Commander James Bond France

Skyfall, par Bruno Podalydès

Contribution extérieure : Le 22 décembre, différents cinéastes sont invités par Télérama à revenir sur quelques événements marquants de l’année 2012. Le réalisateur et acteur français Bruno Podalydès (Le mystère de la chambre Jaune, Banc Publics, Adieu Berthe…) partage avec nous son enthousiasme pour la saga.

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guillmetCertaines ouvertures triomphales de James Bond, par leurs inventions, la joie du rendez-vous attendu, me font grimper les larmes aux yeux : L’Espion qui m’aimait, Permis de tuer, par exemple, jusqu’à la dernière de Skyfall, bien différente pourtant. Cela commence par une erreur de tir. Oh, ce n’est pas la première fois que James Bond décède (Sean Connery est tué dans le préambule d’On ne vit que deux fois), mais ici la mort n’a plus le même goût.

Jusque-là, James Bond se jouait d’elle (encore les titres : Meurs un autre jour, Demain ne meurt jamais, Tuer n’est pas jouer, etc.). L’insouciance caractérisait les Bond, en simplifiant les peurs du moment avec une assurance bien occidentale. Les génériques nageaient dans des fluides amniotiques (eau, lave, apesanteur), silhouettes féminines et pistolets tournoyaient tels des bilboquets.

Chez Sam Mendes, le générique est vert lugubre, les armes coulent et se fichent dans la vase. Adèle chante : « Let the sky fall when it crumbles, we will stand tall face it all together. »

Bien sûr, pas de panique, 007 est éternel. Six acteurs l’ont incarné. Par décennie, chacun a fait un Bond en avant (ce n’est pas un continuum comme les séries télé). Sean ­Connery pour la virilité idéaliste 1960, Roger Moore pour la jouissance et la fantaisie 1970, etc., jusqu’à Daniel Craig pour la dureté 2012 (il vous brise la nuque en regardant ailleurs).

Fini les gadgets, les cigares, les femmes faciles. Même le Vatican aurait salué ce 007, ex-matérialiste face à la crise ­(déjà, dans Quantum of Solace, Daniel Craig était immobilisé par une nouvelle arme : le retrait de sa carte Bleue).

Emoi jouissif, la salle a applaudi à la réapparition de la vieille Aston Martin. « Le retour aux valeurs », comme disent les politiques. Et quand la voiture providentielle meurt, et surtout M, la « mère » de James, les anxieux pourront y voir la mort de l’Etat, sévère mais protecteur…

Seul, souffrant, Bond reste courageux et fort. Dans une belle séquence, il se suspend à l’ascenseur et monte sans lâcher prise.

Depuis, je fredonne la chanson d’Adèle : « This is the end… Hold your breath and count to ten »…, heureux de croire encore au cinéma comme transcendance.

Consultez l’article original sur le site de Télérama.

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