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La Famille Bond du coté des producteurs

Aujourd’hui 19 Janvier, les producteurs de la franchise James Bond, Barbara Broccoli et Micheal G. Wilson vont être honorés par la Guilde des producteurs à Hollywood pour le travail qu’ils ont fait en maintenant le cap de la franchise cinquantenaire.
Mais qui sont ces deux personnages qui sont derrière les films, et qui choisissent les réalisateurs, acteurs et scénarios ? Le célèbre magazine Variety a consacré cette semaine un article sur la façon dont la famille Broccoli dirige les films de Bond depuis Dr. No. C’est un aspect de la franchise qui mérite d’être découvert, et nous avons traduit rien que pour vos yeux l‘article en question de Dave McNary.
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A une époque où les studios dépendent de plus en plus des franchises pour financer leurs autres projets, ce n’est pas rien d’être le gardien de la plus longue série de films dans l’histoire d’Hollywood.
Pendant près de deux décennies, Barbara Broccoli et Michael G. Wilson, fille et beau-fils du regretté producteur de James Bond Albert “Cubby” Broccoli, ont réussi à conserver le suave agent 007 moderne et en phase avec le public d’aujourd’hui, face à la concurrence significative d’autres séries de haut niveau, et malgré les tourments du studio qui ont mis Bond entre parenthèses plus d’une fois. Tous deux ont survécu aux nombreux changements de régimes dans les quartiers généraux de Bond : la MGM, et ils s’y sont battus pour garder intact le commerce de la famille Broccoli.
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Broccoli, 53 ans et Wilson, 71 ans, qui habitent à Londres seront honorés le 19 Janvier par les Guilde des producteurs d’Amérique avec le prix David O. Selznick. Ils ont maintenu Bond sous leur surveillance protectrice en équipe depuis 1995, et conservent l’héritage de leur père. Né à Long Island, celui-ci est passé du statut de gagne-petit dans la joaillerie à celui d’imprésario plus grand que nature, et producteur de gros films d’actions. Le couple a produit ensemble les derniers 7 films de James Bond, dont le Skyfall de 2012 et son milliard de dollars de recette.
Ils ont pris la suite du rôle que Cubby Broccoli a initié au début des années 1960 quand lui et son partenaire Harry Saltzman ont porté sur grand écran la série de romans d’espionnages britanniques de Ian Fleming, et inventé cette icône pop d’agent secret fictif et sexy qui a remporté la gloire mondiale que l’on connaît. Au cours des cinquante dernières années, les 23 films de James Bond ont amassé près de 5 milliards de dollars (ajustés à l’inflation), rien que par la vente de tickets sur le territoire britannique. Le prochain opus de la série entrera en production cet automne. Depuis la sortie du premier film de James Bond “Dr. No”, en 1962, six acteurs différents ont joué le rôle du personnage : Sean Connery, Geoge Lazenby, Roger Moore, Timothy Dalton, Pierce Brosnan et, actuellement, Daniel Craig.
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Les producteurs, qui ont un contrôle sans précédent sur la création de la franchise, et une part importante de la propriété, admettent qu’il s’agit d’un défi de satisfaire les traditionalistes tout en gardant Bond frais et d’actualité. Il y a 9 ans, ils ont été embarqués par le tonnerre des médias concernant la sélection du fringant Craig pour succéder à Brosnan dans le Casino Royale de 2006. Les sceptiques disaient que Craig était trop petit, ou trop blond. Mais le public de part le monde a au final accepté l’acteur comme le nouveau Bond.
“Tout ce truc sur internet a implosé” se rappelle Barbara Broccoli. “Dieu merci, Daniel n’a pas reculé. Nous n’avons pas eu à reculer. Nous avons juste continué à faire le film. Et il se trouve que c’est un sacré bon film, alors tout le monde s’est tu après ça”.
Les trois derniers Bond avec Craig ont été de loin les plus populaires, rapportant près de 2,2 milliards de dollars dans le monde. Barbara Broccoli dit de Craig qu’il a apporté une nouvelle dimension au personnage avec son humanité et son sens du conflit émotionnel. Au fil des ans, Bond a évolué de l’homme à femme suave qui enchaîne les conquêtes, les Vodka Martini, et l’humour un peu osé, pour devenir un assassin torturé avec un profil psychologique plus sombre.
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“Les films sont construits beaucoup plus dans l’esprit des livres, et ça donne vie au personnage des romans”, explique Broccoli. “Dans les livres, Bond est quelqu’un qui suppute beaucoup dans sa tête, et c’est très dur de traduire ça dans les films, puisqu’il ne met pas en mots ce qu’il ressent. Mais avec Daniel, la complexité du personnage a été réinventée. Ça vous donne beaucoup plus de possibilités de rendre compte de la part émotionnelle du personnage.
Il y a eu 4 ans de coupures entre le Quantum of Solace de 2008 et Skyfall, en raison de l’instabilité financière de la MGM. Le studio s’est réorganisé suite à sa banqueroute à la fin de 2010, ce qui a amené un nouveau management de l’organisation mené par les co-directeurs Gary Barber et Roger Birnbaum (qui a depuis démissionné) et la production de Skyfall a pu commencer un an plus tard.

“Il n’y a pas d’autres mains, du point de vue de la production, que celles de Barbara et Michael, dans tous le processus, du berceau à la tombe”, déclare Barber. “Skyfall figure aujourd’hui dans le haut de ma carrière. Quand j’ai vu le premier filage au montage, il y avait cette impression qui nous donnait envie de dire : “nous l’avons fait !””.

Pour Broccoli et Wilson, il y a toujours une vue d’ensemble qui s’étire sur plus de 50 ans, soulignée par la participation de Daniel Craig à la cérémonie d’ouverture des Jeux d’Olympique de 2012 à Londres.
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“Tout ce qu’on a vu, c’est le bout de la chaussure de Daniel qui sort du taxi, et l’enthousiasme a débordé d’un seul coup du stade !”, se souvient Broccoli. “Ils savaient que c’était James Bond. J’ai eu ce sentiment extraordinaire que Bond faisait tellement partie de notre culture d’aujourd’hui qu’il peut être instantanément reconnu. Puis, quand les caméras se sont déplacées dans Buckingham Palace, je suis sûr que le public s’attendait à y voir Helen Mirren [qui a joué le rôle de la Reine dans un précédent film], mais c’était la vraie Reine, et alors là, le stade a explosé de ferveur.”
En ce qui concerne les films eux même, avec leur puissante combinaison de pistolets et de glamour, la franchise a établi un standard d’inventivité très avancé dans les films d’actions, comme ces fameuses séquences sur les toits d’Istanbul ou les dragons de Komodo créés numériquement dans Skyfall.
“Nous aimons avoir quelques uns de ces moments où l’on se dit “Il n’y a que dans un James Bond que ça peut arriver“, et la scène du dragon de Komodo en fait partie”, remarque Broccoli. “C’est toujours un défi, surtout lorsque l’on commence avec un nouveau réalisateur et un nouveau scénariste, et que l’on se met à réfléchir. Ils nous disent “Et pourquoi pas ça ?“, et nous répondons : “on a déjà fait ça dans Vivre et Laisser Mourir“. il y a un catalogue entier de trucs que nous devons éviter parce que ça a déjà été fait.”
Broccoli et Wilson donnent leur approbation pour chaque script, réalisateur et star, ainsi que sur les matériels promotionnels tels que les bandes annonces, les spots TV et les posters. Steven Jay Rubin, auteur de “L’Encyclopédie complète des films de James Bond” explique qu’il est remarquable qu’une seule famille ait réussi à gérer une telle marque cinématographique si longtemps, bien plus longtemps en tout cas que n’importe quelle autre dans l’histoire du cinéma.
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“Ils se doivent d’être innovants”, souligne Rubin. “Ils ont été mis au défi par “L’arme fatale”, “Indiana Jones”, “Bourne”, “Mission Impossible” et la série des “Ocean Eleven”, et ils se doivent de rester à niveau. Ça se doit toujours d’être tendance dans sa conception”. Les producteurs ont ainsi rompu avec la tradition bondienne en 1995 en se mettant d’accord pour engager Judi Dench pour incarner la patronne de Bond, ‘M’, joué auparavant par un personnage autoritaire toujours incarné par un homme.
Michael Apted, qui a réalisé Le Monde ne suffit pas en 1999 explique que le duo ne se repose jamais sur ses lauriers. “Ils s’impliquent énormément sur tous les aspects”, se souvient-il. “A un moment, j’ai dit “Bond ne ferait pas ça”, et ils ont répondu “Si, il le ferait”, et je me suis dit, “Bon, ils en ont fait 19 avant ça, ils savent donc mieux que moi”.
Apted approuve le choix des producteurs de réinventer le personnage de M de façon féminine. “Il se trouve qu’ils voulaient que la performance des actrices attirent un public féminin. Il y a donc eu cette méchante avec un rôle plus conséquent, et la M de Judi Dench a eu un rôle plus actif”.
Micheal G. Wilson a commencé à travailleur pour EON Production, une filiale de Danjaq (une compagnie nommée à partir des noms des femmes de Cubby et Saltzman) en 1972, une décennie après “Dr. No” ; Barbara Broccoli a rejoint EON et son département publicitaire en 1977 pour “L’espion qui m’aimait“. Wilson a commencé à produire les films en 1984 avec son beau père jusqu’en 1995, quand Cubby Broccoli a été remplacé par sa fille Barbara pour Goldeneye (Cubby est décédé en 1996).
Barbara Broccoli et Wilson ont conservé un profil bas, en accordant peu d’interviews. “Il y a beaucoup de choses pour lesquelles ont doit se démener”, explique Wilson. “On est toujours en train de se poser des défis à nous même. Bond est la propriété du public dans le sens où les gens s’intéressent à lui, et sont très fidèles à leurs Bonds”.
C’est également un an après sa sortie que Skyfall est devenu l’un des seuls 17 films dont la recette dépasse le milliard. Broccoli tient rapidement à rendre hommage à son père et à tous ceux ont travaillé sur les films de James Bond. “A l’époque de Dr. No, Cubby, Saltzman et [le réalisateur] Terence Young ont créé un genre de films totalement nouveau, et c’était quelque chose de vraiment extraordinaire” remarque-t-elle. “Alors c’est toujours un défi de conserver la tradition de Bond tout en la rafraîchissant et en la rendant parfaitement moderne.”
Cubby Broccoli était un américain et Salzman un canadien qui ont donné vie à ce personnage essentiellement britannique, mais interprété par Connery.
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“Cubby et Harry étaient anglophiles” explique Wilson. “Alors ils ont apporté leur sensibilité américaine, mais ils adoraient les anglais. À partir de la 2e guerre mondiale, les américains ont filmé, et interprété des caricatures de Britanniques avec humour. Je pense que c’est un danger que vous prenez si vous n’êtes pas prudent, parce que Bond peut aussi se montrer dur et à tout épreuve.”

Barbara Broccoli pense que son père et Saltzman ont compris le marché international bien avant le reste de l’industrie.

“Ils ont été les premiers à faire des films pour le monde entier et pas juste pour le public national”, ajoute-t-elle. “S’il avait s’agit de producteurs anglais, je pense qu’ils auraient eu une approche plus stricte du héros britannique, pour l’exemple. Ils n’auraient peut-être pas choisis un acteur écossais (Connery), mais avec la sensibilité de Cubby et de Harry, ils étaient beaucoup plus ouverts d’esprits sur la façon dont on transpose les livres en films, et dont on les rend attractifs pour un public international”.

Broccoli et Wilson ont aussi de la gratitude envers le studio partenaire de la MGM, et cet accord qui tient encore sur bon pied, en déclarant “Nous avons certainement vu un nombre de changements importants au cours des ans, mais le business avec Gary Barber a bien changé la façon de gérer la MGM”.
Le 24e film de James entrera en production cet automne. Y aura-t-il un ving-cinquième ?
“Oh mon Dieu”, répond Broccoli en riant. “Nous espérons bien qu’il y aura un Bond 25. Quand vous voyez que Bond est devenu un personnage à part entière de la culture populaire, c’est très gratifiant, parce que c’est quelque chose que notre père a créé. Il a toujours cru que ça lui survivrait, et j’espère bien que ça nous survivra aussi.
bab
Source : Variety

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