Commander James Bond France

Les novélisations de Bond par John Gardner

Sept Bond comme vous ne les avez jamais vus.
Permis de Tuer et Goldeneye

Il arrive un moment où tout fan de James Bond se lasse inévitablement de regarder les mêmes films qu’il connait déjà par cœur. CJB vous propose d’en redécouvrir sept d’entre eux via leurs novélisations respectives, une bonne occasion pour apprendre quelques détails intéressants qui n’apparaissent pas dans les aventures cinématographiques de 007 !

Épisode 1 : L’espion qui m’aimait et Moonraker

Permis de tuer

Novelisation 3Après une longue période d’absence d’une dizaine d’années, les novélisations reviennent sous la plume de l’actuel écrivain des romans des James Bond, John Gardner. Permis de tuer, sa première novélisation, a été publiée en 1989 au Royaume-Uni avant de paraître la même année en France, aux éditions Presses Pocket. Dans une interview à 007 Magazine, John Gardner explique que Albert Broccoli a approché Glidrose pour leur expliquer que le titre du prochain film serait Licence Revoked. Glidrose a souligné que ce titre était un peu trop proche du roman Licence Renewed (Permis renouvelé) et Cubby a répondu qu’il pensait que Gardner aimerait en écrire la novélisation…

La novélisation reprend (trop) fidèlement le scénario du film écrit par Michael G. Wilson et Richard Maibaum tout en incluant presque toutes les scènes coupées. Il y a bien évidemment quelques petites modifications et ajouts.

Vu que film est inspiré de plusieurs récits de Ian Fleming, Gardner a essayé de respecter la continuité avec les précédents romans en précisant que c’est la seconde fois que Felix Leiter se fait mutiler par un requin, la première étant dans le roman Vivre et laisser mourir. Cependant l’auteur semble s’emmêler les pinceaux puisqu’il précise que Leiter avait également perdu sa première femme lors des évènements de Vivre et laisser mourir, ce qui n’est pas le cas. Cette scène de la novélisation a fait beaucoup réagir certains lecteurs qui ont trouvé ridicule le fait que Felix subisse cela à nouveau, certains auraient préféré que Gardner ne prenne pas en compte le roman de Fleming. En ce qui me concerne, je pense que si Gardner ne l’avait pas fait, il aurait été tout autant critiqué.

Ce souci de continuité pose un autre problème dans la mesure où il n’y a aucune mention au Milton Krest qui est mort sur le Wawekrest de la nouvelle Le Spécimen rare de Hildebrand.

Au point de vue des ajouts, la novélisation précise donc que c’est la seconde fois que Felix se marie et qui plus est, cette fois avec l’une des plus vieilles amies de 007. Bond s’affaire à trouver une fille avec qui repartir le soir au mariage… Cela faisait cinq années que Leiter attendait que Sanchez vienne aux États-Unis et John Gardner parvient à bien nous faire ressentir l’amitié entre Bond et Leiter. Lupe Lamora a remporté le concours de Miss Galaxie, Pam a passé deux ans dans l’armée de l’air américaine en tant que pilote et le prénom de Truman-Lodge est William.

Au point de vue des différences, James Bond ne saute pas en parachute avec Felix après avoir capturé Sanchez. Le lecteur n’assiste pas directement à l’interrogatoire de Sanchez mais l’apprend dans un dialogue entre Felix et Killifer, par ailleurs on apprend que ce dernier est le traitre en même temps que Bond. Plus étonnant, on n’assiste pas à la mutilation de Leiter, celle-ci est uniquement décrite lorsque Bond se l’imagine après avoir découvert le corps de son ami. Le requin a principalement mutilé les membres artificiels de Leiter ainsi que la chair et les os au niveau des moignons.

007 n’utilise pas un Walther PPK mais un P38K. Une scène a été ajoutée où Bond pose l’hydravion en prenant soin d’éviter les autorités avant de se rendre à un hôtel (un certain David Wolkovsky est mentionné durant ce passage mais il n’est étrangement pas précisé s’il s’agit ou non du même que celui du roman Scorpius). Les gadgets sont très légèrement différents, il n’y a pas d’appareil photo laser et le détonateur est en forme de stylo au lieu d’être un paquet de cigarettes. Bond pose également des micros dans le bureau de Sanchez, c’est d’ailleurs comme cela qu’il apprend la combine avec l’émission du professeur Joe.

Gardner offre également le point de vue de Pam pour la scène où elle suit en avion le convoi jusqu’au Temple de la méditation et 007 ne fait pas de roue arrière avec le camion. Les Stinger sont remplacés par d’autres lance-missiles de type prototype et Q débarque avec la cavalerie en hélicoptères au Temple de la méditation. Enfin, le meilleur pour la fin : il n’est pas précisé que Bond a une horrible coiffure durant la scène du casino…

GoldenEye

Novelisation 4Goldeneye est la seconde et dernière novélisation de John Gardner. Elle a été publiée en 1995 au Royaume-Uni avant de paraître la même année en France aux éditions L’archipel, puis en 1996, aux éditions Claude Lefrancq. L’histoire reprend le scénario du film écrit par Michael France, Bruce Feirstein, Kevin Wade et Jeffrey Caine.

Goldeneye fait également partie des novélisations qui sont (hélas) très fidèles au scénario du film, il n’y a pas beaucoup d’ajouts hormis les deux suivants :

Le récit commence par un James Bond qui se réveille près du barrage à cause du bruit de deux jets soviétiques. On nous explique qu’il a été parachuté dans le coin car M pense que 006 et 007 sont ses deux meilleurs hommes. Les deux agents sont là dans le cadre de « l’Opération Primevère », qui a pour but de ralentir ou de stopper les Soviétiques dans leur élaboration d’une arme biologique capable de détruire les organes du corps humain en un clin d’œil.
La novélisation reprend la scène coupée où Bond s’infiltre dans le poste de garde du barrage pour ouvrir la grille, mais celle-ci est plus violente car 007 tue les deux gardes (avec un ASP et non un PPK) au lieu de les esquiver. C’est d’ailleurs la seule scène coupée qui a vraiment été reprise, un passage similaire est aussi présent dans les jeux-vidéo Goldeneye. Quoi qu’il en soit, Bond saute à l’élastique et n’a pas besoin d’utiliser sa montre laser car Alec a déjà saboté une grille de ventilation (006 est infiltré au barrage depuis trois jours). À partir de là, si la novélisation ajoutait des choses jusqu’ici, elle commence à en retirer pas mal durant les deux chapitres qui suivent : pas la scène des toilettes, ni la mort des scientifiques, pas de moto-cross, ni les cyclistes, etc… À noter aussi que durant la scène du pré-générique, Bond ne se cache pas derrière un chariot mais tient une grenade dans sa main pour éviter qu’on ne lui tire dessus.

Le second “gros” ajout est une scène qui se situe après l’épisode du char et du train blindé. Dans celle-ci Bond contacte Wade qui l’aide à sortir de Russie avec Natalya. Les autorités russes étant à leur recherche, ils utilisent des déguisements pour quitter le pays. Par ailleurs, c’est à la suite de cela que 007 obtient sa BMW, non pas fournie par le MI6 mais par la CIA.

Concernant les changements mineurs, le prénom de Michkine (orthographié comme cela dans la traduction française, mais Mishkin dans la version originale) n’est pas Dimitri mais Viktor, Xenia utilise un Uzi et non un AKS-74U. On apprend aussi que la « Cruelle Reine des Nombres » (la nouvelle M, qui fume la cigarette) a changé le titre de Tanner de Chef d’État major à Directeur des analyses. 007 n’apprécie pas quand Wade l’appelle Jim ou Jimbo et ne manque pas de lui faire savoir. Wade fait d’ailleurs une courte visite de Saint-Pétersbourg à Bond et 007 se sert de la mitrailleuse du tank pour franchir un barrage.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser dans le film, Zukovsky (qui a ici la vérole) ne reconnaît pas James Bond au bruit de son arme : il l’a en fait vu rentrer dans le bâtiment grâce à une caméra de surveillance. Il y a également une référence au roman SeaFire et scène que tout hétérosexuel au sang chaud aurait aimé voir dans le film : Xenia est complètement nue dans les bains (pas de peignoir), elle enlève le caleçon de Bond et les deux personnages ont une très très brève relation sexuelle…

Alec est beaucoup plus défiguré dans la novélisation, cela concerne notamment un œil, et s’il tombe de l’antenne, c’est à cause de l’un des barreaux de l’échelle qui cède. Cela reflète le manque de punch dans les dialogues qui caractérise les novélisations de Gardner, et si vous recherchez l’humour ou de longues descriptions des lieux, ce récit est à éviter car il n’y en a pas beaucoup… D’un autre côté, il est vraiment dommage que les novélisations se basent sur les scripts “presque finaux” des films au lieu des premiers scripts, cela leur donnerait un grand intérêt, ce qui n’est pas le cas ici. Ah si seulement cela avait été basé sur le scénario original de Michael France

Pour la petite anecdote, l’Amiral Farrell est un américain dans la novélisation, il l’était aussi dans d’anciens scripts du film jusqu’à ce qu’il soit devenu canadien suite à une demande du Pentagone.

Enfin, si la traduction française a le bon gout de mettre Xenia au volant d’une Ferrari rouge, il en va autrement dans la version originale où la Ferrari est jaune (comme dans les story-boards)… sacrilège !

___________________________________________
Restez connectés pour la suite de la chronique !
Épisode 3 : Demain ne meurt jamais et Le monde ne suffit pas
Épisode 4 : Meurs un autre jour et les novélisations de Chris Moore

Clement Feutry

Fan passionné de l'univers littéraire, cinématographique et vidéoludique de notre agent secret préféré, Clément a traduit intégralement en français le roman The Killing Zone et vous amène vers d'autres aventures méconnues de James Bond...

Commenter

Bienvenue sur CJB

Translate the page with Google Translate :


Catégories

Nos partenaires du Club James Bond France

Notre Facebook :

Parce qu’un petit like/commentaire fait toujours plaisir ! 😉

Bienvenue sur CJB

Translate the page with Google Translate :


Catégories

Nos partenaires du Club James Bond France

Notre Facebook :

Parce qu’un petit like/commentaire fait toujours plaisir ! 😉