personnes qui savait qu’elle devait à la base chanter au générique de James Bond. De plus le titre de la chanson colle bien au sujet je trouve, et l’une des phrases de la chanson est ‘You tear men down like Roger Moore’… J’ai laissé un blanc dans le texte et dans les extraits juste pour pouvoir entendre cette phrase dans l’épisode. Je me suis vraiment cassé la tête pour pouvoir faire ce petit clin d’œil, qui ne parlera à personne à part aux acharnés comme moi !

CJB: Tu as été invité à publier récemment un article dans la revue de cinéma Positif. Est-ce que c’était grâce à ton travail sur Blockbasters ? Comment inter prêtes-tu l’intérêt de cette grande revue de cinéma pour les blockbusters que sont les James Bond ?

J’ai eu la chance d’y être invité avant mon travail sur Blockbasters ! Un des membres du jury de ma soutenance de mémoire est un journaliste qui écrit entre autre pour Positif, M. Bernard Genin : il m’a dit que Positif comptait faire l’été suivant ma soutenance (qui avait lieu en Septembre 2018) un numéro spécial espionnage, et m’a convié à en faire partie, sous réserve que la rédaction en chef donne son aval. On m’a donné un sujet en rapport avec James Bond, avec les contraintes qui allaient avec, et c’était vraiment très gentil de leur part. Une super expérience !

Même si le magazine est sorti quelques mois après le début de ma série, j’ai rédigé l’article avant de commencer le montage. Je suis content que Positif s’intéresse à un panel de films assez large ; il y a vraiment beaucoup de types de films de différentes origines et époques qui sont évoqués dans leur numéro spécial espionnage par exemple. Il ne faut pas considérer les blockbusters comme du sous-cinéma, voire comme n’étant même pas du cinéma comme certains cinéastes ont eu l’air de dire récemment… Heureusement, il reste des publications qui s’y intéressent et qui recherchent et trouvent de la profondeur dans ces films et leurs productions, comme entre autres Rockyrama, Mad Movies… C’est super que Positif ait souhaité également parler de James Bond.

CJB: Par rapport au monde anglo-saxon, les publications et analyses sur James Bond ne sont pas nombreuses en français. Comment expliques-tu cela, et est-ce que tu as des auteurs ou des publications sur 007 que tu recommandes ou qui t’ont inspirés ?

B.R.: Je ne l’explique pas vraiment. Peut-être que comme la série de films est assez vieille, et qu’elle a toujours court (bientôt 60 ans!), on peut penser que le sujet est éculé. Mais il est vrai que je n’ai pas vu beaucoup de personnes analyser vraiment les films comme je l’ai fait ; il y a des vidéos sur la production, les comédiens, l’histoire, mais pas vraiment d’analyses, avec un point de vue subjectif. C’était un créneau à prendre ! Il y a quand même quelques livres très intéressants et très documentés sur James Bond ou Ian Fleming.

En tête, Les Archives James Bond, aux éditions Taschen, une mine d’or pour qui s’intéresse à James Bond ou même à la production en général. Il y a également Bond, l’espion qu’on aimait, d’Albert Levy; La France de Fleming, de Pierre-Olivier Lombarteix, qui nous en apprend beaucoup sur l’auteur de Bond ; ou encore, dans un autre registre, James Bond dans le spectre géopolitique, de Jean-Antoine Duprat, qui pour le coup parle de politique à travers le prisme de James Bond. Il est très intéressant, je l’ai lu après avoir écrit la série, pour me documenter afin d’écrire l’article dans Positif. Et bien évidemment, les différents sites internets spécialisés qui publient régulièrement sur James Bond !

CJB: A quoi peut-on s’attendre pour tes prochaines vidéos ? Est-ce que ce sera une chaine 100% James Bond, ou est-ce que d’autres films auront leur place ?

B.R.: Il y aura d’autres vidéos, c’est sur, mais pas tout de suite. Je ne compte pas faire une chaîne 100% James Bond, j’ai différents sujets en tête. Au départ, je comptais faire une série comme je l’ai fait sur James Bond, mais sur la série Star Trek, qui est finalement peu connue en France. Je ne connais que très peu de gens qui ont regardé la série originale, ou ses suites. Mais il y a beaucoup trop de matière vidéos pour en faire le même format que la série sur James Bond. J’y réfléchis encore. Il y a aussi quelque chose à faire avec les déclarations qu’a fait Scorsese récemment, sur le fait que les films à grand spectacle n’étaient pas du cinéma…

J’ai vu beaucoup de gens sur les réseaux sociaux reprendre ça comme un flambeau, comme quoi puisqu’un grand cinéaste l’a dit, c’est vrai. Ça m’énerve, et ça me donne envie d’écrire dessus, en me basant à chaque épisode sur un film et en détaillant mon point de vue derrière. J’aimerai beaucoup débuter avec The Dark Knight Rises. Ce film est dingue, il y a tellement de choses à dire dessus. Mais il faut trouver les bons films et les bons sujets, sans raconter quelque chose qui a déjà été dit. Dans un des tout premiers numéros de Rockyrama, ils se sont prêtés à l’exercice, comme quoi Michael Bay est un vrai auteur de cinéma. Ça m’a marqué, ça m’a plu, ça a changé mon regard sur Michael Bay ; je n’apprécie pas plus que ça ses films en général mais la vision que j’ai de son œuvre est différente depuis que j’ai lu ce qu’ils avaient écrit dessus. J’aimerai bien faire quelque chose comme ça.

CJB: et enfin : as tu un James Bond préféré ? Et quelle sont tes attentes pour Mourir peut attendre ?

B.R.: Il paraît évident que je voue un culte sans faille à Casino Royale… Mais j’aime sincèrement tous les James Bond, même ceux qui me paraissent ratés. Il y en a quand même qui ressortent du lot, entre autres Skyfall, Goldfinger, et l’Espion qui m’aimait. Ce n’est pas pour rien si le premier extrait de mon premier épisode est tiré de Goldfinger, et si le dernier extrait de mon dernier épisode est tiré de l’Espion qui m’aimait ! J’espère que Mourir peut attendre sera fait avec soin. Au vu des premières images, ça à l’air d’être le cas, mais j’attends de voir l’histoire. J’espère qu’ils arriveront à faire quelque chose de moderne et lucide, dans l’ère du temps. Le film à l’air de parler de course à l’armement.

J’avais émis l’hypothèse que Rami Malek jouait un nouveau Dr No, avec le titre ‘No time to die’ qui pouvait faire référence à Dr No. S’agissant du dernier film avec Daniel Craig, cela pourrait être un clin d’oeil au premier James Bond… Après le reboot complet de la saga avec Casino Royale en 2006, ils ont recommencé l’histoire de Bond à zéro. Ils ont déjà réintroduit le SPECTRE, Blofeld, alors pourquoi pas dr. No ? Dans une histoire de course à l’armement et de nouvelles technologies en plus… Mais il ne s’agit là que d’hypothèses et de fantasmes, évidemment ! Vivement la sortie du film !

Merci à Bastien pour cette interview, et on vous encourage à découvrir sa chaine Blockbasters !

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