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Les novélisations de Meurs un autre jour et de Chris Moore

Sept Bond comme vous ne les avez jamais vus.
Meurs un autre jour, et les novélisations hors-série de Chris Moore

Il arrive un moment où tout fan de James Bond se lasse inévitablement de regarder les mêmes films qu’il connaît déjà par cœur. CJB vous propose d’en redécouvrir sept d’entre eux via leurs novélisations respectives, une bonne occasion pour apprendre quelques détails intéressants qui n’apparaissent pas dans les aventures cinématographiques de 007 !

Épisode 1 : L’espion qui m’aimait et Moonraker
Épisode 2 : Permis de tuer et GoldenEye
Épisode 3 : Demain ne meurt jamais et Le monde ne suffit pas

Meurs un autre jour

Novelisation 7Paru en 2002, Meurs un autre jour est le dernier récit bondien de Raymond Benson, mais c’est aussi le dernier film de la saga à avoir été novélisé ! Une fois n’est pas coutume, cette novélisation reprend fidèlement le scénario du film écrit par Neal Purvis et Robert Wade, tout en incluant la plupart des scènes coupées, de petites différences et ajouts. Le livre est paru la même année en France, aux éditions de la Sentinelle.

La novélisation explique les enjeux du pré-générique : deux agents sud-coréens ont découvert des informations sur un certain colonel nord-coréen Tan-Gun Moon (et non Tan-Sun comme dans le film) qui possède une armée privé. Radical hostile envers l’occident et ses voisins du sud, il financerait ses opérations avec des diamants de conflits. Jugé comme dangereux et capable de lancer une guerre, la Corée du Sud et le MI6 ont décidé de lancer une opération pour l’éliminer ; une tâche délicate vu que son père est du genre “modéré”.

On constatera que la scène du pré-générique a quelque peu changé au point de vue du déroulement de la poursuite en aéroglisseurs ; notamment la fin de celle-ci où Bond et Moon se battent sur le plus gros qui se trouve alors coincé, immobilisé sur le bord d’une falaise et prêt à tomber (alors que dans le film l’engin fonce à pleine vitesse). Par ailleurs, Zao sort aussi une arme d’une Jaguar XKR durant ce “pré-générique” (comme quoi, c’était son destin)…

Lorsque 007 est échangé, il se retrouve dans une base militaire britannique située aux abords de Séoul et non sur un bateau navigant près de Hong Kong. Ce changement a une grosse incidence pour la suite car tout un chapitre a été ajouté où Bond se trouve dans les rues de Séoul après s’être évadé :
Connaissant un peu la ville, il rejoint un bar où il vole de l’argent dans la poche d’un proxénète et, alors que M se permet un sourire lorsqu’on lui annonce l’évasion de son agent, Bond se paye un bon repas et de bons vêtements.
Dans un autre bar de la ville, 007 surprend une conversation d’un marin militaire qui dit se rendre à Hong Kong. Un type armé, à qui le marin doit de l’argent, débarque dans le bar et menace ce dernier. James Bond intervient et maîtrise le type avant de demander au marin de l’aide pour monter en douce sur le navire qui se rend à Hong Kong. Après deux jours sur le bateau, Bond saute à l’eau et rejoint alors le rivage de la ville chinoise.

La novélisation ajoute également une scène à l’hôtel hongkongais dans laquelle Mr Chang donne un dossier sur Zao à Bond :
Tang Lin Zao est le fils d’une mère chinoise et d’un père nord-coréen qui ont eu six enfants. Il s’est distingué durant son service militaire et a excellé en tant que membre des forces spéciales. À 21 ans, il est devenu espion à la solde de la Corée du Nord et au moins 14 incidents “terroristes” en Corée du Sud lui ont été imputés durant cette période. Zao est ensuite devenu un mercenaire à 28 ans, bien que les Chinois soupçonnent qu’il soit toujours un espion.
Mr Chang lui fait aussi parvenir un P99 et autre dossier sur Tan-Gun Moon dans lequel l’on apprend qu’il a été renvoyé d’Oxford (car considéré comme un agitateur) avant de rejoindre Harvard. Après ses études, Moon est revenu en Corée du Nord où il a vite monté les échelons militaires grâce à son père. Les services de renseignements chinois craignaient qu’il ne développe une arme nucléaire ou biologique.

La partie cubaine de la novélisation est plutôt avare en informations, on y apprendra seulement que l’homme que 007 met dans un fauteuil roulant se nomme Mr Krug et que l’incendie de la clinique a fait plusieurs victimes civiles.

Avant que Bond ne rejoigne Verity (qui est brune), il est précisé que 007 était un ancien membre du club d’escrime. Lorsque Jinx tombe sur Zao en Islande (il se trouve dans la machine à rêves), elle lui tire dessus en pensant que c’est Graves mais ses balles sont arrêtées par une vitre blindée. Tout comme le film, la novélisation ajoute des références aux anciens films de James Bond (un journal nommé Demain, le perroquet de Rien que pour vos yeux, etc…).

Comme pour la scène des aéroglisseurs, la poursuite entre l’Aston Martin de Bond et la Jaguar de Moon (conduite par Zao) a bien changé. Les deux hommes utilisent moins de gadgets que dans le film (l’Aston de Bond est cependant munie de mitrailleuses arrière et d’une plaque blindée similaire à celle de la DB5). À un moment de la poursuite, Bond a notamment la possibilité de tuer Zao, mais cet imbécile (il faut le dire) préfère le laisser tranquille (alors qu’il avait juste à appuyer sur un bouton pour en finir avec lui) et foncer vers le palais de glace.

Tout un chapitre a été ajouté où Graves, dans l’onirotron (la machine à rêves), se remémore sa transformation du colonel Moon en Gustav Graves :
Moon a eu la présence d’esprit de se saisir d’un gilet de sauvetage et d’un gilet par balle (pour protéger sa tête) lorsque l’aéroglisseur a commencé à chuter dans le vide. Il s’est retrouvé dans l’eau, mais sous l’engin, et a utilisé un mortier pour faire un trou dans l’aéroglisseur et regagner la surface avant de se noyer. Il a ensuite rejoint l’une de ses nombreuses planques où il a conçu un plan avec Zao avant de reprendre contact avec Miranda Frost.
Moon et Miranda s’étaient connus dans l’équipe d’escrime d’Harvard. Ils s’attiraient l’un l’autre (mais pas sexuellement) et un jour elle lui a raconté qu’elle était fille unique et que sa mère était morte lors de son accouchement. Miranda n’aimait pas son père qui la forçait à jouer à le fois le rôle de fille et d’épouse, alors à 14 ans, elle a capturé des abeilles qu’elle a placée dans la voiture de son père. Celui-ci, étant allergique aux abeilles, a fait un “accident” de voiture où il a trouvé la mort.
Quelques années plus tard, les deux compères s’étaient retrouvés aux Jeux olympiques de Sydney où Moon avait empoisonné l’adversaire de Miranda en échange de son éternelle loyauté. Ils sont rentrés chacun dans leur pays et ont gardé contact, Moon la payait pour avoir des informations du MI6 et elle organisait elle-même le trafic de diamants.
Lorsque Moon a décidé de changer d’identité après sa rencontre avec Bond, Miranda lui a conseillé la clinique du docteur Alvarez et, grâce à sa fortune, Moon a quitté la Corée du Nord pour se rendre à Cuba. Il est resté un mois à la clinique, soumis aux souffrances de sa transformation, avant de se rendre en Afrique où il a étudié l’extraction des diamants et soudoyé les autorités pour obtenir de faux papiers.
Il y rencontra un certain Jan Ericsson, un homme qui extrayait des diamants illégaux en Afrique et qui les écoulait grâce à une fausse mine en Islande. Graves signa un partenariat avec lui, le tua froidement avant de cacher son corps, et fit sa première apparition publique en annonçant qu’il avait découvert un gros filon de diamants dans la mine islandaise dont il était désormais le propriétaire.
Il ne lui fallut ensuite que quelques mois pour amasser une fortune et devenir célèbre en suivant la combine d’Ericsson.

Le final comporte aussi quelques petits changements : Graves ne finit pas dans l’un des réacteurs de l’Antonov mais dans le rayon d’Icare. Miranda se révèle ne pas être morte après le combat avec Jinx, elle est encore vivante lorsque Bond et Jinx se préparent à quitter l’avion. Elle supplie Bond pour venir avec eux (espérant gagner du temps pour que personne n’en réchappe) et lui demande s’il ne veut pas savoir pourquoi elle a agi ainsi. Bond décide qu’il ne veut pas savoir et s’en va avec Jinx, laissant Miranda seule dans l’avion enflammé…

Les novélisations de Chris Moore

Novelisation 8

L’espion qui m’aimait et Moonraker ne sont pas les seuls films de la période Roger Moore à avoir connu une novélisation. Entre 1983 et 1987, Christopher Moore a écrit celles d’Octopussy, Dangereusement vôtre (A View to a Kill) et de Tuer n’est pas jouer (The Living Daylights) avec Timothy Dalton ; celles-ci sont considérées comme « hors-série » (et j’ignore si elles sont vraiment “officielles”).

Selon un article du Club James Bond France rédigé par GUY007, les lecteurs de divers journaux et magazines (Télémoustique en Belgique, ou le journal Telegraaf aux Pays-Bas, par exemple) ont plus suivre épisodiquement les nouvelles aventures de l’agent 007 durant cinq semaines. Le but étant de leur donner l’envie d’aller les films par la suite au cinéma. Il s’agit donc d’histoires très courtes et cela a évidemment des répercussions sur le style de ces “romans”. Si les œuvres des autres auteurs possédaient des détails intéressants pour le lecteur, il n’y a rien de tout cela ici. L’auteur se contente de raconter les faits, ce qui fait que la psychologie des personnages n’est pas développée.

Il y a également peu de descriptions. Octopussy est décrite comme étant « une femme grande, élégante au début de la trentaine qui est exceptionnellement belle avec une figure magnifique », Zorin est « grand et mince, proche de la quarantaine, extraordinairement séduisant, avec ses cheveux blonds argentés ». De May Day, le lecteur apprend que c’est « une gracieuse créature noire dans un étrange accoutrement » et de Tibbet, le lecteur sait juste qu’il s’agit « d’un homme d’une cinquantaine d’années à l’allure vive ». Au niveau des lieux l’auteur signale, par exemple, que le château de Zorin est simplement « superbe ».

Certains passages dramatiques ont également été supprimés comme la mort de 009 au début d’Octopusy, l’assassinat de Vijay ou de celui de Tibbett par May Day. Le lecteur n’apprendra la disparition de ces personnages qu’en même temps que Bond : lors de son briefing dans le bureau de M, lorsqu’il revient du palais d’Octopussy ou encore au moment de monter dans la Rolls pour échapper à ses poursuivants. Moore coupera fort heureusement d’autres passages moins intéressants comme la fuite en liane lorsque 007 pousse le célèbre cri de Tarzan.

Certaines de ces novélisations ont été également publiées sous forme de livre, et bien que ceux-ci n’ont jamais été édités en français, il est cependant encore possible de les trouver en néerlandais d’occasion. Octopussy fait 95 pages et est brillamment illustré avec plus de 75 photos couleur.
Dangereusement vôtre est quant à lui divisé en plusieurs parties : le roman d’abord qui fait 79 pages, puis plusieurs articles qui nous donnent des informations sur le film, les acteurs, l’équipe technique et Ian Fleming. Il y a également diverses interviews avec les interprètes du film. Au total, ce livre, illustré d’une trentaine de photos en noir et blanc, fait 175 pages.

Conclusion

novélisation uk cover

Alors les novélisations sont-elles un bon moyen pour redécouvrir ces sept films ? Comme nous avons plus le voir au cours de ce dossier, il y a bien quelques ajouts très intéressants, mais il faut bien avouer que dans l’ensemble ces récits sont très loin de casser des briques. Ils sont même plutôt “mauvais”, ne perdez pas votre temps à les lire, voilà qui est dit.

Tout d’abord, et c’est surtout le cas avec les deux romans de Gardner, on s’ennuie, et parfois assez profondément ! Les novélisations étant trop fidèles, on sait déjà ce qui va se passer et il n’y a pas grand choses pour venir nous surprendre. Il est certes assez amusant de lire un roman qui n’est pas basé sur le script final du film (bien que quasi final) et de chercher les différences (qui peuvent nous renseigner sur les scènes qui ont été coupées au tournage et au montage), cependant, la plupart d’entre elles se révèlent être mineures et donc décevantes (sauf pour celles qui ne sont pas dans les bonus des DVD).

D’un autre côté, le style de ces livres manque assez cruellement de détails et de grandes descriptions, sur les lieux, les personnages, etc… James Bond est souvent le personnage aseptisé des films et non des romans. Benson a tout de même fait l’effort saluable de donner du background aux méchants, bien qu’ils se ressemblent un peu tous. Au final, seule la novélisation de L’espion qui m’aimait réussit à tirer son épingle du jeu en se basant sur de vieux scripts, relativement différents, et sur un style très Flemingien ; celle-ci est vraiment à lire.

En résumé, je ne recommanderais donc ces écrits qu’aux fans hardcore de Bond, qui ont déjà fini les autres romans, ou qui sont tout simplement très curieux…

Clement Feutry

Fan passionné de l'univers littéraire, cinématographique et vidéoludique de notre agent secret préféré, Clément a traduit intégralement en français le roman The Killing Zone et vous amène vers d'autres aventures méconnues de James Bond...

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